Voyage de Marco Polo/Livre 2/Chapitre 65

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LXV
Des revenus que le Grand Khan tire de la province de Mangi.


Le Grand Khan exige tous les ans beaucoup du sel que l’on fait dans la ville de Quinsai et dans son territoire ; il tire des autres choses, et surtout des marchandises, une si grande somme d’argent qu’elle est incalculable. Cette province produit une grande quantité de sucre, et toute espèce d’aromates. Le Grand Khan reçoit trois et demi par cent mesures d’aromates ; il en fait de même de tous les biens des marchands. Il tire aussi un grand revenu du vin fait de riz et d’aromates ; les artisans, surtout d’une douzaine de conditions, lui rendent un certain profit. Il tire dix pour cent des aunes de soie, qui, dans la province de Mangi, se font en quantité. Moi Marco j’ai une fois entendu faire le récit de tout ce que retire le Grand Khan de la province de Quinsai chaque année, et qui n’est que la neuvième partie de la province de Mangi : la somme montait, excepté le revenu du sel, à quinze millions d’or et six cent mille livres.