Voyage de Marco Polo/Livre 2/Chapitre 66

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Voyage de Marco Polo, Texte établi par Eugène MüllerDelagrave (p. 265-266).
LXVI
De la ville de Tampingui.


En partant de la ville de Quinsai et allant vers le septentrion, on trouve continuellement de belles plantations et des champs cultivés, jusqu’à ce qu’à une journée de chemin on vient à la très belle et très remarquable ville de Tampingui (Chao-hing-fou, chef-lieu du Tchékiang). À trois journées de cette ville, allant toujours vers le septentrion, on trouve des villes et des châteaux en quantité, et qui sont si près les uns des autres qu’on dirait de loin qu’ils ne sont tous qu’une grande ville. Il y a grande abondance de vivres en ce quartier-là ; il y croît aussi des roseaux (bambous) de la longueur de quinze pas et de quatre paumes de circonférence. Allant plus avant, et à trois journées de là, on rencontre une belle et grande ville, au delà de laquelle, continuant toujours son chemin du côté du septentrion, on rencontre beaucoup d’autres villes et de châteaux. Il y a dans ce pays-là beaucoup de lions, qui sont grands et féroces ; mais l’on n’y trouve point de moutons, ni dans la province de Mangi ; mais il y a une grande quantité de bœufs, de chevreaux, de boucs, de porcs. À quatre journées de chemin, on rencontre une autre belle ville, nommée Ciangiam (Soui-tchang-hien, chef-lieu d’un canton du département de Tchou-tcheou), qui est bâtie sur une montagne, laquelle montagne partage une rivière en deux parties, qui prennent leur cours par des chemins tout opposés. À trois journées plus loin, on trouve la ville de Cugui, qui est la dernière de la province.