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Le Nouveau chatouilleur des dames/Lettre V

La bibliothèque libre.
Le Nouveau chatouilleur des dames traduction de New Ladies tickler
Traduction par Anonyme.
Imprimerie de la société cosmopolite (p. 81-90).

LETTRE V


Ma bien chère Émilie.


C omme vous avez manifesté le désir d’avoir par écrit les détails complets des divers évènements qui ont amené notre heureuse entrevue, je profiterai de toutes mes heures de loisir pour vous en faire le récit, car après le bonheur d’être avec vous, le plus grand plaisir que je puisse éprouver est de penser à vous et de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour vous être agréable. Il n’est pas nécessaire de revenir sur les faits qui ont précédé cet heureux jour. Je n’oublierai jamais le ravissement où me plongea le spectacle de vos folâtres jeux avec Lady Lovesport et les étranges sensations — incompréhensibles pour moi à cette époque — que j’éprouvai pendant ma fustigation et qui furent suivies de ces jouissances délicieuses dont votre jolie bouche et vos doigts délicats furent les instruments. Nous ne trouvâmes point, plus tard, l’occasion d’échanger nos idées sur ce sujet, autrement j’aurais peut-être découvert, pour dissiper mes doutes et aplanir les difficultés, un moyen plus agréable encore que celui auquel je fus forcé d’avoir recours.

Après mon retour à la pension, le souvenir de toute cette affaire ne cessa de me poursuivre nuit et jour, et je m’employai avec ardeur à chercher à en trouver une explication qui pût m’éclairer sur la signification des scènes étranges qui avaient eu lieu, m’aviez-vous dit, pendant ma flagellation, entre Lady Lovesport et M. Everard, et celle de mes sensations, plus étranges encore, ainsi que du curieux résultat qui s’en était suivi ; mais je ne pus de longtemps me procurer ces renseignements.

Surpris de l’effet qu’avait produit sur moi la flagellation, je cherchai à découvrir si, chez mes camarades, le même effet n’avait pas la même cause. Je reconnus que sur les très jeunes élèves, la seule impression produite paraissait due à une douleur momentanée. Quelques uns d’entre eux faisaient mine de fuir les coups en poussant des cris, tandis que d’autres, plus hardis et plus résolus, les recevaient en silence et sans paraître s’en soucier beaucoup ; mais je m’aperçus bientôt que, sur quelques-uns de mes camarades plus âgés que moi, les verges semblaient produire une impression semblable à celle que j’éprouvais, et plus d’une fois je crus voir leurs petits dards se gonfler et s’écarter du ventre absolument comme le mien quand je recevais le fouet.

Désireux de m’assurer que tout ceci n’était pas un jeu de mon imagination, je résolus de me livrer à un examen approfondi des effets que produirait sur moi-même une bonne fessée, et de voir s’il s’ensuivrait un résultat identique. En conséquence, et de propos délibéré, je commis une faute qui devait me valoir le châtiment du fouet. Je dois à la vérité de dire que je reçus une terrible fessée, mais du moins mon attente, quant au résultat, ne fut pas trompée. Était-ce l’effet pur et simple du châtiment en lui-même, ou l’association des idées s’y rattachant qui ramenaient devant mon imagination toutes les circonstances de ma première flagellation ? Je l’ignore, mais ce que je sais, c’est que les verges avaient à peine commencé à cingler mon infortuné postérieur, que j’éprouvai la sensation que j’avais déjà éprouvée en pareille occurrence et que votre petit ami devint si furieux et se gonfla au point que je m’applaudis d’avoir pris la précaution de laisser tomber ma chemise et de courber mon corps de façon à dissimuler ce spectacle aux yeux des spectateurs.

Pendant toute cette après-midi, il resta dans le même état d’irritation et quand je me fus mis au lit et que je commençai à me réchauffer, sous mes couvertures, il se dressa tout gonflé et irrité jusqu’au moment où je m’endormis. Mon sommeil fut bercé par de doux rêves où vous renouveliez la délicieuse opération à laquelle vous m’aviez déjà soumis et qui, au bout de peu de temps, avait amené le charmant résultat que vous savez.

