Le Batteur d'estrade (Duplessis)/II/XXVIII

La bibliothèque libre.
A. Cadot (tome Vp. 19-22).

XXVIII

LE COMBAT.


Quand M. de Hallay arriva au centre du camp, là où étaient placés les quelques chariots sauvés de l’incendie, il aperçut la jeune femme qui, sortie de sa prison ambulante, se tenait debout et appuyée contre les barreaux du lourd véhicule. L’animation de son délicieux visage, l’effroi mêlé d’espérance qui faisait briller ses yeux, la gracieuse et touchante vivacité que l’inquiétude communiquait à ses moindres gestes, donnaient à sa beauté un indescriptible et merveilleux éclat.

Cette vue, au lieu d’attendrir le jeune homme, parut, au contraire, éveiller en lui une sourde et profonde irritation.

La brusquerie avec laquelle il aborda Antonia n’était que l’expression très-affaiblie des sentiments violents dont il était agité.

— Señorita, lui dit-il, les devoirs importants que j’ai à remplir vous feront, je l’espère, excuser la brutalité et le laconisme de mon langage. Je ne suis pas ici pour causer, mais bien pour vous donner des ordres, pour vous communiquer mes volontés !… Avant tout, un mot !… Comment se fait-il que je vous trouve hors de votre chariot ?

Antonia, pour toute réponse, leva le bras et montra du doigt au jeune homme un oiseau qui passait au-dessus de leur tête.

M. de Hallay comprit parfaitement cette expressive pantomime ; un mauvais sourire courba ses lèvres minces.

— Le plomb de mon fusil a plus d’une fois arrêté, au milieu de son élan, la perdrix qui, confiante dans la rapidité de son vol, se croyait hors de mon atteinte ! Antonia, la moindre tentative de fuite de votre part vous coûterait la vie… Pas de phrases sentimentales et à effet, je vous prie. Je vous le répète, je n’ai pas de temps à perdre. Cette attaque des Peaux-Rouges, c’est vous qui en êtes la seule cause… Oh ! je n’ai rien de caché maintenant pour vous… Je puis tout vous dire, tout vous avouer, car nos deux destinées sont liées irrévocablement l’une à l’autre ! La même nuit où l’illustre Joaquin pénétra dans votre tente, j’avais déjà reçu la visite de cet impudent vagabond. Il était tout simplement venu m’offrir pour votre rançon, et pour moi seul, savez-vous quoi ? Non. Vous ne le devinerez jamais ! ces mêmes trésors qu’il me faudra partager en grande partie, quand je les aurai conquis, avec les rapaces négociants qui ont fourni des fonds pour monter notre expédition, et les misérables aventuriers qui y auront pris part. Ce que Joaquin me promettait, il était en mesure de le faire, et je suis assuré qu’il aurait, par orgueil, scrupuleusement tenu à sa parole. Renoncer à l’espoir de vaincre un jour votre indifférence, c’était pour moi la fortune, le repos… J’ai refusé… Il est de toute justice que, vous ayant sacrifié la sécurité de mon avenir, je vous associe aux dangers de mon présent. Quelle sera l’issue de la lutte engagée ? Je l’ignore !… Selon toutes les probabilités, j’en sortirai triomphant ; pourtant, il peut se faire qu’une balle me jette vainqueur au milieu des morts !… Bon, voici que, malgré vos efforts pour cacher votre joie, cette belle perspective de ma fin prochaine, fait resplendir de bonheur votre visage !… Attendez, Antonia ; comme je ne veux pas que vous et M. d’Ambron vous employiez vos charmants et doux loisirs à bafouer ma mémoire… je me suis arrêté à un parti aussi simple qu’il est logique et équitable. Les hommes à qui je vais vous confier pour vous soustraire à la tentation de fuir pendant la bataille, sont des gens sur lesquels il m’est à peu près permis de compter ; or, l’ordre que je vais leur donner est, si je succombe, de vous tuer sans pitié ! Attendrir ces gens-là, qui, à ne vous rien dissimuler, n’ont peut-être pas des antécédents complètement purs, cela ne vous serait pas possible, car vous n’avez rien à leur offrir que votre beauté, et je connais assez votre fierté pour savoir que vous préféreriez la mort à une liberté si chèrement payée ! Veuillez donc me suivre !

Le ton de M. de Hallay n’admettait pas de réplique. Ce fut non loin de la rivière qu’il conduisit Antonia : cet endroit, plus éloigné que tous les autres des forêts environnantes, devait être, selon toutes les précisions, le moins attaqué.

