La Nouvelle Emma (1817)/Texte entier

La bibliothèque libre.
Traduction par un anonyme.
Imprimerie de Schrämbl (Deux volumesp. 1-264).



LA


NOUVELLE EMMA,


OU


LES CARACTÈRES ANGLAIS


DU SIÈCLE.






LA


NOUVELLE


EMMA,


OU


LES CARACTÈRES ANGLAIS


DU SIÈCLE.


par l’auteur d’Orgueil et Préjugé, etc. etc.


TRADUIT DE L’ANGLAIS.


―――――――――――
TOME PREMIER.
―――――――――――


―――――――――――――――――――――

À VIENNE,


DE L’IMPRIMERIE DE SCHRÄMBL


rue Dorothée.


1817.



AVERTISSEMENT.



La Nouvelle Emma n’est point, à proprement parler, un roman ; c’est un tableau des mœurs du temps. Les Français qui ont fait quelque séjour en Angleterre, y reconnaîtront les coutumes, les habitudes et les manières des petites villes, ou de ce qu’on appelait jadis chez nous la province. Ceux au contraire qui ne sont jamais sortis de chez eux, apprendront, sans se déplacer, à connaître nos voisins.


On prévient ici le Lecteur qu’il ne trouvera dans cet ouvrage aucune aventure merveilleuse, point de châteaux enchantés, point de géans pourfendus : tout est naturel. Après avoir lu Emma, on croirait que l’auteur a tracé ses portraits d’après nature, et que les faits qu’il raconte se sont passés dans son voisinage. Cet ouvrage, dédié à Son Altesse Royale le Prince Régent d’Angleterre, a été favorablement accueilli par la nation pour laquelle il a été écrit, et cela devait être ; car le lecteur anglais, s’il ne se reconnaissait pas lui-même dans les portraits tracés par l’auteur, pouvait y reconnaître ses amis, ses parens ou ses voisins. Parmi un grand nombre de personnages qui figurent dans cet ouvrage, il y a quelques caractères neufs pour nous, et ils sont en général bien soutenus.

Comme chez nous, on y trouvera des parvenus insolens, des bavards, des gens fiers de leur naissance et de leur fortune ; et comme chez nous aussi, on rencontrera des personnes qui pensent que les avantages de la naissance et de la fortune (dont le premier est toujours accidentel, et très-souvent le second) ne devraient inspirer à un vrai gentilhomme d’autre orgueil que celui de surpasser les hommes qui sont placés au-dessous de lui dans l’ordre politique, par son équité, par sa générosité et ses talens.

Emma, personnage principal, joue, comme déraison, le premier rôle. Jeune, belle, spirituelle et riche (il ne faut pas oublier cette bonne qualité-là), maîtresse de bonne heure, non-seulement de ses actions, mais même de toute sa maison, par la mort prématurée de sa mère, et l’excessive tendresse d’un père qui la gâta autant qu’il put, avait cependant des qualités éminentes ; mais ce qui la distingue le plus, c’est l’amour filial qu’elle possède à un tel degré, qu’elle forme le projet de ne se jamais marier ; mais reléguée dans une campagne, elle crut que, pour le bien de son pays en général, celui de ses amis en particulier, et surtout pour se procurer quelque amusement, elle devait faire des mariages,

Heureusement pour elle, ainsi que pour ceux en faveur de qui elle travaillait, elle ne réussit ni à en faire ni à en empêcher, et qu’elle finit elle-même par épouser un véritable gentilhomme. En Angleterre, ce titre de gentleman se donne à tout le monde, comme chez nous celui de monsieur ; dans sa véritable acception encore aujourd’hui, gentleman signifie un homme accompli, possédant, outre de belles manières, toutes les qualités de l’esprit et du cœur. On pourrait même assurer que le titre de gentleman est au-dessus de lord ; car c’est encore en Angleterre comme chez nous, où tous les nobles ne sont pas gentle men ; c’est ce que prouve le bon mot d’un satirique anglais. Apprenant qu’un lord avait été fait duc, il s’écria :


The king may make him a duke if he pleases, but I’ll be D…d if he kan make a gentleman of him.
Le roi peut le faire duc ; mais il n’en fera jamais un gentilhomme.


