Édition de
REGINALD BRIMLEY JOHNSON
avec une introduction de
WILLIAM LYON PHELPS, Ph. D.
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Complet en douze volumes
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Cette édition des romans et lettres de Jane Austen
est limitée à mille deux cent cinquante exemplaires
numérotéset enregistrés, dont celui que voici :
Le vieux manoir de Steventon Hants
Édition de
R. BRIMLEY JOHNSON
avec une introduction du
PROF. WILLIAM LYON PHELPS, Ph. D.
Professeur de littérature anglaise à Lampson,
Université de Yale.
Partie I
Avec illustrations en couleur de
C.E. et H.M. BROCK
La Maison à Hans Place, Londres.
FRANK S. HOLBY
NEW YORK PHILADELPHIE
MCMVI
de
Lady Susan et des Watsons
Copyright 1906
par
FRANCK S. HOLBY
Jane Austen a laissé deux romans inachevés, “ Lady Susan ” et “ Les Watson ”. Miss Austen n’a pas porté “ Lady Susan ” à la connaissance du public/monde et aurait vivement déconseillé sa publication. Avant sa mort, elle déménagea[1] de Chawton à Winchester pour obtenir des avis médicaux, laissant ses papiers à Chawton, de sorte qu’elle ne put guère dans ses derniers moments avoir la possibilité de détruire ces papiers qu’elle n’avait pas l’intention de communiquer.
“ Lady Susan ” est un court roman sous forme de lettres. La date[2] de sa rédaction n’est pas connue, mais on croit savoir que c’est une production très précoce. Il ne s’agit que d’un simple exercice, qui, une fois son goût amélioré, a été mis de côté. Il est réalisé suivant la mode en vigueur. L’histoire, qui est brièvement et pas très explicitement racontée, est celle d’un rien, celle d’une habile et fascinante femme qui mène deux intrigues amoureuses à la fois, une avec un homme marié, alors que dans le cas de l’autre, elle est finalement supplanté dans ses affections par sa propre fille. Pendant tout ce temps, elle maltraite sa fille de manière cruelle et essaye de lui imposer un mari qu’elle déteste. À la fin, ses deux intrigues entrent en collision et sont détruites dans le conflit. “Lady Susan” prend en fin de compte elle-même par épouser l’homme qu’elle avait l’intention de sa fille de se marier. Sa fille épouse l’homme de sa mère espérait obtenir pour elle-même. L’intrigue est digne d’un roman français. Bien que le thème est d’une certaine répulsion, le lecteur se sent que l’écrivain a une raison morale en montrant la tromperie de capturer dans son propre piège. La froideur du récit exclut toute imputation sur la respectabilité extrême de l’auteur. Comme un simple exercice, les personnages ne sont guère mieux que de mettre des chiffres, mais sont décrits avec cette observation minutieuse, la sagacité et la perspicacité fine que l’auteur consacre à l’ensemble de ses héros et héroïnes sévèrement la pratique.
“Sense and Sensibility”, comme “Lady Susan”, fut d’abord composé sous la forme de lettres. Jane Austen a été sans doute l’exemple de Richardson, qu’elle regardait avec admiration sans bornes. Un des défauts de cette méthode, en plus de sa maladresse pour la narration, est illustrée par “Lady Susan”, dans lequel la méchante femme est faite pour écrire des lettres révélant son caractère propre et dessins avec une ouverture qui, en vertu d’un gouvernement paternel, pourrait lui causer des ennuis.
I
Lady Susan Vernon à Mr. Vernon
Mon cher frère, — Je ne peux me refuser plus longtemps le plaisir de profiter de l’aimable invitation, que vous me fîtes lorsque nous nous séparâmes, de passer quelques semaines avec vous à Churchhill, et donc, s’il vous convient, à vous et à Mrs. Vernon de me recevoir à présent, je puis espérer être présentée d’ici quelques jours à une sœur dont je désire depuis si longtemps de faire la connaissance. Mes bons amis, ici, sont des plus affectueusement pressants pour que je prolonge mon séjour, mais leur hospitalité et joyeuses dispositions les entrainent trop dans le monde pour que cela convienne à ma présente situation et état d’esprit ; et j’attends avec impatience le moment où je serai admise dans votre délicieuse retraite.
Il me tarde d’être connue de vos chers enfants, dans les cœurs desquels, je serai très désireuse d’obtenir une place. Je vais très bientôt avoir besoin de toutes mes forces, car je suis sur le point de me séparer de ma propre fille. La longue maladie de son cher père m’empêcha de lui donner toute l’attention que le devoir et l’affection m’auraient dicté, et j’ai trop de raisons de craindre que la gouvernante aux soins de laquelle je l’ai confiée, a inégalement assumé sa charge. J’ai donc décidé de la placer dans l’une des meilleures écoles de la ville, où j’aurai l’occasion de la laisser à l’occasion du trajet pour aller chez vous. Je suis déterminée, voyez-vous, à ne pas me voir refusée à Churchhill. Cela serait en effet des plus douloureux que de savoir qu’il n’est pas en votre pouvoir de me recevoir.
Votre sœur très obligée et affectueuse,
Vous vous êtes trompée, ma chère Alicia, en me supposant fixée à cet endroit pour le reste de l’hiver : cela m’attriste de vous dire combien vous vous trompiez, car j’ai rarement passé trois mois plus agréables que ceux qui viennent de s’envoler. À l’heure actuelle, rien ne se passe bien, les femmes de la famille sont liguées contre moi. Vous prédîtes ce qu’il en serait quand je suis arrivée à Langford la première fois, Manwaring est si extraordinairement plaisant que ce n’est pas sans risque[3] pour moi-même. Je me souviens de m’être dit, à mon arrivée en cette maison : “ J’aime cet homme, Dieu veuille qu’aucun mal n’en survienne [4] ” Mais j’étais déterminée à être discrète, de garder à l’esprit mon état de fraîche[5] veuve de quatre mois, et d’être aussi tranquille que possible. Et je l’ai été, ma chère créature ; je n’ai admis les attentions de personne, excepté celles de Manwaring. J’ai évité de quelque manière que ce fût tout flirt [6], je n’ai d’ailleurs distingué aucune créature, de tous ceux fréquentant le lieu, à l’exception de Sir James Martin, à qui je donnai une légère préférence[7] afin de le détacher de Miss Mainwaring, mais là, si le monde pouvait en connaître la raison, il le porterait à mon crédit. J’ai été appelée une méchante mère, mais c’était les impulsions de l’affection maternelle, c’était l’intérêt de ma fille qui m’ont conduite [8], et si cette fille n’était pas la plus grande nigaude qu’ait porté [9] la terre, j’aurai pu être récompensée de mes efforts comme il se doit.
