Le Bravo/Chapitre X

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Le Bravo (1831)
Traduction par A. J. B. Defauconpret.
Furne, Gosselin (Œuvres, tome 11p. 123-131).

CHAPITRE X.


Il ne se passera pas beaucoup de temps avant que nous ne comptions vos nombreuses amours et que nous ne soyons égaux.
Macbeth.


Lorsque les trois gondoles atteignirent le Bucentaure, le pêcheur se tint à l’écart, comme s’il se fût défié du droit qu’il avait de se présenter devant le sénat. Cependant on lui ordonna de monter, et on fit signe à ses deux compagnons de le suivre.

Les nobles, revêtus du costume de leur charge, formaient une longue et imposante avenue depuis le passe-avant jusqu’à la poupe, où était placé le souverain nominal de cette république plus nominale encore, au centre des hauts fonctionnaires de l’État, superbes et graves dans leur maintien emprunté comme dans leurs qualités naturelles.

— Approche, dit le prince avec douceur, en voyant hésiter le vieillard à demi nu, que les deux autres vainqueurs conduisaient ; tu es le premier, pêcheur, et je dois remettre le prix entre tes mains.

Antonio ploya le genou, et salua profondément avant d’obéir ; puis, prenant courage, il approcha plus près du doge, et se tint debout avec un maintien embarrassé et un œil timide, attendant le bon plaisir de ses supérieurs. Le prince garda un instant le silence, pour laisser la tranquillité succéder au léger mouvement excité par la curiosité. Lorsqu’il parla, un calme parfait était rétabli.

— Notre glorieuse république met sa gloire, dit-il, à reconnaître les droits de tous, afin que les pauvres reçoivent la récompense qu’ils méritent, aussi bien que les grands. Saint-Marc tient ses balances d’une main égale ; et cet obscur pêcheur, ayant mérité les honneurs de la regatta, les recevra de celui qui les accorde, avec la même promptitude que s’il s’agissait de quelque officier favori de notre maison. Nobles et bourgeois de Venise, apprenez à apprécier dans cette occasion vos équitables lois ; car c’est dans les actes d’un usage familier et habituel qu’on reconnaît le caractère paternel d’un gouvernement, puisque dans des matières plus importantes les regards du monde peuvent influencer ses arrêts.

Le doge prononça ces remarques préalables d’un ton ferme, comme étant certain des applaudissements de ses auditeurs. Il ne se trompait pas : un murmure d’approbation passa de bouche en bouche dans l’assemblée, jusqu’à ceux qui ne pouvaient comprendre ce qu’il disait ; les sénateurs inclinèrent la tête pour reconnaître la justesse des paroles que leur chef avait prononcées, et ce dernier, ayant attendu un instant pour recueillir ces signes d’approbation, continua ainsi :

— c’est mon devoir, Antonio (et tout devoir devient pour moi un plaisir), de placer cette chaîne d’or autour de ton cou. L’aviron qu’elle porte est un emblème de ton habileté, et parmi tes confrères, ce sera une preuve des faveurs et de l’impartialité de la république, ainsi que de tes talents. Prends-la, robuste vieillard ; car quoique l’âge ait blanchi tes cheveux et ridé ton front, il a épargné tes forces et ton courage !

— Altesse ! dit Antonio en reculant d’un pas au moment où il aurait dû se baisser afin de recevoir le bijou qui lui était offert, je ne suis pas fait pour porter sur moi un signe de bonheur et de fortune. L’éclat de l’or ferait ressortir davantage ma pauvreté, et un joyau qui vient d’une si haute main serait mal placé sur une poitrine nue.

Ce refus inattendu causa une surprise générale ; il y eut un moment de silence.

