La Fleur d’Or/La Fleur qui m’est douce
Murmure dans son sommeil :
Il a de nobles délires,
Il rêve marbres, porphyres,
Temples au fronton vermeil.
S’il s’éveille, tout enchanté
Sa pensée et son regard ;
Et, lyre lui-même, il chante
Et la nature vivante
Et les symboles de l’art.
Il dit le jeune Persée
Debout, le glaive à la main,
Et, prompt comme la pensée,
Hermès, dieu du caducée.
Au ciel prenant son chemin.
Tous les dieux de l’Étrurie
Dans leurs vêtements soyeux
Passent ; et la théorie
Déroule avec symétrie
Erre autour de la cité :
Armé de sa docte palme,
Il reflète d’un front calme
La primitive beauté.
Fleur, d’où le savoir émane
Comme un parfum épuré,
Par un invisible arcane,
De toi, beau lis de Toscane,
Tout esprit s’est enivré :
Pourtant la fleur qui m’est douce
Croît sur les caps de la mer ;
Sauvage comme la mousse,
Sans l’art de l’homme elle pousse,