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Le Lord des îles/Gosselin, 1824/Notes

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Traduction par M. A. P.
Gosselin (p. 257-270).

NOTES.

CHANT PREMIER.

NOTE 1. — Paragraphe II.

Les veaux marins ont pour la musique un goût décidé, tel qu’on n’oseroit l’attendre de leurs habitudes et de leurs mœurs. Ils suivront long-temps un bateau où résonnera un instrument quelconque ; le son même le plus simple suffit pour les attirer.

NOTE 2. Paragraphe VII.

Le détroit de Mull, qui divise cette île du continent de l’Écosse, offre un des plus curieux spectacles des Hébrides.

NOTE 3. — Paragraphe VIII.

Le nombre des îles occidentales de l’Écosse monte an-delà de deux cents. (Voyez Martin, Description des Hébrides.)

NOTE 4. Paragraphe VIII.

Somerled étoit taniste d’Argyle et lord des Iles vers le milieu du douzième siècle. Son descendant, le héros de ce poème, portoit le nom d’Augus Og. Nous avons substitué à ce nom celui de Ronald, euphoniœ gratia.

NOTE 5. Paragraphe XI.

La maison de Lorn étoit descendue, comme celle du lord des Iles, d’un fils de Somerled.

NOTE 6. — Paragraphe XXI.

Ce phénomène, appelé feu de mer par les matelots, est un des plus beaux et dos plus intéressans qu’on admire dans les Hébrides. Parfois l’océan paroît entièrement illuminé autour du vaisseau, et une longue trace de lumière le suit dans l’obscurité. Ces clartés phosphoriques, dont l’origine n’est pas encore bien éclaircie par les naturalistes, nous semblent être causées par le rapide mouvement du vaisseau, lorsque les vagues sont saturées de frai on d’autres substances animales. Ce passage rappelle la description bizarre des serpens marins par Coleridge (l’auteur de Cristatel), dans sa ballade éminemment poétique du vieux marin :

Beyond the shadow of the ship

I watched the water-snakes, etc.

CHANT II.

NOTE 1. — Paragraphe III.

Égidius ou Giles d’Argentine, fut le chevalier le plus accompli de ce siècle, après Henri de Luxembourg et Robert Bruce. Il avoit fait la guerre en Palestine, et il mourut en héros après avoir assuré la retraite d’Edward. Son éloge est contenu dans ces deux vers léonins d’un poème de Barton, ménestrel qu’Edward avoit amené pour célébrer son triomphe, et que les vainqueurs forcèrent de célébrer le leur :

Nobilis Argenten, pugil inclyte, dulcis Egidi.

Vix scieram mentem eum te succombere vidi.

NOTE 2. — Paragraphe IV.

On a long-temps conservé dans le château de Dunvegan, manoir romantique de Macleod, Chef du clan de ce nom, une coupe antique et d’un travail curieux ; c’étoit l’usage de faire faire la ronde à la coupe parmi les Chefs des Îles, qui se faisoient un point d’honneur de ne jamais laisser sortir un tonneau vide de la salle du festin.

NOTE 3. — Paragraphe VI.

L’écuyer tranchant (à qui appartenoit, plutôt qu’au sénéchal, l’office d’assigner les rangs aux convives) étoit un officier d’importance dans la famille d’un Chef des Hébrides.

NOTE 4. — Paragraphe IX.

On doit s’apercevoir que l’histoire d’Écosse est ici nécessaire à connoître pour l’intelligence de ce poème.

NOTE 5.— Paragraphe XI.

L’histoire et la tradition ont également célébré le combat particulier où Bruce n’échappa aux vainqueurs qu’en abandonnantson manteau, dont l’agrafe fut long-temps conservée dans la famille des Mac-Dougal.

Bruce étoit d’une force de corps extraordinaire.

La fibula on agrafe d’un plaid étoit un bijou de prix, quand celui qui en étoit revêtu étoit un chef distingué. Martin parle d’une agrafe d’argent de la valeur de cent marcs.

NOTE 6. — Paragraphe XIII.

Sir James, appelé le bon lord Douglas, fut blessé à la bataille de Daley. Sir Nigel ou Niel Campbell, beau-frère de Bruce, y fut tué.

NOTE 7. — Paragraphe XIII.

En sortant de l’église où, après une vive altercation, il venoit de poignarder Comyn, Bruce rencontre James de Lindsay et Kirkpatrik : — Quelles nouvelles ? lui demandent-ils. — Mauvaises, répond Bruce. J’ai peut-être tué Comyn. — Peut-être ? reprit Kirkpatrick, ce sera bientôt sûr ; et il courut l’achever.

NOTE 8. — Paragraphe xcv.

Il paroit que le caractère des bardes d’Écosse, si grand dans les temps reculés, dégénéra bientôt. Les Irlandois disent que des lois furent nécessaires pour réprimer l’avarice des leurs. Dans les montagnes l’Écosse, ils tombèrent bientôt dans le mépris ainsi que les orateurs : emploi qu’un même individu exerçoit quelquefois avec celui de poète.

