La France juive/Livre Deuxième/I

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Marpon et Flammarion (p. 139-186).


I
DES PREMIERS TEMPS À L’EXPULSION DÉFINITIVE EN 1394


Les Juifs dans les Gaules. — Les sentiments religieux délicats et M. Renan. – Les Juifs en Bretagne. — De arrogantia Judeorum. — Les Juifs au moyen âge. — Les mensonges accrédités. — Les écoles, les rabbins et les poètes. — Les Juifs chassés d’Espagne. — Abou Iskak, le poète patriote. — La Kacida en noun. — Les Juiveries du Midi. — La guerre des Albigeois. — La rouelle jaune, — Les mesures de salut spécial. — Le procès du Talmud. — Les élégies. – L’autodafé de Troyes et la Lanterne. — Le Juif d’après Michelet – Les Templiers et les Juifs. — L’ordre du Temple, corrompu par l’argent, devient un instrument des Juifs. – Les sacrilèges. — Les Templiers et la Maçonnerie. — Les lépreux. — La guerre sociale au XIXe siècle. — Le mouvement sémitique. – L’expulsion définitive de 1394. — La grandeur de la France.




I


DES PREMIERS TEMPS À L’EXPULSION DÉFINITIVE EN 1394


Les Juifs étaient venus dans les Gaules à la suite des Romains. Au IVe siècle, vers l’an 353, ils assassinent, sur les bords de la Durance, un officier qui, après avoir gouverné l’Égypte, revenait dans les Gaules par ordre de l’empereur Constance. L’épitaphe du malheureux fut retrouvée et décrite par Pierre Bérenger, médecin provençal. Tillemont, au tome IV de son Histoire des Empereurs, mentionne également ce fait que met en doute cependant dom Liron, dans les Singularités historiques et littéraires.

Si la présence de quelques Juifs, venus en même temps que les Romains, n’est point contestée, il est difficile d’admettre avec Renan que les Juifs aient fait des conversions parmi les personnes « animées de sentiments religieux délicats, » pour employer le style particulier de l’écrivain[1]. L’affirmation que la Synagogue soit restée à côté de l’Église « comme une minorité dissidente » ne repose absolument sur aucun témoignage[2].

La vérité est que les Juifs, plus préoccupés qu’ils ne le disent du compte qu’ils auront à rendre du rôle joué par eux dans les dernières persécutions religieuses et craignant que ce qu’ils appellent « le second séjour des Juifs en France » ne se termine comme le premier, voudraient arguer d’un vieux titre d’habitation dans cette France, sur le sol de laquelle ils ont toujours vécu en nomades, sans contribuer en rien au développement de la civilisation générale.

C’est en Bretagne seulement, où les Juifs furent assez nombreux jusqu’au XIIIe siècle, que l’existence d’une colonie sémitique, venue là à une époque très reculée, pourrait se soutenir. Les signes sculptés dans les grottes de Gavrinis présentent plus d’une analogie avec la hache symbolique gravée sur les monuments égyptiens. Les souvenirs encore vivants dans les traditions du pays, d’une cité fabuleuse qu’on appelait Is, d’un roi entouré d’un luxe tout oriental, qu’on appelait Salomon, reviennent parfois à l’esprit devant ces fontaines ombragées du figuier biblique et qui font songer à Siloë. Alphonse de Rothschild, qui cherche toujours à grouper tous les frères dispersés pour son futur royaume, est venu faire un tour du côté de Carnac, mais l'accueil qu'il a reçu, malgré ses millions, d'une population où la foi est enracinée dans le cœur des habitants, a dû le convaincre que s'il y avait là une tribu, elle était bien perdue pour lui[3].

Dans les Gaules, les Juifs retrouvèrent le mépris dont on les accablait à Rome. Tandis que le christianisme, séparé complètement de toute alliance avec le Judaïsme considéré comme l'expression d'une race distincte, faisait partout de rapides progrès et ralliait à lui toutes les âmes et toutes les intelligences, les Juifs voyaient des peuples absolument étrangers aux préjugés romains redoubler spontanément de sévérité envers eux. Les Burgondes et les Visigoths sont également durs pour eux. Le concile de Vannes, tenu en 465, défend aux ecclésiastiques de fréquenter les Juifs et de manger avec eux. Clotaire II leur retire, en 615, le droit d'intenter une action contre un chrétien, en 633, Dagobert II les expulse de ses États.

Toujours réprimés dans leurs usures, ils reviennent toujours à la charge et dans le commencement de la période Carolingienne nous les trouvons plus puissants que jamais. Charlemagne adjoint un Juif aux ambassadeurs qu'il envoie à Haroun-al-Raschild. Sous des monarques faibles comme Louis le Débonnaire, ils donnent carrière à leur nature envahissante. Alors, comme aujourd'hui, ils ne se contentent pas d'obtenir le libre exercice de leur culte, ils veulent que autres se gênent pour qu'ils ne soient pas gênés eux-mêmes, ils font décréter que les marchés ne se tiendront pas le samedi, ils réclament l'exemption des droits qui pèsent sur les autres commerçants.

Comme aujourd'hui, leur audace révolte chacun et l'archevêque de Lyon Agobard écrit son traité : de insolentia Judeorum. Mettez une traduction moderne et même parisienne à cette protestation, écrivez un livre intitulé : de l'aplomb ou du toupet des Juifs et vous aurez une brochure de la plus immédiate actualité.

Alors comme aujourd'hui ils se faufilent dans le gouvernement. Sédécias a toute la confiance de Charles le Chauve qu'il empoisonne.

Attirés perpétuellement vers l'Orient par l'attraction de la race, les Juifs sont sans cesse en négociations avec les Sarrasins auxquels ils livrent Béziers, Narbonne et Toulouse. C'est à partir de ce dernier méfait que chaque année le jour de Pâques, un Juif recevait trois soufflets à la porte de la cathédrale et payait treize livres de cire.

Jusqu'au douzième siècle leur condition semble toujours aller en s'améliorant. En 1131, quand le pape Innocent II vient en France et célèbre dans cette illustre abbaye de Saint-Denis, dont Suger est l'abbé, la fête de Pâques, la Synagogue, comme le constate Suger dans sa Vie de Louis le Gros, figure dans le cortège immense qui défile devant le saint Pontife le mercredi saint.

Des troupes rangées en bataille, écrit M. Adolphe Vétault dans Suger, formaient la haie et contenaient à grand peine les flots pressés de la foule qui voyait reproduite sous ses yeux, dans une image frappante, l'entrée de Jésus-Christ à Jérusalem dont les cérémonies liturgiques célébraient en ce jour la commémoration. L’analogie fut plus saisissante encore quand, au milieu de ces masses de fidèles, vint à passer la Synagogue de Paris qui voulait rendre honneur au représentant de Celui que les chefs de la Synagogue antique avaient, en des circonstances semblables, voué à la mort. En recevant des mains des rabbins le texte de l’ancienne loi écrit sur un rouleau de parchemin qu’enveloppait un voile précieux, l’apôtre de la loi nouvelle leur dit avec une fraternelle douceur : « Puisse le Dieu tout-puissant arracher le voile qui couvre vos cœurs[4] !

On le voit, la Synagogue avait sa place marquée dans l’organisation de la société d’alors. À moins d’avoir appris l’histoire dans le Manuel de Paul Bert, tout lecteur de bonne foi a pu se convaincre facilement, par le peu que nous avons dit, de l’invraisemblance du roman noir que l’on raconte aux naïfs. Des prêtres très méchants, amis de rois très cupides s’amusant à persécuter des pauvres Juifs à cause de leur religion, — telle est la légende. La vérité, au contraire, est que les Juifs, tant qu’ils ne mirent pas le pays hors de lui par leurs tripotages financiers, leurs trahisons et leurs assassinats d’enfants chrétiens, restèrent relativement plus tranquilles que les chrétiens de la même époque. La foi était cependant aussi vive au commencement du XIe siècle, alors que les monastères s’élevaient de toutes parts, quand le roi Robert le Pieux allait lui-même chanter au lutrin, que cent ans après. La religion n’eut donc aucune part aux mesures dont les Juifs furent l’objet plus tard.

Il est aisé de se rendre compte de cette évidence en étudiant la société juive d’alors. Cette époque fut incontestablement pour Israël la plus brillante qu’il eût connue depuis la destruction du Temple.

Les Juifs de France atteignaient alors le chiffre de 800,000 qu’ils n’atteignent pas encore aujourd’hui chez nous[5]. Ils étaient aussi riches qu’à l’heure actuelle et possédaient déjà la moitié de Paris[6]. Partout des écoles prospéraient, partout des rabbins éminents attiraient à eux la foule. C'est Moise de Coucy, Léon de Paris, Jacob de Corbeil, Eliezer de Beaugency, Samuel de Falaise, Simon de Joinville.

Un fait curieux, d'ailleurs, et qui dénote bien l'incroyable ténacité de cette race, la persistance avec laquelle la tradition orale se transmet chez des gens pour lesquels les siècles ne comptent pas, est l'obstination des Juifs à revenir en maîtres dans les lieux qu'ils ont habités autrefois et d'où on les a chassés. Les moulins de Corbeil, qui appartenaient jadis au Juif Cressent, sont maintenant à Erlanger, presque tous les domaines de l'Ile de France où des Juifs habitaient autrefois appartiennent à des Camondo, à des Ephrussi, à des Rothschild, qui éprouvent une sorte de jouissance indicible à avoir pour commensaux et pour flatteurs les fils dégénérés de cette noblesse qui régnait jadis sur ces pays. Toute une bande de banquiers israélites s'est également abattue sur Enghien et sur Montmorency où leurs ancêtres avaient des maisons autrefois.

Ils sont propriétaires de presque tout le quartier du Temple où se trouvaient des Juiveries aux xiieme et XIIIe siècles, ainsi que du quartier Saint-Paul, où la vieille rue des Juifs rappelle encore un ancien séjour. A part deux ou trois, toutes les maisons de la place Royale, me disait Alphonse Daudet qui a logé là longtemps, sont à des Juifs. Cette belle place qui fut bâtie par Henri IV, qui vit le splendide Carrousel de 1613 où les combattants figuraient des héros de l’Astrée, qui assista aux duels héroïques des raffinés, qui entendit la causerie des grands seigneurs et des hommes d’esprit du commencement du XVIIeme siècle, est possédée maintenant par quelques usuriers ou quelques remisiers véreux. Sic transit gloria mundi ! Ainsi s’accuse une fois de plus le caractère du Juif qui ne se contente pas d’envahir tout dans le présent, mais qui veut déshonorer même le passé.

Citons encore un fait significatif : l’Église Saint Jacques de la Boucherie fut bâtie ou du moins restaurée complètement grâce aux libéralités du légendaire Nicolas Flamel qui passe, avec assez de vraisemblance du reste, pour s’être approprié les sommes qui lui auraient été confiées par les Juifs fugitifs lors de l’expulsion de 1394. En 1797, un Juif, devenu plus tard membre du Consistoire de Metz, achète l’Église, la fait démolir et jette au vent les ossements de l’ennemi d’Israël qui, on le sait, s’était fait enterrer là, la tour seule a résisté aux démolisseurs.