Quant à la morale, on peut dire de la Nouvelle Emma ce qu’un auteur disait de son livre :


Les mères peuvent le faire lire à leurs filles.




LA


NOUVELLE EMMA,


ou


LES CARACTÈRES ANGLAIS


DU SIÈCLE.


CHAPITRE PREMIER.


Emma Woodhouse, belle, bien faite, riche, pleine d’heureuses dispositions, et dans une maison agréable, semblait réunir tout ce qui peut rendre l’existence heureuse. Elle avait déjà passé dans ce monde près de vingt et un ans, sans avoir non-seulement éprouvé de malheurs, mais même sans avoir eu presque aucun sujet de chagrin.

Elle était la seconde fille d’un père extrêmement affectueux et indulgent. Le mariage de sa sœur aînée l’avait rendue de très-bonne heure la maîtresse de la maison. Il y avait si long-tems que sa mère était morte, qu’elle se ressouvenait à peine de ses caresses, et sa place avait été remplie, en qualité de gouvernante, par une excellente personne qui lui avait en quelque sorte tenu lieu d’une seconde mère, par l’affection qu’elle lui portait.

Mademoiselle Taylor passa seize ans dans la famille de M. Woodhouse plutôt comme amie que comme gouvernante, très-affectionnée aux deux demoiselles, mais surtout à Emma. Entre elles existait l’intimité de deux sœurs. Avant même que mademoiselle Taylor eût cessé d’exercer les fonctions de gouvernante, la douceur de son caractère ne lui avait pas permis de la gêner en rien ; et l’ombre de l’autorité étant depuis long-tems effacée, elles avaient vécu en amies extrêmement attachées l’une à l’autre, et Emma ne faisait que ce qu’elle voulait ; malgré la haute opinion qu’elle avait du jugement de mademoiselle Taylor, elle ne se conduisait cependant que d’après le sien.

Le plus grand malheur d’Emma, à la vérité, était d’avoir trop de liberté et de trop présumer d’elle-même ; c’est ce qui pouvait un jour porter obstacle au bonheur de sa position. Le danger néanmoins était quant à présent si peu imminent, qu’on ne pouvait en appréhender aucun malheur réel. L’affliction arriva. Une douce affliction, mais elle ne venait pas par sa faute. Mademoiselle Taylor se maria. Ce fut sa perte qui causa le premier chagrin qu’Emma eût ressenti. Le jour des noces de cette bien-aimée compagne Emma resta, pour la première fois, long-tems absorbée dans de tristes pensées. Les noces finies et les mariés partis, son père et elle restèrent seuls, et dînèrent ensemble sans l’espoir d’un tiers pour leur aider à passer une longue soirée. Après le dîner, son père, comme de l’ordinaire, fit la sieste, et elle n’eut autre chose à faire que de rester assise et songer à la perte qu’elle venait de faire.

Cet événement promettait cependant de faire le bonheur de son amie. M. Weston était un homme d’un excellent caractère, d’un âge convenable, et doué de manières agréables ; il jouissait d’une fortune compétente ; et elle ressentait quelque satisfaction d’avoir toujours désiré et fait tous ses efforts pour faire réussir ce mariage, preuve certaine de ses sentimens désintéressés ; mais elle regardait cette perte comme un mauvais augure. La perte de mademoiselle Taylor devait être vivement sentie chaque heure de chaque jour. Emma se rappela ses bontés, bontés et affections qui duraient depuis seize ans, ce qu’elle avait appris, et leurs jeux communs depuis l’âge de cinq ans. Comment elle avait employé tous ses moyens à l’amuser, lorsqu’elle jouissait d’une bonne santé ! et avec quelle tendresse elle l’avait soignée dans les diverses maladies de l’enfance !

