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La Machine à courage/11

La bibliothèque libre.
Texte établi par préf. Jean CocteauJ. B. Janin (p. 95-104).


CHAPITRE II

LA « MAISON » DE RIVERSIDE DRIVE. — LES CHENILLES DE LA MALCHANCE. — LA VOIX HUMAINE. — PLANCHE DE SALUT. — BAR HARBOR, MAINE. — LEOPOLD STOKOWSKY. — LES SAUVEURS.



Fin novembre. Encore en otage dans notre cave. Par téléphone Allen m’annonce que nous allons donner un concert chez une bourgeoise riche de la Fifth avenue. Il arrive avec l’argent du cachet.

— « Très habituel, dit-il, on sait à New-York que les artistes sont toujours gênés ; alors, on paye d’avance ».

Moins habituel le geste final : après notre énorme succès on nous offre un deuxième cachet.


Nos dettes réglées, nous quittons Bernardsville, entourés d’estime et de considération. Je trouve un appartement avec loggia à Riverside Drive, sur l’Hudson — le fleuve apparaît vivant entre deux bandes de parterres d’un vert tacheté de fleurs éclatantes. La nuit on éteint les lampes du salon pour voir passer les lumières vertes, rouges et or des bateaux. Il y a dans cette maison… un certain mystère. Novo ne voulons pas nous en inquiéter, la loggia nous transporte, la location modeste nous retient… J’entre par hasard dans un tea-room proche. Un monsieur, type saint Pierre, moins la barbe et les clés, accourt vers moi.

« — Jules Bouy, de Bruxelles, votre ami depuis toujours. »

Quand il apprend que j’adore l’Amérique et ne partirai pas sans avoir interprêté les musiciens et les poètes français modernes, Jules Bouy crie un « bravo » qui fait trembler le tea-room. Pas assez riche pour m’aider, il me fera connaître deux amies charmantes et influentes. Je lui donne mon adresse, il sursaute.

« — Vous habitez le No 3, Riverside Drive ! Mon Dieu, le No 3, et l’on vous a acceptées ? »

« — Certes, et toutes les trois ; mais maintenant la propriétaire nous tourne le dos. »

« — Évidemment, vous êtes trois désastres pour elle. Elle tient une des « maisons » de New-York. Ces maisons, pas tolérées en Amérique, affectent une apparence bourgeoise. Vous usurpez la place de personnes qui rapportent »… Il rit et l’ampleur de son buste sautille sur ses jambes tranquilles.

Le lendemain la limousine de Madame B…, amie de Bouy, est à ma porte. Dans une enveloppe une liste d’appartements à louer et… 200 dollars ! Une carte : « Pour votre déménagement, avec la hâte et la joie de vous connaître. »

À Greenwich Village, Washington Place, je découvre un studio-appartement, style auberge normande, avec terrasse entourée d’arbres.

Mais tout de suite les malchances se suivent comme les chenilles processionnaires — coupez la file, elle se referme aussitôt. La trinité Bouy est consternée. Un manager se brise le crâne en auto, un autre fait faillite. Une personne généreuse veut doter New-York d’un conservatoire français. Elle meurt empoisonnée par une dose trop forte de véronal. Ce projet me tenait au cœur particulièrement.

