La vallée de la Matapédia/Chapitre IX

La bibliothèque libre.
Léger Brousseau (p. 39-52).

IX


Saint-Alexis-de-Matapédia, dont le berceau a été si pauvre et si pénible, est devenu de nos jours une belle et vaste paroisse dont tous les rangs sont défrichés rapidement par les colons. Ceux-ci sont stimulés et encouragés sans relâche par le digne et intelligent curé de l’endroit, M. J.-E. Pelletier, dont le zèle ne se ralentit pas même dans les circonstances les plus défavorables. Causapscal sera peut-être, avant longtemps, le joyau agricole de toute la région. Humqui est déjà un grand centre et Cedar Hall a une population de plus de deux mille âmes.

Tous les desservants de la région de la Matapédia sont des hommes d’un esprit droit et généreux qui ont à cœur le développement matériel de leurs missions et les progrès légitimes, dans le sens le plus large du mot.

Ce développement et ce progrès, du reste, ne sont guère sensibles que depuis six ou sept ans. L’essor véritable ne date que depuis ce petit nombre d’années, mais il a été en quelque sorte merveilleux, étant données les conditions dans lesquelles les différents établissements s’étaient trouvés jusque là. Or, ces conditions étaient déplorables, et il a fallu toute l’énergie et la force d’endurance des gens de notre race pour les dominer et conquérir la position qu’ils occupent aujourd’hui.

Comme dans tous les cantons qui s’établissent par le seul fait du défricheur pénétrant petit à petit dans la forêt, les arpentages ont fait considérablement défaut ; beaucoup de colons ont dû s’installer à peu près comme des squatters ; les moyens de communication également ont été négligés. Quel gouvernement eût donc songé à construire des routes dans un pays que personne ne connaissait ? Mais aujourd’hui, l’impulsion donnée est tellement vigoureuse et la colonisation déborde tellement de tous les côtés qu’elle brise toutes les barrières devant elle et qu’il faut bien qu’on lui fasse le chemin libre. Le commissaire de l’Agriculture s’est mis au courant des nombreux besoins nouveaux et il a décidé de favoriser, dans la mesure de ses forces, le mouvement décisif qui se produit dans la région entière dont l’avenir fait l’objet de nos préoccupations du moment. Il fait ouvrir, à travers la paroisse de Saint-Alexis, une grande route qui aboutira directement à la rivière, en épargnant aux colons de longs et fatigants détours par le chemin actuel. Au bout de cette route s’élèvera un pont, actuellement en voie de construction, qui reliera les deux rives de la Matapédia et qui donnera lieu à la construction d’une nouvelle station sur l’Intercolonial. Cette route aura, pour la colonisation de cette partie de la vallée, des résultats énormes, que le lecteur ne saurait apprécier, par suite de son incapacité de juger à distance, mais qui semblent être d’un prix infini pour les colons de l’endroit.

On doit construire aussi un autre pont sur la Matapédia, en face de la propriété de M. Danjou, un des plus méritants et des intelligents cultivateurs de Causapscal. Jusqu’à présent on n’avait pas songé du tout à construire des ponts sur la Matapédia, la colonisation n’étant pas suffisamment avancée pour cela et le besoin ne s’en faisant pas impérieusement sentir ; mais, aujourd’hui, la situation est tout autre et l’on devra multiplier les moyens de communication si l’on veut simplement se tenir de front avec la marche progressive des établissements.


HABITATIONS DE COLONS SUR LES BORDS DE LA RIVIÈRE RISTIGOUCHE.

Le canton de Causapscal sera peut-être, un jour prochain, le joyau de la Matapédia, comme je l’ai donné à entendre ci-dessus. C’est une admirable contrée agricole, baignée également par la Matapédia et par la rivière Causapscal qui débouche dans la première, à l’endroit même où s’élèvent les florissantes habitations qui formeront le village futur de la paroisse. Cette paroisse n’est encore qu’une mission, mais elle compte déjà près de 120 familles, et les défrichements se font dans toutes les directions, aussi loin que peut se porter le regard.

