Le Batteur d'estrade (Duplessis)/I/XIV

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A. Cadot (Tome IIp. 19-22).

XIV

LES DEUX ENTRETIENS.


Quoiqu’elle eût été surprise par les clameurs de la foule, et qu’elle ignorât encore si un danger imminent ne menaçait pas la maison de son père, car les incendies se propagent à San-Francisco avec une incroyable rapidité, miss Mary avait conservé ce maintien calme et placide qui lui avait valu de Joaquin Dick le surnom de belle statue.

Elle s’approcha de son père, et, d’une voix exempte de toute émotion :

— Dois-je donner aux serviteurs l’ordre de commencer le déménagement ? lui demanda-t-elle.

— C’est inutile, Mary ! je calcule que nous ne courons aucun risque.

— Alors, monsieur, si vous désirez monter au salon, le thé est servi !

— Tout à l’heure, Mary, tout à l’heure ! Il est toujours pénible d’être le témoin d’un sinistre… Mais quand un malheur ne vous touche pas directement, on éprouve malgré soi une certaine joie en songeant que la ruine passe à vos côtés sans vous atteindre, pour aller tomber sur votre voisin !… Ce Kennedy est un butor qui parviendra difficilement à se relever de ce désastre… Oui, je le répète, un butor et un sot qui se croyait un habile négociant, parce qu’il avait joué de bonheur… Je doute fort qu’il renaisse de ses cendres !…

Miss Mary, après avoir répondu par une affirmative et distraite inclination de tête aux remarques peu charitables de son excellent père, s’était rapprochée du Batteur d’Estrade.

— Eh bien ! señor Joaquin, lui demanda-t-elle rapidement et à voix basse, avez-vous arrangé le différend de MM. de Hallay et d’Ambron ? ont-ils renoncé à leur projet de duel ?

— J’ai tenu la promesse que je vous avais faite, Mary, et pourtant le comte et le marquis se battront demain.

— Que m’apprenez-vous, Joaquin ? s’écria la jeune fille avec agitation.

— La vérité, miss Mary !… La prudence humaine est impuissante contre les arrêts du destin !… Il était sans doute écrit là-haut que ces deux hommes se rencontreraient ici-bas, face à face, la carabine à l’épaule ou le revolver au poing.

— Mais vous m’aviez assuré que vous aviez un moyen infaillible pour empêcher ce combat ?…

— Ce moyen, je l’ai employé, et il m’a réussi !…

— Eh bien ? alors…

— Une réconciliation s’en est suivie, mais bientôt un nouveau choc entre ces deux indomptables natures a fait jaillir l’étincelle, et j’ai dû m’avouer vaincu… Je ne puis rien contre la foudre…

— Ce que la prudence humaine n’a pu faire, dit-elle enfin d’un ton calme et résolu, l’amour l’accomplira.

— C’est possible, miss Mary ! j’ai une extrême confiance dans l’opiniâtreté rusée que déploient les femmes lorsque leurs passions sont en jeu. Pourtant, n’oubliez pas qu’il y a entre ces deux jeunes gens plus qu’une injure, il y a de la haine. S’ils n’obéissaient, en cette circonstance, qu’aux préjugés du point d’honneur, on parviendrait à les arrêter au moyen d’arguments subtils et de pompeux paradoxes… Mais telle n’est pas la situation des choses… ce sont deux cœurs chargés de colère outre mesure et qui font explosion. Quoi qu’il en soit et quoi qu’il arrive, je déclare que je reste et resterai complètement étranger à tout ce qui s’en suivra.

Miss Mary, pendant que le Batteur d’Estrade prononçait ces paroles, l’observait avec une sérieuse attention.

— Señor Joaquin, lui dit-elle, je crois pouvoir affirmer, sans me tromper, qu’un revirement complet s’est opéré depuis tantôt dans vos idées.

— Quel revirement, miss Mary ?

— Je l’ignore, mais il est flagrant.