N’est-ce point curieux cette haine fidèlement transmise des pères aux enfants par la tradition orale et qui se réveille après quatre cents ans aussi vivace qu’au premier jour ?

Dans le Midi particulièrement les Juifs étaient presque maîtres.

L’élément sémitique juif et arabe, dit Michelet, était fort en Languedoc, Narbonne avait été longtemps la capitale des Sarrasins en France. Les juifs étaient innombrables. Maltraités, mais pourtant soufferts, ils florissaient à Carcassonne, à Montpellier, à Nîmes, leurs rabbins y tenaient des écoles publiques ils formaient le lien entre les chrétiens et les mahométans, entre la France et l’Espagne. Les sciences applicables aux besoins matériels, médecine et mathématiques étaient l’étude commune aux hommes des trois religions. Montpellier était, plus lié avec Salerne et Cordoue qu’avec Rome. Depuis les Croisades, le haut Languedoc surtout s'était comme incliné à la Méditerranée et tourné vers l'Orient, les comtes de Toulouse étaient comtes de Tripoli.

Tandis qu'aux environs de Paris, sur les bords de la Seine où près des bois, ils possédaient de riantes villas comme celle du Juif Cressent, de Corbeil, qui fut vendue 520 livres parisis, ou celle de Josson, de Coulommiers, dont l'immeuble adossé au château valait 400 livres tournois, ils étaient parfois seigneurs dans le Midi. Ils montraient avec orgueil, à Narbonne, la célèbre Cortada appartenant à la famille des Kalonymes dont le chef prenait héréditairement le titre de Nazi ou roi des Juifs. Au moment de l'arrêt définitif de bannissement, le petit souverain de la Cortada à laquelle les Juifs étaient très attachés, car elle était terre de « franc-alleu » et impliquait ainsi pour eux le droit de posséder des fiefs, était Kalonymus ben Todras, appelé dans les documents du temps Moumet-Tauros. La Cortada fut vendue aux consuls de Narbonne pour le prix de huit cent soixante-deux livres tournois.

Dans le Languedoc « cette Judée de la France, » pour employer l'expression de Michelet, les Juifs portaient des noms vulgaires, Astruc, Bougodas, Crescas, Dileral, Estori, mais en se mêlant à la population le plus qu'ils pouvaient, ils restaient fidèles au souvenir de la patrie, ils donnaient des noms de villes bibliques à celles du pays : Lunel devenait Jéricho, Montpellier, Hac, Carcassonne, Kirrath Jearin, ils se francisaient pour conquérir, ils judaïsaient ce qu'ils croyaient avoir conquis.

Dans le Nord, les rabbins étaient surtout de savants talmudistes. Les Tossaphistes s'attachaient particulièrement au Pentateuque. Le rival de Maïmonide, rabbi Salomon, fils d'Isaac de Troyes et plus connu sous le nom de Raschi, fonde la célèbre école d'exégèse de Champagne. Nicolas de Lire lui emprunta plus tard beaucoup de ses arguments contre l'Église et ses arguments se transmirent à Luther, « Raschi et les Tosaphistes, dit Renan, firent Nicolas de Lire, Nicolas de Lire fit Luther. » Renan lui même a puisé au même arsenal et les quelques objections spécieuses contre le christianisme qui se rencontrent dans ses livres lui ont été soufflées par Neübauer qui lui a fourni presque entièrement les matériaux pour son étude sur les Rabbins de France au commencement du XIVe siècle[7].

Les rabbins, surtout dans le Midi, étaient également poètes, et ici nous pouvons constater la sécheresse du génie juif une fois qu'il n'a plus été inspiré par les oliviers de la patrie et les fraîches vallées du Jourdain. Ceux qu'on a appelés les Pères de la Synagogue, le provençal Berakhia ben Natronaï, le rabbin de Lunel Jehonhatan ben David, Zerakhia Ha Levi, Abraham Bedersi de Béziers, ainsi qu’Isaac de Corbeil, Jechiel de Paris, qui s’essayèrent aussi dans la poésie ne furent guère que des fabulistes de second ordre, des Viennet du moyen âge.

Ces apologues sont de plusieurs sortes, il y a les Skhiehat Dekalin ou Récits des arbres, comme ceux qu’écrivit Iochanan, fils de Zakhar, puis les apologues populaires et naïfs, les Meschelot Khobsem ou Récits des Blanchisseuses.

Les plus réussis de ces courts récits sont les Meschelot Schualim ou Fables des Renards qui jouent, nous l’avons dit, un grand rôle dans l’éducation des petits Israélites en leur apprenant de bonne heure à être malins et à mettre dedans le goy.

Quelques fables de Berakhia : la Mouche et le Taureau, les Deux Cerfs, le Taureau, le Lion et le Bouc sont jolies sans avoir rien d’extraordinaire. Le Faisceau de baguettes d’Isaac de Corbeil est plus piquant, la moralité résume tout le mouvement juif et pourrait être inscrite en épigraphe sous les mains enlacées de l’Alliance israélite universelle.

La fable orientale sera éternellement vraie. Si un homme lie en faisceau plusieurs baguettes, le plus fort des forts ne peut les rompre : au contraire si elles sont séparées le plus faible des faibles les rompra très facilement.

Berakhia, l’auteur de l’Hidoth Isopito, Similitudes ou Enigmes d’Ysopet, fait parfois songer à Florian. Joseph Ezobi de Perpignan, l’auteur du poème Qu’arath kesef, l’Ecuelle d’argent, qu’il composa pour le mariage de son fils Samuel et qu’il lut aux noces semble avoir été un peu le Gresset du XIIIe siècle.

Les Juifs recherchaient surtout les tours de force, les difficultés vaincues, les acrostiches. Abraham Bedersi, auteur de l’Épée flamboyante et de plusieurs petits poèmes qui ont été réunis sous le titre du Divan, avait composé la Pétition des lamed, ainsi désignée parce que dans toute la pièce ne figurait pas une seule des lettres qui dans l’alphabet sont au-delà de L, et que, de plus chaque mot de la pièce renfermait cette dernière lettre.

Sans tomber dans la subtilité, on peut rattacher cette sorte de puérilité dans l’effet et d’indigence dans l’inspiration à l’importance qu’ont pris les mots aux dépens de l’idée, à la stérilité prétentieuse qui règne partout depuis que les Juifs sont les maîtres de notre littérature.

On voit qu’il n’y a rien là qui ait beaucoup avancé l’histoire de la civilisation. Nous sommes loin du large souffle des chansons de gestes, des improvisations pleines de couleur et de naïveté des Trouvères et des Ménestrels, loin de Jean Bodel et de Rutebœuf. Si on les eût laissé faire, les Juifs nous auraient peut-être donné l’opérette quelques siècles plus tôt, c’est tout ce qu’on peut dire de plus élogieux sur leur littérature.


Les jours de l’opérette n’étaient pas encore arrivés, c’est la tragédie qui allait tomber sur tous ces aimables poètes.

C’est par le Midi, où ils paraissaient le plus solidement installés, que commença le malheur des Juifs.

Disons tout d’abord, en remontant un peu en arrière, que l’exemple d’une partie de leurs coreligionnaires chassés d’Espagne et obligés de chercher un asile dans les florissantes juiveries de Toulouse et de Narbonne aurait dû les rendre prudents.

Au XIe siècle, les Juifs étaient tout-puissants en Espagne. Un des leurs, rabbi Samuel Ha Lévi, marchand épicier, se mêla aux guerres civiles qui, par une coïncidence singulière, ont une intensité particulière partout où il y a des, juifs, et devint favori du roi Habous.

Son fils, rabbi Joseph Ha Lévy, Nazi ou Naghid, c’est à dire roi des Juifs, parvint à être vizir du roi Badis.

Ce fils d’épicier tint la conduite que devait tenir plus tard Gambetta, Juif comme lui et fils d’épicier comme lui. Il révolta tout le monde par son insolence (insolentia Judeorum), il insulta grossièrement la religion du pays, et chacun bientôt n’eut plus qu’un désir, celui d’être débarrassé de lui et de la clique qu’il traînait sur ses pas. « Le royaume alors, dit un historien arabe, valait moins que la lampe de nuit quand le jour est arrivé. »

Un poète religieux, le glorieux Abou Iskak Al Elbiri, alla de ville en ville, flétrissant les défaillances, prêchant le dévouement, réconciliant entre eux les « Cindhadjites » et les Berbères longtemps ennemis, récitant partout sa célèbre Kacida rimée en noun, pour exciter les courages. Partout on répétait avec lui le refrain de sa chanson : « Les Juifs sont devenus grands seigneurs… Ils règnent partout dans la capitale et dans les provinces, ils ont des palais incrustés de marbre, ornés de fontaines, ils sont magnifiquement vêtus et dînent somptueusement, tandis que vous êtes pauvrement vêtus et mal nourris. »

Figurez-vous un Déroulède vraiment patriote au lieu de s’être enrégimenté dans le parti de Gambetta par amour pour la réclame banale, un général n’ayant pas peur de la mort, quelques hommes du peuple courageux, tout cela se ruant un matin sur les hôtels des tripoteurs et des financiers juifs, et vous aurez une idée de la scène qui se passa à Grenade le jour du Sabbat, 9 tebeth de l’an 4827 (30 décembre 1066).

Le Gambetta du XIe siècle, qui n’avait pas eu l’idée de mourir à temps, fut massacré avec quatre mille des siens.

La légende a conservé la mémoire du désintéressement superbe que montra Abou Iskak. Quand dans les jardins du persécuteur, la foule vint apporter au poète devant lequel les chefs militaires avaient respectueusement abaissé leurs cimeterres sanglants, les monceaux d’or, les pierreries étincelantes, les colliers précieux, les étoffes chatoyantes, les objets d’art qui par milliers jonchaient le sol, Abou prit une grenade qui pendait à un arbre, l’ouvrit, en humecta ses lèvres et dit : « La chaleur est lourde aujourd’hui, j’avais soif, partagez-vous ces trésors, mes enfants, mais n’oubliez pas de faire votre prière ce soir, car Dieu seul est grand ! »


C’étaient des débris échappés à cette exécution que s’était grossie la colonie juive du Languedoc. Sans être instruits par l’expérience de ce qui venait d’arriver (quelle expérience instruira jamais les Juifs ?), ils recommencèrent leurs intrigues, ils s’efforcèrent de corrompre le pays où ils étaient si bien accueillis, de lui arracher ses croyances, ils rendirent nécessaire la terrible croisade contre les Albigeois.

