Le Livre des mille nuits et une nuit/Tome 11/Le tombeau des amants

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Anonyme
Traduction par Joseph-Charles Mardrus.
Éditions de la Revue Blanche (Tome 11p. 110-122).


LE TOMBEAU DES AMANTS


Abdallah, fils d’Al-Kaïssi, nous rapporte, dans ses écrits, cette histoire.

Il dit :

J’étais allé une année en pèlerinage à la Maison Sainte d’Allah. Et lorsque j’eus accompli tous mes devoirs de pèlerin, j’étais retourné à Médine, pour visiter encore une fois la tombe du Prophète — sur Lui la paix et la bénédiction d’Allah ! — Or, une nuit, comme j’étais assis dans un jardin, non loin de la tombe vénérée, j’entendis une voix qui chantait tout doucement dans le silence. Et, charmé, je tendis toute mon attention, et écoutant ainsi, j’entendis ces vers qu’elle chantait :

« Ô rossignol de mon âme qui exhales tes chants au souvenir de la bien-aimée !… Ô tourterelle de sa voix, quand répondras-tu à mes gémissements ?

Ô nuit ! Combien tu parais longue à ceux que tourmente la fièvre de l’impatience, à ceux que torturent les soucis de l’absence !

Ô lumineuse apparue, ne brillas-tu sur mon chemin comme un phare que pour disparaître et me laisser errant à l’aveugle, dans les ténèbres ? »

Puis ce fut le silence. Et je regardais de tous côtés pour voir celui qui venait de chanter cette tirade passionnée, quand apparut devant moi le propriétaire de la voix. Et, à la clarté qui tombait du ciel nocturne, je vis que c’était un adolescent beau à ravir l’âme et dont le visage était baigné de larmes. Et je me tournai vers lui et ne pus m’empêcher de m’écrier : « Ya Allah ! quel beau jeune homme ! » Et je tendis mes deux bras dans sa direction. Et il me regarda et me demanda : « Qui es-tu, et que me veux-tu ? » Et je répondis, en m’inclinant devant sa beauté : « Que pourrais-je vouloir de toi, si ce n’est bénir Allah en te regardant ? Quant à ce qui est de moi et de mon nom, je suis ton esclave Abdallah, fils de Ma’amar Al-Kaïssi. Ô mon seigneur, comme mon âme désire te connaître ! Ton chant, tout à l’heure, m’a troublé à l’extrême, et ta vue achève de me transporter. Et me voici prêt à te sacrifier ma vie, si elle peut t’être utile ! » Alors l’adolescent me regarda, ah ! avec quels yeux ! et me dit : « Assieds-toi donc près de moi ! » Et je m’assis tout près de lui, avec mon âme frémissante, et il me dit : « Écoute maintenant, puisque ton cœur travaille à mon sujet, ce qui vient de m’arriver ! » Et il continua en ces termes : « Je suis Otbah, fils d’Al-Houbab, fils d’Al-Moundhir, fils d’Al-Jamouh l’Ansarite. Or, hier matin, je faisais mes dévotions dans la mosquée de la tribu, lorsque j’y vis entrer, ondulant sur leurs tailles et leurs hanches, plusieurs femmes belles à en mourir, qui accompagnaient une toute jeune adolescente dont les charmes effaçaient ceux de ses compagnes. Et, à un moment donné, cette lune s’approcha de moi au milieu de la foule des fidèles, sans être remarquée, et me dit : « Otbah ! il y a si longtemps que je guettais cette occasion de te parler ! Ô Otbah ! que dirais-tu de ton union avec celle qui est ton amante et désire être ton épouse ? » Puis, avant que j’eusse le temps d’ouvrir la bouche pour lui répondre, elle me quitta et disparut au milieu de ses compagnes. Puis toutes ensemble sortirent de la mosquée, et se perdirent dans la foule des pèlerins.

