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La rébellion de 1837 à Saint-Eustache/3

La bibliothèque libre.
Imprimerie A. Coté Et Cie, Québec, Québec (p. 52-avpr).

L’INSURRECTION À ST-EUSTACHE

La rébellion était donc étouffée dans le sud, et le district de Montréal, qui comprenait alors le comté des Deux-Montagnes, fut mis sous la loi martiale. Le peuple, dit Garneau, commença enfin à s’assembler dans les comtés, dans les villes et dans les paroisses, pour protester contre l’insurrection. Un dernier parti, venant des États-Unis, avait été pris ou dispersé à Four Corners, sur la frontière, près du lac Champlain. Il ne restait plus qu’un point à soumettre sur les rives gauches du St-Laurent, c.-à.-d. St-Eustache, dans le comté des Deux-Montagnes,

Après avoir donné un aperçu des griefs justes et exagérés, vrais et supposés que les représentants du peuple eurent à reprocher, en maintes circonstances, aux autorités gouvernementales, je reproduirai en entier l’ouvrage historique du feu Messire Jacques Paquin, ancien curé de St-Eustache, qui fut le témoin oculaire de tous les événements douloureux dont le village de St-Eustache a été le théâtre.

Avec la bienveillante permission des membres les plus rapprochés de la famille Paquin, j’ai cru être agréable et utile à mes lecteurs, en l’insérant littéralement et fidèlement, dans toute sa forme et teneur, d’autant plus que cet ouvrage est aujourd’hui peu connu, fort rare et très précieux au point de vue de l’histoire. Il est intitulé comme suit :

 

AVANT-PROPOS.


Ce petit journal à l’époque où les rebelles des paroisses voisines commencèrent à se montrer à St-Eustache, renferme les divers événemens qui s’y passèrent pendant que les rebelles tinrent leur camp dans ce village et ceux qui eurent lieu jusqu’au moment où la tranquillité fut parfaitement rétablie dans le comté du Lac des Deux Montagnes.

On trouvera dans ce journal un grand nombre de faits intéressans inconnus jusqu’ici au public ; la plupart de ces faits sont de nature à prouver que Les habitans de St-Eustache ne sont pas aussi coupables qu’on a pu généralement le supposer, et que l’esprit de rébellion est loin d’être aussi fortement enraciné dans le cœur des Canadiens en général, que certaines personnes ont voulu le faire croire.

Ces faits offrent aussi des preuves frappantes de la conduite noble et généreuse de Sir John Colborne et des soins bienfaisans de Son Excellence et de ses délégués pour rétablir la paix.

Enfin ce petit journal jettera de la clarté sur bien des sujets sur lesquels le public n’a pu former que des conjectures et n’a entendu que des bruits vagues, et l’auteur espère qu’il ne sera pas sans utilité pour ses compatriotes.