La France juive/Introduction

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Marpon et Flammarion (p. v-xx).


INTRODUCTION


Forsan ex nobis exoriatur ultor !


Taine a écrit la Conquête jacobine. Je veux écrire la Conquête juive.

À l’heure actuelle, le Jacobin, tel que nous l’a décrit Taine, est un personnage du passé égaré au milieu de notre époque ; il a cessé d’être dans le mouvement, comme on dit. Le temps n’est plus que nous ont dépeint les Goncourt, où « ce que l’architecture a de merveilles, ce que la terre a de magnificences, le palais et ses splendeurs, la terre et ses richesses, la forêt et ses ombres étaient les jetons de cette Académie de sang : — la Convention. »

Quand il veut se nantir lui-même, le Jacobin d’aujourd’hui échoue misérablement. Voyez Cazot, voyez Marius Poulet et Brutus Bouchet ; ces purs hirsutes et mal peignés n’ont pas eu la légèreté de touche qu’il fallait pour réussir. Figurez-vous un pick-pocket qui ferait des bleus à ceux qu’il fouillerait, marcherait sur la queue des chiens ou casserait des carreaux au moment d’opérer, tous les regards se porteraient sur lui et la foule le poursuivrait en criant : « hou ! hou ! »

La seule ressource du Jacobin, en dehors de ce qu’il nous extorque par le budget, est de se mettre en condition chez Israël, d’entrer comme administrateur dans quelque compagnie juive où on lui fera sa part.

Le seul auquel la Révolution ait profité est le Juif. Tout vient du Juif ; tout revient au Juif.

Il y a là une véritable conquête, une mise à la glèbe de toute une nation par une minorité infime mais cohésive, comparable à la mise à la glèbe des Saxons par les soixante mille Normands de Guillaume le Conquérant.

Les procédés sont différents, le résultat est le même. On retrouve ce qui caractérise la conquête : tout un peuple travaillant pour un autre qui s’approprie, par un vaste système d’exploitation financière, le bénéfice du travail d’autrui. Les immenses fortunes juives, les châteaux, les hôtels juifs ne sont le fruit d’aucun labeur effectif, d’aucune production, ils sont la proélibation d’une race dominante sur une race asservie.

Il est certain, par exemple, que la famille de Rothschild, qui possède ostensiblement trois milliards rien que pour la branche française, ne les avait pas quand elle est arrivée en France ; elle n’a fait aucune invention, elle n’a découvert aucune mine, elle n’a défriché aucune terre ; elle a donc prélevé ces trois milliards sur les Français sans leur rien donner en échange.

Cette fortune énorme s’accroît par une progression en quelque sorte fatale.

Le Dr  Ratzinger l’a dit très justement :

« L’expropriation de la société par le capital mobile s’effectue avec autant de régularité que si c’était là une loi de la nature. Si on ne fait rien pour l’arrêter, dans l’espace de 50 ans, ou, tout au plus, d’un siècle, toute la société européenne sera livrée, pieds et poings liés, à quelques centaines de banquiers juifs. »

Toutes les fortunes juives se sont constituées de la même façon par une prélévation sur le travail d’autrui.

« La spéculation, dit Schæffle, qui fit partie du ministère conservateur de Hohenwarth, en Autriche, a touché, grâce à l’agiotage, deux milliards six cent vingt-six millions de francs en sus du prix d’émission sur les actions des six grands chemins de fer français. Ces actions étaient ensemble au nombre de trois millions et le prix total de leur émission ne s’élevait qu’à 1,529,000,000. »

À ce gain fabuleux, mais qui n’est qu’un détail dans l’ensemble, ajoutez les innombrables affaires financières et industrielles qui ont attiré l’argent des actionnaires avec de pompeuses promesses ; songez à ce qu’ont apporté à ces entreprises des centaines de milliers de petits rentiers, d’ouvriers économes et vous aurez une faible idée de ce que le Juif, maître absolu de la finance, a pu extraire depuis soixante-dix ans de cette France laborieuse, qui recommence toujours un nouveau miel, quand on l’a dépouillée du précédent.

L’emprunt du Honduras, pour prendre un autre exemple que celui des Rothschild, est un de ces faits typiques que les Taine de l’avenir ne se lasseront pas d’étudier. Il ne s’agit pas ici d’une spéculation séduisante, au premier abord, et qui n’a pas réussi ; jamais situation ne fut plus nette. Le Honduras est un minuscule pays de 500,000 habitants, dont le tiers au plus appartient à la race blanche ; il ne possède aucune espèce de ressources, et quand ces gros emprunts furent émis, il était depuis cinquante ans hors d’état de payer un sou d’intérêt sur une dette qui s’élevait à 400,000 francs.