Et moi, malgré tous mes efforts pour la retrouver, je ne pus la revoir depuis cet instant. Et mon âme et mon cœur sont auprès d’elle. Et jusqu’à ce qu’il me soit donné de la revoir, je ne pourrai goûter aucun bonheur, fussé-je au milieu des délices du paradis…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA SEPT CENT DIX-SEPTIÈME NUIT

Elle dit :

« … Et mon âme et mon cœur sont auprès d’elle. Et jusqu’à ce qu’il me soit donné de la revoir, je ne pourrai goûter aucun bonheur, fussé-je au milieu des délices du paradis ! »

Il parla ainsi, et ses joues duvetées rougissaient à mesure, et mon amour pour lui s’intensifiait d’autant. Et je lui dis, quand il se tut : « Ô Otbah, ô mon cousin ! mets ton espoir en Allah, et prie-le de t’accorder le pardon de tes fautes ! Quant à moi, me voici prêt à t’aider de tout mon pouvoir et de tous mes moyens pour te faire retrouver l’adolescente, objet de ta pensée. Car, en te voyant, je sentis mon âme se porter d’elle-même vers ta charmante personne, et désormais ce que je ferai pour toi sera uniquement pour voir tes yeux s’abaisser contents vers moi ! » Et, parlant ainsi, je le serrai affectueusement contre moi, et je l’embrassai comme un frère embrasse son frère ; et, toute la nuit, je ne cessai de calmer son âme chérie. Et certes ! de ma vie je n’oublierai ces moments délicieux et inassouvis passés amicalement à ses côtés.

Or, le lendemain, j’allai avec lui à la mosquée, et l’y fis entrer le premier, par égard pour lui. Et nous y restâmes ensemble depuis le matin jusqu’à midi, heure où les femmes viennent d’ordinaire à la mosquée. Mais, à notre grand désappointement, nous remarquâmes que les femmes étaient toutes arrivées dans la mosquée, mais que l’adolescente ne se trouvait point parmi elles. Et moi, voyant le chagrin que causait cette découverte à mon jeune ami, je lui dis : « Que cela ne t’inquiète point ! Je vais m’informer de ta bien-aimée auprès de ces femmes, puisqu’elle était hier dans leur société ! »

Et aussitôt je me glissai jusqu’à ces femmes, et je réussis à apprendre d’elles que l’adolescente en question était une jeune fille vierge, de haute naissance, qu’elle se nommait Riya, et était la fille d’Al-Ghitrif, chef de la tribu des Bani-Soulaim. Et je leur demandai : « Ô femmes de bien, pourquoi n’est-elle point revenue aujourd’hui avec vous ? » Elles répondirent : « Et comment l’aurait-elle pu ? Son père, qui avait accordé sa protection aux pèlerins pour la traversée du désert depuis l’Irak jusqu’à la Mecque, s’en est retourné hier avec ses cavaliers vers sa tribu, aux bords de l’Euphrate, et a emmené avec lui sa fille Riya. » Et moi je les remerciai pour ces renseignements, et revins auprès d’Otbah ; et je lui dis : « Les nouvelles que je t’annonce ne sont point hélas ! selon mes désirs ! » Et je le mis au courant du départ de Riya, avec son père, vers la tribu. Puis je lui dis : « Mais tranquillise ton âme, ô Otbah, ô mon cousin ! car Allah m’a accordé des richesses nombreuses, et je suis prêt à les dépenser pour te faire arriver à tes fins. Et, dès cet instant, je vais m’occuper de ton affaire, et réussir, avec l’aide d’Allah ! » Et j’ajoutai : « Prends seulement la peine de m’accompagner ! » Et il se leva, et m’accompagna jusqu’à la mosquée des Ansarites, ses parents.

