La Teppe aux merles/3
III
Ce nom de « Teppe aux merles » donné à une propriété rurale doit paraître singulier hors du terroir mâconnais ; mais là, dans toute la région qui descend des limites de l’ancienne Bourgogne à celles du Forez et du Lyonnais, ce mot de teppe signifie un terrain non défriché fournissant aux bestiaux, dans l’intervalle de ses buissons sauvages et de ses rocs effleurant le sol, la pâture courte et fine d’une prairie naturelle. Presque chaque commune possède sa teppe, rangée naturellement au nombre de ses biens les plus chétifs, et sur laquelle chacun a droit de pacage pour ses chèvres ou ses moutons, et il est curieux que la tradition populaire ait associé à beaucoup de ces Leppes des noms d’oiseaux, comme dans l’exemple de la « teppe aux ramicrs » à Gigny, ct dans celui de la « teppe aux merles » conservé à la propriété des Franchet. Cela tient sans doute à ce que ces teppes sont un débris des forêts qui ont autrefois couvert la plus grande partie du sol de la France ; les quelques arbres qui leur restaient devaient être l’asile des tribus ailées des oiseaux de passage ou de séjour constant dans notre climat tempéré. C’est toujours un fait naturel ou un souvenir historique, parfois légendaire, qui fournit les noms consacrés par l’usage.
C’était à un premier labour d’automne que Claude Franchet avait compté occuper la journée que sa femme et son fils passaient à Tournus pour la foire ; mais il avait si lestement mené sa besogne, ou, pour mieux dire, il l’avait commencée de si bon matin que les guérêts de son champ de blé se trouvèrent tous tracés en lignes profondes et droites un peu avant midi.
« Voilà papa qui rentre avec la charrue et les bœufs », dit la petite Reine à Jeannette, occupée à disposer le diner du laboureur dans un panier.
Reine devait être chargée d’emporter ce diner tout chaud, et elle s’était fait une fête de ce repas à prendre avec son père au bout du champ, tous deux assis au bord du fossé, les pieds dans l’herbe et sur les tiges de menthe qui en tapis
saient le fond, les épaules accotées aux vieux
saules. Elle s’était promis un grand plaisir
d’avoir son père à elle toute seule. Ce n’allait
pas être la même chose à la maison où les vides
à la table de la maman et du grand frère rendraient
le repas triste,
En effet, il ne fut pas gai ; Claude Franchet expédia sa soupe et le lard aux choux ; ce ne fut qu’au moment d’entamer le fromage de chèvre, dur et s’émiettant sous le couteau à Ja façon d’un morceau de savon sec, qu’il demanda :
« Qu’a-t-on fait ici depuis ce matin ? »
Jeannette dînait avec ses maîtres, au bout de la table qui tenait le milieu de la grande cuisine ; ce n’était pas par besoin d’être servis que les Franchet avaient une domestique, mais parce que les soins à donner aux bestiaux et aux hôtes nombreux de la basse-cour ainsi que le beurre à battre et le lin à filer étaient une tâche au-dessus des forces d’une seule personne : Jeannette gagnait bien à ses maîtres le pain qu’elle mangeait chez eux, car elle ne reculait devant aucune besogne champêtre, et plus d’une fois elle avait épargné à Claude Franchet la dépense d’un tâcheron gagé. Aussi gardait-elle son franc parler, ainsi qu’il y parut à sa réponse.
« Je n’ai pas abattu autant d’ouvrage que vous, not’maître. L’écurie est nettoyée ; j’y ai semé une litière neuve ; j’ai haché des orties pour les dindonneaux, et j’ai cuit au four le pain que Mme Franchet a pétri hier au soir ; ce qui fait que je vais me reposer en filant sur le pas de la porte, tandis que si vous avez peiné pour finir votre labour à midi, m’est avis que c’est pour monter ensuite à la teppe vous casser es reins à tirer quelques Trocs, pendant que votre femme n’est pas là pour vous en empêcher. »
Sans se fâcher, Claude Franchet répondit :
« Tes choux et ton lard seront froids, Jeannette, si tu te mets à me faire des remontrances… Et toi, Reine, as-tu bien travaillé ce matin ?
