Le Crépuscule des Idoles/Notes de Henri Albert

La bibliothèque libre.
◄     ►


NOTES

Ce volume contient les derniers ouvrages composés par Nietzsche avant la terrible crise qui devait anéantir son intelligence. Ils remontent tous à cette fatale année 1888, féconde entre toutes, puisque le philosophe, pressentant peut-être la fin, répandait l’abondance à mains pleines, sans se soucier de mettre en réserve des pensées pour l’avenir. Moisson tropicale, dernière moisson !…

Le Cas Wagner.

Le Cas Wagner fut ébauché en mai 1888 à Turin, et achevé en juin à Sils-Maria. Les deux post-scriptum et l’épilogue furent ajoutés au manuscrit dans les premiers jours d’août. Le volume parut chez C. G. Naumann, à Leipzig, en septembre de la même année, sous le titre de : Le Cas Wagner, un problème musical, 1888.

Une traduction française en a été publiée en 1893, par MM.  D. Halévy et R. Dreyfus, chez le même éditeur.

Nietzsche contre Wagner.

Nietzsche contre Wagner devait former une sorte de complément au Cas Wagner. Nietzsche rédigea son opuscule au milieu du mois de décembre 1888, à Turin. « Après avoir écrit cette petite bouffonnerie du Cas Wagner, voici maintenant des choses sérieuses », écrivit-il à son éditeur en lui faisant parvenir le manuscrit. La brochure, imprimée, corrigée et tirée, ne fut point mise en vente à cause de la maladie de Nietzsche. Quelques exemplaires en furent cependant distribués aux amis de l’auteur.

Nietzsche dit sans sa préface que tous les chapitres de son étude ont été empruntés à ses œuvres antérieures. De nombreuses coupures, des corrections et des surcharges leur donnent cependant un aspect tout nouveau.

Voici la concordance des différents chapitres :

« Où j’admire » a été emprunté au Gai Savoir, aphorisme 87.

« Où je fais des objections », au Gai Savoir, aphorisme 368.

« Wagner considéré comme un danger 1 », aux Opinions et Sentences mêlées, aphorisme 134.

« Wagner considéré comme un danger 2 », au Voyageur et son ombre, aphorisme 165.

« Une Musique sans avenir », aux Opinions et Sentences mêlées, aphorisme 171.

« Nous autres antipodes », au Gai Savoir, aphorisme 370.

« Où Wagner est chez lui », à Par delà le Bien et le Mal, paragraphes 354 et 356.

« Wagner apôtre de la chasteté 1 », à Par delà le Bien et le Mal, paragraphe 256.

« Wagner apôtre de la chasteté 2 et 3 », à la Généalogie de la Morale, chapitre troisième, paragraphes 2 et 3.

« Comment je me suis détaché de Wagner », à Humain, Trop humain, vol. II, préface, aphorismes 3 et 4.

« Le psychologue prend la parole », à Par delà le Bien et le Mal, paragraphes 269 et 270.

L’ « Épilogue », au Gai Savoir, préface, aphorismes 3 et 4.

Le Crépuscule des Idoles.

Nietzsche écrivit le Crépuscule des Idoles en peu de jours, avant le 3 septembre, à Sils-Maria. Le manuscrit expédié le 7 septembre à l’imprimeur portait de titre de Flâneries d’un psychologue, qui ne fut remplacé que pendant l’impression par le titre actuel. Le chapitre « Ce que les Allemands sont en train de perdre » fut intercalé en septembre, les aphorismes 32 à 43 des « Flâneries inactuelles » furent ajoutés au commencement d’octobre, pendant que le volume était à l’impression. Il ne vit le jour qu’après la catastrophe de Turin, en janvier 1889.


L’Antéchrist.

L’idée d’écrire la Transmutation de toutes les Valeurs, sa principale œuvre philosophique, avait déjà préoccupé Nietzsche depuis de longues années lorsqu’il se décida à en entreprendre la rédaction. Du 3 au 30 septembre il écrivit, à Sils-Maria et à Turin, l’Antéchrist, premier livre de la Transmutation. Le volume devait porter le titre :


La Volonté de Puissance.
Essai d’une Transmutation de toutes les valeurs


et se diviser en quatre parties :

Livre premier.

L’Antéchrist. Essai d’une critique du Christianisme.

Livre deuxième.

L’Esprit libre. Critique de la philosophie comme d’un mouvement nihiliste.

Livre troisième.

L’Immoraliste. Critique de l’espèce d’ignorance la plus néfaste, la morale.

Livre quatrième.

Dionysos. Philosophie de l’éternel retour.


Il existe de la Volonté de Puissance une ébauche très détaillée, mais seul l’Antéchrist fut achevé entièrement. Les plans et les ébauches seront publiés ultérieurement dans un autre volume des Œuvres complètes de Frédéric Nietzsche.

