Le Comte Robert de Paris/28

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Traduction par Albert Montémont.
Ménard (Œuvres de Walter Scott, volume 24p. 334-341).


CHAPITRE XXVIII.

L’ADVERSITÉ.


L’adversité peut rendre de grands services, de même que le crapaud laid et venimeux porte cependant un joyau précieux dans sa tête.
Shakspeare. Comme il vous plaira.


De la terrasse du palais de Blaquernal, sur laquelle ouvrait une porte vitrée qui donnait dans la chambre d’Ursel, la vue s’étendait sur le plus beau et le plus imposant paysage des environs pittoresques de Constantinople.

Après avoir laissé le malade se reposer et calmer l’agitation de son esprit, ce fut en cet endroit que le médecin le conduisit ; car, après s’être un peu apaisé, Ursel avait, de lui-même, demandé qu’on lui permît de vérifier s’il avait réellement recouvré la vue, en contemplant encore une fois la face majestueuse de la nature.

D’un côté la scène était un chef-d’œuvre de l’art humain : l’orgueilleuse cité, ornée des splendides édifices qui convenaient à la capitale du monde, offrait une suite d’aiguilles brillantes et de monuments des différents ordres d’architecture : quelques uns étaient purs et simples, tel est celui dont les chapiteaux représentent une corbeille pleine de feuilles d’acanthe ; telles sont encore ces colonnes dont la cannelure imite les faisceaux de lances des premiers Grecs ; formes simples, mais encore plus gracieuses dans leur simplicité que toutes celles que le génie humain a pu inventer depuis. À côté de ces magnifiques imitations des anciens modèles se joignaient les œuvres d’un âge moins reculé, où un goût corrompu, tâchant d’améliorer et mêlant les divers ordres, avait produit le composite et d’autres bizarreries qui ne suivent aucune règle. Toutefois la grandeur des bâtiments où ils étaient employés attirait le respect ; et le critique le plus sévère n’aurait pu s’empêcher d’admirer l’immense étendue et l’effet de ces édifices, tout en condamnant le style incorrect dans lequel ils avaient été exécutés. Des arcs de triomphe, des tours, des obélisques, des aiguilles destinées à divers usages, s’élevaient dans les airs avec une magnifique confusion ; tandis que, plus bas, on apercevait les rues de la ville, les habitations domestiques formant de longues allées étroites, de chaque côté desquelles les maisons s’élevaient à des hauteurs différentes et inégales ; mais comme elles se terminaient généralement par des terrasses couvertes de plantes, de fleurs et de fontaines, elles présentaient, vues de haut, un aspect plus gracieux et plus intéressant que celui des toits inclinés et uniformes des habitations de nos capitales du nord de l’Europe.

Il nous a fallu quelque temps pour exprimer l’idée qu’un seul coup d’œil fit naître dans l’esprit d’Ursel, et qui l’affecta d’abord d’un sentiment pénible. Ses yeux avaient été long-temps étrangers à cet exercice quotidien qui nous habitue à corriger les scènes que la vue nous présente, avec les connaissances que nous tirons de nos autres sens. Ses idées sur la distance étaient si confuses, qu’il lui semblait que les clochers, les tours et les minarets étaient entassés près de lui, et touchaient presque ses prunelles. Poussant un cri d’horreur, Ursel se tourna d’un autre côté et jeta les yeux sur une scène différente. Il vit encore des tours, des flèches de clochers et des tourelles, mais c’était l’image des églises et des édifices publics réfléchie dans l’éblouissante nappe d’eau qui formait le port de Constantinople, et qui, à cause des immenses richesses qu’elle amenait dans la ville, avait été heureusement nommée la Corne d’Or. D’un côté, ce superbe bassin était bordé de quais où d’immenses vaisseaux venaient décharger leurs riches marchandises, tandis que, sur les bords du havre, des galères, des felouques et d’autres petits bâtiments déployaient nonchalamment les toiles blanches, et de forme bizarre, qui leur servaient de voiles. En d’autres places, la Corne d’Or était ombragée par un vert manteau d’arbres ; et dans ces endroits, les jardins particuliers des riches ou des grands, ainsi que les lieux du divertissement public, s’avançaient jusqu’à l’eau transparente qui leur servait de limites.

