Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Lettre Y

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Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 353).
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Y


Y, pron. neutre ou indéfini qui le plus souvent égale ce. — Y est un homme de bien vrai, C’est un homme à croire. Y est assez bavassé, C’est assez bavardé. Y était pas un temps de sortir, Il ne faisait pas un temps propice à la promenade. — Ce pronom, distinct du pronom personnel, existe sous les formes ou, o, ey, i, dans tout le Lyonnais.

Y avoir. L’Écolier au Maitre: Mecieu, y a Jules qu’a dit comme ça que vous étiez un mufle.

Il y a plu toute la nuit. Autre locution fort usitée. Dans le premier exemple, y a est de trop ; dans le second y. On a déjà eu occasion de remarquer combien le populaire aime les façons de parler pléonastiques.

YEUX. — Qui n’en veut des coups de poing par les yeux ? Se dit, pour faire l’aimable, quand on offre le vin ou toute autre chose à la ronde.

Ça me sort par les yeux. Voy. sortir.

Parlant par respect, Il n’a pas de m… aux yeux, mais y a de place pour en mettre. Voy. m….

Des yeux à demander l’aumône, etc. Voy. aumône.

Avoir quatre z’yeux. Porter des lunettes. T’as quatre z’yeux et t’y vois pas seulement clair.

Quatre z’yeux y voient mieux que deux. Proverbe populaire signifiant que deux personnes sont plus éclairées qu’une seule. Littré cite ce dernier exemple (œil 41°) et dit, avec raison, qu’on devrait tolérer la liaison euphonique du z, liaison qu’on rencontre en français dans donne-s-en et va-s-y. À Lyon, nous avons toujours fait la liaison malgré les grammairiens.

YONNAIS. — Véritable prononciation de Lyonnais.