Le Croyant/XLI

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Despret frères (p. 50).

C’est ici que, suivi des apôtres fidèles,
Qui, ravis, écoutaient ses leçons immortelles,
Jésus calmait les maux, pardonnait aux méchants ;
Sur le bord des sentiers s’asseyait dans les champs,
Du pauvre laboureur pour bénir la semence ;
À tout ce qui souffrait il rendait l’espérance,
Et les infortunes, en l’entendant parler,
Sentaient loin de leur cœur le chagrin s’envoler.
Auprès du Siloé, dont la source est tarie,
Voici l’étroit sentier que poursuivit Marie
Quand, fuyant le poignard d’un tyran inhumain,
De la lointaine Égypte elle prit le chemin.
Voilà Gethsémani, muet témoin des larmes
Que versa le Sauveur en cette nuit d’alarmes
Où son ingrat disciple, où le traître Judas
Livra son divin maître à d’indignes soldats.
À l’orient s’étend une colline antique
Où vibra de David la harpe prophétique ;
Le soir, elle éveillait, par ses graves accords,
Dans son cœur attendri, la crainte et le remords ;
Vers le septentrion s’élève le Calvaire,