La Science nouvelle (Vico)/Livre 3

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Traduction par Jules Michelet.
Flammarion (Œuvres complètes de J. Michelet, volume des Œuvres choisies de Vicop. 513-514).


LIVRE III
DÉCOUVERTE DU VÉRITABLE HOMÈRE.
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ARGUMENT


Ce livre n’est qu’un appendice du précédent. C’est une application de la méthode qu’on y a suivie, au plus ancien auteur du paganisme, à celui qu’on a regardé comme le fondateur de la civilisation grecque, et par suite de celle de l’Europe. L’auteur entreprend de prouver : 1° qu’Homère n’a pas été philosophe ; 2° qu’il a vécu pendant plus de quatre siècles ; 3° que toutes les villes de la Grèce on eu raison de le revendiquer pour citoyen ; 4° qu’il a été, par conséquent, non pas un individu, mais un être collectif, un symbole du peuple grec racontant sa propre histoire dans des chants nationaux.


Chapitre I. — De la sagesse philosophique que l’on attribue à Homère. — La force et l’originalité avec lesquelles il a peint des mœurs barbares, prouvent qu’il partageait les passions de ses héros. Un philosophe n’aurait pu ni voulu peindre si naïvement de telles mœurs.


Chapitre II. — De la patrie d’Homère. — Vico conjecture que l’auteur ou les auteurs de l’Odyssée eurent pour patrie les contrées occidentales de la Grèce ; ceux de l’Iliade, l’Asie Mineure. Chaque ville grecque revendiqua Homère pour citoyen, parce qu’elle reconnaissait quelque chose de son dialecte vulgaire dans l’Iliade ou l’Odyssée.


Chapitre III. — Du temps ou vécut Homère. — Un grand nombre de passages indiquent des époques de civilisation très diverses, et portent à croire que les deux poèmes ont été travaillés par plusieurs mains, et continués pendant plusieurs âges.


Chapitre IV. — Pourquoi le génie d’Homère dans la poésie héroïque ne peut jamais être égalé. — C’est que les caractères des héros qu’il a peints ne se rapportent pas à des êtres individuels, mais sont plutôt des symboles populaires de chaque caractère moral. Observations sur la comédie et la tragédie.


Chapitres V et VI. — Observations philosophiques et philologiques, qui doivent servir à la découverte du véritable Homère. La plupart des observations philosophiques rentrent dans ce qui a été dit au second livre, sur l’origine de la poésie.


Chapitre VII. — § I. Découverte du véritable Homère. — § II. Tout ce qui était absurde et invraisemblable dans l’Homère que l’on s’est figuré jusqu’ici, devient dans notre Homère convenance et nécessité. — § III. On doit trouver dans les poèmes d’Homère les deux principales sources des faits relatifs au droit naturel dea gens, considéré chez les Grecs.


Appendice. — Histoire raisonnée des poètes dramatiques et lyriques. — Trois âges dans la poésie lyrique, comme dans la tragédie.