Cette conduite méritait toute sa reconnaissance ; mais leur commerce pendant les sept dernières années, leur égalité, leur intimité sans réserve, depuis le mariage d’Isabelle, qui les laissa seules, furent le sujet des souvenirs les plus doux et les plus tendres. Elle avait été son amie et sa compagne, compagne telle qu’on en trouve rarement, intelligente, instruite, utile, douce, connaissant les usages de la famille, intéressée à ce qui la regardait, et surtout elle particulièrement quant à ses plaisirs ou à ses projets, à qui elle pouvait communiquer toutes ses pensés à mesure qu’elle les formait, et qui avait tant d’affection pour elle, qu’elle ne trouvait jamais rien à redire.

Comment supposer un tel changement ? Il est vrai que son amie ne s’éloignait de sa maison que d’un demi-mille ; mais Emma savait bien qu’il y avait une grande différence entre une madame Weston à un demi-mille de chez elle, et une demoiselle Taylor dans sa maison ; et, malgré tous ses avantages naturels et domestiques, elle courait le risque de souffrir beaucoup de cet état de solitude. Elle aimait tendrement son père, mais il ne pouvait lui tenir compagnie ; elle ne pouvait converser ni jouer avec lui.

Le mal de la disproportion de leur âge (et M. Woodhouse ne s’était pas marié jeune) était de beaucoup augmenté par ses habitudes et sa mauvaise constitution ; car ayant été toute sa vie valétudinaire, sans la moindre activité de corps ni d’esprit, il était beaucoup plus vieux par ses habitudes que par l’âge ; et, quoique chéri de tout le monde par la bonté de son cœur, l’amabilité de son caractère, ses talens ne pouvaient en aucune manière lui servir de recommandation. Sa sœur, quoique peu éloignée par son mariage, étant établie à Londres, distant seulement de seize milles, l’était cependant trop pour la voir tous les jours, et il fallait passer à Hartfield plusieurs soirées désagréables pendant les mois d’octobre et de novembre, avant que Noël procurât la visite d’Isabelle, de son mari et de ses enfans pour remplacer le vide qui se trouvait dans sa maison, et lui former de nouveau une société agréable.

Highbury, grand village bien peuplé qu’on pouvait presque appeler une ville, et auquel Hartfield, malgré ses plaines séparées, ses vergers et son nom, appartient véritablement, ne pouvait lui en fournir de semblables. Les Woodhouse tenaient le premier rang dans le pays ; ils y jouissaient d’une grande considération. Elle y avait beaucoup de connaissances, car son père était civil avec tout le monde ; mais aucune de ces connaissances n’aurait pu remplacer mademoiselle Taylor, même pendant une demi-journée.

Un pareil changement était dur, et Emma ne put s’empêcher de soupirer en y pensant ; elle formait des vœux impossibles à réaliser, lorsque son père s’éveilla, et la força de paraître gaie. Ses esprits avaient besoin d’être soutenus. Il était nerveux, aisément abattu, aimant ceux qu’il avait coutume de voir, et désolé de les quitter, haïssant toute espèce de changement. Le mariage, comme origine d’un déplacement, lui était désagréable ; et il n’était pas encore réconcilié à celui de sa fille, et ne parlait d’elle que pour la plaindre, quoique cette alliance eût été formée par une affection mutuelle, lorsqu’il fut obligé de se séparer aussi de mademoiselle Taylor ; et, d’après sa douce habitude de croire que les autres pussent penser autrement que lui, il était persuadé que mademoiselle Taylor avait aussi mal fait pour elle-même que pour eux, et qu’elle aurait été beaucoup plus heureuse si elle avait voulu finir ses jours à Hartfield. Emma sourit, et se mit à causer avec autant d’enjouement qu’elle put pour lui faire oublier son sujet ; mais lorsqu’on servit le thé, il lui fut impossible de ne pas répéter tout ce qu’il avait dit à dîner.

