Le Couple au jardin/04

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Dumas (p. 40-52).


IV

ARCHÉOLOGIE ET AUTRES PROPOS


Mme Galliane dit à ses enfants qui revenaient d’une promenade :

— J’ai reçu en votre absence une visite : une jeune femme, arrivée depuis quelques jours à Hyères, désire nous louer la petite villa.

Nérée se rembrunit :

— Qu’est-ce que cette jeune femme et quelle idée a-t-elle eue de venir jusqu’ici ?

— C’est une personne distinguée, qui paraît très intelligente : une journaliste. Elle revient d’Espagne où elle a fait un grand reportage sur la guerre. À la suite d’une bronchite, on lui a prescrit quelques semaines de repos. Mais elle constate que le séjour dans un hôtel est trop onéreux pour son budget. Je pense que nous lui rendrions service en lui louant la villa à des conditions très douces.

— Sans doute… mais si la petite villa est habitée, nous ne serons plus tout à fait chez nous.

— Voyons ! la petite villa est à cent mètres de la nôtre.

Blanche avait fait la moue :

— Cent mètres, ce n’est pas loin ! dit-elle. Et quand nous nous promènerons, le soir, s’il m’arrive, par hasard, d’embrasser mon mari, un œil envieux nous épiera au travers des feuillages !

Mme Galliane sourit, amusée :

— « S’il m’arrive, par hasard… » est d’une modération que j’admire ! Vous êtes deux sauvages. Du temps de mon cher mari, le domaine Pomponiana jouissait d’une réputation d’hospitalité que vous allez lui faire perdre. Sans compter que les meubles et les tentures de la villa toujours fermée finiront pas être mangés des vers.

— Mère, si tu y tiens…

— Moi ? Est-ce que je fais jamais autre chose que vos quatre volontés ? Décidez.

— Eh bien ! on fera ce qui plaira à Blanche.

— Hou ! s’écria la jeune femme, le grand lâche qui ne veut pas prendre ses responsabilités ! Moi, je déclare que je m’en lave les mains.

Nérée tira de son gousset une pièce d’argent :

— C’est le hasard qui tranchera la question : côté face signifiera oui ; côté pile, la madame ira au diable.

Il jeta la pièce qui retomba côté face. Mme Galliane applaudit malicieusement et tous trois acceptèrent en riant la décision de l’oracle.


La nouvelle locataire s’installa le surlendemain. Elle s’appelait Diane Horsel — c’était peut-être un pseudonyme. Elle avouait volontiers, avec une aimable mélancolie, avoir passé trente ans. En réalité, depuis quelques saisons, elle avait entendu avec effroi sonner la quarantaine.

Un peu plus de quarante ans… âge inquiet, âge de tous les regrets et de toutes les peurs pour une coquette sans foyer, sans enfants ! Peur de la première ride, du premier cheveu blanc, de la paupière fripée, de l’empâtement menaçant ; peur de l’indifférence dans le regard des hommes ; peur de se confronter à l’insolente jeunesse authentique. Toutefois, Mme Horsel se croyait d’aspect beaucoup plus jeune que son âge réel — grâce d’état dispensée par la miséricordieuse nature à toutes les femmes, sans exceptions, jusqu’à la plus intelligente, jusqu’à la plus modeste.

D’ailleurs, celle-ci était encore jolie ; elle savait tirer parti de ses avantages, se maquillait habilement, s’habillait bien.

Au cours de la première visite qu’elle fit aux Galliane, elle se montra enchantée de sa demeure temporaire, enchantée de la vue admirable dont elle jouissait, enchantée des jardins, enchantée de tout. Elle savait écouter avec une flatteuse attention et parlait peu d’elle-même. À peine quelques mots de son séjour en Espagne, de son besoin d’oublier tant de ruines et d’horreur. Elle y avait couru de réels dangers, fait preuve de courage ; on le devinait, elle n’insistait pas, elle n’insistait sur rien… — elle était très intelligente.