Sur le Bosphore, qu’on pouvait apercevoir dans l’éloignement, la petite flotte de Tancrède était à l’ancre au même endroit où elle était parvenue pendant la nuit, endroit qui commandait le lieu du débarquement sur la rive opposée : leur général avait préféré s’y arrêter plutôt que d’aborder en pleine nuit à Constantinople, ne sachant pas si, en arrivant de la sorte, ils seraient reçus en amis ou en ennemis. Les Grecs, soit par ordre d’Alexis, soit de par l’autorité non moins puissante de quelques conspirateurs, avaient profité de ce délai pour faire avancer six vaisseaux de guerre, pleins d’hommes armés et pourvus de toutes les armes offensives maritimes propres aux Grecs de cette époque, et placés de manière à couvrir l’endroit où les troupes de Tancrède devaient débarquer.

Ces préparatifs causèrent quelque surprise au vaillant Tancrède, qui ne savait pas que ces vaisseaux étaient arrivés de Lemnos la nuit précédente. L’intrépide croisé ne fut néanmoins nullement ébranlé par le péril inattendu qui semblait devoir accompagner son entreprise.

Cette vue splendide, dont la description nous a fait sortir un instant de notre sujet, était contemplée par le médecin et par Ursel d’une des plus hautes terrasses du palais de Blaquernal. Du côté de la cité, le palais était protégé par un mur solide, d’une élévation considérable. Contre ce mur s’appuyait un édifice plus humble, qui était comme suspendu au dehors, et qui seul interrompait la nudité de cette vaste construction. Elle n’avait après cela d’autre ornement qu’une haute et massive balustrade de bronze, qui, du côté du port, séparait seule la terrasse d’un immense précipice.

Ursel n’eut pas plus tôt tourné les yeux de ce côté, quoiqu’il se trouvât loin du bord de la terrasse, qu’il s’écria avec terreur : « Sauvez-moi ! sauvez-moi ! si vous n’êtes réellement pas l’exécuteur des volontés de l’empereur. — C’est réellement ce que je suis, répliqua Douban, mais pour vous guérir, pour achever complètement votre guérison, s’il est possible, et non pour vous faire le moindre mal ou souffrir que d’autres vous en fassent. — Gardez-moi donc contre moi-même, reprit Ursel, et sauvez-moi du vertige insensé qui me pousse à me jeter dans l’abîme au bord duquel vous m’avez amené. — Ce dangereux vertige, répliqua le médecin, est commun à tous ceux qui sont restés long-temps sans regarder d’une élévation considérable, ou qui s’y trouvent conduits tout-à-coup. La nature, si bonne qu’elle soit, ne permet point que nous interrompions pendant des années l’usage de nos facultés, et que nous puissions ensuite le reprendre dans toute sa force et toute sa vigueur. Un intervalle plus ou moins long doit nécessairement nous familiariser de nouveau avec l’exercice de nos sens. Ne pouvez-vous croire que cette terrasse soit un lieu sûr, quand vous êtes soutenu par moi et par ce fidèle esclave chargé de m’aider ? — Vraiment si ! répondit Ursel ; mais permettez-moi de me tourner vers cette muraille de pierre, car je ne puis regarder sans frémir ce frêle ouvrage en fil de laiton, seule barrière qui me sépare du précipice. » Il parlait de la balustrade en bronze haute de six pieds et forte en proportion. En parlant ainsi, il saisit fortement le bras du médecin ; et bien qu’Ursel fut lui-même plus jeune et plus fort, il tremblait et avançait les pieds aussi lentement que s’ils fussent devenus de plomb, jusqu’à ce qu’enfin il eût regagné la porte vitrée, où se trouvait une espèce de banc sur lequel il se plaça. « C’est ici, dit-il, que je veux rester. — Et c’est ici, reprit Douban, que je vais vous faire, de la part de l’empereur, une communication à laquelle il est nécessaire que vous vous prépariez à répondre. Vous remarquerez qu’on vous laisse parfaitement libre de choisir entre la liberté et la captivité ; mais on y met pour condition que vous renoncerez à ce plaisir doux, mais criminel, appelé vengeance, que le hasard, je ne vous le cacherai pas, semble vouloir mettre à votre portée. Vous savez que l’empereur voyait un rival en vous ; vous savez aussi combien de maux vous avez soufferts par son ordre. Voici la question : Pouvez-vous pardonner tout ce qui s’est passé ? — Laissez-moi m’envelopper la tête de mon manteau, dit Ursel, pour chasser l’étourdissement qui trouble encore mon pauvre cerveau, et dès que la mémoire me sera revenue, vous connaîtrez mes sentiments. »

