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La Rose (Cowper)

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La Rose (Cowper)
Rayons et reflets, Texte établi par Chevalier de ChatelainRolandi (p. 109).


La Rose.


La Rose que Marie à son amie Anna
                                          Donna,
Était couverte alors des gouttes d’une averse
Qui lui faisait pencher la tête à la renverse.

L’abondante rosée allourdissait la fleur,
                                          Son cœur
De ses larme gonflé, semblait pleurer encore
Sur les boutons absents qu’elle avait à l’aurore.

Témoin de ses douleurs, je compris son chagrin :
                                          Soudain,
Je la pris vivement pour étancher ses larmes,
Mais je la vis tomber effeuillée — et sans charmes.

Ah ! me dis-je, tel est le rôle qu’ici bas
                                          Hélas !
Bien des gens, parmi nous s’érigeant en Socrates,
Jouent sans remords auprès des âmes délicates.

Si j’eusse su te prendre avec plus de douceur
                                          Ô Fleur !
Pour quelques jours encor tu restais fraîche et belle,
Et faisais l’ornement d’Anna, ta sœur jumelle !