NOTE 9. — Paragraphe XXV.

C’étoit une coutume des montagnes d’amener la fiancée à la demeure de l’époux. Elle y restoit quelquefois en expectative pendant des mois entiers, et le fiancé avoit encore le droit de la répudier. De là grandes querelles, etc., etc.

NOTE 10. — Paragraphe XXVI.

Voyez les chroniques de Stowe sur l’exécution du célèbre Wallace, qui fut livré aux Anglois par trahison.

NOTE 11. — Paragraphe XXVI.

Voici le distique léonien de Mathew de Westminster sur Edward :

Scotos, Edwardus, dùm vixit, suppeditavit,

Tenuit, oleti, depressit, dilaniavit.

NOTE 12. — Paragraphe XXVII.

Les Macleod, et presque toutes les familles de distinction dans Ies Hébrides, étaient d’extraction scandinave, et encore imparfaitement convertis au christianisme.

NOTE 13. — Paragraphe XXIX.

Ce fut en expiation de ce sang répandu dans l’église, que Bruce, à ses derniers momens, fit porter son cœur à Jérusalem par lord James Douglas.

NOTE 14. — Paragraphe XXXI.

Il n’y a point ici de métaphore ; les échos de l’Écosse retentirent en effet des aboiemens des chiens qui poursuivoient le monarque fugitif.

Un des limiers de Lorn avoit appartenu à Bruce lui-même, et devoit, par conséquent, perdre la piste avec moins de facilité. Ce ne fut pas sans peine que le roi d’Écosse parvint à s’échapper.

_________

CHANT III.

NOTE 1. — Paragraphe IV.

Plus d’un Chef des Iles exerça le métier de pirate jusqu’à ce que la civilisation eût introduit dans les Hébrides quelque idée dn droit des gens.

NOTE 2. — Paragr aphe VIII.

J’ai suivi la tradition vulgaire sur la bataille de Talkirk ; mais il est inexact que Bruce y ait combattu contre Wallace. Voyez sa justification dans les Annales de l’Écosse par lord Halles.

NOTE 3. Paragraphe XII.

Le paysage extraordinaire que ai essayé ici de décrire, est unique dans l’Écosse. L’épisode des pirates que Bruce rencontre est emprunté de Barbour, avec les changemens qu’exigeoit le sujet.

NOTE 4. — Paragraphe XXVIII.

L’imagination ne peut rien concevoir de plus beau que la grotte découverte, il y a quelque temps, dans le domaine d’Alexandre Mac-Allister de Strathaire. La description en a été publiée par le docteur Marc Leay d’Oban.

CHANT IV.

NOTE 1. — Paragraphe XV.

Arrêté par la mort dans ses projets de vengeance, Edward I er ordonna à son fils de l’ensevelir en vue de l’Écosse, et d’en poursuivre la conquête ; mais son fils, se souciant peu de continuer la guerre, transporta le corps de son père à Londres, et le déposa dans un tombeau de Westminster Abbey avec cette inscription :

Edwardus primus, Scotorum maleus, hic est, Pactum serva.

NOTE 2. — Paragraphe VIII.

Tradition romantique de l’île de Canna on Cannay.

NOTE 3. — Paragraphe IX.

Vengeance attestée par les ossemens des victimes. En 1745, pendant les persécutions dont le catholicisme étoit l’objet, le prêtre d’Eigg disoit la messe dans cette caverne sur une saillie de rocher. Ce prêtre et les montagnards, assemblés dans ce souterrain, frmoient un tableau digne de Salvator.

NOTE 4. — Paragraphe X.

La caverne de Staffa ou le Palais de Neptune ne peut guère être décrit. Elle paroît plus vaste et plus étonnante chaque fois qu’on la revoit.

Rien de pittoresque comme le groupe d’îles, dont Staffa est la plus remarquable.

NOTE 5. — Paragraphe XII.

La péninsule de Cantire est réunie au Knepdale par un isthme très étroit. Pour éviter les dangers d’une navigation peu connue, autour du promontoire de Cantire, il n’y a pas long-temps encore, dit Pennent, que des navires de neuf ou dix tonneaux étaient tirés par des chevaux pour passer du lac de l’ouest dans celui de l’est.

NOTE 6. — Paragraphe XVI.

Le contraste du caractère des deux frères est bien peint par Barbour, dans son histoire de Bruce.

NOTE 7. — Paragraphe XVII.

Cet incident mit dans tout son jour la générosité chevaleresque de Bruce. C’est un de ces traits que Barbour raconte avec une naïveté charmante ? (Yide Barbour’s Bruce, book XVI.)


CHANT V.

NOTE 1. — Paragraphe VI.

L’intérieur de file d’Arran offre plusieurs vues de montagnes très remarquables. Les collines qui sont couvertes de rochers et de précipices forment plusieurs cataractes d’une hauteur prodigieuse, quoique de peu d’étendue.

NOTE 2. — Paragraphe vr.