— Papa, il faut tout vous dire ? c’est qu’il y a du joli… et du moins joli dans ma conduite !
— Bien sûr, il faut tout me raconter, reprit Claude Franchet en considérant avec plaisir la petite figure brune penchée vers lui. Un papa doit tout savoir ; d’ailleurs, je ne suis pas terrible.
— Eh bien, papa, dit Reine en baissant les yeux, j’ai mal commencé ma journée… en pleurant de voir partir Philibert. Ce n’est jamais mon tour d’aller à Tournus. Et puis j’ai compris que c’était laid d’être jalouse, et j’ai aidé Jeannette ; ensuite, je suis allée promener les oies ; elles m’ont donné du mal un moment ; elles étaient toutes entrées dans le champ de sarrasin de la Thibaude.
— En voilà une bergère maladroite, si elles ÿ étaient toutes entrées ! dit Claude Franchet ; il te suffisait d’empêcher la première qui a voulu franchir le trou de la haie.
— Ah ! papa, c’est que j’étais assise avec mon livre pour étudier une fable. Maman a peur, tu sais, que j’oublie pendant l’été ce que j’apprends l’hiver à l’école, et elle me fait écrire et lire chaque jour. Ce matin, elle m’a promis de me rapporter une poupée de Tournus et de me la donner ce soir si je sais ma fable, Voilà pourquoi je l’ai étudiée. Et je la sais, papa ! J’ai gagné ma poupée,
— Et tes oies ont fait du ravage chez la Thibaude.
— Non, papa, j’ai couru si vite après elles, Ensuite, je suis revenue ici ; j’ai lavé les pots de la laiterie, et très bien, n’est-ce pas ? Jeannette… mais j’ai eu encore un mauvais moment quand je l’ai vu rentrer avec les bœufs. J’étais si contente de diner avec toi sous les saules.
— Eh bien, pour remplacer ce diner, dit Claude Franchet, tu viendras à quatre heures m’apporter mon goûter à la teppe, et nous mangerons ensemble au bon air de là-haut. »
Il se leva et alla choisir à l’abri de la grange, parmi les outils aratoires gisant à Lerre où accrochés au mur, un pic et une pioche qu’il jela sur son épaule droite.
Jeannette prit sa quenouille, la chargea de chanvre, et alla s’installer sur le balcon qui formait à la hauteur du premier étage le palier de l’escalier extérieur. C’était sa récréation, à elle, de tourner le fuseau à ce poste favori d’où son œil pouvait inspecter les bâtiments qui entouraient la cour, et veiller par delà le grand portail, sur les divers champs de la propriété. Dans la saison des fruits, les maraudeurs sont si hardis !
Au bout d’un moment, Reine alla donner du grain à ses perdreaux, deux jolis petits d’une couvée de juillet que son père avait trouvés dans un sillon au moment de couper le blé. C’avait été une grosse affaire de les apprivoiser ; Philibert, très adroit de ses mains, leur avait construit une cage ou, pour mieux dire, des barrières et un toit en fil de fer tressé pour les empêcher de prendre leur vol hors de leur compartiment de basse-cour ; il avait embelli leur prison en plantant au milieu un petit arbuste et en mettant dans un coin une maisonnette formée d’une vieille caisse de bois avec un lit de foin et de paille et pourvue de barreaux, malgré l’observation du père, que les perdreaux ne se perchent point. Les perdreaux étaient encore sauvages ; leurs effarouchements impatientaient Reine ; elle eut tôt fait de leur donner leur pitance, et elle s’en revint sur une marche de l’escalier, le livre de fables sur ses genoux, les deux mains sur ses oreilles pour n’être distraite par aucun bruit. Elle s’entendait à peine elle-même marmotter les vers de sa fable ; peu à peu, le ronron de sa récitation à demi-voix se ralentit ; les petits doigts s’abaissèrent sur le livre, les genoux fléchirent en avant ; la tête de Reine ondula en arrière et vint se reposer sur un pan de la robe de Jeannette, assise sur le palier juste au-dessus de la marche où la petite fille s’était postée pour l’étude.