La présente traduction a été faite sur le huitième volume des Œuvres complètes, publié en 1895 par le Nietzsche-Archiv, chez C. G. Naumann, à Leipzig. Elle a été revue sur une toute récente réimpression de ce volume qui contient quelques légers changements.

Les Poèmes qui accompagnent dans le volume allemand les quatre dernières œuvres de Nietzsche seront présentés plus tard au public français dans un volume de fragments.


Pour ne point déparer l’aspect du texte nous avons renvoyé à cette place quelques notes relatives à la traduction :

Page  10, ligne 1, du h. et suiv. : décadent — en français dans le texte.
 10, ligne 6, du h. et suiv. : décadence — en français dans le texte.
 17, ligne 14, du h. : la citation de Benjamin Constant en français dans le texte.
 17, ligne 9, du b. : il faut méditerraniser la musique — en français dans le texte.
 26, ligne 12, du h. : Wagner est un névrosé — en français dans le texte.
 38, ligne 9, d. h. et suiv. : haut-relief — en français dans le texte.
 49, ligne 13, d. h. et suiv. : par excellence — en français dans le texte.
 49, ligne 6, d. b. : fable convenue — en français dans le texte.
 62, ligne 12, d. b. : le moi est toujours haïssable — en français dans le texte.
 67, ligne 1, d. b. : mésalliance — en français dans le texte.
 71, ligne 8, d. h. : petit fait vrai — en français dans le texte.
 71, ligne 2, d. b. : pastilles Géraudel — en français dans le texte.
 73, ligne 8, d. h. : pur sang — en français dans le texte.
 81, lignes, d. b. : Flaubert est toujours haïssable, l’homme n’est rien, l’œuvre est tout — en français dans le texte.
 84, ligne 7, d. h. : l’adorable Heine — en français dans le texte.
 84, ligne 11, d. h. : délicatesses — en français dans le texte.
 84, ligne 14, d. h. : âme moderne — en français dans le texte.
 100, ligne 14, d. b. : Tout comprendre, — c’est tout mépriser — en français dans le texte.
 110, ligne 2, d. h. : pudeur — en français dans le texte.
 113, ligne 9, d. b. : On ne peut penser et écrire qu’assis — en français dans le texte.
 117, ligne 6, d. b. : finesse — en français dans le texte.
 122, ligne 9, d. b. : de rigueur — en français dans le texte.
 126, ligne 12, d. h. : idée fixe — en français dans le texte.
 136, ligne 11, d. b. : il faut tuer les passions — en français dans le texte.
 157, ligne 12, d. h. : différence entre Zaehmung (domestication) et Züchtung (élevage).
 169, ligne 4, d. h. : jeu de mot sur Beruf (carrière) et berufen (appeler).
 173, ligne 7, d. h. : la science, la noblesse — en français dans le texte.
 173, ligne 11, d. h. : l’évangile des humbles — en français dans le texte.
 174, ligne 3, d. h. : médisance — en français dans le texte.
 174, ligne 7, d. h. et suiv. : ressentiment — en français dans le texte.
 174, ligne 8, d. h. : romantisme — en français dans le texte.
 174, ligne 11 d. b. : libertin, libertinage — en français dans le texte.
 178, ligne 3, d. h. : romancier — en français dans le texte.
 178, ligne 19, d. h. : petits faits — en français dans le texte.
 182, ligne 4, d. b. : farce — en français dans le texte.
 192, ligne 7, d. b. et suiv. : L’art pour l’art — en français dans le texte.
 198, ligne 13, d. b. : partie honteuse — en français dans le texte.
 203, ligne 8, d. b. : pur, vert
 206, ligne 12, d. b. : impressionnisme moral. —
 214, ligne 7, d. h. : laisser-aller. — en français dans le texte.
 216, ligne 3, d. b. et suiv. : milieu — en français dans le texte.
 220, ligne 9, d. b. : il est indigne des grands cœurs de répandre le trouble qu’ils ressentent — en français dans le texte.
 231, ligne 2, d. h. : niaiserie allemande — en français dans le texte.
 243, ligne 4, d. b. : largeur — en français dans le texte.
 260, ligne 11, d. b. : ardeurs — en français dans le texte.
 268, ligne 9, d. h. : libertinage — en français dans le texte.
 285, ligne 11, d. b. : le grand maître en ironie — en français dans le texte.
 285, ligne 10, d. b. : esprit — en français dans le texte.
 286, ligne 7, d. h. : impérieux — en français dans le texte.
 298, ligne 12, d. b. : canaille — en français dans le texte.
 302, ligne 7, d. b. : niaiserie — en français dans le texte.
 320, ligne 10, d. h. : folie circulaire — en français dans le texte.
 321, ligne 9, d. b. : rancune — en français dans le texte.
 326, ligne 1, d. h. : Ainsi parlait Zarathoustra. Deuxième partie : Des Prêtres.
Henri Albert.




________