La Preuve égoïste/1

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(E. Figuière) (I. Dire du mieux. III. La Preuve égoïstep. 13-16).
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Ce soir, de vastités où sourdonnante meuve
sa durée,
sa durée,le Train qui longtemps stoppa mut
le stagnant ordre du métal où l’âme existe
Tintamarrant pour le départ loin alarmiste
de ses vastes phares exagérant la nuit
et le Temps, où sourdonnante et stridente luit
sa durée…


Épandant en départs de la lumière veuve :
il partit sursautant et plaquant, dans l’erreur
parallèle et normale…
véhémentement et sans ventée : et muante
la nuit le prend, et au loin monte la houlante
Fumée, avant diluëment lent qui parut
épandre en départs seuls de la lumière veuve
comme de nuages à peine, que ne meuve
comme de nuages à peine, queventée, en la nuit.

et l’Homme des Villages s’en est allé.
et l’Homme des Villages s’en est allé.Vides
ses rêves, de la voix qui en les longs gaulis
remémore le nom d’Aïeux ensevelis !
il s’en allait, lui grand parmi les plus valides
visage aux nuits, et seul ! et les pas lourd emplis.



Oh gloire ! le vêpre sur la Terre agréante
clanglore même espoir, et l’arrière-saison
d’avril germant et d’août mûrissant la moisson
chante l’immortel Ios :

[et en août houleront au loin d’aoûteurs, les doutes
des Trompes appelant au retour par les routes…]


_____________________et la vertu
_____________________et la vertucréante –
vie à Tous ! sonne haut d’éveils à l’horizon…

– Il s’en allait plein d’ire et, le soleil aux ormes !
c’est gloire dans l’air d’or limpide, et vers le noir
une avalaison gire en pétales énormes
chus au mat des eaux, qui paraît ramentevoir.

Très las de la sagesse et du Toit et des Terres
des aïeux, il allait : et d’un plus large pas
quand au loin, qui l’émeut ! roule l’erreur d’airain
de quelque Train qui luit dans l’horizon plus las :

car un Train sourd qui roule aux erreurs solitaires
est un vertige : n’allait-il pas au seul Train
qui par le noir ahane et les Tunnels de pierres
court !
court ! celui vers la Ville, hier et demain plein…

Il s’en allait, puissant : et moins haut, et en rêve
calmement éperdu – l’horizon glorieux
chantepleure, et
chantepleure, etc’est dans le grand vêpre pieux
comme aux lilas et au printemps quand le vent lève !

– et l’emporta le Train en départs.
et l’emporta le Train en départs.Comme un rêve
qui prend vie, le Train qui longtemps stoppa mut
le stagnant ordre du métal où l’âme existe
Tintamarrant pour le départ loin alarmiste
de ses vastes phares exagérant la nuit
et le Temps, où sourdonnante et stridente luit
sa durée…




sa durée… Derrière, au loin de la nuit veuve :
mi levée en des monts et vallons de stupeur
c’est la Terre…

Il s’en va. – Le noir vit, et dans les gaulis erre
si multiple en douleur que nul ne le rêva !
un inouï soupir : et, d’une voix qu’on n’a
que lors qu’on sent la mort, quelqu’un se désespère :
… un de plus, un de plus ! un de plus qui s’en va.