C’est de Causapscal particulièrement que l’on peut voir s’étendre au loin, vers l’horizon illimité, le magnifique plateau qui se termine seulement au bord du lac Témiscouata. C’est un océan de collines, de mamelons et de vallons où flottent d’épaisses forêts qui, bientôt, se convertiront en plantureuses cultures portant le bien-être et la richesse de milliers de familles.

De son côté, la rivière Causapscal, qui prend sa source à cinq milles seulement de la rivière Matane, arrose un immense espace d’une fertilité reconnue, et offre en même temps à l’industrie de nombreux pouvoirs hydrauliques. C’est une région favorisée du ciel entre toutes que celle-là. On regarde, non sans un certain étonnement, les défrichements et les établissements nouveaux se succéder presque sans interruption le long du chemin qui mène de Causapscal au canton voisin d’Humqui, situé à près de quinze milles de distance.

Ces établissements sont nés d’hier ; quelques-uns même ne datent guère que de trois à quatre ans, et déjà ils ont une apparence d’aisance, de confort, de bonne habitation qui vous laisse tout stupéfait d’un pareil spectacle au milieu d’un pays dont vous soupçonniez à peine l’existence. Ajoutez à cela le pittoresque de la nature environnante et la beauté d’une route plus douce, plus unie, plus agréable à parcourir, je ne crains pas de le dire hardiment, que les chemins les mieux macadamisés de la province, et l’on pourra se faire quelque idée de ce que sera un jour, quand elle aura atteint son plein développement, cette région où se réunissent, à la fois, les attraits qui charment le touriste et les séductions d’un sol prêt à donner un trésor en échange de chaque sueur du colon.

Tout dernièrement il est arrivé à Causapscal quelques délégués envoyés expressément par des cantons de l’Est pour examiner le terrain et choisir des lots d’avance dans cette région. Ces délégués ont déclaré qu’ils enverraient à Causapscal une quarantaine de familles d’ici au printemps prochain, quelques-unes même dès l’automne. Notons qu’il en est déjà arrivé, qui n’ont pas voulu attendre si longtemps et qui se sont mises immédiatement à l’œuvre, malgré l’absence d’arpentages. Le colon ne peut pas attendre l’action du gouvernement ; cette action est trop lente pour l’expansion des colonies agricoles. Il faut choisir entre l’expatriation volontaire aux États-Unis ou l’appréhension de terrains qui n’ont pas encore été délimités : le colon ne balance pas longtemps ; il reste là où il est, intrépidement, comme MacMahon, et commence aussitôt ses préparatifs de défrichement. On dirait que le sol canadien ne peut être conquis uniquement par la volonté et le travail ; il faut encore de l’audace et quelque chose comme du défi. Heureusement que le colon canadien appartient à une race d’hommes qui a toutes les hardiesses de l’aventurier, unies à la patience et à la détermination du pionnier, semeur de colonies !

On peut trouver un exemple de ceci dans la manière dont les premiers colons, longtemps très disséminés, très isolés, se sont emparé du terrain dans l’ancienne seigneurie du lac Matapédia. Cette seigneurie comprend toute la terre autour du lac, jusqu’à trois milles de profondeur. Les anciens propriétaires ne voulaient concéder de terres à aucun prix, et ceux des colons qui s’étaient emparés de leurs lots, l’avaient fait malgré les interdictions et les sommations de déguerpir que leur avaient libéralement adressées les agents des seigneurs. Cependant, ils avaient longtemps vécu dans la crainte d’être dépossédés ; bon nombre d’entre eux même s’étaient découragés et étaient partis ; mais d’autres avaient donné l’exemple de l’audace et de la résistance, et cet exemple, devenu communicatif, avait fini par implanter une colonie de pionniers qui ont fait triompher enfin leur droit à la possession du sol qu’ils avaient rendu productif.

