Le Mirage perpétuel/LES PAYSAGES/Cadix

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Librairie Paul Ollendorff (p. 13-14).


CADIX



Blanc fouillis de villas que cerne le désert
Et qui mires dans l’eau ta face polychrôme,
Cité des minarets, des clochers et des dômes,
Ô Cadix, oasis de maisons dans la mer !

Le vent lourd d’Orient frôle tes chêneverts,
Il porte les parfums dont ta grâce s’embaume
Et mêle des langueurs de lente cinnamome
À la forte saveur de tes grands buis amers.


Ô port délicieux où la brise marine
Court comme un souffle chaud de lèvres féminines,
Conque sonore où chante un chœur de matelots !

Tu respires la force amoureuse, la joie,
Et des voiles là-bas que le hasard déploie
Comme des éventails palpitent sur les flots.