Sir James m’a fait une proposition de mariage pour Frederica, mais Frederica, qui était née pour être le tourment de ma vie, a choisi de se définir si violemment[10] contre cette union que j’ai pensé qu’il valait mieux laisser de côté ce plan [11] pour le moment. Je me suis plus d’une fois repentie de ne l’avoir pas épousé moi-même, et s’il n’avait été seulement que d’un degré moins méprisablement faible, je l’aurais certainement fait ; mais je dois m’avouer plutôt romantique, à cet égard, et que les richesses seules ne peuvent me satisfaire. Le résultat de tout ceci est très contrariant : Sir James est parti, Maria très irritée, et Mme Mainwaring insupportablement jalouse ; tellement jalouse, en somme, et si en colère contre moi, que, dans la fureur de sa colère, je ne serais pas surprise qu’elle fasse appel à son tuteur, si elle avait le droit de s’adresser à lui ; mais en l’occurrence, votre mari est mon ami ; et l’action la plus gentille, la plus gracieuse de sa vie fût de la renier pour toujours à son mariage. Entretenez donc son ressentiment, je vous en charge. Nous sommes maintenant dans un triste état, pas de maison n’a été de plus en plus altérée ; toute la compagnie est en guerre, et Mainwaring ose à peine me parler. Il est temps pour moi de partir, je me suis donc déterminée à les quitter, et à passer, je l’espère, un jour de confort[12] avec vous à la ville dans le cours de cette semaine. Si je suis aussi peu en faveur auprès de M. Johnson que jamais, il faut venir me voir au 10 rue Wigmore ; mais j’espère que ce ne sera pas le cas, pour ce que M. Johnson, avec tous ses défauts, est un homme à qui ce grand mot de “ respectable ” est toujours donné, et je suis connue pour être tellement intime avec sa femme, son mépris pour moi est proprement inconvenant.
Je mets Londres sur le trajet pour cet endroit insupportable, un village de campagne ; car je vais vraiment à Churchhill. Pardonnez-moi, ma chère amie, c’est ma dernière ressource. S’il y avait un autre endroit en Angleterre qui me soit ouvert, je le préférerais. Charles Vernon est mon aversion, et j’ai peur de sa femme. À Churchhill, cependant, je dois rester jusqu’à ce que j’aie quelque chose de mieux en vue. Ma jeune lady m’accompagne à la ville, où je la déposerai[13] à la garde de Miss Summers, à Wigmore Street, jusqu’à ce qu’elle devienne un peu plus raisonnable. Elle se fera de bonnes relations là, car les pensionnaires y sont toutes des meilleures familles. La dépense est immense, et bien au-delà de ce que je peux toujours essayer de payer.
Adieu, je vous enverrai une ligne[14] dès que j’arrive en ville.
Toujours à vous, S. Vernon.
- Mme Vernon à Lady De Courcy
Ma chère Mère, — Je suis désolée de vous dire qu’il ne sera pas en notre pouvoir de tenir notre promesse de passer Noël avec vous, et on nous a privé de ce bonheur par une circonstance qui n’est en rien susceptible de nous réconforter[15]. Lady Susan, dans une lettre à son beau-frère, a déclaré son intention de nous rendre visite presque immédiatement[16], et comme une telle visite est selon toute probabilité, une simple affaire de commodité, il est impossible de conjecturer de sa longueur[17]. Je n’étais nullement préparée pour un tel événement, pas plus que je ne puis expliquer la conduite de milady ; Langford paraissait exactement l’endroit fait pour elle à tous égards, aussi bien par le style de vie élégant et coûteux, que par son attachement particulier à M. Manwaring, — si bien que j’étais très loin de m’attendre à une si prompte distinction, bien que j’ai toujours imaginé de son amitié croissante pour nous, depuis la mort de son mari, que nous devrions, à quelque période prochaine, être obligés de la recevoir. M. Vernon, je pense, a été beaucoup trop gentil avec elle quand il était dans le Staffordshire ; son comportement vis à vis de lui, indépendamment de son caractère en général, a été si inexcusablement astucieuse et peu généreuse, depuis que notre mariage a été en pourparler [18] qu’une personne moins aimable et douce que lui-même n’aurait pu négliger [19] tout cela, et si, en tant que veuve de son frère, et dans des circonstances limitées, il était approprié de lui fournir une aide pécuniaire, je ne peux pas m’empêcher de penser que l’invitation pressante qu’il lui a faite, de nous rendre visite à Churchhill, était parfaitement inutile[20]. Prédisposé, cependant, comme il l’est toujours à penser le meilleur de chacun, devant l’étalage de chagrin de Lady Susan, ses professions de regret, et ses résolutions générales de prudence, furent suffisantes pour adoucir son cœur et faire confiance à sa sincérité, mais, pour ma part, je ne suis toujours pas convaincue, et probablement depuis que Sa Grâce a écrit, je ne pourrais pas me faire une opinion tant que je n’aurais pas compris son intention à venir chez nous. Vous pouvez donc le deviner, ma chère madame, avec quels sentiments [21] j'attends son arrivée. Elle aura l'occasion d'user de tous les pouvoirs d'attraction, pour lesquels elle est célébrée, pour gagner ma considération ; et je vais certainement essayer de me prémunir contre leur influence, si elle ne les accompagne pas de quelque chose de plus substantiel. Elle exprime un désir empressé de m'être présentée, et fait mention de mes enfants de manière très gracieuse, mais je ne suis pas assez faible pour supposer qu'une femme qui s'est comporté avec inattention, sinon avec malveillance avec sa propre enfant, puisse être attachée à l'un des miens. Mlle Vernon doit être placée dans une école à Londres, avant que sa mère ne vienne chez nous, ce dont je suis heureuse pour elle comme pour moi. Il ne peut être qu'à son avantage d'être séparée de sa mère, et une fille de seize ans qui a reçu une éducation si misérable ne pourrait pas être un compagnon très souhaitable ici. Reginald a longtemps souhaité, je sais, de voir la captivante Lady Susan, et nous comptons sur sa venue bientôt. Je suis heureuse d'apprendre que mon père se porte si bien, et je suis, avec ma meilleure affection, etc,
- Catherine Vernon.
- Catherine Vernon.
Ma chère sœur, — Je vous félicite ainsi que M. Vernon d’être sur le point de recevoir, dans votre famille, la coquette la plus accomplie d’Angleterre. J’ai toujours été amené à la considérer comme une séductrice distinguée[22], mais j’ai eu récemment à entendre certains détails de sa conduite à Langford, qui prouvent qu’elle ne se borne pas au genre de flirt honnête qui satisfait la plupart des gens, mais qu’elle aspire à la satisfaction plus délectable de rendre toute une famille malheureuse. Par sa conduite envers M. Mainwaring, elle a rendue son épouse jalouse et misérable, et par ses attentions envers un jeune homme, précédemment dévoué à la sœur de M. Mainwaring, a privé une aimable fille de son amoureux.
J’ai appris tout cela de M. Smith, aujourd’hui dans le voisinage (j’ai dîné avec lui, à Hurst et Wilford), qui est tout juste de retour de Langford, où il a passé quinze jours avec sa Seigneurie, et qui est donc des plus qualifié pour en parler.
