Le Mari embaumé/I/9. Quel mari fut maître Pol

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Hachette (Tome 1p. 126-127-140-141).





IX

QUEL MARI FUT MAÎTRE POL


Il se trouva que M. de Vendôme avait eu la main heureuse ; du premier coup il avait rencontré ce phénix introuvable : un intendant honnête homme.

Cinq ans se sont écoulés. Éliane — madame de Guezevem ou madame l’intendante, comme vous voudrez l’appeler — est mère d’un beau petit garçon de quatre ans. Cela ne l’empêche pas d’être jolie comme un ange, mille fois plus jolie qu’autrefois ; et vous lui donneriez toujours seize ans, quand elle va, souriante, sous les grands ombrages de la forêt.

On prend bien souvent maître Renaud, son fils bien-aimé, pour son petit frère.

Mais savez-vous pourquoi ce blond chérubin, cet enfant heureux et charmant s’appelle Renaud ? Les avis changent en vieillissant et l’on apprend à mieux connaître les hommes. Maître Pol n’était pas encore bien vieux, puisqu’il atteignait à peine sa vingt-quatrième année, mais une charge aussi importante que la sienne donne de la prudence et de la gravité. Maître Pol avait apprécié à la longue l’excellent caractère de ce certain Renaud de Saint-Venant, écuyer second de Mme la duchesse de Vendôme, que nous avons vu jouer un rôle assez court et très-désagréable dans les premiers chapitres de ce récit.

Ce Renaud de Saint-Venant était à tout prendre compagnon joyeux, obligeant et de bon conseil. Maître Pol s’était fait son ami, dès la première année du mariage, malgré quelques préjugés, gardés par la gentille Éliane. Renaud de Saint-Venant était le parrain du fils unique de Guezevern, au lieu et place de M. de Vendôme lui-même.

Nous mentionnons d’autant plus volontiers le désaccord qui avait régné entre maître Pol et sa jeune femme à propos de Renaud de Saint-Venant, que ce désaccord était une exception plus rare. Jamais, depuis que la terre tourne, meilleur ménage n’exista sous le ciel. Maître Pol n’avait qu’un chagrin, c’était de voir son fils courir tout seul dans les vastes allées du parc. Il eût voulu près de lui une chère petite fille qu’il avait nommée d’avance Éliane — mais qui ne venait point.

Maître Pol était heureux, si heureux qu’il s’ennuyait peut-être un petit peu dans son bonheur. Éliane, qui voyait tout, s’était aperçue plus d’une fois que les yeux de son mari brillaient étrangement aux souvenirs de Paris et des chères misères de son existence de page.

C’était une fée que noire Éliane, nous l’avons dit déjà, et nous en aurons de surabondantes preuves, mais les fées elles-mêmes ne peuvent rien contre ce terrible ennui qui naît de l’excès du bonheur.

Ce n’est pas que Guezevern eût une vie inactive. Il était obligé à de fréquents voyages pour inspecter les immenses biens de Vendôme et de Mercœur, situés dans diverses provinces fort éloignées les unes des autres. En outre, il avait les plus belles chasses de France à sa disposition et des équipages de prince.

Mais Paris lui manquait.

Il y a des gens qui ne se guérissent jamais de la mémoire de Paris.

C’est là une nostalgie toute particulière, et qui ne fait pas toujours l’éloge du malade. Ces amoureux de Paris ont généralement dans leur passé d’innombrables fredaines qu’ils regrettent et voudraient bien recommencer. Nous n’avons pas à le cacher, puisque nous l’avons dit dès la première page de ce récit : maître Pol avait eu une jeunesse fort peu méritoire. La maison de M. de Vendôme était plus perdue que l’enfer, et maître Pol avait conquis une légitime réputation de mauvais sujet, même dans la maison de M. de Vendôme.

Il était, Dieu merci, en ce temps-là, tout ce qu’on peut être, quand on marche dans le sentier de la perdition : joueur, querelleur, buveur et coureur de scandaleuses aventures.