Il s’enfonça sur son siège, la tête couverte ; et après quelques minutes de réflexion, avec un tremblement qui prouvait que le malade ressentait encore une affection nerveuse, résultat d’une extrême horreur mêlée d’épouvante, il s’adressa ainsi à Douban : « L’injustice et la cruauté, dans le premier moment qu’on en éprouve les effets, excitent naturellement le plus vif ressentiment dans la malheureuse victime ; et il n’est peut-être pas de passion qui vive si longtemps chez un opprimé que le désir naturel de la vengeance. Si donc, pendant le premier mois que j’ai passé sur ma couche de privations et de misères, vous m’eussiez offert une occasion de me venger de mon cruel oppresseur, j’aurais sacrifié avec joie le reste de ma misérable vie. Mais l’effet d’une souffrance de quelques semaines, ou même de plusieurs mois, ne peut être comparé à l’effet de maux qui durent des années. Après un court intervalle de malheur, le corps, aussi bien que l’esprit, conserve encore cette vigueur qui attache le prisonnier à la vie ; il s’émeut en songeant à la chaîne d’espérances, de désirs, de désappointements et de mortifications qui formait sa première existence. Mais, avec le temps, les blessures se cicatrisent, d’autres sentiments meilleurs occupent la place des premiers, qui vont tour à tour s’éteindre dans l’oubli. Les jouissances de ce monde n’occupent plus le temps de celui sur qui se ferment les portes du désespoir. Je vous dirai, mon cher médecin, que, pendant un temps, par une tentative insensée pour redevenir libre, j’ai percé une portion considérable de roc vif. Mais le ciel m’a guéri d’une si folle idée ; et si je n’ai pas pu me résoudre à aimer réellement Alexis Comnène (car comment cela aurait-il été possible en conservant l’usage de ma raison ?), cependant, en reconnaissant mes crimes, mes péchés et mes folies, je me persuadai qu’Alexis n’était que l’agent par l’entremise duquel le ciel avait exercé le droit de punir mes offenses et mes fautes ; en conséquence ce n’était pas sur l’empereur que mon ressentiment devait s’appesantir. Et je puis maintenant vous dire, autant qu’un homme qui a éprouvé une révolution aussi terrible peut être supposé connaître son propre esprit, que je ne désire ni rivaliser avec Alexis, ni profiter des différentes offres qu’il me fait pour prix de ma renonciation à ces prétentions. Qu’il garde la couronne sans l’acheter, car, suivant moi, il l’a payée un prix qu’elle ne vaut pas. — Voilà un stoïcisme extraordinaire, noble Ursel, répondit le médecin Douban. Dois-je donc comprendre que vous refusez les offres superbes d’Alexis, et que, dédaignant ses bienveillantes intentions, vous désirez être de nouveau renfermé dans votre ténébreux cachot de Blaquernal, afin de continuer à l’aise les méditations ascétiques qui vous ont déjà conduit à une conclusion si extravagante ? — Médecin, » répliqua Ursel, tandis qu’un mouvement convulsif témoignait ses alarmes à l’alternative qu’on lui proposait, « on s’imaginerait que ta profession aurait dû t’apprendre que jamais un mortel, à moins d’être prédestiné à devenir un saint glorieux, ne préféra les ténèbres à la clarté du jour, l’aveuglement à la faculté de voir, les tourments de la faim à une nourriture suffisante, et l’humidité du cachot à l’air libre créé pour l’homme. Non !