Quelle femme elle doit être ! Il me tarde de la voir, et accepterai certainement votre aimable invitation, que je puisse me faire une idée de ces pouvoirs envoûtants qui peuvent faire tant — engager dans le même temps, et dans la même maison, l’affection de deux hommes, qui n’ont aucun ni l’un ni l’autre la liberté de l’accorder — et tout cela sans le charme de la jeunesse ! Je suis heureux d’apprendre que Mlle Vernon n’accompagne pas sa mère à Churchhill, de fait elle n’a pas même ses manières[23] pour la recommander, et selon le récit de M. Smith, elle est tout aussi terne que fière. Où l’orgueil et la bêtise s’unissent, il ne peut y avoir de dissimulation conforme à la dignité qui ne se remarque[24], et Miss Vernon sera sans doute tenue en un implacable mépris ; mais par tout ce que je peux comprendre Lady Susan possède un degré de tromperie captivante qu’il doit être agréable d’observer et détecter. Je serai avec vous très bientôt, et je suis toujours
- Votre affectionné frère,
- R. de Courcy.
- Votre affectionné frère,
J’ai reçu votre billet, ma chère Alicia, juste avant que je ne quitte la ville, et me réjouis d’être assurée que M. Johnson n’a rien soupçonné de votre engagement de la veille. Il est indubitablement préférable de le tromper complètement, et comme il est devenu entêté, il doit être dupé. Je suis arrivée ici en confiance[25], et n’ai aucune raison de me plaindre de l’accueil de M. Vernon ; mais je confesse de n’être pas également satisfaite de l’attitude de sa femme. Elle est parfaitement bien élevée, en effet, et a l’air d’une femme à la mode, mais ses manières ne sont pas comme elle le devrait pour me convaincre qu’elle m’est favorablement prédisposée[26]. Je voulais qu’elle soit enchantée[27] de me voir. J’ai été aussi aimable que possible en cette occasion, mais en vain[28]. Elle ne m’aime pas. Pour être honnête, lorsque l’on considère que j’ai pris quelque peine pour empêcher mon beau-frère de l’épouser, ce manque de cordialité n’est pas très étonnant, et pourtant il montre un esprit intolérant et vindicatif de m’en vouloir d’un projet qui m’a guidé il y a de cela six ans, et qui n’a pas réussi au final[29].
Je suis parfois disposée à me repentir de ce que je n’ai pas laissé Charles acheter Vernon Castle, quand nous étions obligés de le vendre ; mais c’était une circonstance douloureuse, d’autant que la vente a eu lieu exactement au moment de son mariage ; et tout le monde doit respecter la délicatesse de sentiment qui ne permettait pas que la dignité de mon mari fut diminuée par un frère cadet entrant en possession de la propriété familiale. Les choses auraient elles pu être arrangées de manière à éviter la nécessité de notre départ du château, aurions nous pu vivre avec Charles et le conserver célibataire, que j’aurais été très loin de convaincre mon mari d’en user autrement ; mais Charles était sur le point d’épouser Mlle De Courcy, et les événements m’ont justifiée. Ici les enfants sont en abondance[30], et quel avantage me serait échu du fait qu’il eut acheté Vernon ? De l’avoir empêché, a peut-être donné à sa femme une impression défavorable, mais où il y a une pré-disposition à ne pas aimer[31], un motif ne fera jamais défaut, et sur les questions d’argent cela ne l’a pas empêché, lui, de m’être très utile [32]. J’ai vraiment de l’estime pour lui, il est si facilement influençable [33]! La maison est de bonne facture, les meubles sont au gout du jour[34], et tout annonce abondance et élégance. Charles est très riche, j’en suis sûre ; quand un homme a enfin mis son nom dans celui d’une banque, il roule sur l’or ; mais ils ne savent pas que faire avec, ils se limitent à une petite compagnie [35], et ne vont jamais à Londres hormis pour les affaires[36]. Nous serons aussi stupide que possible. J’ai l’intention de gagner le cœur de ma belle-sœur au travers des enfants : je connais tous leurs noms déjà, et je vais m’attacher avec la plus grande sensibilité à l’un d’eux en particulier, un jeune Frédéric, que je prends sur mes genoux et dont je pleure le cher oncle.
Pauvre Mainwaring ! Je n’ai pas besoin de vous dire combien je m’ennuie de lui, combien il est perpétuellement dans mes pensées. J’ai trouvé à mon arrivée ici, une lettre de lui, fort triste, pleine[37] des plaintes de sa femme et sa sœur, et des lamentations sur la cruauté de son sort. J’ai fait passer sa lettre pour celle de sa femme, aux Vernon, et quand je lui écris cela doit être sous couvert de vous.
- Votre dévouée,
- S. Vernon
Eh bien, mon cher Réginald, j’ai vu cette créature dangereuse, et doit vous en donner une description, mais j’espère que vous serez bientôt en mesure de former votre propre jugement. Elle est vraiment excessivement jolie, mais vous pouvez prendre le parti de vous interroger sur les séductions d’une femme plus toute jeune, je dois, pour ma part, déclarer que j’ai rarement vu une femme aussi ravissante que Lady Susan. Elle est délicatement proportionnée, aux beaux yeux gris et longs cils noirs, et de son apparence on ne lui donne pas plus de vingt-cinq, bien qu’elle doit en réalité être de dix ans plus âgée. Je n’étais certainement pas disposée à l’admirer, même si j’ai toujours entendu dire qu’elle était belle, mais je ne peux pas m’empêcher de penser qu’elle possède une rare combinaison de symétrie, d’éclat et de grâce. Son attitude envers moi était si douce, franche, et même affectueuse, que, si je n’avais pas su combien elle m’a toujours détestée pour avoir épousé M. Vernon, et que nous ne nous étions jamais rencontrées auparavant, j’aurais imaginé qu’elle m’était une amie très proche. Il est pertinent, je crois, de lier confiance en soit[38] avec coquetterie, et de s’attendre à ce qu’une conduite impudente [39] aille de pair avec un esprit impudent ; a minima, j’étais préparée à trouver chez Lady Susan un aplomb démesuré ; mais son attitude[40] est absolument douce, sa voix et ses manières positivement suaves[41]. Je suis désolée qu’il en soit ainsi, car qu’est ce que cela, si ce n’est de la tromperie ? Malheureusement, on la connaît trop bien. Elle est habile et agréable, a toute la connaissance du monde qui facilite la conversation, et parle très bien avec une maîtrise heureuse de la langue, qui est trop souvent utilisée, je crois, à faire prendre des vessies pour des lanternes. Elle aurait déjà presque failli me convaincre de sa tendre affection pour sa fille, si je n’avait été depuis longtemps convaincue du contraire. Elle parle d’elle avec tant de tendresse et d’anxiété, se lamentant amèrement sur son éducation négligée, qu’elle présente cependant comme entièrement inévitable, que je suis obligée de me rappeler combien de printemps successifs Sa Seigneurie a passé en ville, tandis que sa fille était laissée dans le Staffordshire aux soins des domestiques, ou d’une gouvernante tout au mieux, pour éviter d’accroire à ce qu’elle dit.
