Le Cratère/Chapitre XXVII

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Traduction par A. J. B. Defauconpret.
Furne, Perrotin, Pagnerre (Œuvres, tome 29p. 332-341).
CHAPITRE XXVIII.


Ils sont partis ! à nous ce beau rivage !
Regarde autour de toi : tout est notre héritage.
Sprugue



Lorsque Marc eut entendu le rapport de Bigelow, il ne put douter qu’il n’eût affaire à une de ces escadres de pirates qui jadis infestaient les mers de l’Est, et qui étaient en quelque sorte les successeurs des boucaniers. Les équipages étaient toujours composés de l’écume de toutes les nations, et c’étaient des gens déterminés et ne reculant devant aucun danger. Du moment que Waally était avec eux, il était inutile de chercher comment ils avaient entendu parler de la colonie. Nul doute que ce chef avide n’eût fait ses conventions avec eux pour avoir une part du butin. Leur projet primitif était probablement de piller les navires employés à la pêche des perles ; et les renseignements qu’ils avaient pu obtenir de Waally, dans une relâche à son île, les avait mis sur la voie d’une proie plus sûre et peut-être plus avantageuse.

Marc ne craignait point pour le Pic. Fût-on parvenu à découvrir l’entrée de l’Anse, ce qu’il ne croyait pas probable, ses défenseurs, retranchés dans une position si admirable, ne pouvaient manquer de repousser les assaillants. Mais le Récif était bien plus exposé, et le gouverneur comprit qu’il ne pouvait pas différer plus longtemps de s’y rendre, et que sa place était là. Si le Récif tombait au pouvoir des pirates, il faudrait des années pour réparer une pareille perte ; et, ce qui était plus triste encore à penser, il pourrait devenir leur rendez-vous général, dans leurs infâmes expéditions. Le gouverneur Woolston fit gréer une chaloupe, et s’embarqua dans l’après-midi. Sa femme voulait l’accompagner, mais il n’y voulut pas consentir ; car il s’attendait à une rude besogne, et il songeait même à diriger toutes les femmes sur le Pic. Brigitte n’insista pas, et, elle chercha même à dissimuler sa douleur, afin de donner le bon exemple aux autres épouses, qui étaient aussi obligées de se séparer de leurs maris.

À mi-chemin, la chaloupé aperçut une embarcation qui semblait suivre la même direction qu’elle. C’était l’Anna qui revenait, après avoir été donner l’alarme aux pêcheurs, et le capitaine Betts était à bord. C’était une double bonne fortune pour le gouverneur. L’Anna était l’embarcation la plus rapide de la colonie, et il était important d’y placer le quartier général. La plus légère après elle était la Marthe, et la chaloupe fut dépêchée au Récif pour lui dire de venir immédiatement rejoindre le gouverneur, qui allait se diriger vers la Baie des Baleiniers, afin de s’assurer de l’état des choses sur ce point.

Arrivé à la Baie, Marc vit que déjà les pêcheurs étaient sur leurs gardes, et qu’on prenait toutes les précautions commandées par les circonstances. Mais pourrait-on bien compter sur la fidélité des Kannakas ? Il en avait plus de quarante réunis sur ce point, qui avaient été engagés soit pour extraire l’huile, soit pour aider aux travaux généraux. Ils vivaient en assez bonne intelligence avec les colons ; mais cependant était-il bien certain qu’ils ne broncheraient pas, quand ils verraient leurs chefs dans le parti opposé ? Ils avaient bien d’ailleurs quelques sujets de mécontentement. Les colons cherchaient à obtenir d’eux le plus de travail possible, en ne leur donnant que des babioles, dont les Indiens commençaient à soupçonner la véritable valeur. Tant qu’il n’y a pas un juste équilibre entre le travail et le salaire, la bonne entente ne peut s’établir entre le maître et le serviteur ; et quand il y a d’un côté oppression et abus de la force, il y a nécessairement de l’autre irritation et méfiance. Marc ne se faisait pas illusion : les dispositions de cette partie importante de ses forces disponibles étaient au moins douteuses, et c’était pour lui un sujet de grave préoccupation.