Aujourd’hui, les messieurs King, grands commerçants de bois, sont devenus les acquéreurs de la seigneurie du Lac ; ils font une grande exploitation de bois sur cette seigneurie et, d’autre part, ils concèdent des lots facilement : aussi, toute cette contrée a-t-elle changé énormément d’aspect depuis cinq à six ans ! Elle participe de l’impulsion vigoureuse qui a été imprimée, justement depuis ce petit nombre d’années et comme sur un mot d’ordre, à toutes les régions nouvelles de la province, fait important et significatif sur lequel j’aurai à revenir plus d’une fois dans le cours de mes fructueuses pérégrinations.

N’oublions pas de noter en passant qu’à Causapscal on a commencé la construction d’un aqueduc et qu’une fromagerie y est déjà en pleine activité. Comme toutes les autres fromageries existantes ou futures, celle-ci demande de l’aide au gouvernement, mais cette aide est indispensable dans les endroits qui ne font que s’établir et qui ont besoin qu’on soutienne leurs premiers pas.

J’ai vu les défricheurs à l’œuvre entre Beaurivage, situé à quelques milles plus bas que Causapscal, et Sayabec qui occupe l’extrémité supérieure du lac Matapédia, une distance de près de quarante milles.

Quelle activité ils déploient, quelle sorte d’âpreté, d’appétit ils mettent à s’emparer de ce beau sol qui s’abandonne et s’ouvre si aisément sous leur main, quelle émulation s’est emparée de chacun d’eux ! Si nos malheureux émigrés aux États-Unis pouvaient contempler une seule heure ce spectacle, ils repousseraient vite leurs velléités irréfléchies et funestes d’expatriation, et prendraient rang parmi les abatteurs de forêts. J’ai compté des centaines de lots où le sol fume encore des feux qui ont été allumés pour le débarrasser des épaisses futaies qui le couvrent, holocauste nécessaire, hélas ! qui ne manque pas de créer une impression pénible et de faire déplorer que tant de bois superbe, un des éléments de la richesse nationale, doive être sacrifié sans merci en vue d’un intérêt supérieur, celui de la production agricole et de l’établissement du pays. J’ai vu de longues séries d’habitations là où la forêt sombre régnait en maîtresse unique et absolue, il y a trois ou quatre ans à peine ; en maint endroit les dernières souches calcinées ont disparu et de larges champs s’étalent sous le regard ; ailleurs elles subsistent encore et leurs troncs noirs, se consumant d’heure en heure, luttent en vain, avec les vigoureux épis qui les assiègent et les enveloppent, pour une dernière possession du sol qui les a vus naître, qui les a nourris et qui, maintenant, va se nourrir à son tour de leurs débris et de leurs cendres.


Beaurivage ne date guère que de dix-huit mois et déjà, il possède une station de chemin de fer auprès de laquelle s’étend, de jour en jour, le groupe naissant des habitations. Déjà, aussi, les colons qu’elles abritent ont été menacés, comme c’est la règle, par des spéculateurs de terrains qui prétendent avoir un droit antérieur au leur et leur faire payer cher le privilège de rester sur le champ défriché par eux-mêmes, après tous les travaux accomplis et tous les risques encourus. Mais il est rare que ces oiseaux de proie réussissent à autre chose qu’à inquiéter et à molester les détenteurs du sol ; souvent ils en sont pour leurs peines et sont obligés de subir des conditions, au lieu d’imposer celles qu’ils avaient rêvées.

À partir de Causapscal on a vite accompli le trajet qui mène à Humqui, un des centres les plus importants de toute la vallée. C’est là que la maison Price conduit sa plus grande exploitation de bois, les concessions qu’elle possède dans cette partie-là seulement de la Matapédia, embrassant jusqu’à 160 milles de forêt vierge. Elle met en œuvre une grande scierie, mue par la vapeur, qui donne de l’emploi à près de trois cents bras, outre un moulin à bardeaux, sur la rivière Humqui, laquelle se décharge dans la Matapédia, à environ un mille du village.