Si ses manières ont une si grande influence sur mon cœur plein de ressentiment, vous pouvez juger combien plus vivement elles opèrent sur le caractère généreux de M. Vernon. Je voudrais pouvoir être aussi satisfaite qu’il l’est, de ce que c’était vraiment son choix de quitter Langford pour Churchhill ; et si elle n’était pas restée là pendant des mois avant de découvrir que la manière de vivre de ses amis ne convenait pas à sa situation ou ses sentiments, j’aurais pu croire que son anxiété suite à la perte d’un mari tel que M. Vernon, envers qui son comportement fut loin d’être irréprochable, aurait pu pendant un certain temps lui donner un désir de retraite. Mais je ne peux pas oublier la longueur de sa visite chez les Mainwarings ; et quand je réfléchis au mode de vie si différent qu’elle a mené avec eux de celui auquel elle doit à présent se soumettre, je ne peux que supposer que le souhait de rétablir sa réputation en suivant si tard la voie de la bienséance, a occasionné son retrait d’une famille où elle a dû, en réalité, être particulièrement heureuse. L’histoire de votre ami, M. Smith, cependant, ne peut pas être tout à fait correcte, car elle correspond régulièrement avec Mme Mainwaring. En tout cas, ce doit être exagéré. Il n’est guère possible que deux hommes à la fois, soient si entièrement trompé par elle.
- Votre, etc,
- Catherine Vernon.
Ma chère Alicia, — Vous êtes trop bonne de vous préoccuper de[42] Frederica et je vous en suis reconnaissante comme d’une marque d’amitié ; mais comme je n’ai pas le moindre doute sur la chaleur de votre affection, je suis bien loin d’exiger un si lourd sacrifice. C’est une fille stupide, qui n’a rien pour la recommander. Je ne voudrais pas, par conséquent, à cause de moi, vous encombrer ne serait qu’un moment de votre précieux temps, en l’envoyant chercher rue Edward, d’autant que chaque visite va à l’encontre de la grande affaire d’éducation, que je souhaite vraiment favoriser en la laissant chez Mlle Summers. Je veux qu’elle joue et chante avec un minimum de goût et une bonne dose d’assurance, puisqu’elle a ma main, mon bras et une voix tolérable. J’ai été tellement gâtée durant mon enfance[43] que je n’ai jamais été obligée à faire attention[44] à quelque chose, et par conséquent suis sans les accomplissements qui sont maintenant nécessaires pour parfaire une jolie femme. Non pas que je sois un défenseur de cette mode qui prévaut et qui demande d’acquérir une parfaite connaissance de toutes les langues, les arts et les sciences. C’est gaspiller son temps que d’être maîtresse en français, italien et allemand ; la musique, le chant et le dessin, etc, apporterons à une femme quelques applaudissements, mais n’ajouteront pas un amant à sa liste — la grâce et les manières, après tout, sont de la plus haute importance. Je ne veux pas dire, par là, que les savoirs de Frederica dussent être plus que superficiels, et je me flatte qu’elle ne restera pas assez longtemps à l’école pour comprendre quoi que ce soit en détail[45]. J’espère la voir, épouse de Sir James, en moins de douze mois. Vous savez sur quoi je fonde mon espoir, et c’est certainement une bonne base, car l’école doit être très humiliant pour une fille de l’âge de Frederica. Et soit dit en passant, vous feriez mieux de ne plus l’inviter dans cette optique, puisque je souhaite qu’elle trouve sa position[46] aussi désagréable que possible. Je suis assurée de Sir James en tout moment, et que je pourrai lui faire renouveler sa demande sur un mot[47]. Je vous demanderai pendant ce temps de l’empêcher, quant à lui, de former toute autre attachement lors de son séjour en ville. Invitez-le chez vous de temps en temps, et parlez lui de Frederica, qu’il ne puisse pas l’oublier. En somme, j’applaudis ma conduite en cette affaire au plus haut point, et la considère comme une preuve très heureuse de ma circonspection et de ma tendresse. Certaines mères auraient insisté pour que leur fille accepte une offre aussi avantageuse dès la première ouverture ; mais je ne pouvais pas me réconcilier avec l’idée de forcer Frederica à un mariage qui lui révoltait le cœur, et au lieu d’adopter une mesure si dure, je me suis simplement contenté de l’amener à en faire son propre choix, en la rendant tellement mal à l’aise, jusqu’à ce qu’elle l’accepte — Mais assez parlé de cette fille ennuyeuse. LADY SUSAN measure merely propose to make it her own choice, by rendering her thoroughly uncomfort- able till she does accept him — But enough of this tiresome girl. You may well wonder how I con- trive to pass my time here, and for the first week it was insufferably dull. Now, however, we be- gin to mend; our party is enlarged by Mrs. Vernon's brother, a handsome young man, who promises me some amusement. There is some- thing about him which rather interests me, a sort of sauciness and familiarity which I shall teach him to correct. He is lively, and seems clever; and when I have inspired him with greater re- spect for me than his sister's kind offices have implanted, he may be an agreeable flirt. There is exquisite pleasure in subduing an insolent spirit, in making a person predetermined to dis- like, acknowledge one's superiority. I have dis- concerted him aiready by my calm reserve, and it shall be mj^ endeavour to humble the pride of these self-important De Courcys still lower, to convince Mrs. Vernon that her sisterly cautions have been bestowed in vain, and to persuade Reginald that she has scandalously belied me. This project will serve at least to amuse me, and prevent my feeling so acutely this dreadful sep- aration from you and all whom I love. Yours ever, S. Vernon. [19]
VIII
Ma chère Mère, — Vous ne devez pas vous attendre au retour de Reginald avant un certain temps. Il me demande de vous dire que le beau temps actuel le porte à accepter l’invitation de M. Vernon à prolonger son séjour dans le Sussex, afin qu’ils chassent ensemble. Il veut envoyer ses chevaux immédiatement, et il est impossible de dites quand vous pouvez le voir dans le Kent. Je ne vais pas déguiser mes sentiments sur ce changement de votre part, ma chère mère, même si je pense que tu ferais mieux ne les communique pas à mon père, dont l’anxiété à propos de Reginald soumettrait lui à une alarme qui pourrait sérieusement affecter son la santé et les esprits. Lady Susan a certainement réussi, en l’espace d’une quinzaine de jours, à faire mon frère l’aime. Bref je suis persuadé qu’il continue ici au-delà du temps originel fixé pour son retour est autant occasionné par un certain degré de fascination envers elle, comme par le souhait de chasser avec M. Vernon, et de Bien sûr, je ne peux pas recevoir ce plaisir de la durée de sa visite en compagnie de mon frère me donnerait autrement. Je suis, en effet, provoqué à l’artifice de cette femme sans principes ; Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/41 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/42 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/43 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/44 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/45 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/46 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/47 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/48 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/49 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/50 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/51 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/52 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/53 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/54 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/55 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/56 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/57 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/58 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/59 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/60 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/61 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/62 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/63 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/64 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/65 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/66 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/67 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/68 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/69 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/70 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/71 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/72 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/73 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/74 