C’est dans de telles conditions que les Bischoffsheim, les Scheyer, les Dreyfus ont pu enlever à l’Épargne, en Angleterre et en France, une somme de 157 millions, cent cinquante-sept millions, sur laquelle le Honduras a toujours affirmé n’avoir absolument rien reçu.[1]

Les hommes mêlés à cette entreprise n’ont jamais été l’objet d’aucune condamnation, ils ont continué à vivre au sein du luxe. Un d’eux était pour la gauche de nos Assemblées, dans la dernière Chambre, le représentant de l’austérité républicaine opposée à la corruption des Cours. C’est dans la villa qu’il possède sur les bords de la Méditerranée que Léon Say va avec sa famille passer ses vacances.

Ce qu’un homme comme Erlanger a pu, dans les mêmes conditions, prélever sur l’Épargne soit directement, soit par les Sociétés financières dont il a été l’instigateur, est inouï. J’ai eu l’idée de résumer cette vie financière en un tableau d’une rigoureuse exactitude, en réduisant les pertes aux proportions les plus modestes. C’est un document d’une importance philosophique considérable.




Certaines de ces affaires, dont les actions valent aujourd’hui zéro, et qui n’ont pu être lancées que par des moyens frauduleux, sont évidemment de pures et simples escroqueries.

Ce détournement énorme de l’argent acquis par les travailleurs ne s’en est pas moins accompli avec une impunité absolue.

Sans doute, il est très explicable que des ministres de la Justice, Francs-Maçons et inféodés aux Juifs, comme les Gazot, les Humbert, les Martin Feuillée, les Brisson, ne trouvent point ces faits repréhensibles. Mais la magistrature a eu à sa tête, avant eux, des hommes d’une intégrité indiscutable, comme les Tailhand, les Ernoul, les Depeyre ; ils n’ont pas agi davantage que les ministres Francs-Maçons.

Regardez le duc de La Rochefoucauld-Bisaccia que je prends ici, sans nulle animosité particulière, comme un personnage représentatif, ainsi que s’expriment les Anglais, comme le représentant de l’aristocratie. Il reçoit parfaitement Erlanger chez lui, la baronne Erlanger fait partie à Deauville de la société selected de la duchesse de Bisaccia. Le duc de La Rochefoucauld ne soupçonne même pas qu’il y ait un commandement de Dieu qui dit :

Le bien d’autrui tu ne prendras,
Ni retiendras à ton escient.

Ne vous payez pas de mots, ne vous arrêtez pas aux apparences, et vous constaterez que le duc de La Rochefoucauld et le prince Kropotkine ont à peu près les mêmes idées sur la propriété, et que la notion du Bien et du Mal est également oblitérée chez les deux. « Choisissez dans le tas, emparez-vous de tout ce qui est à votre convenance ! » dit le chef des Anarchistes. Au fond, c’est exactement ce que fait Erlanger avec l’approbation tacite de la haute société française. Le révolutionnaire a du moins pour excuse d’être vivement ému par les souffrances des déshérités, et de vouloir leur donner le nécessaire. L’aristocratie française admet, au contraire, qu’un seul homme dépouille à son profit des milliers d’êtres humains pour s’assurer le superflu.

Ce symptôme est grave et l’on peut dire que ce qui fait l’immoralité des jours actuels ce n’est pas tant le nombre des coquins qui volent que le nombre des honnêtes gens qui trouvent tout simple que l’on vole.

S’il en est ainsi, c’est que la plupart des catholiques eux-mêmes sont absolument étrangers à l’économie sociale chrétienne. Ils ne se doutent pas que si l’homme a été condamné par Dieu au travail, le devoir de la société, sa raison d’être est d’empêcher qu’on ne le dépouille, soit par la violence, soit par la ruse, du fruit de ce travail.

Si l’ancienne société put vivre tranquille et heureuse sans connaître les guerres sociales, les insurrections, les grèves, ce fut parce qu’elle reposait sur ce principe : « Pas de bénéfice sans travail. » Les nobles devaient combattre pour ceux qui travaillaient ; tout membre d’une corporation était tenu de travailler lui-même et il lui était interdit d’exploiter, grâce à un capital quelconque, d’autres créatures humaines, de percevoir sur le labeur du compagnon et de l’apprenti aucun gain illicite.

C’est une des prétentions sottes de notre temps que de croire qu’il a inventé l’économie politique. Ceux qui s’occupaient alors de ces questions n’étaient point sans doute, comme aujourd’hui, des membres de l’Institut, Malthusiens hypocrites et lubriques, des orateurs de réunions publiques irrités du spectacle de la misère et préoccupés de s’attirer les applaudissements de la foule en flattant ses passions. C’étaient les saints eux-mêmes qui cherchaient à mettre l’harmonie sur la terre, des rois comme saint Louis, discutant au Palais, avec Étienne Boileau, l’organisation du travail, des moines comme saint Thomas d’Aquin s’efforçant de définir le caractère du crédit. Ce crédit, saint Thomas d’Aquin le voulait chrétien et non judaïque, il entendait qu’il fût une aide donnée par un frère à son frère et non une exploitation, un moyen d’opprimer cruellement ceux qui n’ont rien et de dépouiller ceux qui ont peu et qui veulent avoir davantage sans se donner la peine de le gagner. Volontiers il eût appelé l’argent, dont on fait un usage abusif, du nom que le peuple lui donne aujourd’hui, il l’eût appelé l’infâme capital.