Quelles étaient au fond les doctrines des Albigeois ? On n’en sait rien, il y avait de tout, des Manichéens, des Gnostiques, des Athées, dans toute affaire où le Juif figure, la confusion est telle qu’une chatte ne reconnaîtrait plus ses petits. Or le Judaïsme était au fond de tous ces troubles. « Les Juifs, dit Michelet, vivante image de l’Orient au milieu du christianisme, semblaient là pour entretenir la haine de la religion. Aux époques de fléaux naturels, de catastrophes politiques, ils correspondaient, disait-on, avec les infidèles et les appelaient. » Ailleurs, l’historien constate encore à quel point le Juif avait perverti les idées de la noblesse albigeoise.

La noblesse du Midi, qui ne différait guère de la bourgeoisie, était toute composée d’enfants de Juives ou de Sarrasines, gens d’esprit bien différent de la chevalerie ignorante et pieuse du Nord, elle avait pour la seconder et en grande affection les montagnards. Ces routiers maltraitaient les prêtres tout comme les paysans habillaient leurs femmes de vêtements consacrés, battaient les clercs et leur faisaient chanter la messe par dérision. C’était encore un de leurs plaisirs de salir, de briser les images du Christ, de leur casser les bras et les jambes. Ils étaient chers aux princes précisément à cause de leur impiété qui les rendait insensibles aux censures ecclésiastiques. Impies comme nos modernes et farouches comme les barbares, ils pesaient cruellement sur le pays, volant, rançonnant, égorgeant au hasard, faisant une guerre effroyable. Les femmes les plus haut placées avaient l’esprit aussi corrompu que leurs maris ou leurs pères, et les poésies des troubadours n’étaient que des impiétés amoureuses[8].

Pierre le Vénérable, abbé de Cluny qui, soixante ans avant la Croisade, avait été envoyé par le Souverain Pontife auprès des Albigeois avec les seules armes de la persuasion, pour les convertir, fait allusion à des faits qui semblent d’hier ou d’aujourd’hui : « J’ai vu, écrivait-il aux évêques d’Embrun, de Die et de Gap, par un crime inouï chez les chrétiens, profaner les églises, renverser les autels, brûler les croix, fouetter les prêtres, emprisonner les moines, les contraindre à prendre des femmes par les menaces et les tourments. » Parlant ensuite à ces hérétieux-mêmes, il leur dit : « Après avoir fait un grand bûcher de croix entassées, vous y avez mis le feu, vous y avez fait cuire de la viande et en avez mangé le Vendredi saint, après avoir invité publiquement le peuple à en manger. »

Ce sont, à peu près, on le voit, les scènes de Montceau-les-mines qui, d’après les journaux républicains eux-mêmes, avaient été organisées par le Juif autrichien Hendlé, préfet de Saône-et-Loire qui, lâche comme ses pareils, passé tranquillement ensuite dans la Seine Inférieure en laissant les pauvres ouvriers, qui avaient été ses instruments inconscients, aux prises avec les tribunaux.

C’est par les écoles sur lesquelles l’abbé Drouais a publié quelques pages excellentes dans son livre : Les Albigeois, que les Juifs étaient arrivés à ce résultat. C’est par le même moyen qu’ils poursuivent le même but maintenant, seulement, plus habiles qu’autrefois, ils ont réussi à faire payer par les chrétiens les écoles où l’on apprend aux enfants à haïr le Christ.

Contre le Sémitisme que toute la chrétienté sentait menaçant, Montfort, l’homme du Nord, l’Aryen au cœur intrépide et droit, marcha, combattit, fut vainqueur. Ce Sémite, qui apparaissait ainsi comme un danger partout et qui ne se mêlait à la vie sociale que pour la dissoudre et la corrompre, il fallait à tout prix permettre à tous de le reconnaître, il fallait savoir à qui l’on avait affaire, n’être plus dupe du masque mensonger que prend le Juif, il était nécessaire de garantir la collectivité. La décision prise en 1215 par le Concile de Latran fut la conséquence de la guerre des Albigeois qui venait d’être terminée par la défaite de Raymond V à Muret (1213). L’obligation imposée aux Juifs de mettre sur leur poitrine une petite pièce d’étoffe jaune n’était pas une humiliation pour eux, c’était une mesure de préservation commandée, non par les préjugés religieux, — jamais on n’y avait pensé auparavant, — mais par l’impérieuse nécessité de préserver les autres. Si vous obligiez maintenant les Juifs à porter une rouelle jaune, vous rendriez service à beaucoup de gens faciles à tromper qui, en les entendant déclamer contre notre religion, s’imaginent qu’ils soutiennent la cause du Progrès tandis qu’ils ne représentent qu’une rancune séculaire[9].

Les choses se gâtaient partout en France pour Israël. Les Juifs n’avaient pu résister, au moment des Croisades, au désir de se mettre en relations avec ces Sémites d’autres pays qu’ils voyaient menacés, de les avertir de ce qu’on tramait contre eux, des préparatifs faits, du chemin qu’on devait suivre.

Je ne m’explique pas comment on a pu contester ces menées attestées par tous les contemporains. Il aurait fallu, avouez-le, que les Israélites eussent une vertu incroyable pour ne pas s’intéresser davantage aux peuples de leur race qu’à ces barons, à ces chevaliers dont toutes les idées choquaient absolument leurs sentiments. Ils allaient naturellement au sultan d’Iconium ou de Tunis, comme Disraëli est allé à Chypre et Gambetta à Élias-Mussali, par le canal de Roustan, à la grande joie de Bismarck qui préférerait un fromage de Hollande à toutes ces pastèques orientales.

Les Juifs se portaient à des excès plus graves, ils ne se gênaient pas pour martyriser des chrétiens et surtout les enfants. Les enfants, ces candides et charmantes créatures dans l’âme desquelles se reflète la pureté du ciel, ont toujours été l’objet de la haine juive. Hérode les fait massacrer, Hérold et les Francs-Maçons juifs les souillent par leur enseignement, les Juifs du moyen âge les saignaient et les mettaient en croix. Chaque âge a ses coutumes et ses procédés.

Affirmer ceci, je le sais, c’est se mettre en désaccord avec la science officielle du moment. Tous les témoignages, tous les monuments commémoratifs élevés pour célébrer un événement dont toute une ville a été spectatrice, tous les documents authentiques, en un mot, sur lesquels s’est basée jusqu’ici la certitude en histoire, n’ont plus aucune valeur aujourd’hui quand ils déplaisent aux Juifs. Pour moi, j’ai infiniment plus de confiance dans le récit d’un ancêtre, qui me raconte ce qui s’est passé de son temps, que dans les dénégations d’un Darmesteter ou d’un Weil, fût il membre de l’Académie des Inscriptions.

Nous traiterons, d’ailleurs, à fond la question du sacrifice sanglant au livre VIe, ce qui est certain c’est que tous les chroniqueurs sont unanimes à nous raconter des assassinats d’enfants chrétiens par les Juifs.

Les hommes d’autrefois n’étaient pas comme les Français dégénérés d’aujourd’hui, des êtres veules et sans ressort, subissant patiemment toutes les infamies, ils entendaient défendre leurs enfants et les protestations étaient énergiques.

La faculté spéciale aux Juifs de pomper toute la richesse d’un pays dès qu’on les laisse à peu près tranquilles s’était développée en outre dans des proportions excessives. De toutes parts des plaintes montaient vers le trône.

Appuyés par le peuple et l’Église, résumant du consentement général toute l’autorité en eux, les Capétiens, ne l’oublions pas, étaient des pères de famille autant que des rois.

Philippe Auguste, à son avènement au trône, dû s’occuper de cette question et il la résolut dans le sens de la pitié pour tous ces malheureux dépouillés qui étaient son peuple.

Il confisqua une partie des biens des Juifs et fit remise aux débiteurs de toutes leurs dettes. Ce qui prouve, quoiqu’on en ait dit, qu’il ne fut guidé, en prenant cette ordonnance, par aucune pensée personnelle, c’est que c’est à peine s’il perçut pour lui le cinquième des sommes reprises.

Napoléon, nous le verrons plus tard, fut obligé d’agir à peu près de même, tout souverain ayant la notion de son droit total et ne se contentant pas de détenir une sorte de gérance dérisoire, devrait, qu’il fût empereur ou roi, se comporter de la même façon aujourd’hui. Il dirait évidemment à tous ces organisateurs de sociétés financières plus ou moins suspectes qui ont ruiné les actionnaires en enrichissant les fondateurs : « Vous n’avez pas acquis les milliards que vous possédez par le travail, mais par la ruse, vous n’avez créé aucun capital, vous avez pris celui qui avait été économisé par les autres, restituez quelques milliards sur les trente ou quarante que vous avez indûment acquis. » Nul ne trouverait mauvais que MM. de Rothschild, par exemple, se contentassent de cinq ou six cent mille livres de rentes. On vit avec cela, même à plusieurs.

Saint Louis, ce chevalier sans peur qui réunit en lui ces deux formes de l’idéal : le Saint et le Paladin, semble avoir voulu juger la question de plus haut encore. Désigné par ses ennemis comme juge en sa propre cause et se condamnant lui-même, le saint roi avait comme une inextinguible soif de justice. Héros antique, il eût comme Hercule

……… promené l’éternelle justice
Dans un manteau sanglant taillé dans un lion.

Héros chrétien, il jette sur elle le manteau fleurdelisé dont les couleurs rappellent à la fois l’azur limpide du firmament et la pureté de la fleur sans tache.

Il voulut savoir enfin quel était le principe mauvais qui déterminait les Juifs à se rendre l’objet de la haine de tous. Sur la demande du pape Grégoire IX dont l’attention avait été également attirée sur ce point, il fit examiner le Talmud dans une assemblée solennelle que présida Guillaume d’Auvergne, et à laquelle les rabbins furent invités à assister.

M. Noël Valois, ancien élève de l’école des Chartes et docteur en droit, qui a publié sous ce titre : Guillaume d’Auvergne, un livre remarquable, a consacré un chapitre fort intéressant à cette discussion.

C’était à Paris, écrit-il, au commencement de l’été (24 juin 1240). La cour de saint Louis, présidée ce jour-là par la reine Blanche, s’était grossie d’un nombre considérable de clercs ou de prélats appartenant aux diocèses voisins. Guillaume n’avait eu garde de manquer au rendez-vous. Quelques volumes couverts de caractères étranges attirèrent l’attention des curieux et l’on sût du converti Nicolas que ces signes étaient de l’hébreu et ces livres le Talmud. Mais bientôt un spectacle plus intéressant captiva l’assistance. La porte de la salle venait de livrer passage à quatre rabbins, qu’un auteur juif, dans son enthousiasme, décore du titre « d’héritage saint », « de sacerdoce royal », c’était Jechiel de Paris, Juda fils de David, Samuel, fils de Salomon et Moïse de Coucy, fils de Jacob, ce dernier célèbre par ses prédications tant en France qu’en Espagne. Suivant le récit hébreu, ils entraient tristes et inquiets dans le palais du roi infidèle, tandis que le peuple juif se dispersait de tous côtés, comme un troupeau sans pasteur. »

Toutes facilités furent laissées aux Juifs pour se défendre et ils le firent avec habileté et courage. Ils n’en furent pas moins forcés de reconnaître que le Talmud contenait des prescriptions contraires, non seulement à toute société chrétienne, mais à toute société civilisée.