Le nombre des Kannakas, employés dans les divers établissements, était au moins de deux cents. Or, la colonie ne pouvait mettre en tout sur pied que trois cent soixante-trois combattants. On pouvait se trouver dans la nécessité de diriger sur un point donné la plus grande partie de cette armée ; mais laisser derrière soi une masse de cent à cent cinquante Kannakas au Récif, pendant que les troupes régulières se battraient avec l’ennemi, c’était une perspective qui ne flattait nullement le gouverneur. Il vit la nécessité de les concentrer dans un même lieu, et de les employer activement au service de la colonie. Cette tâche importante fut confiée à Bigelow, qui partit aussitôt pour le Récif avec les Kannakas qui se trouvaient à la Baie. Arrivé au Récif, il devait réunir le plus d’Indiens qu’il pourrait, les mettre à bord des huit ou dix embarcations qui pouvaient s’y trouver, et gagner le large avec cette petite flottille. C’était les occuper pendant vingt-quatre heures, et leur ôter tout moyen de communiquer avec Waally, dans le cas où il se présenterait devant le Récif.

En même temps, et pour éloigner les soupçons de défiance que cette conduite pouvait inspirer, il excepta de la mesure ceux des Kannakas qui faisaient partie de l’équipage de l’Anna, et qui étaient par conséquent de service auprès du gouverneur. Celui-ci, en les ayant sous ses yeux, était sûr de les maintenir dans le devoir, et il aimait à leur prouver qu’il ne craignait pas de leur confier la garde de sa personne.

Ces dispositions une fois prises, Marc sortit à la Baie pour retourner au Cratère et, à la hauteur du cap sud, il rencontra Betts qui montait la Marthe. Les deux bâtiments, avec quatre petites chaloupes qui les accompagnaient, se mirent alors de conserve à courir des bordées pour exercer une active surveillance dans la direction de l’île Rancocus. L’angle sud-ouest des petites îles qui entouraient le Récif formait une longue pointe basse et étroite, sous le vent de laquelle était une assez bonne rade. Ce cap était connu parmi les colons sous le nom d’Aiguille de Rancocus, par suite de cette circonstance que cette pointe se dirigeait avec une précision mathématique vers l’île en question. Aussi toutes les embarcations étaient-elles dans l’usage de gouverner, vers l’extrémité de ce cap, certaines, que de là elles n’avaient qu’à se laisser dériver au sud-ouest pour arriver au Récif en quelques heures. C’était en quelque sorte un procédé mécanique pour ceux qui n’étaient pas encore bien familiarisés avec la navigation.

L’Aiguille de Rancocus était le rendez-vous général assigné par le gouverneur à sa petite flotte. En réunissant ces bâtiments en si petit nombre, il ne cherchait pas à organiser un système de résistance, mais uniquement de surveillance. Il était sûr que Waally conduisait ses nouveaux amis vers les Rades de l’Ouest, de tous les parages celui qu’il connaissait le mieux, et la position sous l’Aiguille de Rancocus était la meilleure pour observer leur approche.

L’Anna, montée par le gouverneur, arriva la première, puis les autres se succédèrent, et toutes faisaient le même rapport que nulle part on n’avait aperçu d’ennemis. Sur la recommandation de Marc, Betts avait poussé une reconnaissance jusqu’au Pic ; tout y était tranquille, et l’on n’avait plus entendu parler des étrangers. Toute la soirée, la flotte resta dans la même incertitude. Vers minuit, le gouverneur résolut d’établir une croisière ; chaque bâtiment devait prendre une direction spéciale, aller jusqu’à une distance de sept lieues, et alors attendre le jour. Au point du jour, la vigie, à bord de l’Anna, fit rapport que la Marthe était à deux lieues au nord, et la Neshamony, à peu près à la même distance au sud. On savait que les autres embarcations s’étaient échelonnées au nord de la Marthe, mais on ne pouvait les voir.