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/75 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/76 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/77 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/78 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/79 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/80 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/81 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/82 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/83 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/84 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/85 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/86 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/87 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/88 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/89 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/90 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/91 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/92 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/93 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/94 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/95 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/96 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/97 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/98 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/99 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/100 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/101 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/102 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/103 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/104 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/105 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/106 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/107 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/108 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/109 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/110 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/111 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/112 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/113 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/114 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/115 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/116 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/117 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/118 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/119 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/120 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/121 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/122
Cette correspondance, par la réunion de certains des protagonistes, et la séparation de certains autres, ne put, au grand détriment des revenus de l'Office des Postes, être poursuivie plus longtemps. Très peu d'aide à l'État dériva de la relation épistolaire entre Mme. Vernon et sa nièce ; car la première s'aperçut rapidement, par le style des lettres de Frederica, qu'elles étaient écrites sous le contrôle de sa mère ! et par conséquent, remit toute investigation au moment où elle pourrait la faire en personne à Londres, cessant d'écrire assidûment ou souvent. En ayant appris suffisamment entre temps, de son frère au tempérament si ouvert, de ce qui s’était réellement passé entre lui et Lady Susan, pour la faire sombrer encore plus dans son opinion, elle était plus anxieuse encore, de retirer Frederica d'une telle mère, et de la placer sous sa propre protection ; et néanmoins avec très peu d'espoir de succès, était résolue de ne rien laisser de côté qui put offrir une chance d'amener sa belle-sœur à y consentir. Son anxiété sur ce sujet la fit presser pour une proche visite ; et Mr. Vernon, qui, comme il était déjà apparu, Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/124 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/125 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/126 Le monde doit juger selon les probabilités ; il n’y avait rien contre elle, que son mari et sa conscience. Sir James peut sembler en avoir retiré beaucoup plus de mal que sa folie ne méritait ; je le laisse, par conséquent, à toute la pitié que quiconque pourra lui donner. Pour ma part, j’avoue que je ne peux éprouver de la pitié que pour Miss Mainwaring, qui, venant à la ville, et se mettant en frais de vêtements qui l'appauvrirent pour deux ans, dans le but de se l’assurer, a été frustrée de son dû par une femme de dix ans plus âgée qu’elle.
Maison à Winchester où mourut Jane Austen, photographie de Mme Wm. Lyon Philps, septembre 1900.
“Les Watson” est le nom donné par ceux qui le publièrent, à un fragment écrit par Jane Austen, lorsqu’elle vivait à Bath. C’est écrit dans le style de la maturité de l’écrivain et non celui d’une composition de jeune fille. Il est superficiel[48] et incomplet, mais plein de promesses[49], et c’est un regret que l’auteur ne l’ait pas fini. La raison qui l’a conduite à l’abandonner[50] n’est pas connue[51] ; il a été probablement interrompu par la pression des engagements sociaux et l’intérêt en a été perdu une fois le fil rompu.
Son neveu pense[52] qu’elle s’est rendu compte de l’erreur d’avoir placé son héroïne trop bas dans l’échelle sociale, dans une telle position de pauvreté et d’obscurité qui, bien que pas nécessairement liée à la vulgarité, a une triste tendance à s’y abaisser[53], et, par conséquent, comme un chanteur qui a commencé sur une mauvaise note[54], elle a interrompu le mouvement[55]. Jane Austen était "comme il faut"[56] dans le sens du mot en son temps[57], et pas dans le sens évident du mot à l’heure actuelle. Mais les Watson sont de la gentry : ils vont au bal où ils rencontrent l’aristocratie, mais ils y vont dans la voiture d’un ami, pas dans la leur, et quand des connaissances aristocratiques leur rende visite, leur dîner pris de bonne heure leur fait plutôt honte.
Emma Watson devient l’objet de l’attention d’un pair et d’un autre homme, de fortune indépendante, en même temps. Il ressort de l’esquisse de l’intrigue que l’auteur a dévoilée à sa sœur, qu’Emma était sur le point de décliner une offre de mariage d’un pair et d’épouser un ecclésiastique bon parti. Que l’histoire la portait hors de l’atmosphère[58] de la haute bourgeoisie ne peut guère avoir été la raison de Jane Austen pour l’avoir laissé de côté. Non plus que « Les Watson » a été cassé dans le but d’utiliser les matériaux dans un autre ouvrage. Mme Robert Watson, avec ses airs vulgaires à la mode, ressemble fort à Mme Elton ; Henry Crawford en tant que gai briseur de cœur a une ressemblance avec Tom Musgrave ; et l’égoïsme querelleur de Margaret préfigure celui de Mary Musgrove. Mais il n’y a pas d’autre affinité qui apparaisse. M. Watson est, comme M. Woodhouse, un malade, mais pas un valétudinaire.
Les personnages "des Watson," comme ceux de tout le répertoire d’Austen, changent, vivent, et ont leurs manières d’être dans une atmosphère de gentility moralisatrice. L’amour et le mariage sont les motifs de base de ces études au naturel de la classe moyenne anglaise du XVIIIe siècle. Sa peinture des caractères est fidèle à la réalité[59], même si les personnages sont artificiels, et fidèle à l'époque du XVIIIe siècle.
La première assemblée de l’hiver en la ville de D. dans le Surrey devait avoir lieu le mardi 13 octobre, et on s’attendait généralement à ce qu’elle soit très réussie. Une longue liste des meilleures familles, récapitulait ceux qui devaient y assister, et un optimisme confiant assurait que les Osborne eux-mêmes, seraient là. L’invitation des Edward aux Watson s’ensuivit, bien sûr. Les Edward étaient des gens fortunés, qui vivaient en ville et avaient leur voiture[60]. Les Watson habitaient un village distant d’environ trois miles, étaient pauvres, et n’avaient pas de voiture ; et même s’il y avait eu des bals sur place, les premiers étaient habitués à inviter ceux-ci pour se vêtir[61], manger, et dormir dans leur maison au retour de chaque mois (et ce) pendant tout l’hiver. En cette occasion là, comme seulement deux des enfants de M. Watson étaient à la maison, et qu'un était en permanence nécessaire comme compagnon pour lui-même, car il était malade et avait perdu sa femme, une seule pouvait profiter de la gentillesse de leurs amis. Miss Emma Watson, qui a été très récemment rendue à sa famille par une tante qui l’avait élevée, ferait sa première apparition publique dans le voisinage, et sa sœur aînée, dont le plaisir des bals n’avait pas été affaibli par une jouissance de dix années, avait un certain mérite dans le soin joyeux de la conduire, elle et tous ses atours, dans la vieille carriole à D. en cette importante matinée.
