Le Diable à Paris/Série 3/Paris le soir

La bibliothèque libre.
Paris le soirJ. HetzelVolume 3 (p. 1-13).

Paris le soir

par Gavarni
Deux soupçons.


« Le plaisir rend l’âme si bonne ! »
(Béranger.)


En v’là un bon p’tit bourgeois ben gentil ! qui va nous donner que’qu’ vieux monarqu’pour y boire à la santé… si c’est son idée à c’t homme !… pas vrai, papa ?

Amanda !… prête-moi ton tire-botte.


— Bonsoir, voisine ! — Bonsoir, voisin ! — Ça va toujours bien, voisine ? — Bien. Et vous, voisin ? — Dites donc, voisine ? — Quoi, voisin ? — Je vous aime toujours, voisine ! — Bonsoir, voisin ! — Bonsoir, voisine !

— Où qu’tu vas, Polyte ?

— J’vas tremper un’soupe à ma femme… une faignante ! que v’là trois jours qu’a travaille pas.

Comment sapristi ! depuis neuf heures du matin jusqu’à minuit pour aller de Saint-Leu au Père-Lachaise ! Voilà un camarade qui peut se vanter d’être bien enterré : vous y avez mis le temps !… Toutes ces machines-la, vois-tu, c’est de la boustifaille, et pas autre chose… des boustifailles, et pas autre chose !… pas autre chose !

— Vous voyez bien ce fashionable qu’entre là ? — Oui ! — Savez-vous ce que c’est ? — Qu’est-ce que c’est ? — Rien du tout.

— J’ai demandé au sortir de vêpres : j’ai rien eu.

— Moi où on danse : j’ai pas mal eu.

Ah ! par exemple ! voilà qui est bizarre !… ce matin, j’ai fait un nœud à ce lacet-là, et ce soir il y a une rosette !

Souperont-ils ?


N’y a pas gras !


Mosieu le comte Onnesaitki !…
Mosieu le baron Gros-Jean !…