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Le Cri de Toulouse, numéro 19/Le championnat de rugby

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LE CHAMPIONNAT DE RUGBY



Au Théatre des Nouveautés, mercredi dernier, pour fêter la victoire du Stade, l’excellent ténor, M. Darthez, voulut bien chanter deux « à propos » de circonstance, dont l’un fut l’amusante chanson que voici :


Air : Musique de Chambre.


I


On connaissait le Pont-Euxin,
On connaissait le Pont-aux-Ânes,
Les pontes qui tirent à cinq,
Les « trois ponts » aimés des sultanes,
Mêm’ la ponte des animaux ;
Mais v’la que tout cela s’évade
Pour faire place aux Ponts-Jumeaux
Où triompha notre beau Stade.


II


La veill’ du match, des étrangers
Nombreux comme des sauterelles ;
Couraient, afin de se loger,
Le long des rues et des ruelles ;
Certains, à défaut de plumard,
— Foot-ball, tu vaux bien l’holocauste —
Ont dû coucher sur un billard,
D’autres ont dû coucher au poste !


III


Jamais le Canal pacifiqu’
Ne vit se presser sur sa rive
Comme au grand Jour un tel public
Rempli de la flamme sportive.
On a vu là tous les sportsmen
Devant qui la foule s’écarte :
Brennus, le dernier des Romains,
Et Soulé le premier des… Parthes !


IV


C’est tout ce monde qu’étonna
Le team des démons écarlates,
Qui sont venus au championnat
En faisant feu des quatre pattes.
Ce Faillot, qu’on nous présentait
Comme un décrocheur de la Lune,
Faillot n’en ficha pas un p.t ;
Pour un… Fayot, quelle infortune !


V


Les Toulousains ont réussi
Parc’ qu’ils furent à bonne école :
— Bravo, Mounic ! — parce qu’aussi
Ils avaient au cœur un symbole.
Partout il faut de l’idéal :
On a le droit d’être poète
Même quand on joue au foot-ball,
Et de crier : « vive Zézette ! »


VI


Si des aigris disent : « Allons,
— Avec une ironie jalouse —
« Une vierge avec un ballon,
« Cela ne se voit qu’à Toulouse ! »
Nous répondrons en bon français :
« La Gascogne est la Vierge Rouge ;
« Ce qui remue en elle, c’est
« Macarel, le Midi qui bouge ! »