Le Poème sans nom/037

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Le Poème sans nomBibliothèque-Charpentier (p. 55).
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Et nous eûmes aussi des instants au jardin,
Des instants qui n’étaient ni joyeux ni moroses,
Mais qui nous enlevaient aux coutumières proses
Pour nous jeter tous deux dans le rêve, soudain.
 
Quoique ce jardin fût un peu trop citadin,
N’y pouvions-nous pas voir, entr’autres belles choses,
Sur les balustres blancs fleurir les lauriers-roses
Et les oiseaux voler au ciel incarnadin !

Combien autour de nous l’atmosphère était calme !
À peine si la brise agaçait une palme…
Ah ! ces tièdes instants de la fin de juillet !

Ah ! comme en ces instants le cœur se régénère !
Et le nôtre, à cette heure-là, s’émerveillait
De battre sans soufrrir, par extraordinaire !