— Tu n’es pas entré dans la lutte, pêcheur, sans avoir en vue la récompense du vainqueur. Mais tu dis vrai : un ornement d’or conviendrait peu à ta condition et à tes besoins journaliers. Porte-le pour le moment, puisque chacun doit connaître la justice et l’impartialité de nos décisions, et remets-le à mon trésorier lorsque la fête sera terminée ; il le changera en un objet qui remplira mieux tes désirs. Il y a des antécédents qui le permettent, et qu’on suivra en ta faveur.

— Illustre Altesse ! mes vieux bras n’ont pas fait d’aussi violents efforts dans cette lutte sans l’espoir d’une récompense. Mais ce n’est pas de l’or que j’ambitionne, ni la vanité de paraître devant mes confrères avec ce brillant bijou ; ces deux sentiments n’auraient pu me conduire à m’exposer au mépris des gondoliers et au déplaisir des grands.

— Tu te trompes, honnête pêcheur, si tu supposes que ta juste ambition nous cause aucun déplaisir. Nous aimons à voir une généreuse émulation parmi nos sujets, et nous saisissons tous les moyens d’encourager ces esprits aventureux qui font honneur à l’État et la prospérité de nos îles.

— Je ne prétends pas mettre mes humbles pensées en opposition avec celles de mon prince, répondit le pêcheur ; mais la honte que j’éprouvais me faisait croire que les nobles et la multitude auraient été plus satisfaits si un homme plus jeune et plus heureux eût remporté le prix.

— Tu as tort de le penser. Ploie les genoux, que je puisse te donner le prix. Lorsque le soleil sera couché, tu trouveras dans mon palais quelqu’un qui te débarrassera de ce bijou pour des objets plus à ton usage.

— Altesse ! dit Antonio en regardant attentivement le doge, qui de nouveau suspendit son mouvement, je suis vieux et peu habitué à être gâté par la fortune. Les lagunes avec la faveur de saint Antoine suffisaient à mes besoins. Mais il est en ton pouvoir de rendre heureux les derniers jours d’un pauvre homme, et de savoir que ton nom est prononcé tous les sous et tous les matins dans ses prières. Rends-moi mon fils, et pardonne la hardiesse d’un père dont le cœur est au désespoir.

— N’est-ce pas celui qui nous a déjà tourmentés de son importunité relativement au jeune homme qui est entré au service de l’État ? s’écria le prince, sur le visage duquel se peignit cette froide réserve qui cache souvent les sentiments de l’homme.

— Le même, répondit avec froideur une voix qu’Antonio reconnut pour celle du signor Gradenigo.

— La pitié que nous éprouvons pour ton ignorance, pêcheur, réprime notre colère ; reçois tu chaîne, et pars.

Les regards d’Antonio ne s’intimidèrent pas. Il s’agenouilla avec un profond respect, et croisant ses bras sur sa poitrine, il dit :

— La misère m’a rendu hardi, grand prince ; ce que je dis vient d’un cœur brisé plutôt que d’une langue insolente, et je prie votre oreille royale d’écouter avec indulgence.

— Parle brièvement, car tu interromps les jeux.

— Puissant doge ! le richesse d’un côté, et la pauvreté de l’autre, ont mis entre nos destinées une grande différence, que l’instruction et l’ignorance ont rendue plus grande encore. Je suis grossier dans mes discours et peu fait pour parler devant une aussi illustre assemblée. Mais, Signore, Dieu a donné au pêcheur les mêmes sentiments et le même amour pour ses enfants qu’au prince. Si je plaçais mon espoir de succès sur mon pauvre savoir, je serais muet maintenant : mais il y a une force intérieure qui me donne le courage de parler aux premiers et aux plus nobles de Venise en faveur de mon enfant.

— Tu ne peux accuser la justice du sénat, vieillard, ni réclamer contre l’impartialité de nos lois.