J’adore enseigner — impression de créer à même la créature. Donner une chose, et voir naître autre chose. Saisir pourquoi, comprendre l’imprévu de l’autre organisme qui croit suivre le chemin indiqué et arrive au but par une route opposée. Le chant est proche de la nature d’un être. Dans le chant il y a l’âme, sa qualité, sa révélation. C’est pourquoi il est particulièrement insupportable quand il n’y a pas « quelqu’un » au delà. Le plus souvent il n’y a personne. Quelquefois il y a quelqu’un qui ne sait pas se donner ou qui est emprisonné. Alors le travail dépasse l’enseignement pour devenir une création. Quand j’étais gosse — je veux dire à vingt ans, quand ma jeunesse a commencé — j’avais en face de chaque personne la préoccupation d’une certaine délivrance — « cette personne est devant moi, mais elle n’est pas là ». Je voudrais qu’elle fût là… comment pourrait-elle être là ? Au bout de mes interrogations muettes je me perdais en spéculations infinies, et les gens classés libres par leurs fonctions, ou leur soi-disant indépendance, m’étaient des terrains sur lesquels je me précipitais. Je croyais les changer en les convainquant de changer de place, de milieu, d’idées. Il m’a fallu du temps pour comprendre que les vraies délivrances ne sont que subtiles ; pour savoir que celles qui comptent ne désirent pas se montrer, mais qu’on les sent avant tout autre chose en approchant une personne réellement libre. L’enseignement du chant est une école « d’être ».


…On décida que je donnerais six matinées par abonnement. En deux heures un comité est constitué, en douze heures les programmes sont imprimés, six salons désignés, tous les abonnements faits. Pendant six après-midi de dimanche je parle, récite des poèmes, chante pendant une heure et demie. Les dames américaines se plaignaient de n’avoir pas de distractions cet hiver, je suis un succès, je gagne trois cents dollars par matinée et tant d’affections gentilles.

On décide encore une série de concerts le soir. Mais l’accumulation des anges grossit comme un fléau. Finalement, l’affaire craque, laissant derrière moi des trombes d’enthousiasme et peu d’argent. Alors je retourne heureuse à ma vie d’ombre doublée de clartés. Ces manifestations mondaines attristent le temps. Chaque jour une obligation — lunch, thé, dîner… de quoi mourir à la peine si l’on n’est pas né pour le mortel plaisir des simagrées.

… Nous vivons à peu près. L’amicale trinité me fait chanter à la radio, écrire des articles, placer quelques dessins. Je reçois des lettres d’aveugles, d’estropiés, de célibataires. Certains me proposent des situations inattendues, mais surtout les demandes en mariage affluent. Le mariage est en Amérique la planche de salut qu’on tend à toute femme, sans autre désir que celui de protéger.


… Avril, et déjà on étouffe. Les arbres luxueux et lourds sont remplis de vies ailées, de chants légers. Une amie de Margaret — « la femme couple », type très répandu en Amérique : businessman pendant huit heures et femme le reste du temps — nous invite à Woodstock dans un phalanstère où elle a un bungalow. Je donne un concert et dans ce petit pays de grande musique je retrouve un ami — Marcel Duchamps. Un être auquel on ne peut adapter aucune étiquette. Sa personnalité, la plus libre que je connaisse, rejette les adjectifs — un bohême 1940, tour de force que réalise Marcel Duchamps avec une nonchalance de grand seigneur. Aristocratie de la tenue parfaite, réserve du sourire, du ton, des gestes, ironie concentrée. Il résout le problème de vivre avec rien, d’une façon suprême. Peintre, poète, écrivain, il a choisi le dédain. Il pourrait être célèbre, il préfère jouer aux échecs. Paresseux… non, il travaille pour lui-même. Parasite, profiteur, absolument pas. On ne peut le retenir, il échappe. Il voyage dans les vies comme dans sa vie. C’est un touriste de l’existence. Mourir sera pour lui la fin d’une promenade — le commencement d’une autre dans un nouveau pays. On ne peut concevoir en lui ni douleur, ni regret, ni bonheur. Mais on est sûr que son invisible sensibilité est un instrument parfait… La dernière fois que je le vis, il y a quelques années, c’était sur le Boulevard des Italiens. Il se détacha d’un groupe pour courir vers moi :

« — Comment vas-tu ? Moi, magnifiquement, je me suis marié il y a un an… erreur… j’ai divorcé… si heureux de te revoir… à bientôt ! »

« ― Mais où habites-tu ? »

« ― Nulle part, naturellement. »

Il disparut les mains dans les poches de son veston. C’était l’hiver, les gens circulaient dans leurs fourrures… Lui aurait toujours un veston beige, une cravate « pastel » et pas de chapeau, toujours une silhouette de printemps. Ce n’est pas avec ce matériel qu’on fait un monsieur. Il aura toujours ce nez, ce menton, ce front classique. Visage et vie dessinés au trait.