Avant lui saint Jean Chrysostome s’était élevé contre l’agent paresseux et avide à la fois qui, sans travail, veut réaliser des gains odieux. « Quoi de plus déraisonnable, avait-il dit, que de semer sans terre, sans pluie, sans charrue ? Aussi tous ceux qui s’adonnent à cette damnable agriculture n’en moissonnent-ils que de l’ivraie qui sera jetée dans les flammes éternelles. Retranchons donc ces enfantements monstrueux de l’or et de l’argent, étouffons cette exécrable fécondité ! »

Les disciples de saint François d’Assise, le sublime mendiant qui aima tant les pauvres qu’il voulut être encore plus pauvre qu’eux, eurent, avec le sûr instinct que donne l’amour, la compréhension très nette de ces problèmes.

Aujourd’hui, grâce au Juif, l’argent auquel le monde chrétien n’attachait qu’une importance secondaire et n’assignait qu’un rôle subalterne est devenu tout puissant. La puissance capitaliste concentrée dans un petit nombre de mains gouverne à son gré toute la vie économique des peuples, asservit le travail et se repaît de gains iniques acquis sans labeur.

Ces questions, familières à tous ceux qui pensent en Europe, sont presque inconnues en France. La raison en est simple. Le Juif Lassalle lui-même a constaté combien était mince le fond intellectuel de la bourgeoisie dont les opinions sont fabriquées par les gazettes. « Celui qui lit aujourd’hui son journal, écrivait-il, n’a plus besoin de penser, d’apprendre, d’étudier. Il est prêt sur tous les sujets et se considère comme les dominant tous. » Il y a soixante ans que Fichte, dans une espèce de vision prophétique qui n’omettait aucun détail, a peint ces lecteurs « qui ne lisent plus de livres, mais seulement ce que les journaux disent des livres, et à qui cette lecture narcotique finit par faire perdre toute volonté, toute intelligence, toute pensée et jusqu’à la faculté de comprendre. »

Or, presque tous les journaux et tous les organes de publicité en France étant entre les mains des Juifs ou dépendant d’eux indirectement, il n’est pas étonnant que l’on nous cache soigneusement la signification et la portée de l’immense mouvement antisémitique qui s’organise partout.

Tandis que le moindre personnage juif est surfait, tambouriné, célébré sur tous les tons, de vrais grands hommes, des patriotes au cœur ardent comme Simoniy, Istold, Onody, Stœcker, sont absolument ignorés de nous. Il faut avoir approché quelques-unes de ces magnifiques individualités, avoir causé avec un de ces penseurs austères illuminés par le génie pour comprendre ce qu’a encore en réserve cette admirable race aryenne qui a déjà rendu tant de services à l’Humanité.

L’âme attristée, desséchée, atrophiée par les basses calomnies, les dénonciations ignobles qui alimentent seules notre vie intellectuelle d’aujourd’hui si étrangement abaissée, se dilate et respire devant les vastes horizons que déroulent ces nobles esprits, devant la conception grandiose qu’ils se font de l’Europe chrétienne.

En tous cas, il m’a paru intéressant et utile de décrire les phases successives de cette Conquête juive, d’indiquer comment, peu à peu, sous l’action juive, la vieille France s’est dissoute, décomposée, comment à ce peuple désintéressé, heureux, aimant, s’est substitué un peuple haineux, affamé d’or et bientôt mourant de faim.

Mon livre se rattache à tous les travaux tentés sous des formes différentes, par les phsychologues et les romanciers, par les critiques et les chroniqueurs au jour le jour, par les Daudet, les Goncourt, les Zola, les Bourget, les Claretie, les Platel, les Scholl, les Maupassant, les Uzanne, les Bonnières, les Fournel, pour peindre ce monde qui change en quelque manière à vue d’œil.

Chacun a le pressentiment d’un immense écroulement et s’efforce de fixer un trait de ce qui a été, se hâte de noter ce qui demain ne sera plus qu’un souvenir.

Ce qu’on ne dit pas, c’est la part qu’a l’envahissement de l’élément juif, dans la douloureuse agonie d’une si généreuse nation, c’est le rôle qu’a joué, dans la destruction de la France, l’introduction d’un corps étranger dans un organisme resté sain jusque là. Beaucoup le voient, en causent à table, s’indignent de rencontrer partout des Sémites tenant le haut du pavé, mais ils aiment la paix et, pour des causes multiples, évitent de coucher leurs impressions sur le papier.