Nous avons grande joie à constater que maître Pol s’était bien corrigé depuis son mariage. Il ne buvait plus sinon comme un joyeux gentilhomme campagnard à la table de famille ; il ne tirait plus l’épée, n’ayant point occasion de se quereller ; il ne jouait jamais et restait fidèle à sa femme qu’il adorait du meilleur de son cœur.

Mais il s’ennuyait.

Éliane qui était fée, aurait, en vérité, voulu voir maître Pol un peu moins sage, pour être plus sûre de le garder toujours.

Car il y a des réveils soudains, et ces léthargies du diable endormi au fond d’un bénitier, finissent par de terribles cabrioles.

Éliane, la chère créature, faisait de son mieux pour guérir cet ennui.

Elle s’était arrangée dans le grand vieux château de Vendôme un nid délicieux, un vrai nid d’amour. Sa table, connue à dix lieues à la ronde, était modeste, mais d’une délicatesse proverbiale ; elle variait ses toilettes avec un goût exquis, et ne croyez point que ces mots soient un anachronisme. Il y avait alors une chose qui s’appelait la parure, et une autre chose qui avait nom le goût. Nous n’avons pas tout inventé depuis hier.

Éliane savait que la solitude engendre la tristesse ; sa maison était hospitalière entre toutes. Elle faisait à ses convives si charmant visage que l’heureux Guezevern ne savait parfois où mettre ses amis. Tous étaient bien reçus, tous, jusqu’à Renaud de Saint-Venant, qu’Éliane n’aimait point.

Il en coûte cher pour héberger ainsi beaucoup de bons compagnons, mais faut-il vous le répéter cent fois ? Éliane était fée. Elle avait cette prestigieuse économie qui n’exclut nullement la générosité, et qui multiplie les pièces d’or comme le miracle des noces de Cana multiplia les pains et les poissons. Maître Pol n’avait jamais à se préoccuper de la dépense. On eût dit que la bourse commune était inépuisable.

Et chaque fois qu’il partait pour quelque voyage, Éliane glissait quelques larges doublons dans son escarcelle, mentionnant expressément que c’était « pour ses plaisirs. »

Vous pensez peut-être, habitués que vous êtes à nos mœurs, et connaissant par hasard la femme de quelque homme d’affaires de notre siècle éclairé, qu’Éliane n’avait pas besoin d’être une bien grande sorcière. L’argent colle aux mains. Ceci est un proverbe. Quiconque manie beaucoup d’argent… Voyez votre voisin du premier où le ménage d’en face. On sait à quel métier ils brillent, et pourtant tout le quartier salue leur équipage !

Eh bien ! vrai, vous vous tromperiez. Il y avait des voleurs au temps de Louis XIII, le Juste, comme de nos jours, et ils étaient vénérés comme les nôtres, mais fi ! Notre belle Éliane n’aurait pas terni pour un empire la pureté de sa conscience.

Elle était ambitieuse cependant, elle souhaitait la fortune. Quand elle surveillait d’un œil souriant le sommeil de son petit Renaud, souvent, et quelle mère n’est comme elle, bien souvent elle se surprenait à penser : « Notre cher enfant sera au-dessus de nous. Il tiendra une épée au lieu de faire des chiffres ; il sera un grand seigneur, et l’héritage du comte de Pardailian lui viendra quelque jour. »

Elle songeait ainsi, mais quant à prélever sur les mille recettes de l’intendance un bénéfice quelconque qui ne fût pas strictement légitime, jamais ! M. de Vendôme était bien plus heureux encore que nous ne l’avons dit : non-seulement il avait trouvé un intendant honnête homme, mais, de plus, madame son intendante était une honnête femme.

Et c’était ici le principal.