On trouva sans doute dans ce livre, examiné avec soin, des assertions plus graves encore que celles que cite M. Noël Valois. On y vit, non sans horreur, que Jésus-Christ est plongé dans l’enfer, dans la boue toujours bouillante, que la sainte Vierge a engendré son divin Fils à la suite d’un adultère commis avec un soldat nommé Pandara, que les églises sont des cloaques, les prédicateurs des chiens aboyeurs.

Ces aménités, qui défrayent encore la polémique de la presse juive, ne choquent même plus les gens du monde aujourd’hui, mais il en était autrement alors.

D’autres passages étaient faits encore pour inquiéter à bon droit.

« Il est ordonné de tuer le meilleur goym.

« La parole donnée au goy n’engage pas[10].

« Chaque jour dans leurs prières les Juifs doivent lancer trois fois des malédictions contre les ministres de l’Église, les rois et les ennemis d’Israël. »

Pour saint Louis, le goy avec lequel on devait se gêner si peu, c’était, après tout, ses sujets, ses barons, c’était lui même et le monarque était peut-être excusable de vouloir défendre tout ce qu’on attaquait si violemment.

Le saint roi cependant montra une mansuétude extraordinaire. Comme Jechiel, le rabbin de Paris, manifestait des craintes pour les siens, un des officiers du roi lui dit : « Jechiel, qui songe à faire du mal aux Juifs ? » Blanche de Castille elle-même manifesta l’intention de protéger les Juifs contre toute violence.

Le Talmud seul fut condamné, et tous les exemplaires qu’on en put saisir furent jetés aux flammes.

Les Juifs ne se découragèrent pas. Ils corrompirent à prix d’argent un mauvais prêtre, comme il y en a malheureusement dans tous les temps, qui se fit leur avocat.

Les noms ont leur destinée. En 1880, c’est un Clément qui fut l’exécuteur des ordres des Juifs en allant expulser de chez eux de saints religieux, en 1246, ce fut un Clément également, Eudes Clément, archevêque de Sens, qui se vendit aux ennemis de Jésus-Christ. Un an après, jour pour jour, après avoir signé ce marché, il fut saisi de cruelles douleurs d’entrailles auxquelles il succomba aussitôt. « Le roi épouvanté, dit M. Noël Valois, s’enfuit avec toute sa famille et ce châtiment jugé miraculeux fut suivi de nouvelles poursuites. »

Dans sa paternelle bonté saint Louis semble ne s’être décidé à des rigueurs contre les Juifs que lorsque la nécessité de garantir ses sujets contre eux le commanda absolument.

L’ordonnance de 1254 défend seulement aux Juifs de se livrer à l’usure, d’attaquer et blasphémer les croyances des Français au milieu desquels ils vivent, elle leur enjoint de se livrer à un travail honnête[11].

C’est dans ce sens encore que Napoléon essayera de résoudre la question, et quand ils auront à leurs trousses toute l’Europe exaspérée, révolutionnée, ruinée par eux, les Juifs modernes, si fiers aujourd’hui, seront bien contents de ne pas trouver en France un souverain plus sévère que saint Louis.

Saint Louis parait même ne pas en avoir voulu à rabbi Jechiel de Paris de l’énergie avec laquelle il avait défendu le Talmud. Guedalia ben Jachim, dans sa Chaîne de la Tradition, raconte à ce sujet une anecdote qui ne manque pas de caractère.

Ce Jechiel qui se mêlait de Kabbale et cultivait les sciences occultes avait au sommet de sa maison une lampe qui, disait-on, brûlait sans huile. En son logis sévèrement clos et défendu contre toute agression, il avait placé un clou enchanté qu’il n’avait qu’à pousser pour faire enfoncer les gens dans le sol dès qu’ils s’approchaient de sa maison.

Un soir on heurte à la porte. Jechiel frappe sur le clou qui, au lieu de rentrer dans le mur, saute dans la chambre. Jechiel comprend que tous ses prestiges magiques sont sans force contre le visiteur, il devine que celui qui vient le voir est un saint, il pense de suite à celui que le peuple, devançant le jugement de l’Église, a déjà salué du nom de saint. « Le roi est là ! » Dit-il, et il se précipite vers la porte et s’agenouille devant le souverain.

— Que venez-vous faire à ma porte, demande le rabbin, ne savez-vous point qu’il y a un génie qui veille sur ma demeure ?

— Je n’ai point peur des démons, répond le roi, et je viens voir ta lampe dont tout Paris parle.

N’est-il pas vrai qu’elle a une certaine couleur cette arrivée du roi qui, cheminant à travers le sombre Paris nocturne du moyen âge, vient visiter ce savant au fond de sa mystérieuse retraite.


Les Juifs, en effet, depuis Philippe Auguste, avaient dû prendre des précautions nouvelles, les temps allaient devenir de plus en plus mauvais pour eux. Leur littérature témoigne de cet état d’esprit. Aux petits vers, aux poèmes badins, aux épithalames que l’on récite au dessert, dans les repas de noces, succèdent les selichas, les plaintives élégies.

Les Juifs partout murmurent maintenant les lamentations de Zerachie Ha Levy, surnommé Haisghari, l’auteur du Ruah hen, Esprit de Grâce.

Hélas ! la fille de Juda est revêtue de deuil parce que les ombres du soir se sont étendues.

Espère en ma bonté, ô ma colombe. je relèverai comme jadis encore mon tabernacle, j’y préparerai une lampe à David ton roi. Et lorsque tu seras reblanchie, je réprimerai ces bêtes féroces qui se sont tenues en embuscade pour te dévorer, ô ma belle colombe dont la voix est agréable.

Partout il faut vendre les petites écoles, scholae inferiores, où l’on enseignait avec tant de joie à blasphémer la religion chrétienne. A Narbonne, l’école de la paroisse Saint Félin est vendue 350 livres tournois, à Orléans, une petite école est cédée pour 140 livres parisis, une autre, plus grande, pour 340 livres.

Pendant des siècles, les Juifs ont attendri le monde sur ces malheurs et aussitôt qu’ils ont eu un semblant d’autorité ils ont fait fermer les écoles des autres.

Je me rappelle encore un vieux prêtre forcé de s’exiler et qui me montrait, avec des larmes dans les yeux, ses appareils scientifiques qui avaient été brisés pendant la traversée. Prenez donc, au moment des expulsions, la collection de la République française du Juif Gambetta, du Rappel du Juif Paul Meurice, de la Lanterne du Juif Eugène Mayer, du Paris du Juif Weil-Picard, des Débats où le Juif Raffalovich partage l’influence avec Léon Say, l’homme des Rothschild ; ils poussent des cris de joie sauvage au spectacle de ces pauvres religieux obligés d’abandonner leur œuvre commencée, de dire adieu à ces élèves qui sont leur unique famille dans le monde.

Il faut rendre cette justice aux Juifs, si insolents et si méprisables dans la prospérité, qu’ils supportent admirablement l’adversité. Dans les persécutions ils furent superbes, les mères souvent jetèrent elles-mêmes leurs enfants dans les flammes de peur qu’on ne les baptisât.

L’exécution de Troyes a laissé sa trace dans un poème élégiaque qui est un des rares monuments en langue vulgaire que nous aient donné les Juifs au moyen âge.

Mout sont a mechief Israël, l’égarée gent
E is ne poet mes s’is, se vont enrayant,
Car d’entre os furet ars meinz proz cors sage et gent
Ki por lor vivre n’oret doné nus rachet d’argent.
……………..
Est finie la version. Que Dieu nous sauve du peuple violent !

L’auteur de cette pièce est Rabbi Jacob, fils de Juda de Lotre (Lorraine) qui composa également une selicha, en hébreu, sur le même sujet.

Les événements de Troyes effectivement avaient vivement frappé les Juifs. Le 26 mars 1288, le jour du Vendredi-Saint, les chrétiens avaient envahi la maison du riche Juif Isaac Châtelain, auteur de poésies élégiaques et l’avaient arrêté ainsi que toute sa famille. Les malheureux offrirent de se racheter à prix d’or, mais on ne consentit à lui accorder la vie que s’ils abjuraient. Ils refusèrent et le samedi 24 avril 1288, an 5048 de l’ère juive, ils montèrent au nombre de treize sur le bûcher. Tous allèrent à la mort avec intrépidité en entonnant le schema et en s’encourageant mutuellement. La femme d’Isaac Châtelain s’élança elle-même dans les flammes, ses deux fils, sa bru et Samson, son gendre, suivirent cet exemple.

Les victimes furent R. Isaac Châtelain, sa femme, set deux filles, la femme du fils aîné « qui était tant belle, » Simson appelé le Kadmon ou le jeune Alakadmenath, Salomon, fils de Phébus, receveur, Baruch Tob Elem d’Avirey, Siméon frère, scribe de Châtillon, Jonah ou Colon, Isaac Cohen, Haïm de Brinon, chirurgien, et Haïm de Chaource.

M. Darmesteter a raconté cette exécution dans les Archives Israélites et naturellement il la désapprouve. Que dit-il de cette note aimable de son ami Mayer, qui figure dans la petite Correspondance de la Lanterne du 4 décembre 1883 ?

Il n’y a pas là l’entraînement d’une polémique où l’on s’excite, où l’expression dépasse parfois la pensée. Un brave homme demande son avis à Mayer sur les assassinais de la Roquette et voilà ce que le Juif répond :

« N. R. — Et vous concluez qu’on a eu tort de fusiller les pauvres calotins en 1871. Nous sommes d’un avis contraire, nous estimons même qu’on a usé de trop de ménagement vis-à-vis d’eux. Ils ne l’avaient pas volé cela ne pouvait faire de martyrs, et cela effectivement n’en a fait aucun. »

Sans doute, on ne peut se défendre d’un sentiment de pitié devant ceux qui souffrent quels qu’ils soient, il est impossible de parcourir, sans avoir le cœur serré, le long martyrologe d’Israël, l’Emek habkha, cette Vallée des pleurs où sont inscrites les victimes de tous les pays[12]. Il est bon cependant d’opposer aux phrases hypocrites des Juifs leur véritable sentiment envers les chrétiens. La chose est d’autant plus frappante, que depuis cent ans pas un de « ces pauvres calotins » n’a dit un mot contre les Juifs, n’a réclamé une mesure de violence contre eux.

Il existe quelque différence, on s’en rend compte une fois de plus, entre l’histoire telle qu’on la comprend dans les académies et dans les salons de faux catholiques, et l’histoire réelle telle que la voient dans les faits les penseurs épris de vérité.