…Les malchances continuent toujours. À la suite d’une chute, j’ai un bras paralysé depuis un mois, sans avoir le temps de m’en occuper ; et justement je commençais à donner des leçons de chant, obligée d’accompagner en jouant de la main gauche, le bras droit attaché contre moi. Quatre consultations, les docteurs ne comprennent rien. Chez Carrel, les rayons X montrent les deux os de l’épaule légèrement séparés. Opération nécessaire d’après un chirurgien viennois… Je m’y refuse et quatre mois après une masseuse-ange me rend mon bras qui n’avait rien de cassé. Que d’imperfections et de désastres montreraient les rayons X si l’on soumettait une personne bien portante à leur inexactitude.

Je n’ai donc qu’un bras lorsque Olga Samaroff, l’intéressante pianiste (à cette époque, Madame Léopold Stokowsky) m’invita pour donner un concert à Bar Harbour, où elle habite. Les concerts ont lieu dans le « Temple d’Art » construit sur une colline qui domine la mer. Walter Damrosch (conducteur du New-York Symphony Orchestra) s’offrit à m’accompagner la partie classique de mon programme. Le piano de Damrosch semble un orgue ; le même instrument, avec Samaroff, devient un clavecin d’une précision mathématique pour Ravel, Debussy, Stravinsky… Un des beaux concerts de ma vie. En face de moi, à l’autre bout de la salle, dans les larges portes ouvertes, une centaine de gens qui n’ont pu trouver place sont assis sur la pelouse verte. Plus loin miroite la mer silencieuse, dont je vois le rythme.

Le pays de Bar Harbor est étincelant comme un Gustave Moreau — pins noirs et mer de pierreries. Si je devais vivre en Amérique c’est peut-être ce pays que je choisirais.

Mais mon aventure la plus inattendue à Bar Harbor fut une question de crayons. J’ai goûté devant eux une convoitise d’une intensité que j’ai rarement ressentie. Nous étions venues chez Arthur Train, avocat, romancier très connu. Il me montra son studio et dès le seuil je vis une invention qui me captiva. Tout autour de la grande pièce, contre les murs, au-dessus de la table infinie qui les contournait, mille crayons pendaient, tous minutieusement taillés, tous revêtus de couleurs vives et différentes. Ils étaient attachés par de petits crochets à une corde le long des murs et figuraient à mes yeux une frange d’une séduction sans égale. Arthur Train m’expliqua que son domestique avait pour première fonction d’entretenir ses crayons. Il conclut : — « Je n’écris qu’au crayon, vous comprenez ». Si je comprenais… moi qui accumule depuis toujours les manuscrits au crayon et qui ne me sers de plume que pour les lettres de cérémonies.

La frange qui me ravissait passait même devant les fenêtres ornées d’un ciel de porcelaine rayé de sapins, mais la beauté des choses en cet instant ne m’importait pas. Aujourd’hui encore Bar Harbor dans sa sauvage nature tient pour moi derrière une frange de crayons.


