Le Jardin des dieux/Le Golfe entre les palmes/Soir

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Le Jardin des dieuxEugène Fasquelle (p. 125-126).



SOIR



Royal, pourpre flottante aux étoiles mêlée,
Le bougainvillea, de la terrasse pend
Et le stellaire azur comme un grand ægipan
Semble étreindre et couvrir la terre violée.

Un âcre et chaud parfum d’amoureuse mêlée
À travers le jardin s’exhale et se répand…
Je rêve de bras nus et d’orteils se crispant
Sur la fourrure d’or de la nuit étoilée.


Sourd, frappé de la paume et du pouce, lançant
Ses battements pareils au tumulte du sang
Un tambourin soutient un chant aigu de femme,

Et ruisselant du ciel à travers le jardin
Le bougainvillea semble à mes yeux, soudain,
La chevelure en fleurs de la Nuit qui se pâme.