Le Mahâbhârata (traduction Ballin)/Volume 2/3-LLDA-Ch43

La bibliothèque libre.
Traduction par Ballin, L..
Paris E. Leroux (2p. 424-426).



CHAPITRE XLIII


LOUANGES DU VASOUDEVIDE


1499. Vaiçampâyana dit : Le grand sage Youdhishthira étant sacré, et ayant pris, dans sa pureté, possession du trône, fit l’añjali et dit au Dâcârhien Poundarîkàksha :

1500. « Krishna, favorisé par toi, c’est par ton habileté, ta force, ta sagesse et ton héroïsme, ô tigre de la race d’Yadou,

1501. Que j'ai retrouvé ce royaume de mon père et de mes aïeux. Hommage à toi toujours, ô Poundarîkâksha, dompteur des ennemis !

1502. On a dit que tu es l’Être unique et suprême, le refuge des adorateurs. Les brahmanes aux sens domptés te louent sous différents noms.

1503. Hommage à toi, Viçvakarman (auteur de tout), âme universelle, origine de toutes choses, Vishnou, Jishnou (victorieux), Hari (fauve), Krishna (noir), Vaikountha (Vishnou-Krishna), le plus grand des Esprits,

1504. Jadis, tu as été sept fois engendré par Aditi, tu as été ensuite le fils de Priçni ; on t’appelle aussi Triyouga (possédant le triple youga),

1505. Tu es appelé Çoucicravas, Hrishikeça, Ghritâçis, Hamsa (le cygne), le Dieu aux trois yeux ; tu es Çambhou (le bienfaisant), l’Unique, Vibhou (le puissant), Damodara,

1506. Varâha (le sanglier), Agni (le feu), Vrihadbâhou (au grand éclat), le Taureau ; tu as pour signe Târkshya (Garouda), tu es l’Esprit, le Vainqueur des armées. Tu es Çipivishta, Ouroukrama(le dieu aux grands pas),

1507. Le Très Vaste, Ougrasenânî, (le terrible chef d’armée), le Vrai, Vâjasanis, Gouha, Acyouta (l’inébranlable), celui qui amène la chute des ennemis, Samskriti (la préparation), Vikriti (la transformation), Vriha (le mâle).

1508. Tu t’élèves haut, tu es la Montagne, tu es Vrishadarbha, tu es Vrishâkapi, tu es l’Océan, tu es Celui qui n’a pas de signe distinctif, tu es Trikakoud (qui a trois sommets), Tridhâmant, tu es descendu du Tridiva !

1509. Tu es Samraj, Viraj, Svaraj (trois qualifications du roi ou de l’empereur). Le Roi des dieux, l’Origine de l’être, Vibhou (le puissant). Celui qui est, le Tout-puissant, Krishna, le Feu.

1510. Tu es Svishtakrit (qui accomplit de bonnes offrandes), Bhishajâvarta, Kapila (le fauve), Vâmana (le nain), le Sacrifice, Dhrouva, Patamga (l’oiseau Garouda) ; on t’appelle aussi Yajnasena,

1511. Çikhandin (qui a un chignon de cheveux), Nahousha, Babhrou (le brun) ; tu es (la constellation) Pounarvasou qui touche le ciel, (tu es) Souvabhrou, (tu es) le sacrifice Ouktha, Soushena, (le tambour) Doundoubhi.

1512. Les roues de ton char ont des rayons lumineux, tu es Çrîpadma (le lotus de la Beauté), Poushkara (le lotus bleu), Poushpadhârana (porteur de fleurs), Kratou (le sacrifice), Vibhou ; ta conduite est des plus subtiles.

1513. Tu es l’Océan, tu es Brahma, tu es la demeure purifiante ; tu connais les (divers) séjours. On t’appelle Hiranyagarbha (fœtus d’or), tu es (l'exclamation) Svadhâ, le cri Svâhâ (bénédiction), Keçava (chevelu) !

1514. Tu es la matrice (où s’engendre) ce (monde) ; tu es aussi le lieu où il se dissout, ô Krishna ! toi seul, tu as créé tout cet (univers), au commencement (des temps), et il est en entier (soumis à ton pouvoir). Ô matrice dont l’univers (est sorti), hommage à toi, qui tiens à la main le disque Çârnga et l’épée ! »

1515. Ainsi célébré par Dharmarâja au milieu de l’assemblée, Krishna Poundarîkâksha (fut) satisfait. Le premier des Yadouides réjouit, par d’agréables paroles, ce descendant de Bharata, le fils aîné de Pândou.