Car notre Éliane avait tenu ce qu’elle avait promis : c’était elle qui faisait tout. Elle avait bien appris à Guezevern l’art d’écrire correctement et de chiffrer de même ; mais l’effort de ce bon garçon s’était borné là. Il laissait à sa femme le soin de tenir les comptes. Les registres, on peut le dire, lui étaient étrangers. Bien plus, et ceci, peut-être, va vous sembler très-coupable, comme Éliane lui avait donné son propre corps d’écriture, il la faisait écrire pour lui, signer pour lui.

Sa paresse allait jusque-là ! Il eût fait assurément, et nous disons cela pour sa défense, un très-bon mousquetaire du roi, un excellent chevau-léger, un homme de guerre peut-être remarquable ; mais la plume ne lui valait rien, et son Éliane qui l’adorait, lui épargnait tous les ennuis de la plume.

Maître Pol était sûr de sa femme. Il dormait sur les deux oreilles, certain que ses affaires étaient bien faites. Il allait, il venait, toujours content à l’heure du retour, parce que toujours il trouvait bon visage.

Il était fou de son fils qui semblait promettre d’être un hardi garçon comme lui ; mais quand il le faisait chevaucher sur son genou, il disait souvent à Éliane qui rougissait et souriait :

« La petite sœur ne viendra donc jamais ? »

Éliane répondait :

« Tout viendra en son temps, monsieur de Guezevern. Quelques années encore et vous serez un homme de guerre, puisque c’est votre envie. Vous m’avez donné votre confiance avec votre tendresse : en retour, moi, je vous donne toutes les heures de mon existence. »

Et par le fait, en dehors même de cette lourde charge d’intendant qu’elle remplissait à miracle, Éliane entretenait, au su de son mari et en son nom, des relations avec les Vendôme et ceux de leur parti. En outre, elle avait un commerce de correspondance avec le vieux comte de Pardaillan-Pardaillan, l’homme à l’héritage qui appelait maintenant maître Pol son cher cousin.

Elle n’oubliait rien, elle était à tout.

Vous souvient-il de cette coquille où Aristide le Juste écrivit son nom, sur la demande d’un paysan d’Athènes ? Ce nom écrit, c’était une sentence d’exil. Aristide interrogea, désirant savoir pourquoi ce paysan inconnu le condamnait, et ce paysan répondit : « Je condamne Aristide, parce qu’il m’ennuie. »

Il ne faut pas être trop aimé, ni trop digne de l’être. C’est dangereux, parce que cela ennuie.

J’ai vaguement la crainte que le lecteur ne condamne notre belle Éliane.

Elle sait trop de choses, elle travaille trop pour ce beau grand garçon paresseux, qui est son mari. Afin d’apaiser un peu le paysan athénien qui déjà la prendrait en grippe, je me hâte de dire qu’elle commit en sa vie un gros péché.

Un seul, mais un bon ! Nous verrons bien cela en temps et lieu.

Les choses politiques avaient marché pendant ces cinq années. Le Diable rouge, comme M. de Vendôme appelait le cardinal de Richelieu, avait grandi dans des proportions tout à fait inattendues. Tournant le dos à Marie de Médicis, dont il était la créature, il avait en quelque sorte garrotté cet esprit remuant et superbe : il opprimait franchement la jeune reine, Anne d’Autriche, qui tremblait à son seul nom, il jouait Gaston d’Orléans comme un enfant ; il tenait son pied puissant et pesant sur la gorge des princes, balayait les ducs, écrasait les favoris et serrait à la gorge le roi lui-même, qui le redoutait, qui le haïssait et qui lui obéissait en toutes choses.

L’année précédente, pour lui plaire, le roi avait attiré à la cour ses deux frères illégitimes. César de Vendôme et Alexandre, grand prieur de France, ce dernier sous promesse de le faire grand amiral.

Il leur avait demandé leurs épées, à tous les deux, et, depuis lors, ils étaient prisonniers au château de Vendôme, où s’était écoulée leur royale et libre jeunesse.

Le roi avait fait pis : le roi avait laissé tomber de l’échafaud la jeune et belle tête d’Henri de Talleyrand, comte de Chalais, son meilleur ami.

