La Vérité sur l’Algérie/05/14

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Librairie Universelle (p. 125-126).


CHAPITRE XIV

Les mines sahariennes et l’empereur du Sahara.


Je n’ai pas l’insigne honneur de connaître Sa Majesté Jacques Ier, l’empereur du Sahara, je n’ai donc pu prendre la liberté de lui demander si par hasard…

Ce serait en effet plaisant au suprême.

Prenez donc des actions… pays neuf… riche… bon Français…

Des actions ? Pourquoi ? Si le pays est neuf, comme je suis riche, c’est le pays que je prends.

Bon citoyen français, je serai meilleur empereur saharien.

Du moment qu’un haut fonctionnaire, spécialement chargé d’étudier l’organisation de la Maurétanie occidentale, reconnaît dans ce pays des richesses suffisantes pour que la République assure les frais de conquête, d’occupation et d’administration de la nouvelle colonie, M. Jacques Lebaudy n’est-il pas dans son rôle d’homme riche, fils du grand tombeur, en voulant prendre cette colonie pour lui ?

C’est l’Eldorado de salpêtre vanté, prôné par M. Coppolani, par M. Pelatan, par… (Voyez donc les noms du comité sur la couverture de la Revue franco-musulmane et saharienne) qu’il veut exploiter. Sa Majesté faisait une affaire qu’on reconnaissait bonne pour la République, puisqu’on la lui offrait… puisque sans une intervention tout à fait indiscrète, et que je sais bien, le décret nommant M. Coppolani gouverneur de la Maurétanie occidentale paraissait au Journal officiel après avoir été annoncé par les feuilles coloniales.

Cela enlèvera peut-être du pittoresque à la Majesté de l’empereur du Sahara, mais il était écrit que la fantaisie pas plus que l’humanité ou la civilisation ne devait inspirer les conquérants de l’Afrique. Jacques Ier, comme les autres, est un africain d’affaires.