Le Mirage perpétuel/LES PAYSAGES/Olympie

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Librairie Paul Ollendorff (p. 43-44).


OLYMPIE



Hermès, quelle splendeur suprême que la tienne !
Devant la magnifique et froide majesté
De ton corps qui nous fait le don de sa Beauté
Je me sens laid, petit, et indigne d’Athènes.

Ta jambe, pilier souple où l’on sent un ressort
Énergique, tes reins vigoureux et ta cuisse
Impeccable, ton dos et tes épaules lisses
Proclament à jamais le néant de la mort.


Marbre ou chair ? Que m’importe en des splendeurs égales
J’admire avec respect cet être harmonieux
Pour sa mâle vigueur et l’orgueil radieux
Qui rend plus belle encor sa tête triomphale.

Vainqueur du temps et conscient de sa Beauté,
Vraiment dieu par la grâce unique du génie,
Il donne en se montrant des leçons d’harmonie
Et par son seul aspect prouve sa Royauté.