Me sera-t-il permis de dire en passant que la rivière Humqui a le bonheur de posséder un saumon tout à fait indigène, à bec long et recourbé, qui constitue une variété exclusive, incapable de se reproduire dans d’autres eaux, et que les habitants de l’endroit n’omettent jamais de signaler, lorsqu’ils vous parlent des choses qui les intéressent le plus vivement ? Je me garderai bien de ne pas faire comme eux et de trouver puérile la mention d’un détail, tout petit qu’il soit, s’il est particulier à cette région où tout est intéressant, parce que tout y est encore dans l’enfance, et où les moindres choses offrent un certain attrait, en raison même de leur petitesse qui les ferait écarter dédaigneusement dans les endroits plus avancés en âge et en culture.


La route qui conduit de Causapscal à Humqui offre un intérêt toujours croissant. Humqui occupe l’extrémité inférieure du lac Matapédia, lequel a une longueur de 21 milles, sur une largeur très variable, comme celle de la plupart des lacs, dont tous ne possèdent pas cependant le pittoresque de celui-ci. La route dont nous parlons est l’ancien chemin Matapédia, si bien fait à l’origine et sur un terrain si favorable que c’est à peine s’il a besoin, de temps à autre, de légères réparations. À un certain endroit, isolé, éloigné à une assez grande distance de toute habitation, vous débouchez tout à coup, au sortir des défrichements, sur une maison d’excellente apparence qui porte une enseigne de cordonnier. Cela vous paraîtra un peu énigmatique, mais donnez-vous la peine d’entrer. La femme du logis vous offrira une bonne tasse de lait ou d’eau puisée à la source voisine, et l’homme, tout en étirant sa babiche à la longueur de ses bras, vous racontera son arrivée dans le pays trois ans auparavant et tout ce qu’il y a vu de nouveau depuis lors. Ce cordonnier du bon Lafontaine se rend tous les dimanches à Causapscal, où les habitants de tout le pays d’alentour lui apportent leurs chaussures à réparer et lui donnent de nouvelles commandes, s’il y a lieu. Vernier, tel est son nom, apporte avec lui les chaussures, exécute les commandes nouvelles et rapporte le tout à Causapscal le dimanche suivant. Tout cela se passe sans que les journaux en aient jamais parlé, sans que Vernier ait fait paraître la moindre annonce et sans qu’il ait été obligé de proclamer dans des colonnes quelconques qu’il est le premier cordonnier du pays.

À un autre endroit vous passerez sous l’inscription peinte en grandes lettres sur une planche horizontale que soutiennent deux poteaux élevés, et qui indique que vous êtes là exactement au milieu de la route jadis si belle, et aujourd’hui quelque peu brisée, en certains passages, par les lourds charrois qui transportaient matériel et provisions, lors de la construction de l’Intercolonial. Cette route, c’est le fameux « chemin Matapédia », que j’ai déjà signalé à plusieurs reprises et qui revient, à chaque occasion, sous ma plume, sans doute pour qu’il ne me soit pas permis d’oublier les agréables impressions que j’ai ressenties en le parcourant.


TERRAIN NON OCCUPÉ, ST-ALEXIS. MATAPÉDIA.


MOULIN KING CEDAR HALL

En arrivant à Humqui on remarque une activité et un mouvement de grand centre dont on avait quelque peu perdu l’habitude au milieu des terres nouvelles. Il y a là un village considérable et une population nombreuse, de grands magasins, des industries, des moulins et des particuliers qui exploitent le bois, en sus des établissements de la maison Price.

Le chemin qui conduit de Humqui à Cedar Hall, huit milles plus loin, rappelle absolument, dans tous ses aspects, celui que nous venons de parcourir. C’est la même admirable campagne, la même activité et le même progrès dans les défrichements. On voit que tout le monde s’occupe, veut aller de l’avant et a une foi désormais acquise dans l’avenir de la belle et fertile vallée. Nous apprenons, chemin faisant, que des arpentages viennent d’être décidés pour les cantons de Lepage, Humqui, Causapscal et Métélick, ce dont nous félicitons vivement le département des Terres Publiques, et quelque peu aussi les colons qui ne sauraient y être indifférents.


