La chute de l’empire de Rabah/Chapitre I

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Hachette (p. 1-2).

INTRODUCTION



En écrivant ce livre, je n’ai eu qu’une préoccupation : celle d’être sincère, de raconter et d’apprécier les faits aussi exactement que possible.

J’ai tenu par-dessus tout à rendre justice à tous ceux qui, à quelque titre que ce soit, ont contribué à la réalisation de cette grande œuvre qui marquera dans les annales africaines : la chute de l’empire de Rabah.

Mon rôle, essentiellement politique dans la deuxième mission qui m’a été confiée, et la fonction que j’ai exercée, me permettent (du moins j’en ai la conviction), une indépendance complète dans le jugement. Aussi suis-je persuadé que mon récit ne peut donner lieu, ni dans le présent, ni dans l’avenir, à aucune contestation si minime qu’elle soit.

Tout au plus pourra-t-on me reprocher de ne pas m’étendre plus longuement sur certains détails qui auraient demandé à être traités avec plus d’ampleur.

Limité dans un cadre fixé d’avance, j’ai dû forcément glisser sur ces détails, pour faire la part plus large à l’historique des faits qui intéressent surtout le lecteur.

Si imparfait qu’il soit dans la forme, je présente néanmoins cet ouvrage au public, qui voudra bien, je l’espère, excuser ses défectuosités, en songeant que peut-être il contribuera à propager, dans notre pays, l’idée de l’expansion coloniale de la France, base de sa grandeur et de sa prospérité futures.

Enfin, pour clore cet avant-propos, il me reste non-seulement à rendre hommage au gouvernement qui ne cessa pendant de nombreuses années de me témoigner la plus vive sollicitude, mais encore il est indispensable, et c’est pour moi un agréable devoir, de dire combien je suis reconnaissant à cette admirable association qui s’appelle le Comité de l’Afrique française, et à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres de l’appui moral et du concours financier si large que toutes deux ont bien voulu me fournir.

Émile Gentil



m. gentil.