Rien ne pouvait servir d’égide contre les terribles colères du cardinal ; rien, pas même la faveur de ce faible et triste monarque qui n’avait d’autre courage que celui des camps, et qui devait dire plus tard, en consultant son horloge, à l’heure où mourait un autre de ses favoris :

« Voici un mauvais moment pour M. de Cinq-Mars ! »

L’Europe et la France tremblaient devant cette belle et austère figure, coiffée d’écarlate, qui méditait au milieu du siècle frivole, devant cette main de prêtre qui marquait avec du sangla route non encore ouverte que Louis XI avait devinée, et où les révolutions devaient triomphalement passer.

Un soir de la fin de mai, en l’année 1627, Éliane de Guezevern était seule dans le cabinet de M. l’intendant : car toutes les convenances étaient gardées ; le travail entier de la femme restait attribué au mari.

Le jour allait baissant. Les derniers rayons du soleil rougissaient au lointain les jeunes feuillées de la forêt de Vendôme, tandis qu’une fraîche brise, entrant par les fenêtres ouvertes, apportait du parterre le parfum des rosiers en fleurs.

C’était une grande pièce, ayant deux tables, l’une très-large, toute chargée de casiers massifs et d’énormes registres ; l’autre, mignonne avec un petit pupitre flanqué d’une boîte à broderie.

Éliane ne travaillait jamais à la grande table que toutes portes fermées.

Ce soir, elle était à la petite et maniait l’aiguille qui allait si bien à ses doigts délicats ; elle brodait un écran aux armes de son mari. Les deux grands lévriers, favoris de maître Pol, reposaient à ses pieds et le petit Renaud s’était assoupi dans un vaste fauteuil.

Éliane songeait.

Avait-elle trouvé dans son union avec Pol de Guézevern une félicité complète ? Non, certes. Maître Pol, devenu intendant, avait gardé le caractère du page. Sa raison ne mûrissait point ; c’était toujours le même jeune homme amoureux du changement et du bruit.

Mais c’était toujours aussi le même excellent cœur, la même bravoure, la même franchise.

Éliane se l’était dit cent fois : « Mon mari est un exilé. »

Elle aimait son mari sincèrement et gravement. Peut-être, car il faut tout dire, n’avait-elle pas mis dans le mystère de la vie conjugale ce grain de passion qui enchante un intérieur et change le coin du feu en paradis terrestre.

Elle était un peu trop parfaite, notre pauvre Éliane !

Si elle avait lu attentivement dans sa Bible l’éblouissante parabole de Marthe et Marie, elle aurait vu qu’il est bon parfois de travailler un peu moins pour charmer un peu plus.

Surtout quand on a, comme elle, un inépuisable trésor de charmes.

La femme, trop utile, perd souvent la meilleure de ses séductions : la chère, l’adorable infériorité.

Maître Pol était amoureux, mais il y avait dans son amour tant d’admiration et tant de reconnaissance ! c’est là un cruel danger.

Éliane songeait, et je suis sûr qu’elle se disait précisément tout cela, puisqu’elle était fée.

Le jour allait baissant. Elle rejeta son ouvrage avec un grand soupir et s’en vint baiser le beau front du petit Renaud endormi.

« Peut-être que si je te donnais une sœur…, » murmura-t-elle.

Car c’était là un grand, un vif désir chez l’intendant Guezevern.

Et que faut-il, souvent, pour les fixer, ces hommes-papillons qui jouent le rôle de la femme dans leur ménage ? Quelques années de plus et un souhait accompli.

Il ne faudrait pas croire au moins pourtant que notre Éliane fût-une épouse délaissée.

Mais… mais que voulez-vous ! Elle n’avait pas le temps d’être une femme heureuse.

Et maître Pol voyageait beaucoup.

Aujourd’hui, justement, maître Pol était absent depuis une semaine.

Éliane écarta les cheveux bouclés qui se mêlaient sur le front de son fils.

