Le Martyr de Futuna/Préface de la première édition

La bibliothèque libre.
Catholic Foreign Mission Bureau (p. vii-viii).

PRÉFACE
DE LA PREMIÈRE ÉDITION



En 1867, dix ans après l’introduction de la cause de béatification du premier martyr de l’Océanie, Pierre-Louis-Marie Chanel, le P. Bourdin faisait paraître sa biographie. Comme il nous le dit lui-même, il n’avait rien négligé pour se procurer les éléments de son travail. « Par une insigne faveur de la Providence, nous avons vécu, près de six ans, sous le même toit que notre vénérable confrère. Durant cette période, l’une des plus intéressantes de sa vie, nous avons pu juger, pour ainsi dire, une à une ses actions, surprendre quelques secrets de sa belle âme, et entrevoir le degré de sainteté auquel il est parvenu. À nos propres souvenirs se joignent ceux que nous avons recueillis, en suivant à la trace de ses pas le serviteur de Dieu, depuis son bas âge jusqu’à son départ pour l’Océanie : nous avons interrogé de vive voix et par lettre sa famille, ses camarades d’enfance, ses maîtres, ses amis, en un mot, toutes les personnes qui, l’ayant vu de plus près, l’ont par conséquent mieux connu. À l’égard de son apostolat et de son martyre, nous avons eu à notre disposition tous les documents qu’on a pris soin de recueillir sur le théâtre même de ses travaux et de sa mort glorieuse. »

Le nouvel auteur n’avait pas à chercher bien loin les matériaux de son livre. Il les trouvait sous sa main ; il n’avait souvent qu’à analyser l’ouvrage du P. Bourdin et à lui emprunter la plupart des récits. Comme il ne se proposait qu’un but : faire connaître et glorifier le serviteur de Dieu, il n’a pas craint d’user largement de la permission qui lui était accordée.

Cependant, le lecteur, s’il compare les deux ouvrages, remarquera d’assez grandes différences dans la narration d’un certain nombre de faits qui sont rapportés au livre premier de cette histoire. L’auteur a dû introduire ces modifications, parce qu’il a eu le bonheur de recueillir de nouveaux témoignages et qu’il a pu tout faire contrôler par des témoins oculaires. Les écrits du bienheureux martyr, les procès apostoliques et d’autres documents l’ont forcé de changer presque entièrement le livre second. Écrivant la vie d’un saint, il a voulu mettre dans son récit toute l’exactitude possible. Il ne saurait exprimer les joies et les consolations qu’il a goûtées en composant son livre. Puissent ces modestes pages contribuer à la gloire de Dieu et à l’honneur du saint martyr !