Ce fut dans une espèce de ravin, creusé en forme d’entonnoir et dont la rampe assez douce permettait très-aisément de descendre jusqu’au fond, que M. de Hallay plaça Antonia ; de cette façon, la jeune femme n’avait rien à redouter du feu de l’ennemi : elle se trouvait à l’abri même des balles perdues. Trois aventuriers, dont l’un était Français et les deux autres Mexicains, s’assirent à côté d’Antonia : les figures patibulaires de ces bandits confirmaient pleinement ce que M. de Hallay avait avancé de leurs antécédents. Quelques broussailles accrochées aux flancs du ravin, et surtout un arbre colossal qui le couvrait de son épais feuillage, n’y laissaient pénétrer qu’un jour terne et douteux. Antonia s’assit au pied de cet arbre, et croisa ses bras sur sa poitrine.

M. de Hallay venait à peine de s’éloigner quand de nouvelles clameurs, ou, pour être plus exact, des hurlements terribles grondèrent comme un tonnerre humain. Presque au même instant, une fusillade incroyablement serrée enveloppa d’un demi-cercle de feu les aventuriers.

Ainsi que l’avait prévu le marquis, aucune démonstration hostile n’avait lieu du côté de la rivière.

La position des bandits, sans être aucunement désespérée, loin de là, ne leur offrait pas les mêmes avantages que leur eût donnés un terrain plat. N’apercevant devant eux aucun ennemi, car les Peaux-Rouges tiraient derrière les arbres, les buissons ou les rochers, ils ne pouvaient guère diriger leurs coups qu’au hasard.

Du reste, garantis, eux aussi, par les arbres qu’ils avaient abattus la veille, et profitant également des accidents de terrain qui se trouvaient dans le camp, ils jouissaient à peu près des mêmes avantages que leurs assaillants.

Ils se défendaient depuis près d’une demi-heure, et il n’y avait encore eu parmi les Européens qu’un seul homme de tué et quatre de très-légèrement atteints, lorsqu’une espèce sinon de panique, au moins de confusion, se manifesta dans le camp. On avait vu une dizaine d’hommes, munis de seaux de cuir, courir, sur l’ordre de M. de Hallay, vers la rivière. Cinq minutes plus tard, une fumée dont la couleur noirâtre tranchait sur la fumée blanche produite par la poudre, oppressait la respiration et affectait la vue des aventuriers. L’événement qui avait signalé l’entrée de l’expédition dans les terres de l’Apacheria se reproduisait : le feu était aux bagages.

Alors seulement l’on s’aperçut d’un fait qui, dans le premier moment de la lutte, n’avait pas été remarqué, c’est-à-dire que les Peaux-Rouges avaient lancé dans le camp une énorme quantité de flèches enflammées ; leur fusillade n’avait eu d’autre but que de détourner de cette manœuvre l’attention des aventuriers. Des mules de charge, pas une seule ne restait debout ; elles gisaient criblées de balles sur le sol. Il était incontestable que cette pensée d’une destruction plutôt matérielle que sanglante, ne venait pas des Peaux-Rouges ; les Indiens, livrés à leurs propres inspirations, se seraient, au contraire, soigneusement abstenus d’anéantir à l’avance les profits qu’ils pouvaient tirer de leur victoire ; la mort des mules de charge et l’incendie de ce qui restait des provisions et des bagages prouvaient, jusqu’à la dernière évidence, la présence de Joaquin Dick et peut-être aussi celle de Lennox parmi les assaillants.

Les aventuriers qui se présentèrent avec leurs seaux de cuir pleins d’eau pour éteindre les caissons en flammes tombèrent comme foudroyés. Ceux qui les suivirent éprouvèrent le même sort. Bientôt un cercle que la terreur agrandissait de plus en plus se forma autour de l’incendie. Personne n’osait plus avancer. À cet effroi, qui n’était que trop motivé, s’ajoutait une espèce de crainte superstitieuse : on avait remarqué que tous ceux qui avaient été frappés l’avaient été au même endroit, à la tête. Une si fatale adresse d’autant plus inexplicable et extraordinaire qu’elle se produisait au milieu de la confusion d’un combat, était certes de nature à impressionner vivement ceux qui en étaient les témoins.

L’arrivée de M. de Hallay produisit un mouvement d’anxieuse curiosité ; chacun était dans l’attente de ce qu’il allait dire et faire. Il n’hésita pas ; il arracha un seau des mains d’un des aventuriers que la terreur tenait cloué à sa place et s’avança résolument jusqu’au foyer de l’incendie. À l’instant même la fusillade cessa comme par enchantement. Cette trêve momentanée pouvait fort bien n’être qu’un effet du hasard : toutefois la coïncidence qu’elle offrait avec l’apparition du marquis était d’autant plus étrange que déjà un fait identiquement semblable avait eu lieu il y avait à peine une heure, lors de son passage de la rivière Jaquesila.

Cette fois, au lieu de profiter du succès qui venait de couronner son audace pour reprocher à ses gens leurs hésitations en face du danger, M. de Hallay s’éloigna sans prononcer une parole ; on aurait dit que ce succès, aussi facile qu’imprévu, le contrariait.