Tout en gardant l’attitude la plus discrète, elle observait avec une curiosité aiguë les trois personnes qui la recevaient et le décor de leur vie. La jeune Mme Galliane avait plus de joliesse que de beauté classique, et peut-être était-elle plus gracieuse que vraiment jolie. Grande, svelte et souple, sa démarche était une harmonie. Si elle avait les épaules un peu pointues, les bras trop grêles, sa chevelure était d’un blond précieux ; ses yeux bleu sombre, un peu brouillés de noir, ne devaient pas se laisser aisément oublier ; mais son charme le plus enviable était son teint d’une pâleur éclatante, comme translucide et nacré.

Le mari ? Diane, qui aimait les athlètes, l’avait jugé, au premier abord, peu étoffé. À peine plus grand que sa femme, mais fin, nerveux, racé ; une incontestable séduction se dégageait, moins de ses traits que de son regard, de son attitude, de sa voix. Il ressemblait moins à un marchand de primeurs qu’à un gentilhomme vivant sur ses terres.

En somme, le couple était d’une distinction inattendue dans cette grande demeure mi-bourgeoise, mi-paysanne.

Diane Horsel, accoutumée à fréquenter un monde où l’on sacrifie beaucoup au désir de paraître, s’étonnait de sentir, dans tous les détails de cette maison, une vie familiale large, aisée, élégante, absolument dédaigneuse de l’effet à produire. « L’atmosphère qu’on respire ici, songeait-elle, est celle de certains romans anglais du siècle dernier. Je n’imaginais pas qu’elle puisse se rencontrer encore dans la réalité. »

— J’aime, dit-elle, ce nom romain de Pomponiana. Sommes-nous réellement sur l’emplacement d’une cité latine ?

La physionomie du propriétaire s’anima :

— Madame, l’histoire de cette côte de l’Almanarre se perd dans la nuit des temps. Ce domaine où prospèrent de pacifiques cultures est un coin de terre saturé d’humanité. Ici grandirent et s’effondrèrent successivement un port grec, une cité romaine, une ville sarrasine, un couvent légendaire du moyen-âge. Si ces choses vous intéressent, je vous montrerai des vestiges de ces civilisations mortes et un plan de l’antique Pomponiana, reconstitué par mon père.

— Cela m’intéressera beaucoup. Je suis surprise d’entendre parler de ces choses pour la première fois. Retrouve-t-on, dans l’histoire, des traces de Pomponiana ?

— Oui, Diodore de Sicile et Strabon mentionnent la ville phocéenne d’Olbia, fondée sur cette côte à la même époque que Marseille, Nice et Antibes. Olbia signifiait, en grec, « heureuse et libre ». Cette terre semble donc avoir été toujours bénie des dieux. Plus tard, sur l’emplacement de la grecque Olbia, une cité romaine fut fondée par Pomponius, un des généraux de Pompée, pour défendre les côtes de Provence et de Ligurie. L’emplacement de ce domaine marque probablement le cœur de la ville. Le port de Pomponiana, au temps des Antonins, devint une station de galères et la ville fut florissante jusqu’en l’an 400 ; alors, un terrible tremblement de terre la détruisit, ainsi que les autres cités de ce littoral. Les fouilles, très imparfaites, pratiquées sous le second Empire et en 1904, ont mis à jour des murs renversés par le séisme. Ces murs étaient couverts de peintures rappelant celles de Pompéi. Malheureusement, l’humidité du sous-sol et la maladresse des ouvriers qui les lavèrent à l’eau de mer n’ont pas permis leur conservation.

La vieille Mme Galliane dit en riant :

— Madame, je veux vous mettre en garde contre la fureur archéologique de mon fils. Trébuche-t-il contre une brique venue en droite ligne d’une tuilerie de Toulon, il croit découvrir un fragment de chapiteau romain ; et si notre domestique cache dans quelque coin une soupière cassée, il exhume ces tessons pompéiens avec des transports d’expert de Glozel !