Je fus réveillé par une jouissance intense, et à mon grand étonnement, je m’aperçus que mon ventre et la tête de mon petit charmeur étaient couverts de cette même liqueur que vous en aviez vu sortir. Tout ceci ne fit qu’accroître mon désir d’obtenir de plus amples renseignements à ce sujet de sorte que je me décidai à en chercher l’explication auprès d’un de mes condisciples et à éclaircir enfin ce mystère.

L’élève sur lequel je jetai mon dévolu était mon aîné de près de deux ans et m’avait toujours témoigné beaucoup de bienveillance depuis mon arrivée à la pension. Quoiqu’il ne fût ni le plus grand ni le plus âgé de la pension, il était à coup sûr le plus beau, et je ne sais pourquoi j’imaginai qu’il serait à même de m’apprendre ce que je cherchais. Je m’étais souvent étonné, même avant que mes soupçons fussent éveillés, de la fréquence de ses punitions ; non pas qu’il fût moins avancé que ses camarades ; au contraire, il passait pour être l’un des plus intelligents de la pension, mais il recherchait toujours les occasions de se faire punir et toujours ils se trouvait au premier rang quand il s’agissait de commettre quelque méfait. En ceci il était passé maître, mais aussitôt qu’avait lieu l’enquête, il se présentait spontanément et avouait sa participation au délit. Bref, il semblait éprouver du plaisir à se faire prendre quand les conséquences ne devaient retomber que sur lui-même. Au lieu de croître en sagesse avec les années, il semblait au contraire se conduire de plus en plus mal, et il ne se passait presque pas de semaine qu’il ne reçut une bonne correction.

En dernier lieu, mes soupçons étant tout à fait éveillés, je le surveillai étroitement, et une ou deux fois j’essayai de le faire parler en vue de satisfaire ma curiosité ; mais je n’obtins de lui que des réponses évasives, et il sembla vouloir se refuser à comprendre. Toutes les fois que j’en trouvai l’occasion, je l’observai avec soin pendant qu’on le fouettait et quoiqu’il eût grand soin de disposer ses vêtements de façon à ne laisser voir que fort peu de la partie nue de son corps, je pus reconnaître que certain membre était affecté à peu près de la même façon que le mien dans pareille occasion. Enfin je réussis à voir bien distinctement le joli instrument qui se dressait dans toute sa longueur et dont les dimensions me surprirent et m’enchantèrent. Ce spectacle me détermina de tenter à tout hasard d’obtenir de lui une explication.

Le châtiment du fouet avait généralement lieu après les classes, au moment où l’on nous permettait de nous rendre au lieu de nos récréations. Cet endroit était un espace ouvert de dimensions considérables, et ça et là parsemé de buissons et de bruyères. J’avais remarqué que depuis quelque temps surtout, Sydney s’était toujours dirigé, après avoir reçu le fouet, vers la partie la plus reculée de la récréation, emportant un livre avec lui, et qu’il y restait longtemps seul. J’avais une ou deux fois essayé de l’y rejoindre, mais il m’avait prié d’un ton sec de ne pas le déranger, et m’avait intimé l’ordre de m’éloigner. Résolu à profiter de la première occasion qui se présenterait, je le précédai, un jour qu’il avait reçu le fouet, à la cour de récréation et je me blottis dans les buissons, à proximité de sa retraite. À peine m’étais-je caché qu’il se montra, l’air tout joyeux, et je me plaçai alors de façon à pouvoir observer ses moindres mouvements. Tout d’abord, il posa sur le sol le livre qu’il tenait à la main et se plongea dans la lecture d’un autre ouvrage qu’il examina avec attention ; mais je me trouvais trop éloigné pour en distinguer les sujets. Peu après, son corps s’agita avec une sorte d’inquiétude et enfin, déboutonnant en partie son pantalon, il y introduisit la main. Quoique ne pouvant me rendre un compte exact de ses actions, je me doutais cependant qu’il avait pris son joujou dans sa main et qu’il le caressait de temps à autre en le frottant de ces doigts. Après un intervalle de quelques minutes, il se tourna vers les buissons où j’étais caché, afin de se dérober sans doute aux regards de ceux qui pouvaient se diriger de son côté. Cela fait, il acheva de déboutonner son pantalon et releva sa chemise.