Quand le soleil eut complétement paru sur l’horizon, la Neshamony étant venue informer le gouverneur qu’elle n’avait aperçu aucune voile, reçut l’ordre de cingler en droite ligne vers l’île Rancocus. Si tout paraissait tranquille, le commandant devait aborder, chercher à prendre des renseignements, et à moins qu’ils ne fussent de nature à motiver une autre marche, se diriger vers le Pic d’où il reprendrait la route du Récif.

L’Anna se rapprocha alors de la Marthe qui n’avait pas été plus heureuse dans ses recherches. Les autres bâtiments vinrent faire le même rapport : personne n’avait vu les étrangers ; on eût dit qu’ils avaient disparu tout à coup.

Cette incertitude commença à jeter le gouverneur dans une grande perplexité. Si les pirates avaient eu l’idée de diriger leur attaque sur un autre point, et d’arriver au Récif par l’une des passes du vent ? Sans doute Waally ne les connaissait pas, et il n’avait pu naturellement indiquer d’autre route que celle qu’il avait toujours suivie lui-même ; mais ne pouvait-il pas se trouver à bord quelque marin expérimenté, qui suppléât au défaut de sagacité des sauvages ? Ce changement de direction eût été d’autant plus fatal que c’était le côté faible de la place, celui qui réunissait le moins de moyens de défense, précisément parce qu’il était d’un abord plus difficile ; et c’était là que se trouvaient leurs plus grandes richesses, parce qu’on les avait crues plus en sûreté.

Sous l’impression de cette nouvelle idée, Marc eut bientôt fait de nouvelles dispositions. Une des chaloupes eut ordre d’aller par la rade du nord, à travers les îlots, jusqu’au Récif ; une autre fut laissée en croisière devant l’Aiguille, et l’Anna et la Marthe commencèrent de conserve une course des plus rapides, toujours à la recherche des pirates. Si le gouverneur les voyait une fois, il était bien décidé à ne pas les quitter qu’il ne fût parvenu à s’assurer de leurs projets.

Il y avait sept heures que l’Anna et la Marthe couraient à deux lieues de distance l’une de l’autre, dans la direction de l’île Rancocus, sans avoir fait de nouvelles découvertes. Le gouverneur, n’y comprenant rien, dit à Betts de poursuivre la même route encore quelque temps, et il lui donna rendez-vous pour le lendemain matin à la Pointe de l’Aiguille. Quant à lui, il se décida à aller en personne au Pic voir si l’on n’y saurait pas quelque chose de nouveau, et conférer avec Heaton. Vers quatre heures du matin, l’Anna entrait dans l’Anse Mignonne : tout y était tranquille. La Neshamony même n’avait pas encore paru. À peine arrivé, le gouverneur se vit entouré de la plupart des femmes qui accouraient impatiemment demander des nouvelles de leurs maris. Marc dit tout ce qu’il savait, et cette courte entrevue soulagea bien des inquiétudes. Brigitte, malgré son désir, ne fit aucun effort pour retenir son mari ; et, vers huit heures, l’Anna remettait à la voile.

À dix heures, le gouverneur avait la pointe de l’Aiguille en vue. Trois chaloupes, échelonnées de distance en distance, faisaient bonne garde. Dès qu’il fut à proximité, on lui signala une voile, qu’on voyait venir de loin à travers les passes intérieures. Le gouverneur ne tarda pas à reconnaître l’Abraham, mais quand les deux schooners furent bord à bord, il n’obtint pas de renseignements plus précis. Bigelow qui commandait l’Abraham, avait parcouru toute la côte du vent pour rallier les baleiniers, et les conduire à la Baie du Vent, et il venait prendre les ordres du gouverneur.