Il eût été plus sage, peut-être, d’imiter cette prudence, mais je me souviens que saint Jean range les timides parmi ceux qui peuplent l’abîme infernal et je ne regrette pas d’avoir publié ce livre. Combien de fois m’est-il arrivé, après quelque séance dans une bibliothèque, de songer à un écrivain dont l’ouvrage, souvent inconnu, m’avait donné la révélation du passé, bien fait voir, bien expliqué un point d’histoire énigmatique ! Ce guide revivait vraiment pour moi, il était immortel ; l’image que je me faisais de ce contemporain des jours disparus cheminait quelque temps avec moi à travers les rues de Paris. Mon livre, mal apprécié dans le présent, me vaudra plus tard quelque ami qui, lui aussi, pensera à moi ; il me saura gré de lui avoir bien fait comprendre comment cette France, la terre des lys, le royaume au manteau bleu comme l’azur du ciel, s’est laissé enjuiver, affubler de la loque jaune.

Je ne me dissimule pas cependant les imperfections de mon travail, imperfections qui tiennent à plusieurs causes.

Tout d’abord l’œuvre latente du Juif est très difficile à analyser, il y a là toute une action souterraine, dont il est presque impossible de saisir le fil. Henri Heine l’a dit très justement : « Les faits et gestes des Juifs, ainsi que leurs mœurs, sont choses inconnues du monde. On croit les connaître parce qu’on a vu leur barbe, mais on n’a vu d’eux que cela, et, comme au Moyen Age, ils sont toujours un mystère ambulant. »

En outre, l’histoire écrite ainsi en présence des événements a des inconvénients si elle a des avantages ; elle donne l’accent précis et comme le rhythme des faits ; elle constitue le plus précieux des témoignages pour l’avenir. En revanche, il lui manque les documents que les chancelleries ne livrent que lorsque le temps a fait de la poussière des hommes et des passions d’une époque. Semblable à ces bâtons sigillaires qui contenaient chacun un fragment d’un acte ou d’une lettre, et qui, en se rejoignant, servaient comme d’un irrécusable témoignage, l’histoire définitive ne se constitue que par le rapprochement des documents d’un pays, avec les documents d’un autre pays.

C’est un simple classement préparatoire, je le répète, que j’ai voulu tenter. Qu’on ne cherche point dans cet ouvrage les Mémoires secrets de la troisième République ; quoique les écrivains juifs aient pénétré sans cesse dans la vie privée de tous pour la déshonorer, et que tout soit permis contre eux, je ne suis pas organisé pour les imiter ; j’ai pris simplement, pour le passé, les documents historiques ; pour le présent, les faits divers, les faits publics, évidents, racontés dans tous les journaux. C’est dans la rue que je vous propose de regarder, en apportant seulement à cet examen la réflexion qui aide à tirer un enseignement du moindre détail, le bon sens du patriote qui cherche à se rendre compte du lamentable état dans lequel est tombé son pays.

En réunissant dans cette étude des raisons et des causes tout l’effort de notre travail et de notre bonne volonté, nous mériterons que ceux qui viendront après nous disent de nous : « Ils n’ont rien pu empêcher, sans doute, mais ils ont bien discerné les sources du mal, et ils les ont signalées avec intelligence et courage, ils n’ont été traîtres ni envers Dieu, ni envers la Patrie, ils n’ont été ni imbéciles, ni lâches. »

Que de gens, aujourd’hui en belle situation, dont la Postérité ne pourra pas dire autant !


8 décembre 1885.
  1. « Le Honduras, dit la Gazette des Tribunaux du 6 mars 1880, prétend n’avoir rien reçu de tout cet argent et son gouvernement fait aujourd’hui une enquête pour savoir ce que sont devenus les millions souscrits et dégager ainsi, s’il est possible, sa responsabilité devant les nations européennes en se réservant de poursuivre ceux qui seraient coupables. »
        « Vous savez, disait M.  Sourigues à la Chambre, dans la séance du 1er février 1881, que dans l’émission des emprunts du Honduras, les lanceurs et concessionnaires de l’affaire se sont partagés entre eux et leurs auxiliaires, ou ont gaspillé 90 pour 100 de la somme demandée aux souscripteurs : 140 millions sur 157. »
       Il faut lire en entier ce discours de M.  Sourigues. L’orateur fit preuve d’un véritable courage en continuant, malgré les interruptions incessantes des députés vendus, les cris : aux voix ! de l’Union républicaine, les lazzis du président. Le discours a été réuni en brochure sous ce titre : Vérités que chacun pense et que nul n’ose dire.