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La vie de Marie Pigeonnier/00-2

La bibliothèque libre.
Imp. Nouvelle (assoc. ouvrière), 11, rue Cadet. (p. 9-10).

AVANT-PROPOS

Je déclare, de la façon la plus formelle, qu’il n’y a rien de vrai dans ce que je vais raconter.

Tout est inventé, et l’on perdrait son temps à vouloir découvrir dans les personnages s’agitant autour de Marie Pigeonnier des personnalités plus ou moins vivantes.

Je serais surtout désolé qu’une certaine individualité parisienne, amie du scandale lucratif, se reconnût dans cette Marie Pigeonnier, qui est une figure purement imaginaire ; il me serait pénible qu’elle pensât que je publie ces quelques pages pour lui être désagréable.

Dans un roman, si mauvais qu’il soit, il se trouve toujours des chapitres tellement vraisemblables qu’on les croirait empruntés à la vie réelle ; aussi, avant de commencer le récit de cette existence bizarre et malhonnête, je tiens à rassurer les personnes qui inclineraient à y voir des allusions blessantes et des révélations douloureuses.

Afin d’éviter une méprise qui pourrait m’attirer des coups de fouet et avoir des conséquences dramatiques, j’affirme que je raconte simplement un rêve que j’ai fait la semaine dernière.

Donc, point de malentendu possible, si la demoiselle en question lit cette naïve histoire, elle devra éviter avec soin de se reconnaître dans le portrait de mon héroïne, Marie Pigeonnier.

Et maintenant, comme au théâtre, je crie : Au rideau !