La Question romaine (Edmond About)/16

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Michel Lévy Frères (coll. Hetzel) (p. 167-179).
XVI
ÉDUCATION DU PEUPLE

Chacun sait, dit et répète que l’instruction est moins avancée dans l’État du pape qu’en aucun pays de l’Europe. On regrette que la nation la plus intelligente par la grâce de Dieu, soit la plus illettrée par la volonté des prêtres. On la compare à un cheval de noble race réduit à tourner dans un manège, et à moudre le grain avec un bandeau sur les yeux.

Mais les politiques qui règnent à Rome se persuadent que le développement de l’ignorance publique est conforme au principe de l’Église et favorable au maintien de l’État.

Selon eux, ce n’est pas la science, mais la crédulité qui fonde les religions. Un enfant qui sait le catéchisme par cœur est plus agréable à leurs yeux que les cinq classes de l’Institut. « L’étude, disent-ils, est pleine de dangers. Non-seulement elle gonfle le cœur de l’homme, mais souvent elle détruit par le raisonnement les traditions les mieux établies. C’est elle qui a fait tant de tort à l’Église depuis deux ou trois cents ans. Qui pourrait dire combien la découverte de l’imprimerie a jeté d’âmes en enfer ?

« Appliquée aux industries de ce bas monde, la science engendre la richesse, le luxe, le plaisir, la santé, et mille autres fléaux qui nous écartent du salut. Elle guérit jusqu’aux maladies irréligieuses et ne permet plus au pécheur de faire son purgatoire ici-bas. Elle finira par transformer la terre en un lieu de délices et vous faire oublier le ciel. L’Église, chargée de vous conduire à une félicité éternelle qui est le seul but de la vie humaine, doit vous écarter de la science. Tout au plus pourra-t-elle en permettre l’accès à quelques hommes sûrs, afin que les ennemis de la foi trouvent à qui parler.

« C’est pourquoi, disent-ils, nous avons dans Rome une douzaine de savants illustres, et cent mille ignorants qui ne savent ni A ni B.

« L’Église n’en est que plus florissante, et l’État aussi s’en porte mieux. Les sujets sont difficiles à gouverner lorsqu’ils savent trop de choses. Dès qu’un homme lit couramment, il est tenté par cela seul de se mêler de tout. La douane pourra bien le préserver des mauvaises lectures, mais il se rattrapera sur les lois du royaume. Il verra si elles sont bonnes ou mauvaises, si elles s’accordent ou se contredisent, si on les observe ou si on les viole. Dès qu’il saura compter sans le secours de ses doigts, vous pouvez être sûr qu’il vérifiera les additions du budget. Si, pour comble, il sait écrire, le moindre carré de papier lui donnera certaines démangeaisons politiques. Il sentira comme un besoin de griffonner des noms propres sur des bulletins, et de voter pour ou contre quelqu’un. Et que deviendrons-nous, bonté divine ! si le mouton récalcitrant s’élève jusqu’aux généralités de l’histoire et aux spéculations de la philosophie ; s’il brasse des idées générales, démêle des vérités, réfute des sophismes, constate des abus, réclame des droits ? Tout n’est pas roses dans la profession de berger, le jour où l’on reconnaît la nécessité de museler le troupeau. »