Là, nous attendîmes que le peuple fût rassemblé ; et je saluai l’assemblée, et je dis : « Ô Croyants Ansarites réunis ici ! quelle est votre opinion sur Otbah et sur le père d’Otbah ? » Et tous répondirent, d’une voix unanime : « Nous disons tous que ce sont des Arabes d’une illustre famille et d’une noble tribu ! » Et je leur dis : « Sachez donc qu’Otbah, fils d’Al-Houbab, est consumé par une passion violente. Et je viens justement vous prier d’unir vos efforts aux miens pour assurer son bonheur ! » Ils répondirent : « De tout cœur amical ! » Je dis : « En ce cas, il vous faut m’accompagner vers les tentes des Bani-Soulaim, chez le cheikh Al-Ghitrif, leur chef, afin de lui demander en mariage sa fille Riya pour votre cousin Otbah, fils d’Al-Houbab ! » Et tous répondirent par l’ouïe et l’obéissance. Alors je montai à cheval, ainsi qu’Otbah ; et toute l’assemblée en fit autant. Et nous poussâmes nos chevaux à toute vitesse, sans arrêt. Et nous réussîmes de la sorte à atteindre les tentes des cavaliers du cheikh Al-Ghitrif, à six journées de Médine.

Lorsque le cheikh Al-Ghitrif nous vit arriver, il sortit à notre rencontre jusqu’à la porte de sa tente ; et nous, après les salams, nous lui dîmes : « Nous venons te demander l’hospitalité, ô père des Arabes ! » Il répondit : « Soyez les bienvenus sous nos tentes, ô nobles hôtes ! » Et, parlant ainsi, il donna aussitôt à ses esclaves les ordres nécessaires pour nous bien recevoir. Et les esclaves étendirent en notre honneur les nattes et les tapis ; et l’on tua, pour nous offrir un splendide festin, des moutons et des chameaux…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA SEPT CENT DIX-HUITIÈME NUIT

Elle dit :

… Et l’on tua, pour nous offrir un splendide festin, des moutons et des chameaux. Mais lorsque vint le moment de s’asseoir pour le festin, nous nous récusâmes tous ; et moi, au nom de toute l’assemblée, je déclarai au cheikh Al-Ghitrif : « Par le mérite sacré du pain et du sel et par la foi des Arabes ! nous ne toucherons à aucun de tes mets, que tu ne nous aies accordé notre demande ! » Et Al-Ghitrif dit : « Et quelle est votre demande ! » Je répondis : « Nous venons te solliciter pour le mariage de ta noble fille Riya avec Otbah, fils d’Al-Houbab l’Ansarite, fils d’Al-Moundhir, fils d’Al-Jamouh, le brave, le bon, l’illustre, le victorieux, l’excellent ! » Et le père de Riya, devenu soudain bien changé quant à son teint et à ses yeux, nous dit d’une voix calme : « Ô frères arabes, celle que vous me faites l’honneur de me demander en mariage pour l’illustre Otbah, fils d’Al-Houbab, est seule maîtresse de la réponse. Et je ne contrarierai point sa volonté. C’est donc à elle de prononcer ! Et je vais à l’instant la trouver pour lui demander son avis ! » Et il se leva d’entre nous, bien jaune, avec de la colère plein le nez et un visage qui, à lui seul, démentait le sens de ses paroles.

