Le Bouddhisme au Tibet/Appendice/Additions

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Traduction par Léon de Milloué.
Texte établi par Musée Guimet, Impr. Pitrat Ainé (p. 335-338).


C
ADDITIONS AU CHAPITRE XI
Pages 77-90 —

À propos de l’Invocation aux Bouddhas de confession, M.  P.-E. Foucaux, de Paris, a eu l’obligeance de me communiquer quelques détails tirés d’un exemplaire de cette prière possédé par la Bibliothèque nationale. Le document de Paris, qui n’a pas encore été publié, me permet de suppléer à la lacune de la fin de la première partie de l’original que je possède, et qui a été gravement détérioré ; il montre aussi que la scission en deux parties est une modification arbitraire, car la sentence qui termine la première partie peut se continuer par la phrase qui commence la seconde ; dans l’original que je possède la sentence finale de la première partie est différente de celle du document de Paris.

Pris à la page 7, ligne 3 de l’impression originale, planche V, le document de Paris s’exprime ainsi :

« Quand on ne s’occupera plus que des plaisirs du moment ; quand les crimes se multiplieront ; quand il n’y aura plus de dons volontaires ; quand les nations seront ennemies ; quand la guerre, la maladie, la famine se répandront ; quand la foule s’entassera dans les enfers (ṃNar-med) où sont les criminels : puissent alors les créatures trouver ce ṣDig-bshags-g̣ter-chhos ! La prière du maître ḳLu-ṣgrub se répandra ; les créatures de cette époque de misère et de détresse la liront, et si elles la prononcent à haute voix, tous les péchés leur seront remis. Cette doctrine secrète, protection des créatures (donnée) par le divin, l’excellent ḳLu-ṣgrub, qui a été cachée sous les trésors, comme le lion de pierre dans les bois de bambous[1], se répandra comme une bénédiction ».

Ce passage nous révèle que Lugrub ou Nagarjuna (voyez page 21) est regardé comme l’auteur de cette prière.

L’exemplaire que j’ai traduit diffère aussi par le titre. En tête sont écrits ces mots : « Repentir de tous les péchés, doctrine du Trésor caché » ; dans le texte elle est appelée « Le Rasoir d’or qui efface les péchés ». En tête du document de Paris se trouve aussi ce dernier titre, il est appelé ṣDigḅshagṣ-g̣ser-gji-spu-gri-zhes-bja-va-ḅzhugs-so. « Ceci est le Rasoir d’or de la Confession des péchés ».

Une autre modification à remarquer est l’omission de la prière finale et de l’indication du nom de l’écrivain et du temps employé à le copier. Les dharanis ne sont pas non plus les mêmes ; l’exemplaire de Paris porte la sentence sanscrite « Om supratishthitva vajraya ; subham astu sarva jugatham ; sarva mangalam ; yasas mahā ».

Je joins ici en caractères romains le texte que nous venons de traduire et une liste des phrases du texte parisien qui ne s’accordent l’as avec celles du mien ; les pages et lignes numérotées sont celles des planches V et VIII.


TEXTE TIBÉTAIN EN CARACTÈRES ROMAINS
page 7. — ligne 4 à 9

Ts’he-phyi-ma-ma-drin-’di-ka-bsam-pa’idas ; dus-kyi-ma-lan-las-ngan-ḅsagṣ-pa’i-lan ; dus-mi-’gyur te-mi-mi-ṛnamṣ-gyur-bas-lan- ; pha-rol-ḍmag-ts’hogs-nad-dang-mu-ge-dar-ba’i-dus ; ḍmyal-ṃnar-med-du-skye-ba’i-sems-chan-las-ngan-chan-mang-po-yod-pa-de-ṛnams-kyi-nang-nabsags-pa-chan-’ga-vud-pas ; ṣdig-ḅshagṣ-gter-cbhos-’di-dang-’phrad-par shog-ches-ṣlob-ḍpon-klu-ṣgrub-kyi-ṣmon-lam-ḅtab-pa-lagṣ-so ; ’di-ḅskal-pa-ṣnyigṣ-ma’i-sems-chan-ḅsagṣ-pa-chan-ṛnams-kyis-’di-klog-dang ; kha-’don byas-na-ṣdig-pa-thams-chad-byang-byang-bar-g̣soungs-so ; ’di g̣rong-chig-na-ḅzhougs-na-g̣rong-khyer-de’i-ṣdig-pa-thams-chad-byang-bar-g̣oungs-so ; g̣ter-chhos-’di-gro-ba’i ṃgon-po-klu-ṣgrub-ṣnying-pos-lhas-ṣmig-mang-ts’hal-gyi-ḅrag-seng-ge-’dra-pa’i-og-du-g̣ter-du-ṣbas-nas-ṣmon-lam-ḅstab-ṣkaḍ


PASSAGES QUI DIFFÈRENT DE MON ORIGINAL
Page 2, ligne 11 thamṣ-chad-ḅshags-pa’i-ṃdo.
     13 ’khor-lo-ḅskor-du-g̣sol.
     15 baidurya.
     16 g̣sugs-ḷta-bu’i.
     16 ṛnam-par-ṣpras.
     19 g̣ser-gyi-g̣dugs-nam-ṃkha-ḷta-bu’i.
     10 à 11 ’jig-ṛten-gyi-khams kun-tu.
     11 bag-ts’ha-ba-mi.
     13
gang-la-la-zhig-gis-yi-ger-bris-sam ; ’chhang-zhing-klog-gam.
     18 zhing-’od- bzang-po-na.
     15 à 6 chhos-kyi-ḍkor-la.
     15 ḅzhon-pa-zhon-pa’i-ṣdig-pa-dag-go.
     16, 1, 10 ; ṣdig-pa-’dag-go.
     10 g̣ser-gyi-ṣpu-gri.
     13 ṣnags-byed-pa’i-dus.
     13 ma-grol-grol.
     12 ’khor-mi-ṣred-do.
     12 gchig-la-’dus ; don dam-par-sems.

  1. Allusion à la retraite et aux austérités de Sâkyamouni dans les bois avant qu’il eût atteint la condition de Bouddha.