Nous atteignons Cedar Hall, qui occupe le milieu à peu près entre Humqui et Sayabec.

Cedar Hall est le quartier-général de la maison King, qui y a établi ses scieries. C’est un endroit qui a pris, depuis quelques années, une importance majeure. À vrai dire, cet endroit, dont le nom de paroisse est Saint-Pierre-du-Lac, ne date que d’une quinzaine d’années, et, cependant, on y compte déjà plus de 800 communiants. L’agent des terres, M. Michaud, a débuté à Cedar Hall, comme chef de gare, précisément à cette époque : « Il n’y avait alors ici, me dit-il, que la station de l’Intercolonial, deux ou trois cabanes dans le voisinage et autant de camps à deux milles plus loin environ. » Aujourd’hui, tous les lots sont pris et en plein rapport. Trois rangs seulement composent la paroisse de Cedar Hall ; le troisième, qui n’est que partiellement défriché, est le plus fertile des trois.

L’insuffisance des arpentages a aussi retardé ici la colonisation. En arrière des trois rangs de Cedar Hall se trouvent les cantons adjacents de Nemtaye et d’Awantjish. On vient de commencer un chemin pour communiquer jusqu’à Nemtaye ; un mille de ce chemin est maintenant complété, et le reste ne tardera pas à l’être, parce que les colons n’ont plus ni la patience ni le loisir d’attendre qu’ils avaient dans le bon vieux temps du pays, qui rappelle joliment celui du roi Dagobert. L’ancienne chapelle du lieu a été convertie en un presbytère qu’habite M. le curé Briand, charmant homme très heureux d’avoir une aussi jolie cure et recevant avec une courtoisie aimable les visiteurs distingués que le bonheur des temps appelle dans ces parages.



VUE PRISE DU CÔTÉ GAUCHE DE L’ÉGLISE DE ST-ALEXIS, MATAPÉDIA.

Neuf milles plus loin que Cedar Hall on aperçoit Sayabec, centre moins considérable que ce dernier, mais qui est parvenu néanmoins à un développement important.[1]

Là aussi l’on fait une grande exploitation de bois et la colonisation avance à pas de géant. Rien ne pourra plus désormais entraver l’impulsion donnée et de populeuses paroisses vont bientôt remplacer les colonies naissantes.

Après les faits que je viens d’exposer dans le cours de cette étude, je crois qu’il n’y a aucune raison de me résumer ; les conclusions se tirent d’elles-mêmes : nécessité d’aider par tous les moyens possibles la colonisation sérieuse et, pour cela, répandre à profusion les connaissances agricoles ; faire connaître le pays, ce qui est le meilleur moyen de le faire aimer et d’y retenir ceux que l’émigration aux États-Unis attire et entraîne ; diriger les colons vers les meilleures régions agricoles, ce qui ne peut s’accomplir avec discernement qu’à la suite d’études faites sur les lieux par des hommes qu’aucun préjugé, qu’aucune idée préconçue n’empêche de bien se rendre compte des choses ; avoir toujours en vue, comme objet essentiel, supérieur à toutes les considérations politiques ou autres, l’établissement du pays. Avant tout, emparons-nous du sol ; tout l’avenir de notre race est là ; soyons un peuple d’agriculteurs, et nous ne tarderons pas à devenir une nation, de simple nationalité que nous sommes encore. C’est dans la terre qu’est la force, que sont les ressources suprêmes ; c’est par elle que tout se renouvelle et se féconde ; les habitudes et l’éducation agricoles font les races viriles ; nous avons devant nous un domaine illimité ou nous pouvons croître et multiplier à l’infini ; sachons tirer parti du don magnifique que nous a fait une généreuse Providence.

Arthur Buies.
  1. Je ne puis malheureusement pas donner, par la photogravure, une idée ni de Causapscal ni de Sayabec, ni de Beaurivage, les vues que j’avais prises de ces différents endroits ayant été complètement détruites par un accident, lors de mon retour sur l’Intercolonial.