Il s’en fut donc trouver, dans sa tente, sa fille Riya qui, effrayée de l’expression de son visage, lui demanda : « Ô père mien, pourquoi la colère émeut-elle si violemment ton âme intérieure ? » Et il s’assit auprès d’elle, en silence ; et, comme nous l’avons appris par la suite, il finit par lui dire : « Sache donc, ô Riya, ma fille, que je viens d’accorder l’hospitalité à des Ansarites, venus chez moi afin de te demander en mariage pour l’un d’eux ! » Elle dit : « Ô père, la famille des Ansarites est l’une des plus illustres parmi les Arabes ! Et ton hospitalité est à sa place, certes ! Mais, dis-moi ! et pour qui donc d’entre eux viennent-ils me demander en mariage ? » Il répondit : « Pour Otbah, fils de Houbab ! » Elle dit : « C’est un jeune homme connu ! Et il est digne d’entrer dans ta race ! » Mais il s’écria, plein de fureur : « Quelles paroles viens-tu de prononcer ? Aurais-tu déjà noué des rapports avec lui ? Or, moi, par Allah ! j’ai juré autrefois à mon frère de t’accorder à son fils, et nul, plus que le fils de ton oncle, n’est digne d’entrer dans ma généalogie ! » Elle dit : « Ô père, et que vas-tu répondre aux Ansarites ? Ce sont des Arabes pleins de noblesse et fort susceptibles sur toutes les questions de préséance et d’honneur ! Et si tu me refuses en mariage à l’un d’eux, tu vas attirer sur toi et la tribu leur ressentiment et l’effet de leur vengeance. Car ils se croiront méprisés par toi et ne te le pardonneront pas ! » Il dit : « Tu dis vrai ! Mais je vais déguiser mon refus en demandant, pour ton prix, une dot exorbitante. Car le proverbe dit : Si tu ne veux point marier ta fille, exagère ta demande de dot ! »

Il quitta donc sa fille, et revint auprès de nous, pour nous dire : « La fille de la tribu, ô mes hôtes, ne s’oppose point à votre demande en mariage ; mais elle exige une dot qui soit digne de ses mérites. Qui donc d’entre vous pourra me donner le prix de cette perle incomparable ? » À ces paroles, Otbah s’avança et dit : « C’est moi ! » Il dit : « Eh bien ! ma fille demande mille bracelets en or rouge, cinq mille pièces d’or au coin de Hajar, un collier de cinq mille perles, mille pièces d’étoffes en soie indienne, douze paires de bottes en cuir jaune, dix sacs de dattes de l’Irak, mille têtes de bétail, une jument de la tribu des Anazi, cinq boîtes de musc, cinq flacons d’essence de roses, et cinq boîtes d’ambre gris ! » Et il ajouta, en se tournant vers Otbah : « Es-tu homme à consentir à cette demande ? » Et Otbah répondit : « Ô père des Arabes, en doutes-tu ? Non seulement je consens à payer la dot demandée, mais j’y ajouterai encore ! »

Alors moi, je retournai à Médine, avec mon ami Otbah, et nous pûmes réussir, non sans bien des recherches et des peines, à rassembler toutes les choses demandées. Et moi je dépensai de mon argent, sans discontinuer, avec plus de plaisir que si j’eusse fait pour moi-même tous ces achats. Et nous revînmes aux tentes des Bani-Soulaim, avec tous nos achats, et nous nous hâtâmes de les livrer au cheikh Al-Ghitrif. Et le cheikh, ne pouvant plus de la sorte revenir sur sa parole, fut obligé de recevoir tous les Ansarites, ses hôtes, qui se réunirent pour lui faire leurs compliments sur le mariage de sa fille. Et les fêtes commencèrent et durèrent quarante jours. Et l’on égorgea nombre de chameaux et de moutons, et l’on fit cuire des chaudrons de mets de toutes sortes, où chaque membre de la tribu pouvait manger à sa faim.

Or, au bout de ce temps, nous préparâmes un palanquin somptueux, sur le dos de deux chameaux à la file, et nous y plaçâmes la nouvelle mariée. Et nous partîmes tous, à la limite de la joie, suivis d’une caravane entière de chameaux chargés de présents. Et mon ami Otbah exultait dans l’attente du jour de l’arrivée, où il allait enfin se trouver seul à seul avec sa bien-aimée. Et durant le voyage, il ne la quittait pas un instant, et lui tenait compagnie, dans son palanquin, d’où il ne descendait que pour venir me favoriser d’une causerie, en toute amitié, confiance et gratitude…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA SEPT CENT DIX-NEUVIÈME NUIT

Elle dit :