« Tu ne garderas pas ce nom de Renaud ! murmura-t-elle. Je ne veux pas ! C’est le nom de M. Saint-Venant… »

Puis, fronçant le sourcil, elle ajouta :

« S’il arrive malheur dans notre maison, c’est cet homme qui apportera le malheur ! »

Le sommeil de l’enfant souriait à quelque rêve. Nous parlions tout à l’heure de la passion qui manquait ; il y eut de la passion : une ardente passion dans le baiser que la jeune mère donna à son fils.

« Toi, dit-elle, tu seras riche, tu seras grand, tu seras heureux ! »

Elle tira de son sein une lettre qui contenait, il est vrai, quelques lignes seulement, mais qui commençait par « Madame ma bien chère nièce, » et qui finissait par la signature du comte de Pardaillan.

Aux derniers rayons du jour, elle relut attentivement cette lettre.

Le logis de l’intendant Guezevern était situé à une cinquantaine de pas du bâtiment principal, à droite du rond-point véritablement royal où aboutissaient les quatre longues avenues conduisant à la grille.

On entendit au lointain le galop d’un cheval.

Éliane prêta l’oreille et sourit. Une nuance plus rose vint à ses joues.

« Voilà cinq jours qu’il était parti ! murmura-t-elle. Chaque fois qu’il tarde, j’ai peur que sa fantaisie ne l’entraîne à Paris. À Paris il retrouverait cet homme, et cet homme le perdrait !

— Éveille-toi, amour chéri, ajouta-t-elle en prenant son fils dans ses bras. Voici ton père ! »

L’enfant ouvrit ses yeux chargés de sommeil, et dit : « Je dormais donc, mère ? Ma petite sœur était si jolie dans mon rêve, et je l’aimais tant, si tu savais ! »

Éliane rougit. Une parole vint à sa lèvre, mais la voix de maître Pol retentissait déjà sous le vestibule :

« Ma femme ! mon fils ! maître Renaud ! Éliane ! »

Il était jeune et vif comme autrefois. Sa présence ramenait le mouvement et le bruit dans la maison naguère si tranquille. Les gens allèrent et vinrent, l’écurie hennit, le chenil hurla.

L’instant d’après il serrait sa femme et son fils dans ses bras, et Dieu sait qu’il les baisait de bon cœur à ces heures du retour. Maître Pol adorait sa maison ; seulement, le besoin de courir et de voir du nouveau le reprenait le lendemain.

« Que tu es belle, mon Éliane ! disait-il, et comme notre Renaud grandit à vue d’œil ! Ne puis-je donc revenir une seule fois de voyage sans te trouver embellie ! »

Elle lui rendait ses caresses en souriant, et ses yeux humides brillaient.

« Tu ne sais pas, reprit-il tout à coup, en s’asseyant près d’elle, la nuit dernière, j’ai fait un rêve…, et comme ce rêve me rendait heureux ! Je songeais que nous étions tous deux dans ce jardin si cher, le clos Pardaillan, à Paris, entre l’hôtel Mercœur et le couvent des Capucines. Te souviens-tu : c’est là que pour la première fois tu me dis : Je vous aime !

— Si je m’en souviens ! balbutia Éliane dans un baiser.

— Nous allions sous la grande allée de tilleuls, et tu me souriais, comme à présent… et ton regard descendait jusqu’au fond de mon âme. Soudain, tu m’as montré un épais buisson tout chargé de roses, et tu m’as dit tous bas : elle est là !

— Qui, elle ? » demanda la jeune femme, dont le front s’empourpra.

Et, pour entendre la réponse à cette question, elle cacha son visage dans le sein de son mari.

La réponse de maître Pol fut ainsi :

« Elle ! répéta-t-il, mon souhait, mon désir, ma folie, la fille de ma femme, la sœur de mon fils ; ma petite Éliane idolâtrée… et tu ne mentais pas : j’écartai les branches du buisson, et je vis un doux ange rose qui me souriait parmi les fleurs. »