… Ce peut être une vertu d’agir ainsi ; mais la mienne n’atteint pas si haut. Tout ce que je demande à l’empereur pour le soutenir de tout le pouvoir que mon nom peut lui donner en ce moment de crise, c’est qu’il me fera recevoir comme moine dans quelqu’un de ces beaux monastères richement dotés, fondés par sa dévotion ou sa crainte. Que je ne sois plus l’objet de ses soupçons, car c’est une chose plus terrible que d’être l’objet de sa haine. Oublié par le pouvoir, comme j’ai moi-même perdu le souvenir de ceux qui le possèdent, que j’achève ma route vers la tombe, obscur, inconnu, mais en liberté, en possession des faibles organes de ma vue, et surtout en paix. — Si, sérieusement et en vérité, tel est votre désir, noble Ursel, dit le médecin, je n’hésite pas à vous garantir moi-même l’accomplissement de ce souhait pieux et modéré. Mais, songez-y, vous êtes redevenu un habitant de la cour, et vous pouvez aujourd’hui y obtenir ce que vous voulez ; tandis que demain, si vous vous repentiez de votre indifférence, il se pourrait que vos plus vives instances ne fissent point ajouter la moindre chose aux conditions que vous venez d’établir. — Soit ; alors, j’en stipulerai une autre, mais qui n’a de rapport qu’avec ce jour même. Je vais supplier Sa Majesté impériale avec toute humilité de m’épargner la peine de conclure un traité entre elle et moi, et de se contenter de l’assurance solennelle que je suis très disposé à faire dans son intérêt tout ce qu’il lui plaira de me commander, tandis que, pour moi, je désire seulement pour mon avenir l’exécution des conditions modérées dont je viens de vous entretenir tout à l’heure. — Mais pourquoi craindriez-vous d’annoncer vous-même à l’empereur que vous consentez à un arrangement qui ne peut paraître qu’extrêmement modeste de votre part ? Vraiment, j’ai peur que l’empereur n’insiste pour avoir une courte entrevue avec vous. — Je ne suis pas honteux d’avouer la vérité. Il est vrai que j’ai ou que je crois avoir renoncé à ce que l’Écriture appelle l’orgueil de la vie ; mais le vieil Adam vit toujours en dedans de nous, et reste dans une opposition perpétuelle avec la meilleure partie de notre nature ; il est facile de l’éveiller, mais il n’est pas moins difficile de le forcer à se rendormir. Tandis que, la nuit dernière, je ne comprenais qu’à peine que mon ennemi était en ma présence, et que mes facultés ne faisaient qu’à demi leur devoir en me rappelant des accents trompeurs et détestés, mon cœur ne palpitait-il pas dans mon sein avec toute l’agitation d’un oiseau qu’on vient de saisir ? Faut-il que je traite en personne avec un homme qui (soit sa conduite générale ce qu’elle pourra !) a été sans provocation de ma part la cause de ma misère sans égale ? Douban, non ! Écouter encore sa voix, ce serait donner l’alarme à toutes les passions violentes et vindicatives de mon cœur ; et quoique je prenne le ciel à témoin de la pureté de mes intentions à son égard, néanmoins il m’est impossible d’écouter ses protestations sans qu’il y ait péril pour lui ou pour moi. — Si tels sont vos sentiments, je me bornerai à lui redire votre condition ; mais il faudra que vous juriez vous-même de l’observer strictement : sinon il serait difficile et peut être impossible de conclure la ligue que vous désirez tous les deux. — Amen ! Et comme mes intentions sont pures, comme je suis résolu à n’en pas changer, puisse le ciel me garder de l’influence d’une vieille rancune, d’un ancien ressentiment ou d’une nouvelle querelle ! »