… Et durant tout le voyage, il ne la quittait pas un instant, et lui tenait compagnie, dans son palanquin, d’où il ne descendait que pour venir me favoriser d’une causerie, en toute amitié, confiance et gratitude. Et, moi, je me réjouissais en mon âme et me disais : « Te voilà devenu, ô Abdallah, pour toujours l’ami d’Otbah ! car tu as su, oubliant tes propres sentiments, toucher son cœur en l’unissant à Riya ! Un jour, n’en doute pas, ton sacrifice sera compensé, et au delà ! Et tu connaîtras, toi aussi, l’amour d’Otbah dans ce qu’il a de plus désirable et de plus exquis ! »

Or, nous n’étions plus qu’à une journée de marche de Médine, et, à la tombée de la nuit, nous nous étions arrêtés dans une petite oasis, pour nous reposer. Et la paix était complète ; et la lumière de la lune riait à la joie de notre camp ; et, sur nos têtes, douze palmiers, comme des jeunes filles, accompagnaient du froissement de leurs palmes la chanson des brises de nuit. Et nous, comme les auteurs du monde aux jours anciens, nous jouissions de l’heure pleine de quiétude, de la fraîcheur de l’eau, de l’herbe grasse et de la douceur de l’air. Mais, hélas ! on ne peut échapper à la destinée, même si on la fuit avec des ailes. Et c’est mon ami Otbah qui devait boire jusqu’à lie, en une gorgée, la coupe inévitable ! En effet, nous fûmes soudain tirés de notre repos par une attaque terrible de cavaliers armés qui fondirent sur nous, en poussant des cris et des hurlements. Or, c’étaient des cavaliers de la tribu des Bani-Soulaim, envoyés par le cheikh Al-Ghitrif pour enlever sa fille. Car il n’avait point osé violer, sous ses tentes, les lois de l’hospitalité, et avait attendu notre éloignement pour nous faire attaquer de la sorte, sans manquer aux coutumes du désert. Mais il comptait sans la valeur d’Otbah et de nos cavaliers qui, avec un grand courage, soutinrent l’attaque des Bani-Soulaim, et finirent, après en avoir tué un grand nombre, par les mettre en déroute. Mais, au milieu de la mêlée, mon ami Otbah reçut un coup de lance, et, quand il fut de retour au camp, il tomba mort dans mes bras.

À cette vue, la jeune Riya poussa un grand cri et vint s’abattre sur le corps de son amant. Et elle passa toute la nuit à se lamenter. Et quand vint le matin, nous la trouvâmes morte de désespoir. Qu’Allah les ait tous deux en Sa Miséricorde ! Et nous leur creusâmes dans le sable un tombeau, et nous les enterrâmes l’un à côté de l’autre. Et, l’âme en deuil, nous regagnâmes Médine. Et moi, ayant terminé ce que j’avais à terminer, je rentrai dans mon pays.

Mais, sept ans plus tard, le désir m’envahit de refaire un pèlerinage aux lieux saints. Et mon âme souhaita aller visiter le tombeau d’Otbah et de Riya. Et lorsque je fus arrivé au tombeau, je le vis ombragé par un bel arbre d’une espèce inconnue, que ceux de la tribu des Ansarites avaient pieusement planté. Et je m’assis, pleurant, sur la pierre, à l’ombre de l’arbre, avec mon âme attristée. Et je demandai à ceux qui m’accompagnaient : « Ô mes amis, dites-moi le nom de cet arbre qui pleure avec moi la mort d’Otbah et de Riya ! » Et ils me répondirent : « Il s’appelle l’Arbre des Amants. » Ah ! puisses-tu, ô Otbah, reposer dans la paix de ton Seigneur, à l’ombre de l’arbre qui se lamente sur ton tombeau !


— Et c’est là ce que je sais, ô Roi fortuné sur le Tombeau des Amants ! » Puis, comme elle voyait le roi Schahriar assombri par cette histoire, elle se hâta, cette nuit-là, de raconter encore l’Histoire de Hind, de son divorce et de son mariage.