Le courage montré par les victimes de Troyes n’en est pas moins admirable. Pour apprécier comme il convient cette force d’âme, il faut se reporter à l’époque où ces scènes se passèrent. La société était alors absolument religieuse, en se plaçant en dehors des croyances générales, le Juif ne se mettait pas seulement hors la loi, pour employer le mot d’Hegel, que nous avons déjà cité, il se précipitait en quelque sorte « hors de la nature. » Quel espoir de lutter contre tant de forces réunies, avait en effet cette pauvre nation qui, depuis la chute du temple, avait trouvé son Dieu sourd à toutes ses prières ?

L’énergie des Juifs encore une fois fut merveilleuse. Je ne parle pas du courage montré devant les insultes, devant les bourreaux, en face des bûchers, je parle de l’énergie plus rare qu’il faut pour résister à un courant, à l’influence du milieu, au sentiment d’une implacable impuissance.

Rapprochez cette attitude des bassesses que font devant un gouvernement qu’ils méprisent des gens bien posés, riches, qui n’ont qu’à attendre et jugez…

Alors, mais alors seulement, le Juif devient le personnage qu’a peint Michelet dans une page incomparable qui a la vigueur et l’accent de vie étrange d’une eau-forte de Rembrandt.

Au moyen âge, écrit-il, celui qui sait où est l’or, le véritable alchimiste, le vrai sorcier, c’est le Juif, ou le demi-Juif, le Lombard. Le juif, l’homme immonde, l’homme qui ne peut toucher ni denrée ni femme qu’on ne la brûle, l’homme d’outrage, sur lequel tout le monde crache, c’est à lui qu’il faut s’adresser.

Prolifique nation, qui, par-dessus toutes les autres, eut la force, multipliante, la force qui engendre, qui féconde à volonté les brebis de Jacob ou les sequins de Shylock. Pendant tout le moyen-âge, persécutés, chassés, rappelés, ils ont fait l’indispensable intermédiaire entre le fisc et la victime du fisc, entre l’argent et le patient, pompant l’or d’en bas, et le rendant au roi par en haut avec laide grimace… Mais il leur en restait toujours quelque chôse… Patients, indestructibles, ils ont vaincu par la durée. Ils ont résolu le problème de volatiliser la richesse, affranchis par la lettre de change, ils sont maintenant libres, ils sont maîtres, de soufflets en soufflets, les voilà au trône du monde.

Pour que le pauvre homme s’adresse au Juif, pour qu’il approche de cette sombre petite maison, si mat famée pour qu’il parle à cet homme qui, dit-on, crucifie les petits enfants, il ne faut pas moins que l’horrible pression du fisc. Entre le fisc, qui veut sa moelle et son sang, et le Diable qui veut son âme, il prendra le Juif pour milieu.

Quand donc il avait épuisé sa dernière ressource, quand son lit était vendu, quand sa femme et ses enfants, couchés à terre, tremblaient de fièvre en criant : du pain ! tête basse et plus courbé que s’il eût porté sa charge de bois, il se dirigeait lentement vers l’odieuse maison du Juif, et il restait longtemps à la porte avant de frapper. Le Juif ayant ouvert avec précaution la petite grille, un dialogue s’engageait, étrange et difficile. Que disait le Chrétien ? « Au nom de Dieu ! — Le juif l’a tué, ton Dieu ! — Par pitié ! — Quel chrétien a jamais eu pitié du Juif ? Ce ne sont pas des mots qu’il faut. Il faut un gage. — Que peut donner celui qui n’a rien ? Le Juif lui dira doucement : — Mon ami, conformément aux ordonnances du Roi, notre sire, je ne prête ni sur habit sanglant, ni sur fer de charrue… Non, pour gage, je ne veux que vous-même. Je ne suis plus des vôtres, mon droit n’est pas le droit chrétien. C’est un droit plus antique (in partes secando) ; votre chair répondra. Sang pour or.

Les Juifs furent plus durement traités par Philippe le Bel que par aucun de ses prédécesseurs. L’édit de 1306 les expulsa et en même temps ordonna la confiscation de tout ce qu’on put saisir de leurs biens.

Les Juifs cependant n’avaient pas perdu entièrement courage.

L’inexplicable de l’affaire des Templiers qui est restée dans l’histoire comme une énigme dont on n’a jamais su le mot, comme une sorte de mélodrame dont le dénouement est sinistre mais dont la trame n’est pas claire, s’explique parfaitement quand on se rend compte de la manière de procéder des Juifs.

Leur manière d’agir varie peu. Ils n’aiment guère à attaquer ouvertement, ils créent ou plutôt ils corrompent quand elle est créée, car là encore ils ne sont pas inventeurs, une association puissante qui leur sert comme de machine de guerre pour battre en brèche l’organisation sociale qui les gêne. Ordre des Templiers, Franc-maçonnerie, Internationale, Nihilisme, tout leur est bon. Dès qu’ils sont entrés, ils procèdent là comme dans une société financière, où les efforts de tous sont uniquement employés à servir la cause ou les intérêts d’Israël, sans que les trois quarts du temps les gens aient la notion de ce qu’ils font.

Les chevaliers du Temple s’étaient trouvés à maintes reprises en rapport avec les Juifs, pour des affaires d’argent. C’est par les Templiers, en effet, que s’accomplissaient toutes les opérations financières des Croisades dont le mécanisme est encore si peu connu ; ils percevaient les deniers que les abbayes votaient pour aider les armées chrétiennes ; ils avançaient de l’argent aux seigneurs et escomptaient des effets payables à Saint-Jean-d’Acre. Or tout individu, tout corps constitué, tout peuple d’origine aryenne qui se complaît au maniement de l’argent est perdu : l’argent le déprave sans que cette dépravation lui procure aucun avantage.

Tant qu’ils avaient pu acheter directement leurs terres aux nobles qui partaient pour les Lieux Saints, les Juifs agirent eux-mêmes, mais quand la royauté eut commencé à mettre ordre à leurs trafics usuraires, ils furent contraints de se servir des Templiers comme prête-nom. De là la richesse plus apparente que réelle de l’ordre.

Comment les chevaliers du Christ, les héros de Ptolémaïs et de Tibériade en arrivèrent-ils à outrager le crucifix ? M. Mignard s’est efforcé d’expliquer cette progressive décomposition morale de l’ordre dans un très savant travail consacré à la description d’un curieux coffret appartenant au duc de Blacas[13]. Ce coffret, trouvé dans une maison du Temple à Essarois et tout chargé de signes cabalistiques et d’inscriptions arabes, reproduisait les principaux symboles des Gnostiques, les sept signes, l’étoile aux sept rayons. Les doctrines nées dans l’École juive de Syrie, répandues plus tard par Manès, avaient pénétré dans l’ordre du Temple et le Manichéisme vaincu avec les Albigeois avait, trouvé un asile chez ces serviteurs d’abord si dévoués de la foi chrétienne.

Ce qui est certain, ce qui est constaté par tous les témoignages, ce qui ressort à chaque ligne des pièces du procès publiées par Michelet, dans les Documents inédits de l’histoire de France, c’est qu’au moment de la suppression de l’ordre, l’outrage au crucifix faisait partie des cérémonies de l’initiation. Les chevaliers crachaient trois fois sur le crucifix en le reniant : ter abnegabant et horribili crudelitate ter in faciem spuebant ejus. Le frère Guillermy fut obligé pour son initiation de renier et de cracher trois fois sur la croix en signe de mépris pour Notre Seigneur Jésus-Christ qui a souffert sur cette croix : Despiciendo Dominum Jhesum Christum qui passus fuit in ea.

« Crache sur cette croix, disait-on au templier Jean de Thounnes en lui montrant une croix où était l’image du Christ, crache sur cela en mépris de ce que cet objet représente ! Spuas super istum in despectu ejus[14]. »

D’après la déposition de Geoffroid de Thutan du diocèse de Tours, la formule de reniement était : « Je reney Jhesu, je reney Jhesu, je reney Jhesu. »

Le baiser honteux complétait ces cérémonies d’initiation.

Osculatus fuit recipienfem in ore et postea in fine spin dorsi.

Toutes les sociétés qui se proposent de ravaler l’être humain en lui faisant abjurer son origine divine, en lui faisant renier l’Homme Dieu, qui est mort pour nous, éprouvent le besoin de symboliser cette dégradation par un signe visible. Rien ne change sous ce rapport et nous retrouvons le baiser honteux du XIIIe siècle au XVIIe siècle dans un des ordres maçonniques, les Mopses.

On demandait au postulant, comme chez les Templiers, « si son obéissance serait prompte, aveugle et sans la moindre contradiction ; » il répondait : « Oui, grand Mopse. » On lui demandait alors ce qu’il préférait embrasser le derrière du grand Mopse, le derrière du Grand Maître ou le derrière du Diable. « Cette option, on le comprend, laissait perplexes ceux auxquels on proposait ce choix peu attrayant.

Un mouvement d’indignation, écrit l’auteur auquel nous empruntons ces détails, que le récipiendaire manque rarement de faire dans ce moment, oblige le surveillant à le prier avec toute la politesse et toutes les instances possibles de choisir l’un ou l’autre. Cela forme entre eux la dispute la plus originale qu’on puisse imaginer. Le récipiendaire se plaint avec aigreur qu’on pousse la raillerie trop loin et déclare qu’il ne prétend pas être venu là pour servir de jouet à la compagnie. Le surveillant, après avoir inutilement épuisé sa rhétorique, va prendre un doguin de cire, d’étoffe ou de quelque autre matière semblable qui a la queue retroussée comme la porte tous les chiens de cette espèce, il l’applique sur la bouche du récipiendaire et le lui fait ainsi baiser par force. Le doguin destiné à recevoir ce respectueux hommage est toujours placé sur la table du maître de la Loge comme un symbole de la société et c’est là que le surveillant va le prendre[15].

Ce symbolisme naturaliste n’a rien que de très naturel.

N’est-il pas logique, dès qu’on méprise Dieu, de rendre hommage à un chien[16] ?

Philippe le Bel avait la main plus rude que nos souverains modernes, les Templiers s’en aperçurent.

Le grand rêve caressé par les Juifs d’une révolution universelle organisée par en haut par un ordre cosmopolite allié à presque toutes les familles nobles, en bas par les lépreux qui de l’un à l’autre se transmettaient le mot d’ordre, au dehors par les Maures d’Espagne et les Sémites de Tunis avec lesquels leurs coreligionnaires de France étaient en active correspondance, disparut dans les flammes du bûcher de Jacques Molay.

Une tradition constante dans la Franc-Maçonnerie prétend que le 18 mars 1314, date toujours célébrée dans les loges, quelques initiés déguisés en maçons vinrent recueillir les cendres du grand maître dans cette île aux Vaches qui est maintenant la place Dauphine, et firent là le serment d’exterminer les Capétiens et de venger leurs victimes.

Ils mirent du temps à tenir leur serment, mais en tout cas il faut constater que c’est au Temple, la maison mère des Templiers en France, que fut enfermé Louis XVI avant que le fils de saint Louis n’allât à l’échafaud, au Temple également que le petit Louis XVII fut martyrisé par le savetier juif Simon[17].