Comme elles pataugaient le long de la voie sale, Miss Watson en profita pour informer et mettre en garde sa sœur inexpérimentée :
J’ose dire que ce sera un très bon bal, et parmi tant d’officiers vous n’aurez pas le temps de désirer un partenaire. Vous trouverez la femme de chambre de Mme Edward tout à fait disposée à vous aider, et je vous conseille de demander l’avis de Mary Edwards, si vous êtes perdue en quoi que ce soit, car elle a très bon goût. Si M. Edwards ne perd pas son argent au jeu, vous allez rester aussi tard que vous pouvez le souhaiter ; s’il perd, il pressera peut-être pour rentrer à la maison — mais vous êtes assurée de trouver un réconfortant potage[62]. J’espère que vous serez très en beauté. Je ne serais pas surprise si vous étiez considérée comme l’une des plus jolies filles dans la salle[63] ; on fait toujours grand de cas de la nouveauté[64]. Peut-être même que Tom Musgrave vous remarquera, mais je vous conseille en tout cas[65] de ne surtout pas l’encourager. Il fait généralement attention à chaque fille nouvelle, mais c’est un grand séducteur, et ça n’est jamais sérieux.
“ Je pense que je vous ai déjà entendu parler de lui auparavant ”, dit Emma, “ qui est il ? ”
Un jeune homme de très bonne fortune, tout à fait indépendant, et remarquablement agréable, ― un favori partout où il va. La plupart des filles d’ici sont amoureuses de lui, ou l’ont été. Je crois que je suis la seule parmi elles qui ait réchappé avec un cœur intact, et pourtant j’ai été la première à laquelle il ait fait attention quand il est venu dans ce pays il y a six ans, et une c’est une très grande attention qu’il m’a rendue. Certaines personnes disent qu’il n’a jamais semblé aussi épris depuis, bien qu’il ait toujours eu un comportement particulier avec l’une ou l’autre. "
“ Et comment a fait votre cœur pour être le seul à rester froid ? ” dit Emma, en souriant.
“ Il y avait une raison à cela ”, répondit Miss Watson, changeant de couleur, — “ Je n’ai pas été très bien traitée parmi eux, Emma. J’espère que vous aurez plus de chance. ”
“ Chère sœur, je vous demande pardon si je vous ai inconsciemment causé de la douleur. ”
“ Lorsque nous connûmes pour la première fois Tom Musgrave, continua miss Watson, sans avoir l’air de l’entendre : “ J’étais très attachée à un jeune homme du nom de Purvis, un ami proche de Robert, qui était avec nous très souvent. Tout le monde pensait qu’il y aurait un mariage. ”
Un soupir accompagna ces mots, ce qu’Emma respecta en silence, mais sa sœur après une courte pause continua.
“ Vous allez naturellement me demander pourquoi il n’a pas eu lieu, et pourquoi il est marié à une autre femme, alors que je suis toujours célibataire. Mais vous devez le demander à lui, pas à moi, — vous devez demander à Penelope. Oui, Emma, Penelope était au cœur de tout cela. Elle croit que tout se justifie pour obtenir un mari. Je lui ai fait confiance, elle lui a monté la tête contre moi, en vue de l’obtenir pour elle-même, et cela l’a conduit à interrompre ses visites, et peu après son mariage avec une autre. Penelope prend sa conduite à la légère, mais je trouve cette trahison fort mauvaise. Elle a été la ruine de mon bonheur. Je ne pourrai jamais aimer un autre homme comme j’ai aimé Purvis. Je ne pense pas que Tom Musgrave et lui devrait être mentionné dans la même journée. ”
“ Vous me choquez grandement par ce que vous dites de Penelope, ” dit Emma. “ Une sœur peut elle faire une chose pareille ? Rivalité, trahison entre sœurs ! Je devrais avoir peur d’être en relation avec elle. Mais j’espère que ce n’était ainsi ; que les apparences étaient contre elle. ”
Vous ne connaissez pas Penelope. Il n’y a rien qu’elle ne puisse faire pour se marier. Elle pourrait tout aussi bien vous le dire elle-même. Ne lui confiez aucun de vos secrets, prenez au sérieux mes mises en garde, ne lui faites pas confiance ; elle a ses qualités, mais elle n’a ni foi, ni honneur, ni scrupule, si elle peut promouvoir son propre avantage. Je lui souhaite de tout cœur, de se bien marier. Je déclare même que je préférerais qu’elle soit bien mariée plutôt que moi. ”
“ Que vous-même ! Oui, je peux le croire. Un cœur blessé comme le vôtre peut n’avoir que peu d’inclination pour le mariage.
“ Pas grand-chose en effet — mais vous savez bien que nous devons nous marier. Je pourrais très bien vivre seule pour ma part ; un peu de compagnie, et un bal agréable de temps en temps, ce serait suffisant pour moi, si l’on pouvait être jeune toujours ; mais mon père ne peut pas subvenir à nos besoins, et il est dur de vieillir, d’être pauvre et moqué. J’ai perdu Purvis, il est vrai ; mais très peu de gens se marient à leur premier amour. Je ne devrais pas refuser un homme parce qu’il n’est pas Purvis. Non pas que je puisse jamais tout à fait pardonner à Penelope. ”
Emma acquiesça de la tête.
“ Penelope, cependant, a eu ses déboires[66] ”, poursuivi Mlle Watson. “ Elle a été tristement déçue par Tom Musgrave, qui par la suite a transféré ses attentions de moi à elle, et qu’elle aimait beaucoup, mais il ne cherchait rien de sérieux, et quand il a assez joué d’elle, il l’a négligée pour Margaret, et cette pauvre Penelope a été très malheureuse. Et depuis, elle a essayé de faire quelque conquête à Chichester, Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/144 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/145 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/146 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/147 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/148 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/149 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/150 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/151 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/152 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/153 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/154 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/155 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/156 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/157 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/158 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/159 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/160 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/161 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/162 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/163 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/164 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/165 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/166 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/167 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/168 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/169 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/170 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/171 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/172 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/173 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/174 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/175 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/176 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/177 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/178 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/179 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/180 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/181 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/182 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/183 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/184 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/185 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/186 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/187 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/188 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/189 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/190 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/191 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/192 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/193 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/194 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/195 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/196 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/197 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/198 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/199 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/200 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/201 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/202 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/203 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/204 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/205 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/206 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/207 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/208 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/209 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/210 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/211 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/212 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/213 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/214 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/215 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/216 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/217 Elle était fort pressée par Robert et Jane de s’en retourner avec eux à Croydon, et avait quelques difficultés à faire accepter un refus, comme ils avaient une trop haute opinion de leur gentillesse et de leur situation pour supposer que l’offre puisse paraitre moins avantageuse aux yeux de quelqu’un d’autre. Elizabeth entra dans leur intérêt, si évidemment en dépit du sien, en exhortant Emma, en privé, à y aller.