— Que mon souverain daigne écouter ce que j’ai à lui dire. Je suis, comme vos yeux vous l’apprennent, un homme pauvre, laborieux et qui approche de l’heure où il sera appelé en la présence du bienheureux saint Antoine de Rimini, et devant une assemblée plus imposante encore que celle-ci. Je ne suis pas assez vain pour croire que mon humble nom se trouve parmi ceux des patriciens qui ont servi la république dans ses guerres ; c’est un honneur que les grands, les nobles et les riches peuvent seuls obtenir : mais si le peu que j’ai fait pour ma patrie n’est point consigné dans le livre d’or, il est écrit ici, dit Antonio en montrant les cicatrices dont sa poitrine était couverte. Voilà les preuves de l’inimitié des Turcs, et ce sont les titres que j’offre au sénat pour oser solliciter ses bontés.

— Tu ne parles pas d’une manière positive. Que veux-tu ?

— Justice, grand prince. Ils ont enlevé la seule branche vigoureuse du vieux tronc, ils ont coupé son seul rejeton, ils ont exposé le seul compagnon de mes travaux et de mes plaisirs, l’enfant qui devait fermer mes yeux quand il plaira à Dieu de m’appeler à lui ; ils l’ont exposé, jeune et encore peu fortifié par les leçons de l’honneur et de la vertu, à toutes les tentations, à toutes les fautes, enfin à la dangereuse société des matelots des galères !

— Est-ce là tout ? J’aurais cru que ta gondole était usée, on qu’on te contestait le droit de pêche dans les lagunes.

— Est-ce là tout ! répéta Antonio en regardant autour de lui avec amertume. Doge de Venise, c’est plus qu’un vieillard dont le cœur est brisé ne peut en supporter

— Va, prends ta chaîne d’or, et jouis de ton triomphe parmi tes confrères. Sois heureux d’une victoire sur laquelle tu ne pouvais raisonnablement compter, et laisse gouverner l’État par ceux qui sont plus sages que toi et plus capables d’en tenir les rênes.

Le pêcheur se leva avec une humble soumission, résultat d’une longue habitude de respect envers les grands de la terre. Mais il ne s’approcha pas pour recevoir la récompense qui lui était accordée.

— Courbe la tête, pêcheur, afin que Son Altesse te donne le prix, dit un officier.

— Je ne demande ni or ni aucun autre aviron que celui qui chaque matin me conduit dans les lagunes et qui chaque soir me ramène dans les canaux. Rendez-moi mon enfant : lui ou rien.

— Qu’on l’emmène ! s’écrièrent une douzaine de voix : il excite à la révolte ; qu’il quitte la galère !

Antonio fut éloigné de la présence du doge et renvoyé dans sa gondole, avec des signes non équivoques de disgrâce.

Cette interruption extraordinaire des cérémonies indisposa plus d’un individu ; car la susceptibilité des nobles de Venise est prompte à réprimer le mécontentement politique, quoique leur dignité de convention les porte à déguiser toute autre marque de désapprobation.

— Que le second compétiteur s’approche, continua le souverain avec un calme qu’une dissimulation habituelle rendait facile.

L’inconnu à la faveur secrète duquel Antonio devait ses succès s’approcha, toujours caché par son masque.

— Tu as gagné le second prix, dit le prince ; et si une stricte justice était faite, tu devrais recevoir le premier ; car on ne doit pas rejeter impunément nos faveurs. Agenouille-toi, que je te donne la récompense que tu as méritée.

— Votre Altesse, pardon, observa l’inconnu en saluant d’un pas. Si votre bon plaisir est de m’accorder une récompense pour le succès que j’ai obtenu dans la regatta, je demande aussi qu’elle soit donnée sous une autre forme.

— Ce n’est pas l’habitude, et il n’est pas ordinaire que les prix offerts par le doge de Venise soient refusés.

— Je ne voudrais pas être plus importun que le respect ne le permet dans cette assemblée solennelle. Je demande peu de chose ; et en somme cela coûterait peut-être moins à la république que ce qui m’est offert maintenant.

— Parle.