« Bon ! se dit Jeannette, la voilà partie pour le pays des rêves. Elle va, bien sûr, songer de fables ou de poupée. Je ne l’éveillerai qu’à quatre heures. »
Le panier pour le goûter était moins lourd que celui dont Reine aurait dû se charger à midi si son père n’était pas rentré ; mais la petite fille ne monta pas le sentier en zigzag du coteau du pas alerte dont elle marchait d’habitude. D’abord, quand elle s’était mise en route, ses yeux et ses idées étaient encore un peu embrouillés par le sommeil, mais peu à peu, après avoir regardé la route de Tournus par laquelle allaient revenir maman, Philibert. et la poupée, elle se demanda si son père allait être loin sur la teppe, et puis ce qu’il pouvait bien y faire avec son pic, et ensuite pourquoi maman serait fâchée de le voir occupé là. Quand on réfléchit, ne peut pas marcher vite ; du moins, c’était le cas de Reine qui s’arrêtait de temps à autre lorsque sa petite cervelle ruminait cette sorte de devinette dont elle ne trouvait pas le mot. Ce fut pendant une de ces pauses qu’elle tressauta en entendant crier de loin :
« Ho ! holà, Reine, vite le goûter. J’ai gagné faim. »
La voix du père venait de ce joli coin de la teppe que Reine et son frère aimaient entre tous. Il y avait là, l’un près de l’autre, deux quartiers de roc que leur forme creusée au milieu et en avant rendait commodes pour s’y asseoir, On y était comme sur deux petits fauteuils — un peu durs puisqu’ils n’étaient tapissés que de mousses blanches et jaunes toutes sèches. — N’importe ; on pouvait s’y carrer, s’y établir pour une dinette et une causerie, s’y amuser à regarder au loin, car on apercevait dé là toute la vallée de la Saône et même, au fond de l’horizon, les deux clochers de l’abbaye de Saint-Philibert de Tournus. Là, Reine et son frère avaient souvent parlé de Rosalie et lui avaient envoyé à travers l’espace leurs amitiés qu’ils adressaient aux clochers de l’abbaye, seuls visibles de tout l’amas de constructions
composant la ville ; là, tous deux se trouvaient
mieux pour échanger leurs confidences qu’à la
maison où l’on était toujours dérangé par
quelque besogne à faire,
À mesure que Reine approchait, elle ne s’expliquait pas les amas de terre remuée et élevée en petits tas d’où pendaient confusément des mottes de gazon et des bruyères, racines en l’air, qui lui barraient le passage ; mais elle ne put s’empêcher de pousser une exclamation de cliagrin lorsqu’arrivée en vue de son père, appuyé sur son pic d’une main et de l’autre s’essuyant la figure ruisselante de sueur, elle aperçut un des deux rocs déraciné du sol et montrant à la place du fauteuil tapissé de mousse une surface pleine d’aspérités terreuses,
« Oh ! papa ! s’écria-t-elle, quel dommage ! Que dira Philibert de me plus trouver son fauteuil ? Est-ce que tu veux planter un noyer dans ce grand trou que tu as fait ?
— Je veux bien autre chose ! répondit Claude Franchet en jetant autour de lui sur la teppe un regard dominateur ; je te le dirais volontiers, car cela l’intéresse, mais tu ne le comprendrais pas, Philibert le sait, lui, et il ne regrettera pas ce maudit roc qui m’a tant fait peiner et que tu appelles son fauteuil. Mais, voyons le goûter. »
Tout en tirant de son panier un gros Morceau de pain, un fromage frais dans sa cassette de fer-blanc percée en écumoire, et quelques pêches, Reine dit à son père :
« Si Philibert te comprend, moi aussi je te Comprendrais, va.