Diane leva les yeux sur le jeune homme et fut frappée de l’expression de son sourire. C’était la première fois qu’elle voyait un fils regarder ainsi sa mère.

Lorsque la visiteuse se retira, reconduite par le jeune ménage, elle s’arrêta devant le grand poivrier :

— Quel arbre magnifique ! admira-t-elle. Ce beau feuillage souple, cet énorme tronc d’un grain si compact…

— C’est le plus beau de nos arbres, dit Nérée.

— S’il s’étend encore, il viendra toucher votre mur et vous gênera.

— C’est lui qui sera gêné. Eh bien ! on abattra la maison !

Blanche expliqua :

— Chez nous, les arbres sont quelque chose comme des divinités sacrées.

— Vous en avez, en effet, de fort beaux, surtout les eucalyptus et les cyprès ; mais je m’étonne de ne voir, parmi vos cultures, aucun arbre fruitier.

— Les arbres fruitiers sont ailleurs. Autour de notre maison, nous préférons ceux-ci. Les beaux arbres inutiles sont les titres de noblesse d’une terre.

Ils allèrent voir les deux grands sarcophages romains couchés côte à côte à l’ombre des arbousiers et des lentisques. Nérée indiqua, sous les champs de fleurs, l’emplacement d’un temple et la place probable du stade romain. Il ajouta :

— La partie où est située votre villa fut occupée par un temple dédié à l’Astarté phénicienne ; certains ornements symboliques en verre, retrouvés en remuant le sol, ne laissent aucun doute à ce sujet. Tous les dieux antiques furent adorés sur ce coin de terre. Madame, vous pourrez, si vous avez le goût des évocations littéraires, rééditer, au clair de lune, sur votre balcon, les oraisons de Salammbô à la déesse Anaïtis-Astarté.

Mme Horsel répondit :

— Il n’est pas impossible, monsieur, que je me livre à ces évocations et invocations.

Ce soir-là, l’hôtesse de la petite villa s’attarda longtemps à son balcon. Si elle n’invoqua point Astarté, elle pensa beaucoup à la famille Galliane. Ces gens, qui semblaient si sereinement se suffire à eux-mêmes et ne rien désirer, lui inspiraient une curiosité extrême.

Deux jours plus tard, elle trouva un prétexte pour retourner à la villa. Elle n’y rencontra que les deux femmes : la mère, charmante et bonne sans réserve ; la bru, très grande dame, irréprochablement accueillante — avec beaucoup de réserve. À la déception qu’elle éprouvait, Diane comprit que celui qu’elle avait souhaité revoir, c’était l’absent.

La jeune femme s’arrêtait volontiers au milieu des allées pour causer avec les ouvriers, leurs femmes, leurs enfants. Elle s’entretenait aussi avec les petites gens des cabanes de l’Almanarre. Habitude du reportage ? déformation professionnelle ? Diane Horsel était toujours occupée à mener quelque enquête et elle le faisait avec une incomparable habileté, obtenant tous les renseignements qu’elle désirait, sans avoir l’air de rien demander. En trois jours, elle avait appris que la famille Galliane était « tout ce qu’il y a de mieux entre Hyères et Toulon ». Elle avait appris les circonstances tragiques de la mort du père ; elle savait que Nérée avait été un brillant officier d’aviation avant de se consacrer à sa terre ; que le domaine rapportait de gros revenus et que les maîtres avaient les mains largement ouvertes pour secourir toutes les infortunes. Elle savait enfin que le jeune couple avait fait un mariage de grand amour, qu’ils avaient un petit enfant adorable et que leur vie — disait la femme de Ramillien — était « tissée d’or et de soie ».