— Qui vous donne à penser cela ?

— Le peu d’empressement, ou mieux encore, l’inqualifiable tiédeur que vous mettez à présent à empêcher l’événement que je redoute. On dirait vraiment que ce duel vous comble de joie. Votre intérêt personnel ne se trouverait-il pas mêlé à la querelle du comte et du marquis ?

Soit que cette question l’embarrassât, soit qu’il considérât cette discussion comme sans but et sans utilité, le Batteur d’Estrade s’inclina devant la jeune fille et s’en alla rejoindre M. d’Ambron, que M. Sharp raisonnait pour qu’il ne se rendît pas sur le lieu du sinistre.

La présence de Joaquin produisit plus d’effet sur la volonté du comte que l’éloquence du négociant américain ; il promit à M. Sharp qu’il ne s’éloignerait pas avant d’avoir pris le thé ; puis, passant son bras sous celui du Batteur d’Estrade, il l’entraîna dans la rue.

— Señor Joaquin, lui dit-il, je souhaitais ardemmen tvous revoir… j’ai à vous demander une explication de la plus haute importance.

— Quelle explication, comte ?

— Vous connaissez ma devise ? répondit M. d’Ambron après avoir hésité.

— Oui, c’est la devise d’un fou : elle est fort belle. Ensuite ?

— Joaquin, continua le jeune homme d’une voix à la fois grave et émue, je vous dois la vie, vous m’avez touché la main et je vous ai appelé mon ami ! n’est-ce pas ?…

— Oui ; après ?

— Au nom de mon repos futur, si je ne suis pas tué demain, au nom de la générosité dont vous avez usé envers moi, enfin au nom de la loyauté, qui, en dépit de vos accès de scepticisme, perce malgré vous jusque dans vos moindres actions, je vous adjure de ne pas me tromper, de me répondre la vérité entière. N’est-ce point par votre ordre que les magasins de ce Kennedy sont devenus la proie des flammes ?

Un silence embarrassant dura quelques secondes.

— Je crois inutile d’ajouter, reprit M. d’Ambron, que ce secret, si vous le confiez à mon honneur, mourra avec moi, quel que soit le nombre d’heures, de jours ou d’années que je passerai encore sur la terre.

— Eh bien ! si j’étais, en effet, l’auteur de cette catastrophe, en quoi et comment cette conviction modifierait-elle les rapports qui existent entre vous et moi ?

— Je resterais votre débiteur, prêt à vous prouver, à votre premier appel, toute l’étendue de ma reconnaissance… mais je cesserais d’être votre ami… Je risquerais sans hésiter, ma vie et je compromettrais volontiers ma fortune pour vous sauver d’un danger honnête, si l’on peut parler ainsi… mais jamais plus ma main n’accepterait l’étreinte de la vôtre… nous serions séparés par un crime !…

Le Batteur d’Estrade, au lieu de répondre, se mit à considérer le comte ; il y avait dans le regard de Joaquin une telle expression de bonté indicible et de tendre bienveillance, que M. d’Ambron n’attendit pas sa réponse !

— Oh ! non, vous n’êtes point coupable, Joaquin ! s’écria-t-il ; mes soupçons étaient odieux, insensés… Avouez pourtant que votre achat des trois cents barriques d’eau-de-vie, et vos prétentions exorbitantes pour céder cette affaire, qui devait, tout à l’heure encore, vous paraître détestable, présentaient des coïncidences si inouïes, si singulières avec l’incendie des magasins de ce Kennedy, que j’ai pu, de prime-abord, concevoir des doutes !…