Chez les amies Bouy je rencontrai Léopold Stokowsky, le grand chef d’orchestre du Philadelphia Orchestra. Il joua du piano, je chantai, et nous fûmes saisis d’un même souhait ― organiser une manifestation d’art dans le cloître gothique de Georges Gray Barnard, à la pointe de l’île de New-York. Ce sculpteur amoureux du moyen âge a fait des recherches dans tous les villages et les fermes de France. Il a déterré des bas-reliefs, des colonnes, des statues… Un groupe de commanditaires s’intéressèrent à l’envoi de ces trésors et Barnard créa son cloître… Tous les plans furent établis sur place par Stokowsky et moi. Des pages de Bach, Glück, Monteverde seraient orchestrées par Stokowsky lui-même. Dans une sorte de scénario combiné par nous, interviendraient des chœurs de Palestrina. L’acoustique était admirable, l’orchestre de quarante musiciens serait caché dans une galerie supérieure. Les souscriptions étaient versées au profit des orphelins de France et de Belgique. Je retrouvais en réduction dans cette matinée artistique la grandeur et l’imprévu que j’avais créés à St-Wandrille. Un tel début à New-York m’enchantait. … Bientôt Stokowsky partit pour sa maison de campagne à quelques kilomètres de Philadelphie et j’allai répéter avec lui.


Deux heures de l’après-midi et c’était la nuit. Quand le noir s’ouvrait, j’apercevais un paysage échevelé et une route d’eau où l’auto bondissait. Des flots assaillaient les vitres, la foudre tombait de quatre côtés à la fois, la lueur des phares était coupée par un mur de pluie. Je tapais à la vitre dans le dos du chauffeur mais il continuait son allure avec indifférence. Ce n’était qu’un orage américain… Une grande maison, un hall vitré comme une véranda de chez nous, des meubles de rotin, des pots de fleurs, une vue sur des arbres géants. Stokowsky arriva ― précision des gestes, regard aigu, rythme accéléré ; dans tout l’être une profonde et parfaite mesure, en même temps quelque chose d’enfantin, d’ingénu.

Il me joua ses orchestrations au piano, remplissant le studio comme avec son orchestre… La matinée fut fixée au 30 octobre, deux mois plus tard.

Le 19 octobre dans un télégramme désolé, Stokowsky annonçait une catastrophe : les statuts de la Philadelphia Orchestra Society ne permettaient pas la division ou la réduction de l’orchestre. Stokowsky, engagé dans une voie absolument en dehors de ses habitudes, n’avait pas pensé au côté pratique. Judson, son manager, le rappelait à la réalité. Placer cent cinquante musiciens dans le cloître était impossible. Rien à faire. Une partie des commanditaires essaya de transgresser la loi, mais l’autre partie s’y opposa. Bouy me remit le formidable dossier que représentait son travail depuis trois mois. C’est tout ce qui me reste de cette féerie : formation du comité, cotisations et donations, les plans du cloître, les maquettes de mise en scène, la publicité, échange de télégrammes, annonce de la date fixée, les circulaires, les programmes, le prix de l’orchestre qui s’élevait à 2 000 dollars ; puis… les avertissements disant notre déconvenue, regrets, remerciements aux souscripteurs et… quelques lettres de Stokowsky. Dans la dernière il me disait : « Les directeurs de la Philadelphia Orchestra ne consentiront jamais à ce que je donne un concert à New-York sans l’orchestre complet de cent cinquante musiciens. Ils ont introduit cette règle dans les statuts, il y a environ deux ans, et il faut que je confesse que je l’avais oubliée tout à fait. Hier, j’ai insisté de nouveau auprès de la Direction. On s’oppose absolument à l’idée que la Philadelphia Orchestra joue à New-York en dehors de la série des programmes établis et avec un nombre réduit de musiciens. Je sens que je ne dois pas tenter cette matinée en réunissant les artistes que je pourrais trouver à New-York. Je sais que vous comprendrez l’immense travail que j’ai fait avec mon orchestre pendant dix ans, répétant chaque matin durant sept mois de l’année pour obtenir la qualité de ton, la flexibilité du rythme et l’ensemble du « phrasé » qui est mon idéal. À un certain degré, j’ai atteint tout cela ; mais en deux ou trois répétitions il me serait impossible d’approcher même du résultat qui m’a coûté tant d’années à réaliser ici… Ma seule pensée en organisant cette matinée était de collaborer avec vous à une manifestation d’art de la plus haute qualité… Je ne me pardonne pas d’avoir oublié le côté pratique… Je suis vraiment désolé ».