— Eh bien ! lui dit son père après lui avoir fait signe de s’asseoir à ses côtés sur l’herbe, Voici pourquoi j’ai. déménagé le fauteuil de Philibert, Mais d’abord, tu vois d’ici toute notre Teppe aux merles : la maison, les granges, la vigne, les champs et le verger ?
— Oui, papa, répondit Reine après s’être débarrassée du bâillon temporaire de la pêche dans laquelle ses dents venaient de laisser leur marque,
— Tout cela, ma petite, reprit Claude Franchet, n’était autrefois qu’une teppe comme celle-ci, ce qui fait qu’on en a laissé le nom à toute la propriété.
— Tu as vu cela, papa ?
— Oh ! non, ni moi, ni même mon grand-père, ni même peut-être son grand-père, à lui. Il a fallu, beaucoup de Franchet, l’un après l’autre, usant leurs bras et peinant à la tâche, pour faire d’une terre sauvage une propriété de rapport. J’aurais été curieux de savoir à quelle époque mes anciens ont commencé à défricher la teppe ; mais autrefois, les paysans ne savaient pas lire, et les registres des paroisses étaient bien mal tenus ; mais il est certain qu’en 4745, les Franchet de la Teppe aux merles prospéraient, puisqu’ils ont fait construire alors les granges, trop grandes maintenant pour mes récoltes, et le grand portail de la cour qui porte cette date sur la pierre gravée de son linteau.
— Ils étaient donc plus riches que toi, papa, puisqu’ils récoltaient davantage ?
— Oui ; le champ de la Thibaude leur appartenait et aussi une partie du clos que le docteur Hoisel a acheté ; il a vu cela dans les archives du notaire, et il me l’a dit.
— Et pourquoi les Franchet ont-ils vendu ces terres ? demanda Reine.
— Comment le savoir ? Sans doute par suite d’un partage après la mort du père. Il y a eu des Franchet qui n’aimaient pas la culture, témoin le père à ton oncle Pétrus qui s’en est allé faire du commerce à Tournus. Mon grand-père, dont les souvenirs remontaient loin, était fort pour raconter tout ce qu’il avait vu et entendu dire des siens. Voilà comment j’ai su que le bonhomme taillé en dessin dans le poteau de bois qui soutient la grange était un certain Philibert Franchet qui avait voulu tâter de l’état militaire, parce qu’il préférait un bel uniforme à la blouse. Tu sais, c’est cette figure que tu appelles « le général ».
— Oui, s’écria Reine, il est très gentil avec son chapeau à cornes, ses cheveux en deux rouleaux, sa veste avec comme des raies de passementerie, et son épée qui pend sur le coin retroussé de son habit. Est-ce qu’il est devenu général ?
— Point du tout : ila dû mourir simple soldat en Amérique, où son régiment élait au service du roi de France d’alors qui était Louis XV. Mon grand-père m’a souvent dit que son aïeul, à lui, avait longtemps espéré le retour de Philibert, et cru le voir revenir cousu d’or, Mais on n’en a jamais entendu parler, et si je puis te fixer l’époque où ce Franchet a quitté la charrue pour l’épée, c’est que le docteur Hoïisel a reconnu un uniforme du temps de Louis XV dans ce qu’il appelle le bas-relief du poteau de la grange. Mais tu m’emmènes si loin avec tes questions que tu me déroutes, Qu’est-ce que tu voulais donc savoir ?
— Mais, papa, pourquoi tu as défoncé ce roc et aussi pourquoi Jeannette grondait après toi et disait que maman ne serait pas contente.