On entendit alors frapper avec autorité à la porte de la chambre à coucher, et Ursel, délivré par des sensations plus puissantes de l’étourdissement dont il s’était plaint, rentra d’un pas ferme dans l’appartement, et, prenant un siège, attendit, les yeux détournés, l’entrée de la personne qui demandait à être admise, et qui n’était autre qu’Alexis Comnène.

L’empereur parut à la porte en costume militaire, costume qui convenait à un prince qui allait assister à un combat en champ clos.

« Sage Douban, dit-il, le prisonnier que nous estimons tant, Ursel, a-t-il fait son choix entre notre paix et notre inimitié ? — Oui, sire. Il a choisi le sort de cette heureuse partie des mortels dont le cœur et la vie sont dévoués au service du gouvernement de Votre Majesté. — Il me rendra donc aujourd’hui le service de contenir tous ceux qui veulent exciter une insurrection en son nom et sous prétexte des injustices qu’il a souffertes ? — Oui, sire ; il remplira aussi parfaitement que possible le rôle dont vous le chargez. — Et de quelle manière, » dit l’empereur en prenant son plus gracieux ton de voix, « notre fidèle Ursel désire-t-il que de pareils services, rendus dans un temps de pressant besoin, soient récompensés par l’empereur ? — Uniquement en ne lui disant pas un seul mot à ce sujet. Il désire seulement que toute jalousie entre vous et lui soit désormais oubliée, et que vous le fassiez recevoir dans une des maisons monastiques fondées par Votre Majesté, afin de consacrer le reste de sa vie au culte du ciel et de ses saints. — En es-tu bien persuadé, Douban ? répliqua l’empereur à voix basse, en changeant de ton. « Par le ciel ! quand je considère de quelle prison il sort et de quelle manière il y a été traité, j’ai peine à croire à ces paisibles dispositions. Il faut au moins qu’il me parle lui-même avant que je croie à la métamorphose de l’impétueux Ursel en un être si insensible aux impulsions ordinaires de l’espèce humaine. — Écoute-moi, Alexis Comnène, dit le prisonnier, et puissent tes prières au ciel être entendues et exaucées suivant que tu ajouteras plus ou moins de foi aux paroles que je t’adresse dans la simplicité de mon cœur ! Quand même ton empire grec serait fait d’or monnayé, ce ne serait pas à mes yeux un appât digne de me séduire ; les injustices que j’ai reçues de toi, si cruelles et si nombreuses qu’elles aient été, n’ont pas excité en moi, et j’en remercie le ciel, le moindre désir de punir la trahison par la trahison. Pense de moi ce qu’il te plaira, pourvu que tu ne cherches pas à lier conversation avec moi et sois convaincu que, quand tu m’auras fait entrer dans le plus rigide de tes monastères, la discipline, le jeune et les veilles me sembleront préférables à l’existence de ceux que le roi se plaît à honorer, et qui doivent en conséquence lui tenir compagnie toutes les fois qu’il leur est ordonné de le faire. — Il ne m’appartient guère, dit le médecin, d’intervenir dans une affaire si importante : néanmoins, comme possédant la confiance du noble Ursel et de Sa Majesté l’empereur, j’ai fait un court extrait des quelques conditions qui doivent être exécutées par les deux illustres parties, l’une à l’égard de l’autre, sub crimine falsi. »

L’empereur prolongea sa conversation avec Ursel pour lui expliquer clairement de quelle manière il aurait besoin de ses services le jour même. Quand ils se quittèrent, Alexis, avec de grandes démonstrations d’amitié, embrassa son ex-prisonnier, tandis qu’il fallait tout l’empire de soi-même et tout le stoïcisme d’Ursel pour l’empêcher d’exprimer en termes clairs l’étendue de la haine qu’il portait à l’homme qui lui donnait ce baiser.