„ Pauvre demoisselle Taylor! je désirerais bien qu’elle fût encore ici. Quel dommage que M. Weston ait jamais pensé à elle ! ”

„ Je ne suis pas de votre avis, papa, vous savez que je ne le puis. M. Weston est un si aimable homme, si bon, d’une humeur si joviale, qu’il méritait bien d’avoir une excellente femme ; et vous ne pouvez désirer que mademoiselle Taylor demeurât toujours avec nous et supportât ma mauvaise humeur, lorsqu’il était en son pouvoir d’avoir une maison à elle. ”

„ Une maison à elle ! Mais à quoi bon d’avoir une maison à elle ! celle-ci est trois fois plus grande que la sienne. Et vous n’êtes jamais de mauvaise humeur, ma chère Emma. ”

„ Combien nous leur ferons de visites, et combien de fois ils viendront chez nous ! Nous serons toujours les uns chez les autres ! C’est à nous de commencer, nous leur devons une visite de noces ! ”

„ Mais, ma chère, comment pourrai-je aller si loin ? Randalls est si éloigné, que je ne saurais faire à pied la moitié autant de chemin. ”

„ Non, papa, personne n’a jamais pensé que vous iriez à pied. Nous irons en voiture. ”

„ En voiture ? mais Jacques n’aimerait pas d’atteler pour une si petite course ; et puis où mettrons-nous les chevaux pendant notre visite ? ”

„ On les mettra dans l’écurie de M. Weston ; vous savez, papa, que c’est une affaire arrangée. Nous en avons causé hier au soir, M. Weston et moi. Et quant à Jacques, vous pouvez être certain qu’il ira toujours à Randalls avec plaisir, sa fille étant servante dans la maison. Je crains seulement qu’il ne veuille plus nous mener ailleurs. C’est votre faute, papa. Personne ne pensait à Anne, avant que vous n’en ayez parlé. Jacques vous a tant d’obligations ! ”

„ Je suis enchanté d’avoir pensé à elle. C’était fort heureux, car je n’aurais pas voulu, pour tout au monde, que le pauvre Jacques pût penser qu’on le négligeât ; et je suis assuré qu’elle fera un bon domestique ; elle est civile et parle poliment : j’ai une très-bonne opinion d’elle. Quand elle me voit, elle me fait toujours la révérence, et me demande comment je me porte, et cela d’une manière très-gentille ; et lorsqu’elle venait ici travailler à l’aiguille avec vous, elle tournait toujours la clef du bon côté, et fermait doucement la porte. Je suis persuadé qu’elle fera une bonne servante, et que ce sera une grande satisfaction pour la pauvre mademoiselle Taylor d’avoir auprès d’elle une fille de connaissance. Chaque fois que Jacques ira voir sa fille, on saura de nos nouvelles à Randalls, et il leur dira comment nous nous portons tous. ”

Emma fit tous ses efforts pour le maintenir dans l’heureux changement de ses idées, et eut lieu d’espérer qu’à l’aide du trictrac elle parviendrait à faire passer la soirée à son père, et qu’elle seule sentirait des regrets. Le trictrac fut placé ; mais une visite le rendit inutile.

M. Knightley, homme de sens, d’environ trente-sept à trente-huit ans, était non-seulement un ancien et intime ami de la maison, mais encore était allié à la famille, en qualité de frère aîné du mari d’Isabelle. Il habitait à un mille d’Highbury , faisait des visites fréquentes à Hartfield, où il était toujours bien venu, et ce jour-là encore plus que de coutume, parce qu’il revenait de Londres où il avait vu ses amis et ceux de la famille. Après quelques jours d’absence, il se rendit après dîner à Hartfield pour annoncer que tout allait bien dans le Brunswich-Square. C’était une heureuse circonstance qui ranima M. Woodhouse pendant quelque tems. Les manières enjouées de M. Knightley lui faisaient toujours du bien, et ses nombreuses questions sur la pauvre Isabelle et ses enfans reçurent des réponses satisfaisantes. Après cela, M. Woodhouse lui fit gracieusement les observations suivantes.