Comme l’Abraham n’était pas un des meilleurs voiliers, le gouverneur ne l’envoya pas en pleine mer à la recherche des pirates. Il dit à Bigelow de suivre la côte du vent, et de s’en tenir assez près pour qu’on ne pût lui couper la communication avec la terre. Aucune voile ne pouvait approcher de la côte sans être vue de loin, et Bigelow connaissait si bien tous les canaux qu’il pourrait non-seulement rentrer, dès qu’il le voudrait, mais encore répandre dans tout le groupe des îles les renseignements qu’il pourrait recueillir sur la marche et sur les intentions des pirates.

Au lieu du rendez-vous, le gouverneur trouva tous ses bâtiments réunis, à l’exception de la Neshamony qui n’avait pas encore reparu. Les rapports qui lui furent faits étaient toujours les mêmes : on n’avait pas vu les étrangers. Une chaloupe qui revenait du Cratère, assura qu’on ne les avait signalés nulle part, et que les colons continuaient avec ardeur leurs préparatifs de défense. Marc ne savait qu’imaginer, et ce profond mystère qui enveloppait les opérations de ses ennemis l’inquiétait profondément. Il brûlait d’aller à leur rencontre, et maintenant ce n’était que du côté sous le vent qu’il pouvait attendre des nouvelles. La Neshamony ne pouvait pas tarder à rentrer, et la Marthe ne devait plus être loin. Si Marc était inquiet, c’était parce qu’il supposait que quelques-uns des Kannakas qui avaient été employés par les colons, pouvaient être avec Waally. Ils connaissaient tous les tours et détours des canaux, ainsi que la profondeur de l’eau dans chaque passe ; et si ce n’étaient point de bien sûrs pilotes, ils pouvaient du moins donner des renseignements à l’aide desquels des mains habiles sauraient se diriger à travers les îlots. Alors les pirates pourraient fondre à l’improviste sur différents points, et tout balayer devant eux. Malgré les précautions que le gouverneur avait prises pour faire surveiller toutes les passes, il ne pouvait se défendre des plus vives appréhensions.

Enfin il se crut au moment de voir cesser ses incertitudes. On signala en même temps la Marthe et la Neshamomy ; et, au bout d’une demi-heure, les capitaines venaient faire leurs rapports, qui n’étaient guère plus concluants que les autres. La Neshamony arrivait de l’île Rancocus : les pirates n’étaient pas restés longtemps après le départ de Bigelow et de ses compagnons. Ayant accompli toutes les dévastations qu’ils avaient pu, ils avaient remis à la voile et s’étaient dirigés vers le sud en inclinant un peu vers l’ouest, comme s’ils voulaient aller au volcan. Mais, d’un autre côté, la Marthe venait de faire le tour du volcan sans rien apercevoir. Était-il possible que les étrangers fussent retournés au Groupe de Betto sans essayer même de pousser plus loin leurs déprédations ? C’était une supposition inadmissible ; mais, ne voulant rien négliger, le gouverneur dépêcha la Marthe dans cette direction, avec l’espoir qu’elle rencontrerait au moins quelques canots de pêche qui allaient souvent à une vaste ceinture de rochers situés à quelques lieues au vent des territoires de Waally et d’Ooroony. Betts venait de prendre congé du gouverneur pour s’acquitter de cette mission, lorsqu’une des chaloupes qui étaient en observation signala l’apparition de voiles étrangères du côté du vent. C’en fut assez pour décider le gouverneur à rappeler la Marthe, et à faire rentrer toutes les embarcations.