Nous n’avons pas, je pense, à insister sur l’étroite corrélation qui existe entre la Franc-Maçonnerie et les Templiers qui s’intitulaient eux-mêmes militia templi Salomonis, fratres militiæ Salomonis. Le fait est prouvé par le nom même de certaines loges. Le Manuel ou Tuileur déclare que « si les Templiers ont disparu dans l’ordre civil ils ont laissé des traces dans la Franc-Maçonnerie. » Ragon, une autorité maçonnique, admet également cette filiation[18].

Regghelini est particulièrement explicite à ce sujet.

Plusieurs rites, dit-il, conservent la distribution des anciennes maîtrises provinciales dans leurs dignités, et la commémoration allégorique des Templiers en reconnaissance du dogme et des doctrines qu’ils rapportèrent en Europe avec les chevaliers croisés. Les hauts grades qui, plus particulièrement commémorent les Templiers sont les Chevaliers du Soleil, le grand Écossais, le Patriarche des croisés, le Royal Secret, le Kadosch, tous les élus qui en dérivèrent, l’Ecossais de Clermont et tous ceux de ce chapitre, Chevalier illustre, Templier sublime, Chevalier de l’aigle du maître élu, tous les hauts grades de la stricte observance comme l’Eques professus, le Chevalier de la Charité ou Mage, le Chevalier de l’Espérance, le grand Inquisiteur, le grand Commandeur.

Dans les anciennes et modernes assemblées maçonniques, on conserve la même tenue et configuration des chevaliers croisés, des Templiers, et même d’une grande partie des anciennes corporations. Le Vénérable représente l’ancien magister cathedralis ; il est sur un trône à l’orient d’où arrivèrent le dogme et les doctrines. Les deux Surveillants sont les anciens procuratores placés aux extrémités des colonnes comme dans les anciens chapitres. Les Frères alignés sur les deux colonnes remplacent les Equites et les Frères ecclésiastiques, comme dans les corporations anciennes. Le serment du récipiendaire maçon est un fac-simile de celui que les chevaliers croisés, les Templiers et autres corporations faisaient à l’occasion de leurs vœux.

Il n’est point douteux davantage que les Juifs, d’accord avec le roi de Grenade et le sultan de Tunis, n’aient organisé une conspiration de lépreux pour empoisonner les fontaine et de cette façon jeter partout l’affolement, créer un de ces états de crise, une de ces périodes d’inquiétude vague et de trouble qui ont rendu possible l’immense bouleversement de 93 qui a été si profitable à Israël

De ces faits les preuves abondent. Je sais bien, encore une fois, qu’on est convenu aujourd’hui de déclarer apocryphes tous les documents qui ne sont pas favorables aux Juifs, mais l’homme qui me lit n’est pas tenu d’obéir à ce mot d’ordre, il lui est permis de se servir de sa raison, de juger les événements d’autrefois à la lumière des événements contemporains.

L’existence même d’un soulèvement général de lépreux est attesté par tous les auteurs du temps, par le continuateur de Guillaume de Nangis notamment. « Nous-mêmes, dit-il, dans un bourg de notre vasselage, nous avons de nos yeux vu un de ces sachets. Une lépreuse qui passait, craignant d’être prise, jeta derrière elle un chiffon lié qui fut aussitôt porté en justice, et l’on y trouva une tête de couleuvre, des pattes de crapaud, et comme des cheveux de femme enduits d’une liqueur noire et puante, chose horrible à voir et à sentir. Le tout mis dans un grand feu, ne put brûler, preuve sûre que c’était un violent poison… »

Il y eut bien des discours, bien des opinions. La plus probable, c’est que le roi des Maures de Grenade, se voyant avec douleur si souvent battu, imagina de s’en venger en machinant avec les Juifs la perte des chrétiens. Mais les Juifs trop suspects eux-mêmes, s’adressèrent aux lépreux… Ceux-ci, le diable aidant, furent persuadés par les juifs. Les principaux lépreux tinrent quatre conciles, pour ainsi parler, et le diable, par les Juifs, leur fit entendre que, puisque les lépreux étaient réputés personnes si abjectes et comptés pour rien, il serait bon de faire en sorte que tous les chrétiens mourussent ou devinssent lépreux. Cela leur plut à tous, chacun, de retour, le redit aux autres… Un grand nombre, leurré par de fausses promesses de royaume, comtés et autres biens temporels, disait et croyait fermement que la chose se ferait ainsi[19].

Le sire de Parthenay, lisons-nous dans Michelet, écrit au roi qu’un grand lépreux, saisi dans sa terre, avoue qu’un riche juif lui a donné de l’argent et remis certaines drogues. Ces drogues se composaient de sang humain, d’urine, à quoi on ajoutait le corps du Christ, le tout était séché et broyé, mis en un sachet avec un poids, était jeté dans les fontaines ou dans les puits.

Quoi d’étonnant à ce que les lépreux aient été excités par les Juifs ? Ne retrouve-ton pas là les procédés habituels, la manière, le système constant du Sémite ? Pour les Juifs, les lépreux, les malheureux prolétaires, ces parias, ces lépreux de la civilisation moderne, les moujiks de Russie sont des instruments tout trouvés qu’ils montent, qu’ils agitent, qu’ils trompent, qu’ils déchaînent sur la société avec de grands discours contre les tyrans et qu’ils abandonnent aux répressions impitoyables, lorsqu’Israël a tiré d’une révolution tout le profit qu’on en pouvait tirer.

Ne faites pas attention à ce mélange singulier d’urine et de sang humain, supposez qu’il s’agisse de pétrole, de nitroglycérine ou de dynamite et vous serez en plein mouvement moderne. Que ce soit Naquet prêchant l’emploi du fulmi-coton sous l’Empire, les Juifs Goldeberg, Hartmann ou la Juive Jessa Heffmann employant la nitroglycérine en Russie, vous trouverez toujours le Sémite dans toutes ces affaires spéciales. Le tempérament aryen ne se trouve là nulle part. L’Aryen donne un coup de poignard ou tire un coup de fusil mais ne comprend rien à toute cette chimie.

Les relations des Juifs du XIV avec les étrangers ne sont guère plus discutables. Je ne vois pas très bien sur quelles raisons on a pu s’appuyer pour contester l’authenticité des lettres adressées aux israélites par le roi de Grenade et le roi de Tunis. L’authenticité ne peut faire l’ombre d’un doute[20].

La plus importante de ces lettres, c’est-à-dire la traduction originale en langue française certifiée par cinq notaires royaux et scellée est conservée dans le trésor des Chartes (Archives nationales, carton J, 427, n° 18).

Voici, d’ailleurs, le texte de ce document qui n’a pas été jusqu’ici exactement publié :

« A Sanson, fil de Hélias, juif, de par le roy de Grenade. Vous nous avez mandé que vous avez donné’aus meiseaus’par devers Saint-Jacques tout l’or que nous vous avons tramis ». Si vous mandons que ce nous plait que vous les paiez bien, quar vous nous avez mandé que CXV meisel por eus et por les autres ont fait le serement. Et nous avons tramis à Habram et Jacob III sonmiers chargiez d’avoir, si vous mandons que vous les donneis sanz faute. Et vous savez que Jacob et Acarias feirent avec nous convenances entre les mons. Si vous mandons que vous preignes le venin que nous vous avons tramis et le faites metre en citernes, en pois et en fontaines, et se vous n’aves assez de mecines, je vous ça trametra assez. Et nous vous avoiens promis de rendre la terre de promission, et nous vous tendrons convant. Et je vous envoye autre chose que vous giteroiz en l’eau que boit et use li rois, et ne tenez ne esparniez nul avoir à donner à ceus qui donneront et gieteront ces poisons, mas que la besoigne se face hastivement, quar je vous trametra hor et havoir à si grant foison comme vous voudroiz, et ne doutés pas despens ne missions, mas que la besoigne se face. Et cestes lettres soient montrées à Aron le juyf, et vous mettez tuit ensamble à oïr ceste parole. Et tuit estes salués de par le roy de Grenade, qui vous prie que vous soiez tuit d’un acort et d’une volunté.

« De par le roy de Thunes. A mes frères et leur enfans salut. Pansez de bien faire la besoigne que vous savez, quar je vous tramettra assez hor et argent pour les despens. Et si vous me vouliez tramettre vos enfans, je les garderoye comme mon cors. Vous saves que ciz acordement de nous, des Juys et des malades se fit derrèrement le jour de Pasques flories. Ne laissies ne por hor ne argent que n’enpoisonnoiz briefment les crestiens. Et au serement faire furent LXXV Juyf et malades, si comme vous savez. Nous saluons vous et vos frères, quar vous estes nos frères en loy, et nous saluons les petiz et les grans.

« Magister Petrus de Accra, phisicus, juratus ad sancta Dei evangelia dictam litteram manu et lingua arabica scriptam veraciter eaponere, ipsam exposuit in lingam gallicam forma et mode superius declarato, die jovis post festum apostolorum Petri et Pauli, anno Domini Me CCC° vicesimo primo, in presentia vir, nobilis domini Franconis de Aveneriis, militis, domini nestri regia baillivi Matisconensis, in castre Matisconensi, domini-Petri Mau. relli, ejusdem domini regis clerici, judicis majoris ressorti et appel. lationum Lugduni, domini Bartholomei de je., archi4iaconi, ei Guioti de Albaspina, cantoris Matisconensis, Stephani Verinci, Guillelmi de Nuyz, Petri Pule et johaunis de Cabannis, notariorum regiorum.

« Ego vero Guillelmus de Nuys, clericus, auctoritate regia pu. blicus notarius et juratus, expositioni suprascripte, per diclum magistrum Petrum, ut premittitur, facte, una cum Petro Pulede Matiscone, Stephano Verinci et Johanne de Cabanis, clericis, nota. rus regiis et testibus scriptis, interfui vocatus et rogatus, teste hoc signo meo. »

(Seing du notaire.)

« Et ego Perronetus Pule de Matiscone, clericus, auctoritate regia publicus notarius et juratus, suprascripte expositioni dicte littere, per dictum magistrum Petrum, ut premittitur, facte, interfui una cum dictis Guillelmo de Nuys, Stephano Verinci et johanne de Cabannis, clericis, notariis regiis, vocatus et rogatua, teste hoc solito signo meo. »

(Seing du notaire.)

« Et ego vero Johannes de Cabanais, clericus, auctoritate regia publicus notarius et juratus, expositioni suprascripte, per dictum magistrum, ut premittitur, facte, una cum Petro Pule, Guillelmo de Nuis, Stephano Verinci, de Matiscone, clericis, notariis regiis et testibus scriptis, interfui vocatus et rogatus, teste hoc signo meo. »

(Seing du notaire.)

« Et ego, Stephanus Verynci, de Matiscono, clericus, auctoritate regia publicus notarius et juratus, supradicte expositioni dicte littere, per dictum magistrum Petrum, ut dictum est, facte, interfui una cum dictis Guillelmo de Nuiz, Johanne de Cabannis, Petro Pule, notanis regits, vocatus et rogatus, teste hoc solito tigno meo. »

(Seing du notaire.)