— Voyons, reprit Claude Franchet, si tu es aussi intelligente que tu l’assures. Je l’ai appris à quoi se sont appliqués tous nos vieux Franchet d’autrefois. Tire tes rapports… Eh bien ? »
Reine resta pensive un moment ; puis elle battit ses mains l’une contre l’autre, et s’écria :
« J’ai trouvé ! Tu veux cultiver ce qui reste de teppe… Mais, papa, ajouta-t-elle d’un ton moins enthousiaste, crois-tu que tes anciens aient trouvé autant de roc sur l’autre sol qui descend en plaine ?
— Bien sûr que non, en voilà une raison, répondit Claude Franchet un peu contrarié. Tu parles comme ta mère qui croit que tout le dessous de la côte est rocaille et qui dit que je perdrai mes peines à défoncer ces rocs. Pourtant tu vois qu’il y a de la terre, et bien profond, sous celui que j’ai arraché. Ces trois hectares plantés en vigne produiraient plus que toute la propriété ne fait maintenant ; mais il y en a du travail à changer la face du sol ! Il faudrait dix ouvriers pendant des mois et des mois, et que d’argent à dépenser ! Ta mère ne veut pas entendre parler de cela, et de l’argent nous n’en avons guère, ayant à payer chaque année à la tante Agnès Tailland le revenu de sa part d’héritage jusqu’à ce que je puisse lui racheter ce qui lui appartient sur la Teppe aux merles. Alors ne pouvant pas faire ce que je voudrais, dès que j’ai un moment qui ne cause pas de préjudice à ma culture, je viens donner des coups de pic et de pioche par ici. Je profite toujours, je puis bien te le dire, des moments où ta mère est absente afin de ne pas la contrarier, la bonne et chère femme. Elle se fait un chagrin de mon idée que la fortune de notre famille est ici et que, faute d’argent comptant, je ne puis la réaliser.
— Bah ! dit Reine, il ne faut pas te tracasser de cela. L’argent ne rend pas les gens plus heureux, va ! »
Claude Franchet se mit à rire de la gravité avec laquelle sa fille avait prononcé cette maxime, et il s’amusa même à la taquiner en lui rappelant le plaisir qu’elle avait chaque dimanche à glisser dans sa tirelire sa pièce de deux sous hebdomadaire ; mais un regard qu’il jeta sur la route épargna à Reine le soin d’accorder son opinion sur la fortune avec sa propre joie à augmenter sa petite épargne.
« Tiens ! dit Claude Franchet, voilà nos gens qui reviennent de Tournus.
— Où donc les vois-tu, papa ? demanda Reine après avoir observé, elle aussi, toutes les courbes du chemin vicinal depuis les dernières maisons de Farges jusqu’au portail de la Teppe aux merles.
— Au delà de Farges, répondit Claude Franchet, bien loin encore. Regarde entre la file d’ormeaux. »
Dans ce vaste espace étendu au-dessous du coteau, la grande route traçait un large ruban blanc jeté en ondulations le long des cultures vertes ou jaunies par l’automne ; le regard de Reine erra d’abord au hasard et fut longtemps avant de découvrir ce point mouvant qui apparaissait et disparaissait tout à tour selon qu’il élait voilé par quelques arbres ou dégagé entre les haies des vignes en bordure sur la route ; mais quand elle eut distingué ces quelques lignes lointaines, il lui fut impossible de reconnaître sa mère et Philibert.
« Est-ce que tu ne trompes pas ? dit-elle à sou père ; il n’y a qu’une seule personne sur le siège, et d’ici on la voit si petite que je ne reconnais pas maman. Et où est donc Philibert ? »
Claude Franchet ne pouvait pas répondre à cette question. Philibert, assis avec Rosalie dans l’intérieur de la jardinière, était invisible à cette distance ; mais le doute qu’exprimait sa fille ne le gagna point. Il était sûr de reconnaître l’allure de Noiraud, et comme il voulait être au logis pour recevoir les voyageurs à leur arrivée, il reprit sur son épaule ses outils de travail. Reine le suivit en sautillant, et en faisant des commentaires sur la belle poupée qu’elle s’attendait à recevoir.