La Harpe d’Armorique/Le Jardin

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La Harpe d’ArmoriqueAlphonse Lemerre, éditeur1 (p. 199).

Le Jardin


À M. Jean le Bec, instituteur

Sur l’air : Théophile.

Devant un riant jardin dont la porte était entr’ouverte,
Une vieille parlait ainsi, debout sur le seuil :
« C’est ici qu’il y a des fleurs, mon Dieu ! et des fruits !
Des choses bonnes à manger et aussi à sentir !

« Je connais un autre jardin, hélas ! un petit jardin noir :
Le maître, quand je viendrai, ouvrira aussitôt ;
Pour y dormir sans bruit j’aurai une place profonde ;
Un riche à mon côté peut-être s’étendra. »

Or, un sage se promenait alors dans le jardin :
« Pourquoi, ma vieille mère, restez-vous à la porte ?
Venez dans mon jardin, venez ! Je suis le maître.
Vieille mère, mangez des fruits et respirez des fleurs. »


Au mois noir (novembre) 1837.