La Jeunesse blanche (1913)/Refrain triste

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La Jeunesse blancheEugène Fasquelle - Bibliothèque Charpentier (p. 67-68).


REFRAIN TRISTE


L’absence ni le temps ne sont quand on aime
Musset


L’absence ni le temps ! Et cependant c’était ―
Nous le sentions déjà ― c’était la fin du songe ;
Mais sans nous avouer que le beau vers mentait
Nous nous laissions charmer par cet heureux mensonge.

L’absence, mort vivante ! Oh ! la pire des morts !
Être mort l’un pour l’autre et vivre pour le monde !
La maison est en deuil, mais sourit au dehors
Par les yeux des carreaux que le soleil inonde.


Le temps ! le temps qui va toujours, jamais lassé !
Mais nous redresserions, vainqueur de toutes choses,
Notre amour survivant sur l’avenir glacé
Comme un lis immortel dans le décès des roses !