Les souverains qui ne sont pas des papes n’ont rien à redouter du progrès des lumières, car leur intérêt n’est pas de fabriquer des saints, mais de façonner des hommes. En France, en Angleterre, en Piémont, le gouvernement pousse les peuples à s’instruire et les y force même un peu. C’est qu’un pouvoir fondé sur la logique ne craint pas d’être discuté. C’est que les actes d’une administration vraiment nationale n’ont pas à redouter l’examen de la nation. C’est qu’il est non-seulement plus honorable, mais aussi plus facile de gouverner des êtres pensants que des abrutis, pourvu toutefois qu’on ait raison. C’est que l’instruction adoucit les mœurs, déracine les mauvais instincts, réduit la moyenne des crimes et simplifie la besogne du gendarme. C’est que la science appliquée à l’industrie centuple en quelques années la prospérité de la nation, la richesse de l’État et les ressources du pouvoir. C’est que les découvertes de la science pure, les beaux livres et tous les grands ouvrages de l’esprit, lors même qu’on n’en tire aucun profit matériel, sont l’honneur d’un pays, la splendeur d’un siècle et la gloire d’un souverain. Tous les princes de l’Europe, le pape excepté, bornent leurs vues aux choses de la terre, et font sagement. Sans mettre en doute l’existence d’un autre monde, ils gouvernent leurs sujets comme s’il n’y avait rien à espérer après la vie. Ils s’efforcent de leurs procurer tout le bien-être qu’on peut goûter ici-bas ; ils travaillent à rendre l’homme aussi complet qu’il peut l’être dans l’enveloppe grossière du corps. Nous les traiterions de mauvais plaisants s’il nous faisaient le sort de Job sur son fumier en nous montrant du doigt les béatitudes éternelles.

Mais songez que nos empereurs et nos rois sont des souverains laïques, mariés, pères de famille, personnellement intéressés à l’éducation des enfants et à l’avenir des nations. Un bon pape, au contraire, n’a d’autre intérêt que de gagner le ciel et d’y traîner 139 millions d’hommes après lui. Ses sujets ont donc mauvaise grâce à lui demander si obstinément les avantages temporels que nos princes nous offrent d’eux-mêmes. J’avoue que les écoles à l’usage du peuple sont clairsemées dans le royaume du saint-père ; que l’État fait peu de chose pour les multiplier ou pour les soutenir ; que tout est à la charge des communes, et que souvent même le ministre retranche ce chapitre du budget municipal pour mettre les fonds dans sa poche. Je confesse que l’enseignement secondaire n’existe que de nom en dehors des séminaires, et qu’un chef de famille doit envoyer ses fils en-Piémont, s’il veut leur apprendre mieux que le catéchisme. Mais les séminaires sont nombreux, bien dotés, bien rentés et pourvus de tout ce qu’il faut pour former des prêtres médiocres. Les couvents s’adonnent à l’éducation de petits moines ; on leur apprend dès l’age le plus tendre à porter le froc, à tenir un cierge, à baisser les yeux, à chanter en latin. Il faut voir la procession de la Fête-Dieu pour admirer la prévoyance de l’Église ! Tous les couvents défilent l’un après l’autre, et chacun d’eux pousse une pépinière vivante de petits garçons bien tondus. Leurs yeux pétillants d’intelligence, leurs jolies figures ouvertes, font un contraste curieux avec le masque immobile et grimaçant de leurs supérieurs. On embrasse d’un seul coup d’œil les fleurs et les fruits de la vie monastique, le présent et l’avenir. On se dit qu’à moins d’un miracle ces petits chérubins seront bientôt changés en momies, mais on se console de la métamorphose en songeant que leur salut est assuré.

Tous les sujets du pape seraient bien sûrs d’aller au ciel s’ils pouvaient tous entrer au couvent, mais le monde finirait trop tôt. Le pape fait ce qu’il peut pour les rapprocher de la perfection monastique et ecclésiastique. On déguise les écoliers en prêtres ; on affuble les morts d’un habit religieux. Les frères de la doctrine chrétienne ont paru dangereux, parce qu’ils donnaient à leurs bambins le képi, la tunique et le ceinturon ; le pape leur a défendu de tenir école pour les Romains. Les habitants de Bologne (au delà des Apennins) ont fondé à leurs frais des salles d’asile sous la direction d’institutrices laïques. Le clergé a fait des efforts admirables pour réformer un tel abus.

Il n’y a pas une loi, pas un règlement, pas un acte, pas une parole venue d’en haut qui ne tende à l’édification du peuple et qui ne le pousse vers le ciel.