Les Sauveurs (Washington Place).

Chaque matin, Monique remarquait une grosse dame en arrêt devant nos fenêtres. Elle avait publié un article sur moi et n’osait pas me l’apporter. L’article était signé « J. Barella ». En marge du journal l’auteur se présentait comme « Celle qui passe religieusement devant votre porte. » Monique était sympathique à tant de piété et la grosse dame lui confia son culte, né dans un concert populaire où j’avais chanté Stravinsky, Honegger, Milhaud, Poulenc devant quatre mille personnes dévouées au moderne. Mais ce n’était pas « la Musique moderne » qui avait conquis Madame Barella et son mari, c’était une célèbre page de Reynaldo Hahn que j’avais donnée comme bis. « Jamais, jamais, Signora » ― expliquait la grosse dame — « je n’avais entendu Infidélité chanté comme par Georgette Leblanc. » Les Barella connaissaient ma guerre avec Hearst et avaient résolu de consacrer leurs économies à mon lancement.


Ils se tenaient devant moi. Elle était vaste, noire, moustachue et ressemblait à une cloche surmontée d’un profil romain. Le mari, maigre, très maigre, fièvreusement agité, toujours à demi caché dans l’ampleur de sa femme, faisait penser au battant de la cloche. Deux visages fortement italianisés.

Barella disait avoir une grande expérience des concerts, ayant l’habitude d’en organiser à Brooklyn où ils habitaient. Elle était critique musical d’un journal italien.

J’acceptai l’offre de ces braves gens. J’étais en mains sûres.

Des entretiens parfumés à l’ail et à l’oignon se déroulèrent. Mais l’obsession du couple était « la distinction ». Rien n’était assez élégant. Mon début était leur début. La salle choisie fut Town-Hall, 44ième rue. Allen essaya de diriger la publicité, mais les Barella, enivrés d’ardeur, dépassèrent toutes les directions. En même temps leurs desseins restaient impénétrables. Ils firent passer des notes dans les journaux en caractères minuscules et sans avertissements. Aux remontrances d’Allen, Barella déclarait d’un air mystérieux : « ― Vous allez voir bien davantage. Attendez ma surprise. »

Trois jours avant le concert, Barella nous téléphona d’aller voir sa grande surprise dans Broadway et la 42e rue. C’était le centre des annonces commerciales.

Je me découvris dans le ciel, entre les Chewing-gum et les Savons. Le culte des Barella m’avait exhaussée jusqu’à l’infini… au-dessus des Aspirateurs et des Cirages. Cette affiche, lilliputienne de la rue, était géante en réalité. J’emportais dans les nuages l’annonce du concert, sa date et la fortune des Barella.

Allen essaya vainement de leur faire comprendre les lois de l’affichage, par catégories et par quartiers ― jamais les amateurs de concerts ne cherchent dans le ciel les annonces musicales. Mais le couple n’admettait pas qu’une pareille ascension dans l’éther, une aussi sainte place au milieu des astres, puisse être inefficace.

Le soir du concert, dans l’entrée de Town Hall, les deux Barelli se tenaient de chaque côté du contrôle. D’une voix tonnante, lui, décrétait qu’il allait imposer de nouvelles coutumes, qu’aucun critique n’entrerait sans payer, avec sa carte de presse, qu’il fallait en finir avec cet usage arbitraire. Elle, ponctuait le discours avec son parapluie.

Un des critiques s’étant faufilé dans la salle, Barelli sauta dessus, le prit au collet et le jeta à la porte. Quelques critiques payèrent leur place.

On ne me tint pas rancune, la presse fut même très bonne. Mais en fait de lancement, seul un scandale était lancé.

Plus tard nous apprîmes la généalogie Barelli ― cireurs de bottes de père en fils… Mon manager ne manquait pas à la tradition. Plié devant son trône de cirage, brosse en main, du matin au soir il cirait les chaussures à l’entrée du pont de Brooklyn.