— Moi aussi, à genoux pour rendre hommage au chef de l’État, je demande que la prière du vieux pêcheur soit écoutée, et que le père et le fils soient rendus l’un à l’autre, car cette séparation corrompra la tendre jeunesse de l’enfant et remplira d’amertume la vieillesse du père.

— Ceci devient importun. Qui es-tu, toi qui te présentes, le visage couvert, pour appuyer une demande qui déjà a été refusée ?

— Altesse, je suis le second vainqueur dans la regatta.

— Ne te joue pas de notre bonté dans tes réponses ! La protection d’un masque en tout ce qui ne touche pas la paix de la ville est sacrée ; mais il y a ici matière à perquisition. Ôte ton masque, que nous puissions voir ton visage.

— J’avais entendu dire que celui dont les discours étaient honnêtes, et qui n’offensait en rien les lois, pouvait se déguiser à Venise, sans qu’on eût le droit de l’interroger sur ses affaires ou son nom.

— Cela est vrai en tout ce qui n’offense pas la république ; mais ici il est nécessaire que je sois instruit. Je t’ordonne de te démasquer.

L’inconnu, lisant sur chaque visage la nécessité d’obéir, ôta lentement son masque et découvrit le visage pâle et les yeux brillants de Jacopo. Par un mouvement involontaire, tous ceux qui se trouvaient auprès du Bravo reculèrent, et laissèrent cet homme redouté, debout, seul devant le prince de Venise, au milieu d’un large cercle d’auditeurs surpris et curieux.

— Je ne te connais pas ! s’écria le doge avec une surprise qui attestait sa sincérité, après avoir regardé attentivement Jacopo. Tes raisons pour te déguiser valent mieux, je l’espère, que celles que tu crois avoir de refuser le prix.

Le signor Gradenigo s’approcha du souverain et lui parla bas à l’oreille. Lorsqu’il eut fini, le doge jeta sur le Bravo un regard où se mêlaient l’aversion et la curiosité ; puis il fit signe à Jacopo de s’éloigner. La foule se porta autour du prince avec une promptitude instinctive, fermant l’espace vide qui se trouvait devant lui.

— Nous examinerons cette affaire à loisir, dit le doge ; que la fête continue.

Jacopo fit un salut, et s’éloigna. Tandis qu’il traversait le pont du Bucentaure, les sénateurs lui firent place, comme si la peste était sur ses pas, quoiqu’on pût s’apercevoir, à l’expression de leur visage, qu’ils obéissaient à un sentiment mixte. Le Bravo craint, mais toléré, descendit dans sa gondole, et le signal fut donné à la multitude, qui supposait que les cérémonies ordinaires étaient terminées.

— Que le gondolier de don Camillo Monforte s’approche ! cria un maître des cérémonies, obéissant à un signe de son supérieur.

— Votre Altesse, me voici, répondit Gino troublé.

— Tu es de Calabre ?

— Oui, Votre Altesse.

— Mais tu as depuis longtemps l’habitude de nos canaux ; sans quoi ta gondole n’aurait pas dépassé celle de nos rameurs les plus habiles. Tu sers un noble maître ?

— Oui, Votre Altesse.

— Et il me semble que le duc de Sainte-Agathe est heureux de posséder en toi un honnête et fidèle serviteur ?

— Trop heureux, Votre Altesse.

— Agenouille-toi, et reçois la récompense de ta force et de ton adresse.

Gino, ne suivant point l’exemple de ceux qui l’avaient précédé, courba un genou obéissant sur le pont et reçut le prix en saluant humblement. Dans ce moment l’attention des spectateurs fut détournée de cette courte et simple cérémonie par des cris bruyants qui s’élevaient au milieu des eaux, à une distance peu considérable de la galère de l’État. Un mouvement général amena la foule sur les bords du Bucentaure, et le gondolier victorieux fut promptement oublié.