Oh ! oh ! dans les plus somptueux tissus, un regard clairvoyant finit toujours par découvrir quelque manque. Ce serait à voir…

Parmi le personnel du domaine, Diane avait promptement distingué Carini. Quelle allure ! quelle noblesse de lignes ! quel beau profil romain ! Malheureusement, cet Antinoüs était muet comme une carpe. Si la jeune femme lui adressait la parole, il semblait malheureux à faire pitié et remettait sournoisement Rouan en marche pour avoir un prétexte à s’éloigner.

Un soir que Mme Horsel avait aventuré ses souliers à hauts talons dans le chemin caillouteux de Saint-Pierre d’Almanarre qui contourne le domaine, elle découvrit la grande vigne et l’oliveraie des Galliane. Nérée en sortait.

— Quoi ! fit-elle, vos terres se prolongent jusque là ? Mais c’est le domaine du marquis de Carabas !

— Non, madame, mes terres me donnent beaucoup plus de peine que celles du conte n’en coûtaient au Chat-Botté. La vigne exige des soins incessants, qu’elle ne paie pas toujours.

— Et là-bas ? Ce sont des oliviers ? Peut-on les voir de près ?

— Je vous en prie. Mais, en ce moment de l’année, tout cela est encore en sommeil.

Ils allaient maintenant côte à côte entre les lignes de ceps nus ; Diane, disposée à tout admirer ; Nérée, de belle humeur parce qu’il achevait une journée de bon travail. Parvenus à l’oliveraie, ils s’arrêtèrent pour contempler l’horizon : au sud, la mer ; à l’est, les hangars du centre d’aviation maritime ; à l’ouest, les jardins, à perte de vue.

— En me promenant, ces jours-ci, dit Mme Horsel, j’ai aperçu des jardins magnifiques.

— Très beaux et très anciens, sans doute, comme l’indique le nom de Saint-Pierre-des-Horts. Pomponiana devait posséder un grand nombre de villas fleuries, au temps où un aqueduc romain amenait jusqu’ici les eaux de San-Salvadour. Nos arbres et nos fleurs puisent leur sève en un humus millénaire. Dans quelques semaines, vous découvrirez la richesse et le charme des jardins de Pomponiana.

— Oui, ce doit être une halte délicieuse. Une halte… Mais j’imagine difficilement une vie entière se déroulant ici.

— Et pourquoi non ? Nulle atmosphère n’est apaisante comme celle des jardins. Les rumeurs inquiètes qui passent sur le monde se fondent en murmures au-dessus de nos tranquilles ombrages. Pas de passions dévorantes dans l’âme d’un homme incliné tout le jour sur la vie végétale. Un beau jardin suffit à absorber l’activité d’un homme, à justifier son effort, à contenter à la fois son goût de l’action et son amour du rêve. Et c’est dans un jardin qu’on peut le plus facilement se consoler, oublier.

— Vous pensez ?… J’aimerais bien me laisser convertir à votre culte des arbres et des plantes.

— Convertie, vous le serez certainement. N’oubliez pas, madame, que tout ce qu’il y a eu de beau dans l’histoire de l’âme humaine, dans les légendes et les religions, a pour décor les jardins. À l’origine du monde se trouve un jardin, le Paradis terrestre ; et le plus grand châtiment qu’on ait pu concevoir pour Adam et Ève, c’est d’en être chassés. Les héros et les dieux vivent dans des jardins ; Hercule risque de se casser le cou et d’être dévoré pour pénétrer dans le jardin des Hespérides ; le jeune prince Cakya poursuit son rêve immense sous un figuier, dans un jardin de l’Inde ; et c’est dans le Jardin des Oliviers que Jésus passe sa dernière nuit d’angoisse humaine…

Il avait commencé de parler en plaisantant ; maintenant, il avait l’air de rêver tout haut, les yeux au loin sur la mer. Diane, un peu dépitée, pensait : « Est-ce pour moi qu’il parle ? Il m’a tout l’air d’oublier ma présence. Je n’aime pas cette façon qu’il a de regarder toujours à cent mètres devant lui. »

Ayant levé les yeux, elle demanda :

— Quelle est donc cette Vierge qui domine la colline ?

