La Russie et l’Église Universelle/Livre deuxième

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LIVRE DEUXIÈME


LA MONARCHIE ECCLÉSIASTIQUE
FONDÉE PAR JÉSUS-CHRIST
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« André, frère de Simon Pierre, était l’un des deux qui avaient entendu ce que Jean disait et qui avaient suivi Jésus. Il trouva le premier Simon son frère et lui dit : nous avons trouvé le Messie (ce qui veut dire l’Oint). Et il l’amena à Jésus. L’ayant regardé Jésus dit : Tu es Simon, fils de Jonas ; tu seras appelé Céphas (ce qui signifie Pierre). » (Ev. saint Jean, I, 41-43.)

L’église gréco-russe, nous l’avons vu, prétend à un patronage spécial de saint André. Le bienheureux apôtre, rempli de bienveillance pour son frère, le présente au Seigneur et reçoit de la bouche divine la première parole sur la destination future de Simon d’être la pierre de l’Église. On ne voit pas dans les évangiles ni dans les actes des apôtres que saint André ait jamais conçu quelque sentiment d’envie contre saint Pierre ou qu’il lui ait disputé sa primauté. En voulant justifier pour notre part la prétention de la Russie d’être l’église de saint André, nous tâcherons d’imiter son exemple et de nous pénétrer du même esprit de bienveillance et de solidarité religieuse envers la grande Église qui se rattache spécialement à saint Pierre. Cet esprit, en nous préservant de l’égoïsme local et national — source de tant d’erreurs — nous permettra de soumettre le dogme de la pierre ecclésiastique à l’essence même de la vérité divino-humaine, pour puiser en elle les raisons éternelles de ce dogme.