Cent bateaux vaguaient en corps vers le Lido, et l’espace qu’ils couvraient sur les eaux présentait une masse compacte, couronnée par les bonnets rouges des pêcheurs. Au milieu de cette scène maritime, on voyait la tête nue d’Antonio comme portée par cette multitude flottante ; l’impulsion générale était donnée par les bras vigoureux de trente ou quarante pêcheurs, traînant trois ou quatre gondoles auxquelles les autres étaient attachées.

On ne pouvait se méprendre sur le but de ce cortège singulier et caractéristique. Les habitants des lagunes, avec la légèreté qu’une extrême ignorance donne aux passions humaines, avaient subitement éprouvé une violente révolution dans leurs sentiments à l’égard de leur vieux camarade. Celui qui, une heure auparavant, avait été méprisé comme un présomptueux ridicule et dans l’âme duquel on avait répandu tant d’amertume, excitait ces cris de triomphe.

Les pêcheurs riaient d’un air méprisant en regardant les gondoliers, et les oreilles des puissants seigneurs n’étaient pas même respectées, lorsque la bande enthousiasmée se moquait de leurs serviteurs.

Enfin, par un procédé qui est assez commun chez l’homme dans toutes les divisions et subdivisions de la société, le mérite d’un seul semblait intimement et inséparablement associé à la gloire et au mérite de tous.

Si le triomphe des pêcheurs s’était borné à cette joie naturelle, il n’eût pas gravement offensé le pouvoir vigilant et jaloux de Venise. Mais aux cris d’approbation se mêlèrent ceux de la censure : on alla même jusqu’à dénoncer ceux qui avaient refusé de rendre à Antonio Sen enfant ; et on murmurait sur le pont du Bucentaure que, remplis de l’importance imaginaire de leur victoire, les audacieux avaient menacé d’avoir recours à la force pour obtenir ce qu’ils osaient appeler justice.

Cette scène tumultueuse eut pour témoins tous les spectateurs indignés et silencieux. Une personne peu habituée à réfléchir sur un tel sujet, ou qui aurait en peu d’expérience du monde, aurait cru que l’embarras et la crainte étaient peints sur les graves visages des patriciens, et que ces signes de rébellion étaient peu favorables à la durée d’un ascendant qui dépendait plus de la force de l’habitude que d’une supériorité physique. Mais, d’un autre côté, une personne capable de juger entre une prépondérance politique fortifiée par ses combinaisons, et la simple exaltation de la colère, quelque bruyante qu’elle fût, se serait aperçue promptement que cette dernière n’avait pas encore une énergie suffisante pour rompre les barrières que la première avait élevées.

Les pêcheurs continuèrent leur chemin sans être inquiétés, quoiqu’on vît çà et là une gondole glisser sur le Lido, portant certains agents secrets de la police, dont le devoir était de prévenir les pouvoirs constitués de la présence du danger. Parmi ces derniers était le bateau du marchand de vin, parti avec Annina de la Piazzetta, et contenant une provision de ses marchandises sous prétexte de tirer profit de l’humeur turbulente de ses pratiques habituelles. Pendant ce temps les jeux continuaient ; et cette interruption momentanée fut promptement oubliée, ou si l’on s’en souvint, ce fut d’une manière appropriée au pouvoir secret et effrayant qui réglait les destinées de cette république remarquable.

Il y eut une autre regatta dans laquelle concoururent des hommes moins connus : mais nous ne la jugeons pas digne d’une description.

Bien que les graves sénateurs semblassent prendre intérêt à ce qui se passait sous leurs yeux, ils prêtaient l’oreille à tous les sons que la brise du soir amenait du Lido ; et plus d’une fois le doge lui-même porta ses regards dans cette direction, de manière à trahir la pensée qui dominait toutes les autres.

Cependant la journée se passa comme à l’ordinaire. Les vainqueurs triomphèrent, la foule applaudit, et le sénat parut éprouver quelque sympathie pour les plaisirs d’un peuple qu’il dirigeait avec une force de pouvoir qui avait quelque chose de la marche effrayante et mystérieuse de la destinée.