Entrez dans une église : on prêche. Un moine placé à vingt pas de la chaire, sur un tréteau improvisé, gesticule à tour de bras. Ne craignez point qu’il traite un sujet de morale temporelle, comme nos prédicateurs mondains. Il disserte dogmatiquement et furieusement sur l’immaculée Conception, sur le jeûne du carême, sur le maigre du vendredi, sur la Trinité, sur la nature spéciale du feu de l’enfer : « Songez, mes frères, que si le feu terrestre, ce feu créé par Dieu pour vos besoins, à votre usage, vous cause de si cruelles douleurs à la moindre brûlure, la flamme de l’enfer, inventée tout exprès pour punir les pécheurs, doit être plus cuisante, plus âpre, plus furieuse. Cette flamme qui dévore sans consumer, etc. » Je vous fais grâce du reste. Nos orateurs sacrés se réduisent, ou peu s’en faut, à prêcher la fidélité aux femmes, la probité aux hommes, la docilité aux enfants. Ils se mettent à la portée d’un auditoire laïque et sèment, suivant leur talent, un peu de vertu sur la terre. L’éloquence romaine se soucie bien de la vertu ! Elle s’inquiète bien de la terre ! Elle prend le peuple par les épaules et le jette violemment dans les sentiers de la dévotion, qui vont droit au ciel. Elle fait son devoir.

Ouvrez un livre de dévotion : il s’en imprime dans le pays. Voici tout justement la vie de sainte Jacinthe. Nous la trouvons sur la table à ouvrage d’une jeune fille. Une aiguille à tricoter, laissée entre deux pages, nous montre à quel endroit la lectrice s’est arrêtée ce matin.

« Chapitre V. — Elle se dépouille de toute affection naturelle pour ses parents.

« Sachant du Rédempteur lui-même qu’on ne doit pas aimer les parents plus que Dieu, et se sentant naturellement portée à chérir les siens, elle craignit qu’un tel amour, encore que naturel, s’il venait à prendre racine et à croître dans son cœur, ne pût avec le temps surpasser ou empêcher l’amour qu’elle devait à Dieu et la rendre indigne de lui. Elle prit la très-généreuse résolution de se dépouiller de toute affection pour les personnes de son sang.

« Déterminée à se vaincre dans cette courageuse résolution et à triompher de la nature elle-même qui résistait ; animée puissamment par une autre parole du Christ, qui dit que pour aller à lui il faut même détester nos parents quand l’amour que nous avons pour eux nous barre le chemin, elle s’en alla faire solennellement un grand acte de renonciation devant l’autel du Très-Saint Sacrement. Là, tombant à genoux, et embrasée d’une grande flamme de charité pour Dieu, elle lui fit l’offrande de toutes les affections naturelles de son cœur, et particulièrement de celles qu’elle sentait les plus fortes en elle, pour ses parentés les plus chères et les plus étroites. Elle fit intervenir dans cette action héroïque la très-sainte Vierge, comme on le voit dans une lettre de sa main à un prêtre régulier, promettant, avec l’aide de la sainte Vierge, de ne plus s’attacher ni à ses parents, ni à aucune autre chose terrestre. Ce renoncement fut si fortement courageux et si sincère, que dès ce moment ses frères, sœurs, neveux, toutes les personnes de son sang devinrent l’objet de son indifférence, se considérant désormais comme orpheline et seule sur la terre, au point de voir les susdits et de leur parler, lorsqu’ils venaient la visiter au couvent, comme si elle avait été avec des étrangers et des inconnus.

« Elle s’était formé dans le paradis une famille toute spirituelle, choisie parmi les saints qui avaient le plus péché. Son père était saint Augustin sa mère, sainte Marie l’Égyptienne ; son frère, saint Guillaume l’Ermite, ex-duc d’Aquitaine ; sa sœur, sainte Marguerite de Cortone ; son oncle, le prince des apôtres, saint Pierre ; ses neveux, les-trois enfants de la fournaise de Babylone. »

Vous croyez peut-être que le livre date du moyen âge ; qu’il exprime l’opinion isolée d’un esprit faussé par le cloître : détrompez-vous. Voici le titre, et la date, et l’opinion des gens qui gouvernent à Rome :

« Vie de la vierge sainte Jacinthe Mariscotti, religieuse professe du troisième ordre du père séraphique saint François ; écrite par le P. Flaminius Marie Annibal de Latera, frère observant de l’ordre des mineurs. Rome, 1805, chez Antonio Fulgoni, avec permission des supérieurs.