„ Vous, êtes bien obligeant, M. Knightley, de venir à une pareille heure nous rendre visite. Je crains que vous n’ayez eu une promenade bien désagréable. ”

„ Pas du tout, monsieur, il fait un clair de lune superbe, et le tems est si doux, que je suis obligé de me reculer du feu. ”

„ Mais vous ayez dû trouver le tems bien humide et la route pleine de boue. Je crains que vous ne vous soyez enrhumé. ”

„ La route pleine de boue ! Regardez mes souliers, il n’y a pas une mouche. ”

„ Bien. Cela est surprenant ; car nous avons eu ici beaucoup de pluie. Il est tombé une averse effroyable, pendant une demi-heure, tandis que nous déjeûnions. Je désirais qu’ils eussent remis la noce à une autre fois. ”

„ À propos, je ne vous ai pas fait compliment, certain de l’espèce de joie que vous deviez en ressentir, je ne me suis pas pressé. — Mais je me flatte que tout s’est fort bien passé. — Quelle conduite avez-vous tenue ? Qui criait le plus fort ? ”

„ Ah, pauvre demoiselle Taylor ! c’était pour elle une mauvaise affaire. ”

„ Pauvres M. et mademoiselle Woodhouse, s’il vous plaît ; mais je ne saurais absolument dire, pauvre demoiselle Taylor ! J’ai le plus grand respect pour vous et pour Emma ; mais quand il s’agit de la dépendance ou de l’indépendance ! Quoi qu’il en soit, il vaut mieux n’avoir à plaire à une seule personne qu’à deux. »

« Surtout lorsque l’une des deux est une créature fantasque et turbulente ! dit Emma, plaisamment. C’est ce qui vous trottait par la tête, je le sais, et c’est ce que vous n’eussiez pas manqué de dire, si mon père n’eût pas été présent. »

« Je crois, en vérité, ma chère, que vous dites vrai, s’écria M. Woodhouse, en poussant un soupir. Je crains bien d’être de tems en tems fantasque et turbulent. »

« Mon très-cher papa ! vous ne pouvez pas croire que j’aie voulu parler de vous, ni supposer que ce fût l’intention de M. Knightley. Quelle horrible idée ! Oh non ! J’ai voulu parler de moi-même. Vous savez que M. Knightley aime à me trouver des défauts. – C’est une plaisanterie. – Ce n’est qu’un jeu. Nous nous permettons toujours de nous dire ce que nous pensons. »

En effet, M. Knightley était du petit nombre de ceux qui pouvaient découvrir des défauts dans Emma, et le seul qui osât lui en parler : et quoique cette franchise ne lui fût pas très-agréable à elle-même, elle savait qu’elle le serait d’autant moins à son père, qu’elle ne voulait pas qu’il pût soupçonner que tout le monde ne la trouvât pas aussi parfaite qu’elle lui paraissait être.

« Emma sait que je ne la flatte jamais, dit M. Knightley ; mais je n’ai eu l’intention d’attaquer personne. Mademoiselle Taylor était obligée de plaire à deux personnes : elle n’en aura plus qu’une à contenter. Les chances étant en sa faveur, elle doit y gagner. »

« Fort bien, dit Emma, désirant changer de conversation, vous voulez savoir ce qui s’est passé à la noce, et j’aurai le plaisir de vous le dire, car nous nous y sommes conduits à merveille. Tout le monde a été exact et de bonne humeur. Pas une larme, et peu de figures allongées. Oh ! non, nous avons tous senti que nous ne nous éloignions les uns des autres que d’un demi-mille, et que nous nous verrions tous les jours. ”

„ La chère Emma supporte tout si bien, dit son père. Mais, M. Knightley, elle regrette infiniment la perte de mademoiselle Taylor, et je suis certain qu’elle la regrettera plus qu’elle ne pense. ”

Emma tourna la tête, ne sachant si elle devait pleurer ou sourire.