Une heure ne s’était pas écoulée que tous les doutes étaient dissipés : c’étaient bien les pirates, et, qui plus est, l’Abraham était devant eux, se dirigeant à toutes voiles vers le passage du cap sud. Les étrangers étaient sur ses talons, et la distance qui les séparait semblait diminuer à chaque instant. La position de l’Abraham était critique, et en même temps la direction qu’il suivait eût conduit les pirates droit au Récif. Le gouverneur n’hésita pas, et il lofa hardiment vers les pirates, dans l’espoir qu’ils se diviseraient pour lui donner aussi la chasse. Betts le seconda habilement en serrant le vent dans les eaux de l’Anna, et en déployant toute la toile qui pouvait accélérer la marche du bâtiment pour se maintenir dans cette position. Cette manœuvre eut un plein succès. Les deux bricks, qui étaient le plus au sud, modifièrent leur route pour se mettre à leur poursuite, laissant la frégate donner seule la chasse à l’Abraham. Le gouverneur en fut enchanté, car il était certain qu’un bâtiment d’un tirant d’eau aussi considérable hésiterait avant de s’engager dans des passes étroites où les Kannakas savaient eux-mêmes que jamais un navire aussi grand ne s’était aventuré. La frégate pouvait être du port de six à sept cents tonneaux ; elle paraissait avoir douze pièces de canon d’un côté dans les batteries, et huit où dix sur les gaillards.

Les trois bâtiments étrangers semblaient avoir des ailes. Bien prit à l’Abraham d’être aussi près du port. Au moment où il doubla le cap, la frégate allait l’atteindre, et il n’eut que te temps d’enfiler la passe. Les pirates lui lâchèrent toute leur bordée de tribord, qui coupa le grand mât du schooner et tua un Kannaka qui était dans les barres de perroquet. Cette dernière circonstance eut du moins cela de favorable que les autres Indiens furent convaincus que les pirates étaient leurs ennemis personnels, puisque, lorsqu’il y avait tant de colons à bord, c’était sur un des leurs qu’ils faisaient tomber leur rage.

Comme le gouverneur s’y attendait, la frégate n’osa pas suivre l’Abraham. Cette passe particulière n’était connue ni de Waally, ni d’aucun de ceux qui étaient avec lui, et l’amiral n’en put tirer aucun éclaircissement utile. Déterminé à ne pas perdre de temps, il vira aussitôt pour donner aussi la chasse à l’Anna et à la Marthe qui alors étaient à peu près au milieu du canal qui conduisait au Pic. Le gouverneur ne se souciait nullement de les attirer plus près de l’Anse Mignonne qu’il n’était rigoureusement nécessaire et, dès qu’il vit que l’Abraham s’était enfoncé dans les îlots, et que ses voiles disparaissaient derrière un massif d’arbres qui commençait à garnir cette partie de la côte, il changea de direction et gouverna vers l’île Rancocus en ayant le vent à babord. Les trois bâtiments suivirent, et, au bout d’une demi-heure, ils s’étaient assez éloignés du cap sud pour qu’il n’y eût pour le moment rien à craindre sur ce point.

Jusque-là les prévisions du gouverneur s’étaient réalisées au delà de ses espérances. Ses ennemis étaient à une lieue de lui, en pleine vue, et ses deux embarcations n’avaient pas à redouter l’issue d’une course qui avait lieu sur une mer tranquille ; mais tout à coup on eût pu croire qu’il renonçait volontairement à cet avantage. Quand il fut à une certaine distance, il changea brusquement de bord et gouverna au nord-ouest, en ayant le vent par le travers de tribord. Les pirates se trouvèrent alors sous la hanche du vent, et ils avaient gagné évidemment du terrain.

Mais le gouverneur avait devant lui la Pointe de l’Aiguille, et, il savait qu’ils seraient obligés de se tenir au large pour la doubler, ce qui leur donnait près d’une lieue de plus à franchir, tandis que l’Anna et la Marthe, plus légères, frisaient les rochers. Elles essuyèrent de loin le feu de leurs ennemis, mais sans éprouver d’avaries ; bientôt elles se trouvèrent abritées par la terre. Cependant la chasse n’avait pas été abandonnée, et, vingt minutes après, les pirates, à leur tour, tournaient aussi court que possible, et continuaient la poursuite. C’était précisément là que Marc voulait les amener. Waally allait sans doute leur indiquer la seule passe qu’il connût, et dirigés par un pareil pilote, il leur faudrait vingt-quatre heures pour arriver au Récif, exposés au feu des batteries qui avaient été disposées contre Waally.