« Approbation. Ce livre est à la gloire et à l’honneur de la religion catholique et de l’ordre illustre de Saint-François, et au profit spirituel des personnes qui désirent entrer dans la voie de la perfection.

« F. Thomas Mancini, de l’ordre des prédicateurs, maître, ex-provincial et consultore de Santi Riti.

« Permis d’imprimer. F. Thomas Vincent Pani, de l’ordre des prédicateurs. Maître du Sacré-Palais apostolique. »

Voilà une femme, un auteur, un censeur et un maître du palais qui étrangleraient le genre humain pour le mettre plus vite en paradis.

Voulez-vous sortir dans la rue ? Quatre hommes de tout âge se crottent les genoux devant une madone en nasillant des prières. Quinze ou vingt autres arrivent sur vous en chantant un cantique à la gloire de Marie. Vous supposez qu’ils cèdent à une inspiration naturelle et qu’ils travaillent librement à leur salut. Je l’ai cru moi-même, jusqu’au moment où l’on m’a dit qu’ils étaient payés trente sous pour édifier le monde. C’est le gouvernement qui subventionne cette comédie en plein vent.

Les rues et les routes sont peuplées de mendiants. Dans un pays laïque, l’administration secourt les pauvres à domicile ou les recueille dans les hospices ; elle ne leur permet pas d’encombrer la voie publique et de tyranniser les passants. Mais nous sommes en pays ecclésiastique. D’une part, la pauvreté est chère à Dieu ; de l’autre, l’aumône est une œuvre pie. Si le pape pouvait obtenir qu’une moitié de ses sujets tendît la main et que l’autre moitié y mît un sou, il ferait le salut de tout son peuple. La mendicité, que les souverains laïques guérissent comme une plaie, est arrosée comme une fleur par un gouvernement clérical. Donnez quelque chose à ce faux boiteux qui passe ; donnez à ce manchot de contrebande ; donnez surtout à ce jeune aveugle conduit par son père. Un médecin de mes amis offrait hier de lui rendre la vue par l’opération de la cataracte : le père a poussé les hauts cris et défendu énergiquement son gagne-pain.

Les Romains ne sont pas dupes de leurs pauvres ; ils ont trop d’esprit pour se laisser prendre à l’escroquerie du malheur. Ils mettent pourtant la main à la poche : celui-ci par faiblesse et respect humain, celui-là par ostentation, quelques-uns pour gagner le paradis. Le gouvernement pontifical encourage la mendicité par la protection de ses agents, et la conseille par l’exemple de ses moines.

La prostitution fleurit à Rome et dans toutes les grandes villes de l’État. La police est trop paternelle pour refuser les consolations de la chair à trois millions de personnes, dont cinq ou six mille ont fait vœu de célibat. Mais autant elle a d’indulgence pour le vice, autant elle est sévère pour le scandale. Elle ne permet aux femmes de se conduire légèrement que si elles sont abritées sous la responsabilité d’un mari. Elle étend le manteau de Japhet sur les vices des Romains, afin que les plaisirs d’une nation ne soient pas un scandale pour les autres. Plutôt que d’avouer l’existence du mal, elle aime mieux le laisser sans surveillance : les États laïques ont l’air de sanctionner la prostitution, lorsqu’ils la soumettent à des lois. La police cléricale n’ignore pas que son noble et volontaire aveuglement expose à des dangers certains la santé de tout un peuple. Mais elle se frotte les mains en songeant que les fornicateurs seront tous punis par où ils ont péché.