Et nos Petrus de Lugnyaco, civis Matisconensis, tenens aigil. Juin commune excellentissimi regis Francie in baillivia Matisconensi censtitutum, cum nobis constat de exposition suprascripte littere, linge arabica scripte, per dictum magistrum Petrum de Acra, ut suprascriptum est, in linga gallicane facte, per fidelem relacionem dictorum notariorum regiorum, quibus super hoc et aliis fidem plenariam adhibemus, si, illum commune predictum presentibuc litteris duximus apponendum. Datum sono et die jovis predictis. »

(Sceau du bailliage royal de Macon, en cire rouge, sur double queue de parchemin.)

D’autres documents en tous cas confirment ces relations.

Pour nous guider dans l’appréciation de ce qui c’est passé, écrit M. Rupert dans son savant ouvrage l’Église et la Synagogue, nous avons sous les yeux un monument tiré des compilateurs des Fastes de Bohème et publié par Marquar et Freher. L’exposé des faits est joint à la lettre de leprosis du pape Jean XXI. Dans cette lettre, qui date de l’année même de 1351, le souverain Pontife reproduit un rapport qui lui est adressé par Philippe, comte d’Anjou et qui parle des divers moyens mis en œuvre par les juifs pour nuire aux chrétiens.

« Enfin le lendemain, dit Philippe, les gens de notre comté ont fait irruption chez les Juifs au sujet des boissons (impotationes) qu’ils avaient composées à l’usage des chrétiens. En se livrant à d’actives recherches dans la maison des juifs, dans une des habitations qui appartenaient au juif Bananias, en un lieu obscur de la maison, dans un petit coffre où se trouvaient ses trésors et ses secrets, on trouva une peau de mouton ou parchemin couverte d’écriture des deux côtés. Le sceau, qui était d’or et du poids de 19 florins, était retenu par un cordon de soie rouge. Sur le sceau était représentée la figure du crucifix, devant lequel un juif se montrait dans une posture si ignominieuse et si déshonnête, que j’ai honte de la décrire.

« Nos gens n’auraient pas fait attention au contenu de la lettre, si tout à coup et par hasard ils n’avaient été frappés de la longueur et de la largeur de ce sceau. Des juifs nouvellement convertis traduisirent la lettre. Bananias lui-même et six autres juifs suffisamment instruits firent la même traduction, non point d’eux mêmes, mais contraints par la crainte et par la force. Séparés ensuite et mis à la torture, Bananias et ses compagnons persévérèrent à présenter la même traduction. Trois clercs instruits dans la science théologique et dans la langue hébraïque traduisirent enfin la lettre en latin. »

La lettre était adressée au prince des Sarrasins, maître de l’Orient et de la Palestine, siège de la nation juive, et dont le pouvoir s’étendait jusqu’à Grenade, en Espagne. On y demandait qu’un traité d’amitié fût conclu entre les Juifs et les Sarrasins, et montrant l’espoir de voir les deux peuples réunis un jour dans la même religion, on priait le prince de vouloir bien restituer aux Juifs la terre de leurs ancêtres. On y lisait :

La nation chrétienne obéit au fils d’une femme vile et pauvre de notre peuple, qui a injustement usurpé notre héritage et celui de nos pères.

Lorsque nous aurons pour toujours réduit cette nation sous le joug de notre domination, vous nous remettrez en possession de notre grande cité de Jérusalem, de Jéricho et d’Ai, où repose l’arche sacrée. Et nous pourrons élever votre trône sur le royaume et la grande cité de Paris, si vous nous aidez à parvenir à ce but. En attendant, et comme vous pourrez vous en assurer par votre noble vice-roi de Grenade, nous avons travaillé à cette œuvre en jetant adroitement dans leurs boissons des substances empoisonnées, des poudres composées d’herbes amères et pernicieuses, en jetant des reptiles venimeux dans les eaux, dans les puits, dans les citernes, dans les fontaines et dais les cours d’eau, afin que les chrétiens, les uns après les autres et chacun suivant sa constitution, périssent prématurément sous les effets des vapeurs corrompues exhalées par ces poisons.

Nous sommes venus à bout de ce projet particulièrement en distribuant des sommes considérables à quelques pauvres gens de leur religion que l’on appelle des lépreux. Mais ces misérables se sont tout à coup tournés contre nous, et se voyant surpris par 1es autres chrétiens, ils nous ont accusés et ont dévoilé tout le fait. Néanmoins, il reste ce point glorieux pour nous, c’est que ces chrétiens avaient empoisonné leurs frères, marque certaine de leurs discordes et de leurs dissolutions.

Cette lettre contient encore un passage significatif.

Vous pourrez bientôt, avec l’aide de Dieu, passer la mer, vous rendre à Grenade, et étendre sur le reste des chrétiens votre magnifique épée avec une main puissante et un bras invincible. Et ensuite vous serez assis sur le trône à Paris, et dans le même temps, redevenus libres, nous posséderons la terre de nos pères que Dieu nous a promise et nous vivrons dans la concorde sous une seule loi et un seul Dieu. Il n’y aura plus jamais à partir de ce temps, ni angoisse, ni chagrins, car Salomon a dit : « Celui qui marche uni avec un seul Dieu, celui-là n’a qu’une volonté avec lui. » David ajoute : « Oh ! qu’il est bon, qu’il est doux d’habiter ensemble comme des frères ! » Notre saint prophète Osée a ainsi parlé par avance des chrétiens : « Leur cœur est divisé et à cause de cela ils périront. »

La haine du crucifix qui est le sentiment dominant du Juif est là tout entière, la politique sémitique est là également très clairement exposée. Se servir d’un prince étranger, que ce soit un Napoléon 1er contre l’Allemagne ou un Guillaume contre la France, comme d’un point d’appui, faire battre les chrétiens entre eux et amener par ces divisions le triomphe d’une race dont tous les enfants se tiennent étroitement par la main, — telle a été la doctrine constante des Juifs et c’est à elle qu’ils ont dû tous leurs succès.

L’Europe évidemment a traversé à la fin du XIIIe siècle et au commencement du XIVe siècle une période de crise analogue à celle que nous traversons en ce moment, où la haute banque, la Franc-Maçonnerie, la Révolution cosmopolite, toutes trois aux mains des Juifs, concourent au même but par des moyens différents. Elle s’est heurtée à cette prétention du Juif d’enlever à la fois aux chrétiens et l’idée religieuse qui aide à se passer d’argent et l’argent d’autant plus nécessaire qu’on ne croit qu’à une vie toute terrestre.

La soudaineté de décision dont Philippe le Bel fit preuve en arrêtant partout les Templiers sauva la chrétienté du Sémitisme, comme la victoire de Charles Martel, à Poitiers, l’avait sauvée du même fléau six siècles auparavant, comme un coup vigoureux et simultané frappé sur les Juifs par tous les souverains d’Europe la sauverait encore aujourd’hui.

Les Juifs, tour à tour chassés et rappelés, apparurent encore quelque temps parmi nous. Sous Philippe de Valois, on essaya d’utiliser leur génie fiscal en en faisant des percepteurs d’impôt. Jean le Bon en arrivant au trône paraît avoir voulu une décisive épreuve et il la tenta dans des conditions de loyauté très frappantes. On assura aux Juifs un séjour de vingt ans et le fils du roi Jean, comte de Poitiers, fut constitué gardien de leurs privilèges. Charles V et Charles VI confirmèrent ces dispositions.

Avec leur incroyable obstination dans le mal, les Juifs continuèrent à poursuivre leurs intrigues multiples. Ils recommencèrent à ruiner le pays par l’usure, ils se procurèrent des hosties pour les profaner, ils égorgèrent des enfants le Vendredi Saint. Naturellement le peuple moins patient qu’à présent hurla, les prédicateurs tonnèrent et les rois durent adopter de nouveau des mesures préservatrices.

Charles VI prit enfin, le 17 septembre 1394, un arrêt d’expulsion définitif, il bannit les Juifs de ses États à perpétuité et leur défendit d’y demeurer sous peine de la vie.

Cette expulsion, comme le fait remarquer dans son livre Des Juifs en France, M. Hallez, qui est pourtant favorable aux Israélites, diffère absolument des précédentes par son caractère comme par ses résultats. « Elle n’eut pas pour mobile l’amour du lucre et l’esprit de pillage et ce qui le prouve c’est que toutes les créances des Juifs durent leur être payées. Il semble qu’on ait voulu exécuter fidèlement les ordonnances qui, depuis le roi Jean, les avaient autorisés à séjourner en France, car il faut bien remarquer que les délais fixés par ces lois étaient presque expirés quand le bannissement fut ordonné. »

Pour permettre aux Juifs de liquider leurs affaires, on prolongea même leur séjour de deux années après lesquelles ils durent décidément quitter la France pour toujours.


Cette date de 1394 est une des dates les plus importantes de notre histoire. Les rois ont tour à tour essayé de la sévérité et de la douceur, il est désormais prouvé que le Juif ne peut s’acclimater en France. Les races les plus diverses, Celtes, Gaulois, Gallo-romains, Germains, Francs, Normands, se sont fondues dans cet ensemble harmonieux qui est la nation française, ils ont assoupli leurs angles, ils ont apporté leurs qualités, ils ont toléré naturellement leurs défauts. Seul le Juif n’a pu entrer dans cet amalgame. La France lui dit : « Mon ami, nous ne pouvons nous entendre, séparons-nous et bonne chance ! »

Il y a là intolérance sans doute, mais non pas intolérance dans le sens religieux du mot, puisque les plus redoutables adversaires du Juif ont été des princes comme Philipe le Bel, plus politique assurément que mystique, il y a intolérance dans le sens que la science prête à ce terme lorsqu’elle dit : « Le sujet ne peut tolérer telle substance. » La France ne peut tolérer le Juif, elle le rend, elle ne le recevra que bien longtemps après enveloppé dans toute une littérature philosophico humanitaire et en sera très malade si elle n’en meurt pas.

Grâce à l’élimination de ce venin, la France, qui est encore plongée dans les horreurs de la guerre de cent ans, va atteindre avec rapidité un degré de prospérité incroyable, elle va devenir la grande nation européenne, régner par les armes, par les lettres, par les arts, par la courtoisie exquise, par le goût, par le charme de sa nature bienveillante et sociable, par son originalité de bonne compagnie qui est si accommodante pour les idées des autres. Elle sera l’arbitre, le modèle, l’envie du monde entier, elle comptera parmi ses fils des généraux glorieux, des ministres illustres, des écrivains incomparables, elle aura des triomphes et des revers, mais l’honneur sera toujours sauf, elle ne sera pas exempte de vices mais de ces vices qui n’abaissent point, et quand elle courra à la bataille ce ne sera ni pour les bons Mexicains, ni pour les bons Tunisiens. Chez elle, tout le monde sera sinon riche, du moins heureux, car le Juif ne sera pas là pour exercer sur le travail d’autrui son parasitisme usuraire. En un mot, à partir de 1394, époque à laquelle elle chasse les Juifs, la France montera toujours. A partir de 1789, époque à laquelle elle les reprend, elle descendra sans cesse…



  1. Le Judaïsme comme race et comme religion.
  2. C’est une variante adoucie de la fameuse thèse soutenue par Disraeli dans son Essai sur la vie politique de lord Georges Bentinck.