„ Il est impossible que la perte d’une telle compagne n’affecte pas Emma, dit M. Knightley ; nous ne l’aimerions pas autant que nous l’aimons, si nous pouvions le supposer. Mais elle sait combien ce mariage est avantageux à mademoiselle Taylor ; elle sait combien il doit être agréable, à l’âge qu’elle a, d’être établie dans sa propre maison, et combien il lui importe de s’être assuré un douaire qui ne lui laisse aucune crainte de l’avenir ; ainsi je pense qu’Emma doit Page:Austen - La nouvelle Emma T1 1817 Vienne.djvu/33 Page:Austen - La nouvelle Emma T1 1817 Vienne.djvu/34 Page:Austen - La nouvelle Emma T1 1817 Vienne.djvu/35 Page:Austen - La nouvelle Emma T1 1817 Vienne.djvu/36 Page:Austen - La nouvelle Emma T1 1817 Vienne.djvu/37 Page:Austen - La nouvelle Emma T1 1817 Vienne.djvu/38 Page:Austen - La nouvelle Emma T1 1817 Vienne.djvu/39 Page:Austen - La nouvelle Emma T1 1817 Vienne.djvu/40 Page:Austen - La nouvelle Emma T1 1817 Vienne.djvu/41 Page:Austen - La nouvelle Emma T1 1817 Vienne.djvu/42 Page:Austen - La nouvelle Emma T1 1817 Vienne.djvu/43 Page:Austen - La nouvelle Emma T1 1817 Vienne.djvu/44 Page:Austen - La nouvelle Emma T1 1817 Vienne.djvu/45 Page:Austen - 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On ne peut être à son aise que dix dans la salle à manger de M. Weston ; quant à moi, en pareille circonstance, j’aimerais mieux qu’il y en eût deux de moins que deux de plus : je pense que vous serez de mon avis (se tournant d’un air flatteur vers Emma) ; je crois être sûr de votre approbation ; mais peut-être que M. Knightley, accoutumé aux grandes parties de Londres, ne sera pas du même sentiment que moi. ”

„ Je ne connais pas les grandes parties de Londres, Monsieur, je ne dîne jamais chez personne. ”

„ En vérité, dit-il, d’un air d’étonnement et de pitié ; je n’aurais pas cru que les gens de loi fussent réduits à un pareil esclavage ! Mais, Monsieur, il viendra un tems où vous serez récompensé de toutes ces privations ; alors vous aurez moins de travail et plus de plaisir. ” Le premier plaisir que je ressentirai, sera quand je serai de retour sain et sauf à Hartfield. ”



FIN DU TOME PREMIER.





LA

NOUVELLE EMMA

OU

LES CARACTÈRES ANGLAIS

DU SIÈCLE.





LA

NOUVELLE

EMMA

OU

LES CARACTÈRES ANGLAIS

DU SIÈCLE.

par l’auteur d’Orgueil et Préjugé, etc. etc.

TRADUIT DE L’ANGLAIS.


TOME SECOND.



À VIENNE,
DE L’IMPRIMERIE DE SCHRÄMBL
rue Dorothée.
1817.


CHAPITRE XIV.

Ces deux messieurs, en entrant dans la salle d’assemblée, avaient besoin de faire un échange. M. Elton devait prendre un air moins jovial, et M. Jean Knigthley oublier sa mauvaise humeur. M. Elton devait sourire moins souvent, et M. Knightley davantage, pour convenir au lieu où ils se trouvaient. Emma seule pouvait se livrer à son naturel, et se montrer aussi heureuse qu’elle l’était réellement. C’était pour elle un vrai plaisir que de se trouver avec monsieur et madame Weston. Elle aimait beaucoup le mari, et il n’y avait ne au monde à qui elle s’ouvrît avec moins de réserve qu’à sa femme : personne à qui elle pût raconter, avec la conviction d’être écoutée et comprise, toujours intéressante et intelligible, ses petites affaires, ses arrangemens, les peines qu’elle souffrait et les plaisirs qu’elle goûtait auprès de son père. Elle ne pouvait rien dire d’Hartfield qui n’interressât madame Weston, et une demi-heure de tête-à-tête employée à parler de ces petites affaires d’où dépend le bonheur de la vie privée, fut la première satisfaction dont elles jouirent. Le plaisir qu’elles venaient de goûter était peut-être supérieur à tout ce que la visite entière leur en procurerait, quoique cette demi-heure n’en fît pas partie ; mais la vue seule de madame Weston, son souris, sa voix, tout cela ravissait Emma ; elle prit le parti de songer le moins possible aux singularités de M. Elton, à tout ce qui pourrait lui déplaire, et de s’amuser de tout. La maladie d’Henriette était connue ; il y avait assez EMMA. • 7