Ce n’est pas seulement dans un intérêt fiscal que les papes conservent chez eux l’institution de la loterie. Les laïques qui nous gouvernent l’ont abolie depuis longtemps, parce que dans un État bien organisé, où le travail mène à tout, il faut instruire les citoyens à ne compter que sur leur travail. Mais dans le royaume de l’Église, où l’activité ne mène à rien, la loterie n’est pas seulement une consolation pour les pauvres : elle fait partie intégrante de l’éducation publique. Elle habitue les gens à croire aux miracles en leur montrant les gueux enrichis par féerie. La multiplication des pains dans le désert n’était pas plus surnaturelle que la métamorphose de vingt sous en six mille francs. Un beau terne est comme un présent de Dieu ; c’est de l’argent tombé du ciel. Le peuple sait que nul effort humain ne peut forcer trois numéros à sortir : il ne compte que sur la bonté divine. Il s’adresse aux capucins pour avoir de bons numéros ; il entreprend des neuvaines ; il appelle humblement l’inspiration du ciel avant de se mettre au lit ; il voit en songe la madone, toute constellée de chiffres. Il paye des messes aux églises ; il offre de l’argent au prêtre, pour qu’il mette trois numéros sous le calice à l’heure de la consécration. C’est ainsi que les courtisans de Louis XIV se rangeaient sur le passage du roi pour obtenir un regard et une faveur. Le tirage de la loterie est public, comme chez nous les leçons du Collège de France. Et véritablement, c’est une grande et salutaire leçon. Les gagnants apprennent à louer Dieu dans ses munificences ; les perdants sont punis d’avoir convoité les richesses temporelles. Grand profit pour tout le monde, et surtout pour le gouvernement. Ce jeu lui rapporte deux millions par an, sans compter la satisfaction du devoir accompli.

Les précepteurs sacrés de la nation romaine croient remplir tous leurs devoirs envers Dieu et envers eux-mêmes. Mais ce n’est pas à dire qu’ils fassent toujours bien les affaires de Dieu et celles du gouvernement.

On rencontre sa destinée
Souvent par les chemins qu’on prend pour l’éviter.

C’est La Fontaine qui nous l’a dit ; c’est le pape qui nous le prouve. Malgré les soins donnés à l’éducation religieuse, les sermons, les bons livres, les spectacles édifiants, la loterie, et tant de belles choses, la foi s’en va. L’aspect général du pays n’en laisse rien voir, parce que la crainte du scandale est passée dans les mœurs, mais le diable n’y perd rien. Peut-être même les citoyens sont-ils d’autant plus contraires à la religion qu’elle règne sur eux. Notre ennemi, c’est notre maître : Dieu est trop le maître de ces gens-là pour qu’ils ne le traitent pas un peu en ennemi. L’esprit d’opposition s’appelle athéisme, quand les Tuileries s’appellent le Vatican. Un gamin de Rimini, qui me conduisait en voiture à Saint-Marin, a lâché un mot terrible qui me revient souvent à la pensée. « Dieu ? m’a-t-il dit. Je crois bien que, s’il y en a un, c’est un prêtre comme les autres. »

Ami lecteur, méditez cette polissonnerie. Quand je l’envisage de près, je recule d’épouvante comme devant ces crevasses du Vésuve, qui laissent entrevoir le gouffre.

Le pouvoir temporel a-t-il mieux servi ses intérêts que ceux de Dieu ? J’en doute. La députation de Rome était rouge en 1848. C’est Rome qui a nommé Mazzini. C’est elle qui le regrette encore dans les bas-fonds du quartier de la Regola, sur cette rive fangeuse du Tibre, où les sociétés secrètes pullulent aujourd’hui comme les moucherons au bord du Nil.

Si l’on montrait au philosophe Gavarni ces déplorables fruits d’une éducation modèle, il s’écrierait probablement : « Élevez donc les nations, pour qu’elles vous manquent de respect ! »