Dès que la destruction des bagages et des provisions fut complète, la lutte prit une face nouvelle. Les Peaux-Rouges changèrent la direction de leur feu ; leurs coups devinrent plus rares, mais beaucoup plus meurtriers ; car ils rendaient inutiles, pour les Européens, les retranchements élevés de quatre pieds environ qui jusqu’alors les avaient un peu protégés et garantis ; on eût dit une fusillade partant des nuages.

Quelques blanches bouffées de fumée que l’on voyait filtrer à travers les cimes des arbres les plus élevés expliquaient ce prétendu phénomène.

Il n’était pas encore dix heures du matin que déjà près de cinquante cadavres jonchaient la terre. La position des aventuriers devenait de plus en plus désespérée de minute en minute. Deux seuls partis restaient à prendre à M. de Hallay : mettre la rivière entre les ennemis et lui, ou bien débusquer, par une vigoureuse sortie, les Peaux-Rouges des postes qu’ils occupaient. Ce fut à cette dernière résolution qu’il s’arrêta.

Une colonne composée d’une trentaine d’aventuriers, la baïonnette au bout de la carabine, s’élança hors des retranchements. M. de Hallay, quelque envie qu’il eût de se mettre à leur tête, avait dû se résigner à rester au camp pour le garantir de toute surprise.

Les Peaux-Rouges ont une manière de se battre qui leur est toute particulière et qu’aucune influence étrangère ne parviendra jamais à modifier : ils n’acceptent un combat corps à corps qu’autant qu’ils ont surpris leurs ennemis dans une embuscade, ou qu’assaillis eux-mêmes d’une façon inopinée, il ne leur est plus permis d’opérer leur retraite : dans toute autre circonstance ils ont pour règle invariable de ne pas attendre leurs adversaires. La sortie des aventuriers n’eut donc pour eux d’autre résultat que d’éloigner momentanément les Indiens et de leur permettre d’abattre à coups de hache les arbres plus rapprochés du camp. Une dizaine de cadavres de Peaux-Rouges, qu’ils aperçurent, soit accrochés dans les branches, soit étendus aux pieds des arbres, leur prouvèrent que leurs coups tirés au juger n’avaient pas été tous entièrement perdus. Après cette sortie, un calme aussi subit que l’attaque des Indiens avait été violent régna autour du campement. M. de Hallay profita de cette espèce de trêve pour réunir et consulter ses principaux associés.

— Messieurs, leur dit-il, nous opiniâtrer davantage à défendre nos retranchements, ce serait, à mon avis, compromettre la réussite future de notre expédition. Il n’y a qu’un seul moyen de sortir honorablement et fructueusement de notre fâcheuse position, c’est de prendre l’offensive et d’effectuer le passage du Jaquesila. Le terrain, de l’autre côté de la rivière, est dénué de hautes futaies et exempt de ravins. Si nos ennemis osent nous suivre, je vous gage ma tête que pas un seul d’entre eux n’échappera à notre vengeance !… En plaine, nous viendrons facilement à bout de ces hordes indisciplinées. Elles ne soutiendront même pas notre premier choc !… Gentlemen, je suis prêt à écouter vos observations et à les accepter si elles me paraissent logiques et raisonnables ! Parlez…

Tandis que M. de Hallay tenait cette espèce de conseil de guerre, une scène à peu près semblable se passait à mille pas de lui, dans la forêt qui entourait le camp. Lennox, Joaquin Dick, M. d’Ambron et Grandjean, assis dans une étroite clairière circulaire, discutaient sur la nouvelle impulsion qu’il fallait donner aux Indiens. Le visage de Lennox exprimait la mauvaise humeur, celui du Batteur d’Estrade une cruelle inquiétude ; le comte était en proie à une exaltation qu’il comprimait avec peine, et le Canadien, occupé à nettoyer fort tranquillement le canon de son rifle, paraissait ne prêter qu’une médiocre attention à ce qu’il se disait. C’était Lennox qui avait la parole.

