Le Juif errant (Eugène Sue)/Postface

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Méline, Cans et compagnie (9-10p. 317-318).


À M. C*** P***.



Mon ami, je vous ai dédié ce livre ; vous le dédier, c’était prendre l’engagement d’accomplir une œuvre qui, si le talent lui manquait, fût du moins consciencieuse, sincère, et dont l’influence, quoique bornée, pût être salutaire. Mon but est atteint ; quelques cœurs d’élite comme le vôtre, mon ami, ont mis en pratique la légitime association du travail, du capital et de l’intelligence, et ont déjà accordé à leurs ouvriers une part proportionnelle dans les bénéfices ; d’autres ont jeté les premiers fondements de maisons communes, et l’un des plus grands industriels de Hambourg a bien voulu venir me faire part de ses projets à propos d’un établissement de ce genre entrepris dans des proportions gigantesques.

Quant à la dispersion des membres de la compagnie de Jésus, je l’ai provoquée comme tant d’autres ennemis des détestables doctrines de Loyola, et la voix de ceux-là a eu bien plus d’éclat, de retentissement et d’autorité que la mienne.

Adieu, mon ami, j’aurais voulu cette œuvre digne de vous ; mais vous êtes indulgent, et vous me tiendrez compte, du moins, des intentions qui l’ont dictée.


À vous, mon ami.


EUGÈNE SUE.


Paris. 25 août 1845.



FIN.