    D’après lui, les juifs auraient tout apporté au monde ; ils auraient tout apporté au monde, ils auraient civilisé à eux tout seuls des races immenses, comme la race Teutonique et la race Slave. Dans quelques années on enseignera cela dans nos collèges et ce sera un article de foi dans toutes les académies ou les juifs l’imposeront, il est permis encore d’affirmer que cette thèse est absolument insensée.

        Voici le passage principal de Disraëli.
        « Les relations existant entre cette race de Bédouins, qui, sous le nom de Juifs, se retrouvent dans toutes les parties de l’Europe et les races Teutoniques, Slaves et Celtiques qui occupent cette partie du monde, formeront un jour un des plus remarquables chapitres d’une histoire philosophique de l’homme.
        « Les Saxons, les Slaves et les Celtes ont adopté la plupart des coutumes de ces tribus arabes, ainsi que leur littérature et leur religion tout entière, ils leur sont donc redevables de la plus grande partie de ce qui règle, charme et adoucit les mœurs »

  3. Nous avons un témoignage de la préoccupation des Juifs de se rattacher à l'élément celtique dans Nostradamus, Juif d'origine, qui, dans ses curieuses Centuries, a prédit le règne d'un monarque qui s'appellerait le Grand Celtique.
  4. « Nec etiam ipso Judeorum Parisiensium excæcata defuit Synagoga, quæ legis litteram, rotulam scilicet velatam offerens, ab re ejus hanc misericordiæ et pietatis obtint supplicationem : Auferat Deus omnipotens velamen a cordibus vestris. » (Suger édition Lecoy de la Marche.)
  5. A propos de ce chiffre, M. Albert Kuhn a prononcé dans une séance de l’Alliance Israélite, quelques paroles qui méritent d’être reproduites. « D’où vient, disait-il en 1870, d’où vient, nous demandions-nous, que la Russie et la Pologne aient 3,000,000 de Juifs, tandis que la France en a tout au plus 120,000, l’Angleterre 60,000, l’Italie 45,000 . Il faut remonter jusqu’au commencement du douzième siècle, aux tristes époques des Croisades et au temps du moyen âge, pour trouver la réponse. Jusqu’au quatorzième siècle, la France seule renfermait 800,000 Juifs, qui fûrent poussés par les circonstances différentes et successives vers l’Allemagne et les bords du Rhin d’abord, et au temps des persécutions religieuses vers la Pologne, qui, à cette époque, unie en un vaste royaume, accorda toute la liberté à nos coreligionnaires traqués partout ailleurs comme des bêtes fauves.
        « Leur influence devint tellement prépondérante, qu’une fois, lorsque les Palatins et les nobles réunis pour élire après la mort de leur roi, conformément à la constitution élective, un autre souverain ne purent tomber d’accord dans ce choix, ils désignèrent, sur la proposition de l’un d’eux, rabbi Schaul Wahl, Juif renommé par son intelligence et sa probité, comme roi provisoire, avec la faculté de nommer celui qui devait être définitivement roi de Pologne. Et c’est ainsi qu’un Juif, ancêtre de la famille de Samuel, de Londres, fut pendant une nuit roi de Pologne. »
        La réponse à cette sorte d’interrogation est simple. C’est parce que la France avait 800,000 juifs qu’elle les a chassés pour exister. C’est parce qu’elle les a chassés qu’elle est devenue la plus grande nation de l’Europe. C’est parce que la Pologne a recueilli ces juifs, que, livrée aux conspirations et à l’anarchie, elle a disparu du rang des peuples. C’est parce que la France a repris à son tour ces Juifs polonais qu’elle est en train de périr.
  6. In tantum dilati sunt quod fere medietatem totius civitatis sibi vindicaverunt. Rigord : de Gestis Philippi Aug. Tome XVIII des Historiens de France.
  7. On consultera avec fruit sur ce sujet, outre le travail de Renan publié dans le tome XXVII, de la France littéraire : les Juifs du Languedoc, de M. Gustave Saige. L'ouvrage atteste de sérieuses recherches, mais on y regrette l'absence de tout point de vue philosophique, la comparaison entre le passé et le présent, qui, seules donnent du prix et de l'utilité à l'histoire qui autrement n'est qu'une compilation de documents.
        L'auteur semble accepter cette fable du Juif, tout à coup persécuté par des gens auxquels il n'aurait rien fait. Ou sent, en un mot, à chaque page, la timidité de quelqu'un qui n'ose pas écrire une ligne qui puisse lui nuire près des maîtres du jour. Cette crainte perpétuelle apparaît chez tous nos érudits préoccupés de leur avenir, sauf quelques exceptions comme M. Valois, qui a parlé avec netteté et bon sens de l'affaire du Talmud, elle constitue notre jeune école historique à l'état d'infériorité vis-à-vis de l'étranger, et particulièrement de l'Allemagne, qui ose dire au juif: « Voilà qui tu es, voilà le mauvais tour que tu as voulu jouer aux chrétiens qui ont usé de représailles envers toi. »
  8. Le comte Charles Il de Provence bannit les juifs de ses États a cause de leurs usures, de leurs scandales, « et quia cum multis mulieribus christianis se nefarie commisceb int (Arch. nat. P. 1334, ne 1, fe 9).
  9. Tous les peuples, ont été obligés d’adopter des mesures analogues. Ptolémée Philopator faisait imprimer, sur la peau nue des juifs, une feuille de lierre en honneur de Bacchus, les Kalifes les contraignaient à porter un morceau de drap jaune sur leurs habits, en d’autres pays, on exigeait qu’ils eussent sur la poitrine le simulacre d’une roue, les manches longues, le chapeau rouge ou jaune avec une corne pour les femmes.
        Il y aurait beaucoup à dire sur la cocarde jaune. On voit, par plusieurs ordonnances royales, notamment par les lettres du roi Jean au Bayle de Montpellier en 1362, que les juifs la dissimulaient sous un plis de leurs habits, la portaient plus petite que la dimension réglementaire, etc. Sous le roi René en Provence, ils obtinrent à force d’argent de ne plus porter qu’un petit rond de fil large comme un gros d’argent à la ceinture et seulement dans les villes. Ce rond devint de plus en plus petit, si bien qu’en 1472, on fut obligé de rétablir l’ancienne rosace.
  10. Excerpta Talmudica, Bibl. nat. ms. latin 16338. La Revue des Etudes juives a reconnu elle-même la justesse de ces citations.
  11. Voici le texte original de l’article concernant les Juifs dans l’onrdonnance de 1254 : « Ceterum ordinacionem factam observari districte precipimus, quae talis est : Judei cessent ab usuris et blasphemiis, sortilegiis et caracteribus ; etiam Talomus (pour Talmudus ; les exemplaires imprimés portent talibus qui ne veut rien dire) quem alii libri in quibus inveniuntur blasphemie comburantur ; et Judei qui hoc servare noluerint expellantur, et transgressores legitime puniantur. Et vivant omnes Judei de laboribus manuum suarum vel de negociacionibus sine terminis vel usuris. »
        On accordait aux Juifs, ou le voit, la liberté du commerce, mais on leur interdisait l’usure. Le mot caracteribus désigne les caractères magiques, les pratiques de sorcellerie. Ce teste se trouve aux Arch. nat. J.-J. 30 a f° 199. v°.
  12. La Vallée des pleurs, chronique des souffrances d’Israël depuis sa dispersion jusqu’à nos jours, par maître Josepà Ha-Cohen, médecin d’Avignon (1575), publiée pour la première fois en français, par Julien Sée.
  13. Monographie du coffret de M. le duc de Blacas. — Suite de la Monographie du coffret ou preuves du manichéisme de l’ordre du Temple.
        Regghelini de Chia, zélé Maçon, très hostile à l’Église, explique assez bien également comment ces âmes candides de chevaliers croisés subirent l’influence de l’orient et se laissèrent prendre à l’exégèse captieuse, aux arguments perfides des ennemis du Christ. La maçonnerie considérée comme le résultat des religions égyptienne, juive et chrétienne
  14. Doc. in tome II.
    Les chevaliers adoraient, en outre, une idole orientale in figura Bafometi, une sorte de tête monstrueuse qui semble une réminiscence des étranges divinités phéniciennes.
  15. L’ordre des Francs-Maçons trahi et le secret des Mopses révélés, à Amsterdam, M. C. C. C. LVIII.
    La planche VII représente la réception d’une dame en toilette de cour, qui porte un bandeau sur les yeux, et à laquelle on présenta le chien à embrasser.
  16. En province, nous apprend l’auteur des Frères trois points, on pratique encore dans les loges l’épreuve de la Chèvre de Salomon. Le Vénérable dit gravement au récipiendaire, à qui l’on a eu soin de ne jouer jusqu’alors aucun mauvais tour : « Monsieur, nous possédons la chèvre qui servi de nourrice au roi Salomon, cette chèvre par un bienfait aussi miraculeux que providentiel, est encore vivante et les Maçons s’abreuvent avec délices de son lait, il leur rappelle, en effet, un grand monarque dont l’histoire est mêlée celle de la Franc-Maçonnerie. Vous allez vous agenouiller bien bas, et vous aurez l’honneur de téter à l’une des mamelles sacrées de la chèvre de Salomon. Le profane, sans méfiance, se met dans la position voulue, et il ouvre la bouche, croyant qu’on va lui présenter une mamelle de chèvre convenablement appropriée, on lui appliqua les lèvres au derrière crotté d’un sale bouc.
  17. Comme tous les êtres de fatalité, Marie-Antoinette avait des pressentiments qui ne la trompaient pas, elle éprouvait pour cette tour du Temple une frayeur instinctive. « J’ai toujours eu une telle terreur de cette tour, disait-elle, à la fin de 1795, que j’ai prié mille fois le comte d’Artois de la faire abattre. C’était un pressentiment de tout ce que nous aurions à y souffrir. »
  18. Le grand chapitre de Stockholm prétend posséder le testament autographe de Jacques Molay, dans lequel il a établi la continuation des mystères des Templiers, sous l’apparence de la confrérie mystique des Maçons.
  19. Cont. G. de Nang. ann. 1321, page 78.
  20. Si on publiait les lettres échangées entre le Juif Elias Mussali et les banquiers et hommes d’État juifs qui ont organisé l’expédition de Tunisie, on trouverait sans nul doute des choses plus fortes que cela contre les chiens de chrétiens qui ont été se faire tuer pour procurer des millions aux Camondo et aux Hirsch.