— C’est Notre-Dame-de-Consolation. Elle surveille tout le golfe de Giens. Sur quelque point de la côte que vous alliez, vous pourrez vous orienter d’après sa silhouette blanche. Elle est ici l’objet d’une grande dévotion.

Mme Horsel ne s’intéressa pas à Notre-Dame-de-Consolation. Mme Horsel ne désirait pas être consolée ; elle désirait toutes les belles batailles et tous les chocs de la vie.

Un vrombissement puissant, une grande ombre mouvante lui fit encore lever la tête : un hydravion passait au-dessus d’eux, splendide insecte d’argent, portant sous ses ailes les couleurs françaises.

— Il en passe toute la journée, remarqua Diane, et, les nuits, leurs grands signaux lumineux m’éveillent en sursaut.

— Vous vous y habituerez. Moi, ils me manqueraient bien s’ils disparaissaient… Voyez combien ce décor est symbolique : le va-et-vient des avions — appel de l’aventure — là-haut, la chapelle et la vierge blanche — la tradition, les vieilles disciplines…

Avec un sourire moqueur, il acheva :

— Et là, dans ces jardins, le cœur du jardinier, également sollicité par ces deux pôles contraires.

La jeune femme eut un vif regard de côté et risqua :

— Mais il me semble que le cœur de ce jardinier est comblé ?

— Aussi se répand-il en actions de grâces.

Toujours cet air de songe et d’ironie légère, ce regard évadé vers le bleu de la mer. Cet homme était un peu irritant.

— À propos, reprit-elle, ne m’a-t-on pas conté que, pendant un temps, vous vous êtes trimbalé là-dedans ?

Du doigt, elle indiquait un autre avion qui se dirigeait vers Toulon.

— Oui, répondit Nérée, avec un léger accent de mélancolie, je me suis trimbalé là-dedans, avec toute la largeur du ciel devant moi !

— Et puis ?

— Et puis un jour je suis tombé du ciel. Par miracle, je n’avais qu’une épaule démolie. Mais la commotion nerveuse avait été forte ; mes réflexes n’étaient plus très bons ; on me condamna à un long repos… Sur ces entrefaites, mon père nous fut enlevé. Alors, le domaine devenait l’impérieux devoir.

Leurs pas les avaient ramenés à l’entrée de la vigne. Le jeune homme conclut en souriant :

— Ce n’est sans doute pas une méprisable sagesse que de commencer, à vingt-six ans, par où finit Candide.

Il s’était découvert pour prendre congé de la promeneuse et montrait un visage sans ombres, étonnamment jeune, mais très viril.

En rentrant chez lui, Nérée dit à sa femme :

Mme Horsel est venue explorer la vigne et l’oliveraie.

— Ah ? fit Blanche, que t’a-t-elle dit ?

— Rien. Elle n’est pas bavarde et m’a laissé monologuer.

— Se promenait-elle en pyjama de satin ?

Il fit un effort de mémoire et dut avouer :

— Ma foi, je n’en sais rien. Je l’ai peu regardée.

Diane Horsel, au contraire, avait bien regardé Nérée Galliane. Le soir, après avoir lu assez tard, lorsqu’elle eut éteint sa lampe de chevet, elle tarda longtemps à s’endormir. Avec une exactitude singulière, toutes les paroles du jeune homme lui revenaient à l’esprit et les intonations de sa voix et sa physionomie à la fois pensive et doucement moqueuse.

« Singulier garçon… Poète ? Songe-creux ? Sentimental ? — À moins qu’il ne se moque du monde… Il n’a pas eu un regard vers moi. Serait-ce un homme pour qui les femmes n’existent pas ? Ou dont une femme unique emplit le cœur et le cerveau ? Ce phénomène-là serait à voir de près ! »