— Voilà bien la jeunesse, dit froidement Joaquin, excessive et folle dans ses appréciations et ses sentiments ! Acceptant ou niant tout, selon qu’elle voit un visage qui rougit ou qui reste impassible, elle ne comprend de la vie que les actions qui semblaient être tout d’une pièce !… Non, je ne suis pas l’auteur de l’incendie qui va ruiner ce Kennedy ; mais je savais que cet événement devait avoir lieu, et je j’ai laissé s’accomplir… Ah ! ah ! voilà que vous vous taisez… vous n’osez plus poursuivre votre interrogatoire… Tout à l’heure, vous me considériez comme le plus généreux des hommes, et maintenant je vous apparais comme un monstre sans nom… Monsieur d’Ambron, voulez-vous me laisser vous donner un conseil ? Eh bien ! tant qu’un de vos semblables n’aura pas attaqué la société, et été flétri par la loi, ne portez jamais sur lui un jugement irrévocable ! Oui… je devine votre objection !… Si je n’ai pas allumé cet incendie, je profite du moins des désastres qu’il cause ! Eh bien ! non !… du bénéfice provenant de la vente de mes eaux-de-vie, pas une seule piastre ne restera entre mes mains !… L’emploi de cet argent était consacré à l’avance à une bonne action… à une réparation !…

Joaquin Dick s’arrêta, et, se mettant à rire :

— Vous voyez, comte, poursuivit-il, que tout en me rendant à votre désir, en ne vous cachant rien de la vérité, je vous laisse plus perplexe et incertain que vous ne l’étiez au début de notre conversation ; c’est que, pour se former une opinion bien arrêtée sur le compte de quelqu’un, il ne s’agit pas seulement de le surprendre dans un acte isolé de sa vie, il faut connaître son existence entière. Cette remarque prouve tout bonnement, monsieur d’Ambron, que j’attache une importance très-grande à l’opinion réfléchie et irrévocable que vous serez peut-être bientôt appelé à vous former sur mon compte !… Ceci dans ma bouche est, je vous en préviens, un compliment d’un haut prix ! Je ne vois guère que vous à qui je pourrais parler ainsi… Mais bah !… voilà que j’oublie, ce que je vous répétais chaque jour, lorsque j’habitais Paris : vous n’êtes qu’un fou sublime !…

— Señor Joaquin, dit le jeune homme, après avoir passé à plusieurs reprises sa main sur son front, je ne saurais vous exprimer quel chaos vous mettez dans mes idées. Vous ne touchez pas à mes convictions, non ; mais vous fatiguez horriblement mon imagination ; je vous cherche en vain une analogie dans la nature humaine, et n’y rencontrant aucun type qui se rapproche du vôtre, je me lance dans le domaine vertigineux de la fantaisie !… Je vous demande donc de mettre un terme à cet entretien que j’ai, le premier, je l’avoue, sollicité de votre complaisance. Demain, si Dieu me favorise, si, comme j’en ai l’espérance, je sors vainqueur de ma rencontre avec le marquis de Hallay, je viendrai vous prier de reprendre cette conversation ! D’ici là, j’ai besoin de calme et de repos !…

M. d’Ambron, après cette réponse, se dirigea vers la maison de M. Sharp dont, tout en causant, il s’était éloigné d’environ deux cents pas. Joaquin Dick marchait distraitement à ses côtés sans prononcer une parole, et plongé dans une profonde méditation.

— Comte, dit-il en arrêtant le jeune homme par le bras au moment où il allait frapper à la porte, car M. Sharp, une fois bien assuré de la ruine de l’ex-gentleman Kennedy était rentré au parloir ; comte, deux mots !

— Je vous écoute, señor Joaquin.

— Moi aussi j’avais, ce soir, une explication à vous demander… mais une explication utile et sérieuse, car son résultat doit peser sur notre mutuel avenir. Où demeurez-vous ? À quelle heure vous trouverai-je chez vous demain ?

— Vous oubliez, señor Joaquin, que demain je ne m’appartiendrai pas… je serai toute la journée aux ordres de M. de Hallay !