long-tems que M, Woodhouse était arrivé sain et sauf et assis devant un bon feu, pour en avoir fait l’histoire, la sienne propre, celle d’Isabelle, l’arrivée d’Emma ; enfin, avant celle du reste de la compagnie, il avait terminé son récit par observer qu’il était charmé que le pauvre Jacques fût venu pour voir sa fille. Madame Weston qui, jusque-là, lui avait pro- digué tons ses soins, le quitta pour aller recevoir Emma. Emma avait for- mé le projet d’oublier M. Elton pour quelque tems ; mais elle eut le chagrin de voir, lorsque tout le monde fut assis, qu’il s’était placé à côté d’elle Elle ne pouvait s’ôter de l’esprit l’é- trange insensibilité qu’il montrait pour Henriette, puisqu’il s’efforçait d’attirer son attention par ses regards et ses paroles. Au lieu de l'oublier, sa manière de se conduire était telle, qu’elle ne put s’empêcher de se rap- peler la suggestion de son frère, et de se demander : „Mon frère aurait- il raison? Cet homme commencerait- il à porter sur moi les affections qu’il Page:Austen - La nouvelle Emma T2 1817 Vienne.djvu/14 Page:Austen - La nouvelle Emma T2 1817 Vienne.djvu/15 Page:Austen - La nouvelle Emma T2 1817 Vienne.djvu/16 Page:Austen - La nouvelle Emma T2 1817 Vienne.djvu/17 Page:Austen - La nouvelle Emma T2 1817 Vienne.djvu/18 Page:Austen - La nouvelle Emma T2 1817 Vienne.djvu/19 Page:Austen - La nouvelle Emma T2 1817 Vienne.djvu/20 Page:Austen - La nouvelle Emma T2 1817 Vienne.djvu/21 Page:Austen - La nouvelle Emma T2 1817 Vienne.djvu/22 Page:Austen - La nouvelle Emma T2 1817 Vienne.djvu/23 Page:Austen - La nouvelle Emma T2 1817 Vienne.djvu/24 Page:Austen - La nouvelle Emma T2 1817 Vienne.djvu/25 Page:Austen - La nouvelle Emma T2 1817 Vienne.djvu/26 Page:Austen - La nouvelle Emma T2 1817 Vienne.djvu/27 Page:Austen - La nouvelle Emma T2 1817 Vienne.djvu/28 Page:Austen - La nouvelle Emma T2 1817 Vienne.djvu/29 Page:Austen - La nouvelle Emma T2 1817 Vienne.djvu/30 Page:Austen - La nouvelle Emma T2 1817 Vienne.djvu/31 Page:Austen - 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Emma put enfin fixer le jour de son mariage. Un mois après celui de M. Robert Martin, M. Elton donna la bénédiction à M. Knightley et à mademoiselle Woodhouse.

Les noces se firent sans cette pompe que les gens sensés évitent toujours ; et madame Elton, d’après les détails que lui en avait faits son mari, les regarda comme pitoyables et infiniment au-dessous des siennes.

„ Très-peu de satin blanc, peu de dentelles, point de perles, pas un cachemire : tout cela était misérable !

En dépit des observations de madame Elton, les souhaits et les espérances du petit nombre de vrais amis présens à la cérémonie, furent vérifiés parle bonheur inaltérable dont cette union fut couronnée.



FIN.