“Vous ne savez pas ce que vous refusez, Emma”, dit-elle, ni ce que vous aurez à supporter à la maison. Je vous conseille instamment d’accepter l’invitation ; il y a toujours quelque chose de réjouissant qui se passe à Croydon. Vous aurez de la compagnie presque tous les jours, et Robert et Jane seront très gentils avec vous. Quant à moi, je ne serai pas dans une situation pire sans toi que jusqu’alors, mais les manières désagréables de la pauvre Margaret sont nouvelles pour vous, et elles vont vous mortifier, plus que vous ne le pensez, si vous restez à la maison”.
Emma n’a bien sûr pas été influencée par ces considérations, sauf à augmenter son estime pour Elizabeth, et les visiteurs partirent sans elle.
Quand la sœur de l’auteur, Cassandra, a montré le manuscrit de cet ouvrage à certaines de ses nièces, elle leur a aussi dit quelque chose de l’histoire prévue ; car avec cette chère sœur, — et même, je crois, avec personne d’autre — Jane semble avoir parlé librement de tout ses travaux en cours. M. Watson allait bientôt mourir ; et Emma devenir dépendante pour un toit d’une belle-sœur et d’un frère étroits d’esprit. Elle était sur le point de décliner une offre de mariage de Lord Osborne, et une grande partie de l’intérêt de l’histoire vient de l’amour de Lady Osborne pour M. Howard, et de l'affection a contrario de ce dernier pour Emma, avec qui il se marie finalement.
Aile nord de la cathédrale de Winchester ; tombeau de Jane Austen
―――
Il ne connaissait lui-même personne qui fut enclin au travail. Ce n’est pas un comportement[67] rare. Un homme voit quelque chose à faire, ne connaît personne pour le faire que lui-même, et est ainsi conduit à l’entreprendre.
À
Madame,
C’est de savoir que Votre Majesté a si hautement apprécié les œuvres de Jane Austen qui m’a encouragé à demander la permission de dédier à Votre Majesté ces volumes, contenant comme tels quels de nombreuses lettres de cet auteur, lettres desquelles, en tant que son petit-neveu, je suis récemment entré en possession. Ces lettres sont imprimées, à l’exception de très petites omissions qui semblaient éminemment souhaitables, telles qu’elles ont été écrites, et s’il devait s’y trouver, dans les lettres ou dans les chapitres qui les accompagnent, quelque chose qui peut intéresser ou amuser votre Majesté, je m’estimerai doublement fortuné d’avoir été le moyen de les porter à l’attention de Votre Majesté.
- Je suis, Madame,
- de votre majesté, le sujet très humble
- et très obéissant,
- BRABOURNE.
- BRABOURNE.
- et très obéissant,
- de votre majesté, le sujet très humble
- Je suis, Madame,
Il est vrai que certaines explications doivent être données sur la manière dont les lettres publiées ici sont entrées en ma possession.
Le révérend J.E. Austen Leigh, neveu de Jane Austen, et cousin germain de ma mère Lady Knatchbull, a publié en 1869 un “ Mémoire ” sur sa tante, suivi l’année suivante par une deuxième édition augmentée, à laquelle il a ajouté le conte jusque-là inédit, “ Lady Susan ”, pour la publication duquel il déclare dans sa préface qu’il avait “ reçu dernièrement la permission de la nièce de l’auteur, Lady Knatchbull, de Provender, dans le Kent, à laquelle la copie autographe a été donnée ”. Il semble que la copie autographe d’un autre conte inédit, “ Les Watson ”, avait été donnée à la demi-sœur de M. Austen Leigh, Mme Lefroy, et que chaque destinataire a pris une copie de ce qui a été donné à l’autre, moyen par lequel M. Austen Leigh a eu connaissance de l’existence et du contenu de “ Lady Susan ”, et sachant que c’était la propriété de ma mère, a écrit pour lui demander la permission de le joindre, et de le publier avec la deuxième édition de son INTRODUCTION VI
" Mémoire." Ma mère était à ce moment-là incapable de s'occuper des affaires, et ma plus jeune sœur, qui a vécu avec elle, a répondu à la demande, donnant l'autorisation souhaitée en son nom, mais en indiquant en même temps que la copie autographique avait été perdue pour les six dernières années, que toutes les lettres qui existait n'ont pas pu être trouvé, et que ma mère n'était pas en état de permettre une recherche . Il est arrivé que pas de préférence m'a été faite, et je ne connaissais que la demande avoir été faites et accordé quand j'ai vue le conte en impression. Mais à la mort de ma mère, en décembre, 1882, tous ses papiers sont entrés en ma possession, et je n'ai pas seulement trouvé la copie originale de "Lady Susan" - dans la propre écriture de Jane Austen - parmi les autres livres dans le Provender bibliothèque, mais une boîte carrée pleine de lettres, attachés soigneusement dans des paquets séparés, chacun dont a été approuvé "Pour Lady KnatchbuU", dans l'écriture de ma grand-tante, Cassandra Austen, et avec lequel un document a été approuvé, en La main de ma mère, "Lettres de mon chère tante Jane Austen, et deux de tante Cassandra après son décès ", quel papier contenait les lettres écrites à ma mère elle-même. le boîte elle-même avait été approuvé par ma mère comme suit:
"Lettres de tante Jane à tante Cassandra à différentes périodes de sa vie - quelques-uns pour moiINTRODUCTION VII
et certains de Tante Cassandra à moi après At. La mort de Jane. "
Cet endossement porte la date d'août 1856, et a été probablement fait la dernière fois que ma mère a regardé les lettres. En tout cas, une comparaison de ces lettres avec certains cité par] Mr. Austen Leigh fait clairement comprendre qu'ils ont jamais été entre ses mains, et qu'ils sont maintenant présenté au public pour la première fois. Effectivement, il est regrettable que le "Mémoire" "aurait dû être publié sans le lumière supplémentaire que beaucoup de ces lettres jettent sur la "vie", bien sûr, aucun blâme attache à M. Austen Leigh en la matière.
L'opportunité, cependant, d'avoir été perdue, et "Lady Susan" déjà publié, il est resté pour moi d'examiner si les lettres qui était entré en ma possession était suffisante, l'intérêt public pour me justifier en leur donnant au monde. Ils avaient évidemment, pour le plus partie, été laissé à ma mère par sa tante Cassandra Austen; ils contiennent les effusions confidentielles de l'âme de Jane Austen à sa bien-aimée sœur, entrecoupée de nombreux membres de la famille et des détails personnelles qu'elle aurait sans aucun doute dit à aucun autre être humain. Mais aujourd'hui, plus de soixante-dix longues années se sont passés et la plus grande partie d'entre eux était écrite; personne maintenant la vie peut, je pense, avoir un possible juste INTRODUCTION VIII
cause de l'annotation lors de leur publication, tandis que si je juge correctement, le public n'a jamais pris plus de ou un intérêt plus animé dans tout ce qui concerne Jane Austen qu'à l'instant présent. Ses œuvres, lent dans leurs progrès vers la popularité, ont atteint avec la plus grande certitude, et ont fait une impression le plus permanente de son avance progressive. La popularité continue, bien que les coutumes et les manières dont Jane Austen décrit ont changé et varié et d'appartenir dans une grande mesure à un autre âge. Mais la raison de sa continuation n'est pas loin a chercher. La nature humaine est la même à tous les âges du monde, et "l'inimitable Jane" (comme mon vieil ami l'appelait toujours) est vrai à la nature du premier au dernier. Elle n'attire pas notre imagination par des descriptions sensationnelles ou des parcelles merveilleuses; mais, avec si peu "intrigue" du tout pour offenser ceux qui ne lisent que pour l'excitation, elle décrit les hommes et les femmes exactement comme des hommes et des femmes sont vraiment, et lui raconte l'histoire ordinaire, la vie de tous les jours avec une telle délimitation une telle simplicité envoûtante, et, de plus, avec une telle pureté de style et de langue, comme ont rarement été égalés, et peut-être jamais dépassé.