— Réellement, Joaquin, il faut que je te porte une bien grande amitié pour que je t’aie laissé diriger l’action ainsi que tu l’as fait !… Je perds aujourd’hui une occasion qui ne se représentera peut-être plus pour moi de ma vie entière !… Que de sang versé brutalement, sans la moindre intelligence, sans le moindre plaisir !… Excepté les faces pâles qui ont voulu tenter d’éteindre l’incendie et que nous avons pu viser à loisir, cette boucherie ne nous a pas permis une seule fois de déployer notre adresse !… Si tu veux m’en croire, nous ne renouvellerons pas une attaque générale avant quelques jours d’ici, et nous nous contenterons, en attendant, d’affaiblir et de détruire petit à petit l’ennemi dans des rencontres partielles. Y a-t-il quelque chose au monde de plus beau et de plus agréable que la réussite d’une embuscade habilement tendue ? Et puis, vois-tu, Joaquin, quel que soit l’attachement que te portent les guerriers qui sont accourus à ta voix, quelque extraordinaire et puissante que soit ton influence sur les Peaux-Rouges, ils t’abandonneront tous si tu continues à avancer dans le sentier de la guerre d’une façon si contraire à nos goûts et à nos habitudes ! L’Indien n’aime pas les chocs violents des foules qui se heurtent au hasard… C’est bon pour les lazy-dogs [1], qui n’ont ni ruse, ni activité, ni intelligence ! Mes frères ne remplissent pas un métier, ils sont libres, ils aiment le butin, mais ils préfèrent la gloire. Ils pensent que la chevelure d’un ennemi frappé par hasard n’est pas un trophée véritable, c’est presque une imposture. En effet, que répondre, à moins d’être un menteur, aux questions des amis qui vous interrogent sur les détails du combat où vous avez cueilli cette chevelure ? Je te le répète pour une dernière fois, Joaquin, t’obstiner dans tes intentions, c’est t’exposer, presque à coup sûr, à te voir abandonné par tous tes guerriers.

Le Batteur d’Estrade avait écouté avec une impatience pleine de déférence les reproches et les conseils du sauvage européen ; du reste, pour la rareté du fait, il aurait eu tort de l’interrompre, car ce petit discours était le plus long que Lennox eût encore prononcé depuis le jour de sa naissance.

Joaquin cherchait un biais pour ménager sa susceptibilité et avoir l’air de lui faire quelque prétendue concession propre à chatouiller son amour-propre ; mais M. d’Ambron ne lui donna pas le temps de prendre la parole. C’était déjà avec beaucoup de peine que le comte avait laissé poursuivre Lennox jusqu’à la fin.

— Señor, s’écria-t-il en s’adressant à Joaquin Dick, je dois vous déclarer tout de suite, afin que vous ne m’accusiez pas plus tard d’avoir manqué à la reconnaissance que je vous dois, que, quel que soit le parti auquel vous vous arrêterez, le mien est déjà pris à l’avance, et que rien au monde ne me fera y renoncer.

— Et quel est votre résolution, comte ?

— Pouvez-vous m’adresser une telle question ? Quoi ! Antonia est là, devant moi, si près de moi, que si j’élevais la voix elle m’entendrait peut-être, et vous me demandez ce que je compte faire ? Tout à l’heure vous m’avez contraint par vos remontrances et vos prières à rester confondu dans la foule des combattants. J’ai cédé parce que je devais vous donner cette preuve de gratitude. Mais quand recommencera le combat, je vous jure que, seul ou suivi des Indiens, je pénétrerai cette fois dans le camp des bandits. J’ai honte, de me voir une carabine dans les mains ; elle me semble un jouet d’enfant. Ce qu’il faut à ma juste impatience, à ma trop légitime colère, c’est l’acier qui frappe sans interruption, sans pitié, sans trêve !…

Il y avait dans la parole de M. d’Ambron comme un souffle contagieux de fièvre et de délire, qui fit tressaillir Joaquin Dick ; Grandjean lui-même, ému par ces accents passionnés, négligea un instant le canon de son rifle. Quant à Lennox, par un mouvement presque imperceptible, il leva ses épaules.

— Fou ! murmura-t-il.

La réponse du Batteur d’Estrade ne se fit pas attendre.

— Comte, s’écria-t-il, vous ne serez pas seul. Avez-vous donc oublié que vous avez un ami et un esclave ?

— Que dites-vous, Joaquin ?

Le Batteur d’Estrade désigna Grandjean du geste.

— Voici l’esclave ! dit-il.

Puis, prenant la main de M. d’Ambron dans les siennes et la serrant avec énergie, il ajouta :

— Voici l’ami.

— Mon ami et celui d’Antonia, s’écria le jeune homme profondément ému ; puis, jetant ses bras autour du cou de Joaquin Dick, il l’attira sur sa poitrine et l’embrassa sur les joues ; deux larmes tombèrent des yeux du Batteur d’Estrade.

— Deux fous !… se dit Lennox.

— Quant au Canadien, quoique la manière dont il venait d’être mis en scène ne le flattât que médiocrement, et que la perspective de se faire massacrer à peu près à coup sûr ne lui sourît nullement, il n’éleva aucune objection sur la façon dont Joaquin disposait de sa personne ; seulement, comme il sentait le besoin d’épancher sa mauvaise humeur, il se permit de grommeler entre ses dents :

— Canaille de miss Mary, si je ne suis pas haché aujourd’hui, et que jamais je te retrouve, que l’enfer me confonde si je ne te tords pas le cou !

  1. On désigne aux États-Unis, les soldats sous le sobriquet de lazy-dog (chiens fainéants).