Le Crépuscule des Nymphes, suivi de Lectures antiques/Le Crépuscule des Nymphes/12
NOSSIS
POÉSIES DE NOSSIS
Ci-suivent les œuvres complètes de la poétesse Nossis, telles qu’elles sont venues jusqu’à nous par les soins de Constantin Céphalas, à qui nous devons l’Anthologie palatine.
Nossis vécut à Locres en Calabre, vers 330 avant J.-C. Elle était fille de Theuphilis et petite-fille de Kleokha. Elle connut des poètes et fit elle-même des vers qui furent longtemps chantés puisque, Méléagre, deux siècles plus tard, louait encore leur « parfum d’iris ».
Les voici. On peut supposer que de toutes les choses charmantes qu’elle a dites aux Anciens, une seule nous est conservée : la première. Quatre vers suffisent à perpétuer le nom de celle qui a si bien parlé de Kypris.
I
Rien n’est plus doux que l’amour ; tous les bonheurs sont moindres que lui ; de ma bouche je cracherais même le miel.
II
Hêta honorée, ton sanctuaire Lakinien parfumé d’encens, souvent du haut du ciel tu descends pour le regarder.
III
Il semble bien que l’Aphrodite a été heureuse de recevoir en présent ce filet de la chevelure de Samytha.
IV
Artémis, qui as Dâlos et Ortygia adorable, dépose ton arc et tes chastes flèches dans le sein des Kharites.
V
Les Brettiens ont jeté leurs armes de leurs épaules infortunées, frappés par la main des Lokriens, combattants rapides.
VI
Entrées dans le temple, regardons la statue de l’Aphrodita, comme elle est bien sculptée dans l’or.
VII
Kallô a suspendu dans la demeure de la blonde Aphrodita son portrait qu’elle fait faire en tout semblable (à la déesse).
VIII
Même d’ici on reconnaît Sabaïthis ; c’est son image par la beauté, aussi par la grandeur d’âme.
IX
Ce tableau a les traits de Thaumareta. Comme il représente bien l’air majestueux et la beauté de cette (femme) aux paupières douces.
X
C’est le portrait de Melinna. C’est bien elle. Vois comme son gentil visage semble me regarder tendrement.
XI
Passe en riant aux éclats, et amicalement, dis-moi quelques mots. Je suis Rhintôn le Syracosien,
XII
Ô étranger ! si tu navigues vers Mitylène callichore, pour l’éclairer de la fleur des grâces de Sapphô,
dis que j’étais chère aux muses, que la terre Lokrienne m’enfanta, et sache que mon nom est Nossis. Va.