Je pus me convaincre alors que mes conjectures n’étaient point hasardées et je l’observai attentivement pour arriver à pénétrer son dessein. Lorsque le pantalon se fut ouvert, il en sortit un priape des plus charmants, dans un état de splendide érection. Il était de dimensions si considérables, comparé au mien, que j’en eusse été surpris si je ne l’avais déjà aperçu pendant la flagellation, mais vous devinez sans doute que sa vue m’intéressa et me plut beaucoup. Il se dressait tout raide au dessus de quelques bouquets frisés de poils châtains qui ornaient la partie inférieure de son beau ventre blanc, le gland rose ne se montrant qu’à moitié hors de sa gaîne polie. Il y porta la main et doucement y exerça quelques frictions. Il n’était pas besoin du souvenir du bonheur que votre propre main m’avait procuré au moyen de semblables frictions, pour me convaincre que ces attouchements devaient lui causer la plus grande volupté. Ses yeux brillaient, tandis que son visage s’animait d’un éclat extraordinaire, et l’objet ravissant que sa main pressait amoureusement et dont le gland gonflé s’échappait de sa gaîne, se mit soudain à palpiter et à vibrer.

J’eus tout d’abord l’intention d’attendre dans ma cachette le résultat de l’opération, mais craignant l’arrivée d’importuns qui me feraient manquer cette belle occasion de le surprendre et de pénétrer ainsi dans son intimité, je me glissai doucement à travers les buissons, assez près de lui pour lui montrer que j’avais pu être spectateur de ce qui se passait et qu’il n’y avait pas moyen de nier. Puis, me dressant tout à coup, je lui dis : tiens ! Sydney ! qu’est ce que vous faites donc là ?

D’abord, il se montra fort irrité à ma vue, et se retournant de façon à dissimuler le désordre de ses vêtements et à cacher l’objet de ma curiosité, il me demanda d’un ton bourru ce que je lui voulais, me menaçant d’une bonne volée pour avoir osé le déranger.

Mais j’étais résolu à ne pas me laisser détourner de mon dessein, et ses menaces restèrent sans effet. Je m’assis à côté de lui et lui dis : Eh bien, Sydney, mon ami, vous me battrez plus tard autant que vous voudrez, mais écoutez d’abord ce que j’ai à vous dire.

Mon impudence parut le surprendre, mais il me permit de continuer et je me mis à l’entretenir des effets étranges que produisait sur moi le châtiment du fouet, ainsi que de mon extrême désir d’en obtenir l’explication. Comme je vis qu’il m’écoutait attentivement et que mes paroles semblaient même le divertir, je poursuivis et lui dis que je le soupçonnais d’éprouver les mêmes sensations que moi. Je lui fis part, en outre, de mes observations au sujet de son dernier châtiment.

Naturellement, dans mon récit, je ne fis pas la moindre allusion à ce qui s’était passé entre Lady Lovesport et vous. Quand j’eus cessé de parler. Où voulez-vous en venir ? me demanda-t-il ? Je désire savoir, lui répondis-je, pourquoi le petit monsieur se trouve en cet état ? Puis joignant le geste à la parole, je m’emparai du charmant objet qui, tout raide encore, sortait du pantalon entr’ouvert, et j’ajoutai qu’il fallait m’apprendre de quelle façon il s’en servait, car j’étais certain d’après ce que j’avais ressenti moi-même, que la chose, quelle qu’elle fût, ne pouvait manquer de lui être fort agréable. Enfin, j’exprimai l’espoir de recevoir de lui des explications à ce sujet et je lui dis qu’il pouvait compter sur mon entière discrétion.

J’imagine qu’il dût se dire que, le hasard m’ayant fait voir certains détails, il était inutile, après tout, d’essayer de me cacher le reste. En effet, après avoir gardé le silence pendant quelques minutes, il me répondit qu’il consentait à satisfaire ma curiosité, à la condition que je lui démontrerais que mon âge ne m’empêchait pas de comprendre ces mystères. En outre, il s’attendait de ma part à une entière franchise et au récit de mes propres sensations.

Je ne pouvais refuser mon consentement à des propositions aussi équitables et je lui répondis que s’il voulait bien satisfaire ma curiosité, je ferais de mon côté tout ce qui pourrait lui être agréable.

Mais Gérald vient m’interrompre et me dit qu’il faut m’apprêter pour l’accompagner chez des amis à lui qui demeurent à quelque distance, et comme peut-être, il me sera impossible, de quelques jours, de continuer mon récit, je vous envoie ceci pour vous faire patienter.

Toujours à vous
Henri.