INTRODUCTION IX
d'elle comme aucune histoire écrite par un autre personne pourrait donner si bien, sont susceptibles d'intéresser un public qui, à la fois en Grande-Bretagne et en Amérique, a appris à apprécier Jane Austen. Ce sera on voit qu'ils sont au nombre de quatre-vingt-quatorze, allant de 1796 à 1816 - c'est-à-dire disons, au cours des vingt dernières années de sa vie. Certains d'autres lettres, écrites à sa soeur Cassandra, apparaissent dans] Mr. Le livre d'Austen Leigh, et il serait semble qu'à la mort de Cassandra, en 1845, la correspondance doit avoir été divisé, et tandis que la majeure partie est venue à ma mère, un certain nombre de lettres passées en la possession de M. Austen Les soeurs de Leigh, de qui il les a obtenues. Ceux-ci, il a utilisé sans être conscient de la existence du repos.
Quoi qu'il en soit, il est certain que je suis maintenant en mesure de présenter au public entièrement une matière nouvelle, à partir de laquelle peut être recueillie une connaissance plus complète et de Jane Austen et ses "biens" que ce qui aurait pu être autrement obtenu. Miss Tytler, en effet, a fait une louable effort pour communiquer au monde de l'information en respectant la vie et les œuvres de son favori auteur, mais sa "vie est un peu plus d'une copie du mémoire de M. Austen Leigh. Je tente pas de "mémoire" que l'on puisse appeler ainsi, mais Je donne les lettres telles qu'elles ont été écrites, avec un tel commentaires et explications que je pense peut ajouter Ceci étant le cas, il m'a semblé que ces lettres montrent ce que sa propre "ordinaire, vie quotidienne " était, et qui se permettre une image INTRODUCTION X
à leur intérêt. Je suis conscient que dans certains cas, j'ai erré un peu loin de Jane Austen, ayant été mise de côté par des allusions qui éveille de vieux souvenirs et rappelle de vieilles histoires. Mais tandis que mon "addenda" peut être lu ou sauté au gré du lecteur, ils ne portent pas d'atteinte de la valeur réelle des lettres authentiques qui Je place devant lui. Ceux-ci, je pense, peuvent difficilement ne pas intéresser tous ceux qui désirent savoir plus de l'écrivain; et, bien qu'ils ne forment pas un récit continu et sans remuer événements, on remarquera que, parmi les plus détails ordinaires et sujets les plus courants, de temps en temps une étincelle le même esprit et cet humour qui illumine les pages de "Fierté" et Préjugés, "" Mansfield Park "," Emma " & c., et qui ont attiré le nom de Jane Austen à plusieurs milliers de lecteurs en anglais.
Brabourne.
Mai 1884, Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/235 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/236 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/237 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/238 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/239 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/240 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/241 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/242 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/243 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/244 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/245 Elle était l’unique sœur de Sir Wyndham Knatchbull, décédé en 1763, lorsque le titre et les possessions sont allés à son oncle. Les autres personnes mentionnées dans ces lettres sont soit traitées dans les chapitres préliminaires, ou ne semblent pas devoir être l’objet de plus d’attention, ayant peu à voir avec Jane ou sa famille.
En premier lieu, j’espère que vous allez vivre vingt-trois ans de plus. L’anniversaire de M. Tom Lefroy était hier, de sorte que vous êtes très près d’un siècle[68].
Après ce préambule nécessaire, je me dois de vous informer que nous avons eu un bal extrêmement réussi hier soir, et que j’ai été très déçue de ne pas voir Charles Fowle de la partie, puisque j’avais précédemment entendu dire qu’il était invité. En plus de notre groupe du bal de l’Harwoods, nous avons eu les Grant, St. Johns, Lady Rivers, ses trois filles et un fils, M. et Mlle Heathcote, Mme Lefèvre, deux M. Watkins, M. J. Portal, Miss Deanes, deux Mlles Ledgers, et un grand ecclésiastique qui est venu avec eux, dont le nom Mary n’aurait jamais pu être deviné.
Nous avons été extrêmement bienveillants de prendre James dans notre voiture bien que nous étions déjà trois; mais il mérite d'être encouragé tant il a récemment amélioré sa façon de danser. Miss Heathcote est jolie, mais pas autant que je l'imaginais. Mr H. a commencé avec Elizabeth, et il a encore dansé avec elle ensuite; mais ils ne savent pas comment se distinguer. Je me félicite, cependant, de ce qu'ils tireront profit des trois leçons que je leur ai données. Je viens de recevoir votre belle et longue lettre dans laquelle vous me grondez tant, que je n'ose presque pas vous raconter comment mon ami Irlandais et moi nous sommes comportés... Tout ce que vous pourrez imaginer de plus débauché et choquant dans la manière de danser et de nous asseoir ensemble. Je ne pourrai me compromettre de la sorte qu'une dernière fois car, quoiqu'il en soit, il quitte le pays juste après le bal que nous aurons à Ashe Vendredi. Je vous assure que c'est jeune homme beau et agréable qui se comporte en vrai gentleman. Mais, pour ce qui est de notre rencontre, à part les trois derniers bals je n'ai rien d'autre à raconter.Il a tellement été chahuté à mon sujet à Ashe, qu'il a honte de venir à Stventon et s'est défilé quand Mrs Lefroy lui a rendu visite il y a quelques jours. Nous avons laissé Warren à Dean Gate, lorsque nous rentrions à la maison la nuit dernière et il est à présent en route vers Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/248 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/249 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/250 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/251 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/252 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/253 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/254 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/255 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/256 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/257 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/258 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/259 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/260 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/261 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/262 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/263 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/264 Page:Austen Lady Susan Watson Letters.djvu/265 Page:Austen Lady Susan Watson 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Je ne vois rien de plus à dire. Quand la lettre sera partie, je suppose que j’en aurai.
- Votre affectionnée, J. A.
Je viens tout juste de demander à Caroline si je dois envoyer ses vœux[69] à sa maraine, ce à quoi elle a répondu "Oui"
- Mlle Austen, Godmersham Park,
- Faversham, Kent.