— Vous vous trompez ! demain vous ne serez pas aux ordres du marquis, ce sera lui qui se verra à votre discrétion !…

— Mais, señor Joaquin…

— Craignez-vous donc que je vous expose à une démarche c ompromettante ? vous auriez tort !… Le sauvage Joaquin Dick n’est pas complètement étranger aux délicates questions et aux usages consacrés qui se rapportent au duel. Son ami don Romero, une espèce de spadassin cosmopolite, très-expert et instruit dans ces sortes de choses, l’a mis jadis au courant des notions premières du point d’honneur… Où demeurez-vous ?

— Près d’ici, à Washington-square !

— Vous levez-vous de bonne heure ?

— Autrefois, non ; maintenant, oui.

— C’est bien ; je serai chez vous demain matin à six heures… Encore une question, je vous prie. Êtes-vous joueur ?

M. d’Ambron ne pût s’empêcher de sourire ; et regardant Joaquin qui avait l’air très-sérieux.

— Je ne devine pas trop, répondit-il, l’opportunité et l’à-propos de cette question.

— Êtes-vous joueur ? répéta froidement le Batteur d’Estrade.

— Non !

— Du moins, n’êtes-vous point sans savoir ce principe élémentaire qui veut, lorsque deux adversaires jouent l’un contre, que chacun d’eux expose une mise égale.

— Cette vérité est si incontestable, qu’elle ressemble un peu, señor Joaquin, à une naïveté.

— Cela vous paraît ainsi… Dans la vie, ce sont généralement les choses les plus simples, c’est-à-dire les seules vraies et les meilleures auxquelles on ne pense jamais… Le duel, lui aussi, est un jeu… n’est-ce pas ? Seulement, faute d’être naïf comme moi, on met moins de justice dans cette partie dont l’enjeu se paye avec du sang, que dans celle où la perte se solde avec quelques pièces d’or !… L’or n’a qu’une seule et même valeur… Sur cent mille onces, sur un million de louis, il n’y a pas une once ou un louis qui ne se vaillent l’un l’autre ! Il n’en est pas de même du sang !… Le sang d’un lâche coquin n’a pas la même vertu que celui d’un vaillant soldat !… Le sang du criminel, versé par la main du bourreau, fait une tache sur un échafaud ; celui du martyr que buvait le sable avide des arènes de l’ancienne Rome, incrustait une relique dans la terre, et faisait un élu au ciel !… A priori, le duel est donc une duperie !… Ne m’interrompez pas… Je sais d’avance votre réponse !… Je ne discute pas le plus ou le moins de moralité du duel, il est parfois utile… c’est possible. Je voulais en arriver à ceci : Vous battriez-vous avec un assassin ?

— Non ! répondit le comte d’une voix forte et sans hésitation.

— Pourquoi ?

— Parbleu ! parce que ce serait m’avilir que d’admettre un pareil misérable sur le pied de l’égalité !…

— En ce cas, je serai demain, à six heures, à Washington-square.

— Je ne vous comprends plus !…

— Je dis que si le marquis se présente tandis que nous serons vous et moi ensemble, et qu’il croie devoir se formaliser de ce que vous le ferez attendre, vous aurez le droit de lui répondre qu’un honnête homme n’est pas aux ordres d’un assassin !…

— Quoi ! M. de Hallay !…

— Si les éclaircissements que j’ai à vous demander, et que vous me donnerez demain, sont conformes à mes désirs, je vous apprendrai le nom de la victime du marquis, afin que, s’il osait jamais lever la tête devant vous, vous puissiez le lui jeter à la face !… Si notre explication ne répond pas à mon attente, alors, ma foi ! comme ma fréquentation avec les yankees m’a rendu tant soit peu homme d’affaires, et que la mort de M. de Hallay me serait utile, je ne toucherai pas à son masque et je vous laisserai vous rifler tout à votre aise !… Maintenant, rentrons.

Pendant le temps que Joaquin Dick et le comte d’Ambron étaient restés dans la rue, miss Mary et le marquis de Hallay, montés tous deux au salon, avaient eu une conversation assez intéressante.