L’île d’Arran, comme celles de Man et d’Anglesey, offre encore de nombreux vestiges des superstitions païennes, et probablement dr la religion des druides.

NOTE 3. — Paragraphe VII.

Barbour raconte avec la plus grande simplicité une anecdote qui prouveroit assez que l’habitude des juremens profanes, devenue par la suite si générale en Écosse, n’existoit à cette époque que dans les armées. Douglas, après le retour de Bruce en Écosse, traversoit le pays montagneux de la Tweddale, près du lac Lisse, quand par hasard il entendit parler quelques personnes dans une ferme, et prononcer le mot de diable ; concluant de cette expression hardie que cette maison étoit habitée par des militaires, il l’attaqua aussitôt, et eut le bonheur de faire prisonnier Thomas Randolph, qui fut dans la suite le comte de Murray, et Alexandre Stuartlord Bonkle : tous les deux se battoient alors pour la cause de l’Angleterre, et étaient venus en Écosse dans l’intention d’en chasser Douglas : ils se rangèrent dans la suite parmi les plus zélés partisans de Bruce.

NOTE 4. — Paragraphe XVII.

On raconte généralement, et plusieurs y ajoutent une foi religieuse, que ce feu étoit réellement l’ouvrage d’une puissance supérieure, et qu’il n’étoit entretenu par la main d’aucun être mortel. L’on ajoute que, pendant plusieurs siècles, la même flamme apparaissoit tous les ans, dans la nuit et à la même heure à laquelle le roi la vit pour la première fois de la tour du château de Brodick. Plusieurs vont même jusqu’à dire que si ce moment étoit connu d’une manière précise, on la verroit encore.

NOTE 5. — Paragraphe XXXIII.

J’ai suivi la tradition qui rapporte que Bruce, après sa descente sur la côte d’Ayrshire, s’empara immédiatement du château de sa mère.

NOTE 6. — Paragraphe XVXIV.

Ces coupes s’appeloient mazers. Il en est fait méntion dans un inventaire fort curieux des trésors et bijoux de Jacques III.

CHANT VI.

NOTE 1. — Paragraphe XV.

Edward I er, selon la politique ordinaire des conquérans, employa les Gallois qu’il avoit soumis, dans les guerres d’Écosse, pour lesquelles leurs habitudes, comme montagnards, les rendoient singulièrement propres.

NOTE 2. — Paragraphe IX.

Les Fitz-Louis ou Mac-Louis, autrement appelés Fullarton, sont une ancienne famille de l’île d’Arran. On dit qu’ils sont d’origine française, comme l’indique leur nom. Ils s’attachèrent à Bruce lors de sa première descente à Arrau.

NOTE 3. — Paragraphe X.

L’ordre de bataille qu’adopta le roi Robert à la bataille décisive de Bannock-Burn nous a été transmis très exactement par Barbour ; c’est une leçon utile aux tacticiens. Cependant, jusqu’à ce qu’il ait été commenté par lord Halles, cet important trait d’histoire a été, en général, étrangement défiguré par les historiens.

NOTE 4. — Paragraphe XX.

C’est une vieille tradition, que ce refrain écossois si connu hey tulli tailli étoit la marche de Bruce à la bataille de Bannock-Burn.

NOTE 5. — paragraphe XXI.

Maurice, abbé de Inchoffray, se plaçant sur une éminence, célébra la messe à la vue de l’armée écossaise.

NOTE 6. — Paragraphe XXIV.

Roger Ascham rapporte un proverbe écossois qui dit : « Que chaque archer anglois porte à sa ceinture vingt-quatre Écossais. » Le bon lord Douglas redoutoit si fort les archers anglois, qu’il donnoit à ceux qu’il faisoit prisonniers le choix de perdre le pouce ou l’œil droit.

NOTE 7. — Paragraphe XXXV.

Il m’a été dit que ce vers demandoit une note explicative ; et, dans le fait, ceux qui ont été témoins de la patience muette avec laquelle les chevaux se soumettent aux plus cruels traitemens, pourroient douter de leurs plainte ; dans le moment d’une douleur soudaine et insupportable. Lord Erskine, dans un discours prononcé à la chambre des lords sur un bill tendant à prescrire l’humanité envers les chevaux, fit connaitre un fait remarquable, que je craindrois d’affaiblir en essayant de le répéter. Le hasard me fit entendre, à moi-même, un cheval au moment de son agonie, poussant un cri perçant que je regarde encore comme le son le plus mélancolique que j’aie jamais entendu.

NOTE 8. — Paragraphe XXV.

Outre d’Argentine, il périt plusieurs chevaliers des plus nobles familles d’Angleterre. Barbour dit qu’on trouva deux cents paires d’éperons dorés sur le champ de bataille ; et l’auteur pourroit ajouter que tous ne furent pas recueillis, car il possède un éperon antique fort curieux, trouvé depuis peu de temps.

Les résultats de la bataille de Bannock-Burn furent d’établir complètement l’indépendance nationale de l’Écosse.