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Le Monument de Marceline Desbordes-Valmore/20

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À l’Inauguration de la statue de Marceline
Desbordes-Valmore


Desbordes, Muse de la Flandre,
Tout le pays, en ce moment,
Encense, heureux, ton cœur si tendre,
Au pied de ce beau monument.

Artistes, lettrés et poètes,
Sont venus exprès de Paris,
Pour s’associer à nos fêtes
Et rendre hommage à tes écrits.

Ta cité justement est fière
Du succès d’un de ses enfants
Dont, par malheur, la vie entière
Compta maints soupirs étouffants.

Mais, certe, ici, ce n’est point l’heure
D’évoquer un tel souvenir ;
Ton triomphe n’est plus un leurre :
Gloire à toi jusqu’en l’avenir !

Ton nom, par sa douce magie,
Passant à la postérité,
Reine aimable de l’élégie,
T’assure l’immortalité.

Si, parmi tant de voix sublimes,
J’ose faire entendre à mon tour
Quelques malencontreuses rimes,
C’est que je tiens — en ce grand jour —


À remercier Marceline
Qui, dès que je pus bégayer,
M’enseigna sa langue divine
Avec son gentil Écolier.

Ô Douaisienne, ô mère, ô femme !
Reçois donc cet humble tribut,
Composé des fleurs de mon âme ;
Ne le jette pas au rebut.

Et que j’ajoute un mot encore
Qui sera le plus attrayant…
Répétons tous : Vive Valmore !
Répétons tous : Vive Gayant !


Adolphe Rosay.