— Marquis, lui avait dit la jeune fille avec une assurance et une audace tout américaines, vous avez provoqué pour demain M. le comte d’Ambron… Vous m’obligerez infiniment en ne donnant pas suite à ce projet.

— Je vous assure… miss Mary !… Eh bien ! oui, c’est vrai !… Que craignez-vous ? Que notre querelle ayant pris naissance chez vous, ne donne lieu à de sots commentaires ? Vous avez raison ! Mais M. d’Ambron, je le reconnais, malgré la haine qu’il m’inspire, est un véritable gentleman… je puis engager sa parole, de même que je vous donne la mienne, que nous cacherons soigneusement l’un et l’autre cette circonstance !…

— Vous vous trompez grandement, marquis ; je ne redoute nullement la calomnie, et le fait qu’une altercation s’est passée dans la maison de M. Sharp ne saurait atteindre en rien sa fille !… Savez-vous pourquoi je ne veux pas que le comte se batte avec vous ?

— Non, miss Mary !

— Parce que j’aime le comte, répondit tranquillement la jeune fille.

Un sourire moqueur apparut sur les lèvres minces de M. de Hallay.

— Vous ignorez sans doute la cause de notre duel !

— Cette cause m’importe peu…

— Permettez-moi de ne pas être de votre avis ! Cette cause vous touche au contraire beaucoup personnellement.

Une vive rougeur monta aux joues de la jolie Américaine.

— C’est donc moi qui…

— Non, miss Mary, vous n’êtes pour rien dans la discussion que nous avons eue. C’est pourtant pour une femme que nous allons sur le terrain.

— Une femme que vous aimez ?

— Que M. d’Ambron et moi nous aimons ! Oui, miss !… À cette réponse, miss Mary eut une flamme dans le regard, du sang dans les veines, des nerfs dans le corps ; elle devint réellement femme et fut souverainement belle.


Vous me jurez, marquis, que cela est vrai ? demanda-t-elle.

— Vous me jurez, marquis, que cela est vrai, demanda-t-elle d’une voix qui exprimait toutes les douleurs et toutes les colères de la passion.

— Je vous le jure, miss Mary !

— Non… non… vous voulez me tromper, éveiller ma jalousie afin que je vous laisse votre liberté d’action ? Je ne vous crois pas. Ah ! dites-moi : y a-t-il à San-Francisco un autre homme que vous et le comte qui connaisse, qui ait vu cette femme ?

— Oui, il y a Joaquin Dick ; lui aussi l’aime.

— Joaquin Dick n’aime pas, murmura la jeune fille d’une voix sourde. N’importe, je l’interrogerai.

Alors, grâce à un puissant effort de volonté, miss Mary recouvra son sang-froid.

— Marquis, continua-t-elle, je n’ai pas eu l’intention en provoquant cet entretien de faire un appel à votre générosité, mais seulement de vous proposer une affaire. Je sais que la coopération de M. Sharp vous est en ce moment-ci très-utile, même indispensable… Assurez-moi que vous n’attenterez pas aux jours du comte, et, de mon côté je vous garantis la bonne volonté de mon père !…

M. de Hallay allait répondre, lorsque la porte du salon s’ouvrit, et donna passage au Batteur d’Estrade et au comte d’Ambron.

Master Sharp, toujours attablé dans le parloir, avait décidément renoncé à prendre du thé ; le sucre de canne fermenté l’emportait sur la plante chinoise.

Master Sharp s’amusait de plus en plus : il buvait outre mesure et accablait d’invectives l’armateur qui dormait toujours, tout en répétant de temps à autre son sempiternel refrain : Oh ! bien plaisant !… en vérité… bien délicieusement plaisant !

Master Wiseman était certes doué de toutes les qualités qui constituent un excellent négociant américain ; mais malheureusement il avait des rêves monotones. On ne peut pas tout avoir !