Le Saguenay et la vallée du lac St. Jean/Chapitre 7

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Imprimerie de A. Côté et Cie (p. 165-178).


CHAPITRE VII


LE HAUT SAGUENAY


I


Nous appellerons haut Saguenay toute la région comprise entre les townships Bagot et Harvey qui sont situés, le premier au sud et le deuxième au nord de la rivière, et les townships Delisle, Signaï et Caron qui forment la rive orientale du lac Saint-Jean. Dans cette région se trouve renfermée toute la presqu’île de Chicoutimi, à l’exception de son extrémité occidentale qui forme le township Signaï. Elle comprend aussi les paroisses de Chicoutimi, de Notre-Dame de Laterrière, communément appelée le « Grand-Brûlé, » et celle de Saint-Dominique, ainsi que les townships Tremblay, Simard, Bourget et Taché qui sont au nord de la rivière Saguenay. Au sujet de ces quatre townships, nous avons dit dans un chapitre précédent à peu près tout ce qu’on en peut dire pour le présent ; et quant aux trois paroisses que nous venons de nommer, le lecteur a trouvé ci-dessus les renseignements les plus divers et les plus complets que nous ayons pu nous procurer à toutes les sources écrites et orales. Les townships Plessis et Lartigue, situés au sud du lac Kenogami, font aussi partie du haut Saguenay ; mais nous ne pouvons que les mentionner, attendu qu’ils n’existent guère encore que nominalement, la terre dans cette partie du pays étant généralement impropre à la culture. Il ne nous reste donc qu’à poursuivre notre route en suivant le grand chemin de colonisation qui mène de Chicoutimi aux dernières limites des terres défrichées, sur la rive occidentale du lac Saint-Jean : ce chemin, c’est le chemin Kenogami, l’un des plus beaux de la province, comme nous avons pris occasion de le dire.

Avant que ce chemin n’existât, on ne pouvait aller de Chicoutimi au lac Saint-Jean que par eau, en suivant la rivière Chicoutimi dont la navigation est difficile et embarrassée, puis le lac Kenogami, le lac Kenogamichiche, et enfin la Belle Rivière qui débouche dans le lac Saint-Jean après des détours innombrables, des écarts brusques et précipités qui font ressembler sa course à une fuite et renouvellent à chaque instant l’inattendu, au milieu du paysage le plus étrange qu’il soit donné de voir dans ce pays étrange entre tous.

Si l’on veut abréger quelque peu sa route, on pourra se rendre directement de Chicoutimi à Saint-Dominique, et de là gagner le grand chemin de colonisation, à l’extrémité ouest du Grand-Brûlé, par un autre chemin qui suit à peu près le cours de la petite rivière au Sable, entre le lac Kenogami et la rivière Saguenay. Mais autrefois, on n’avait pas ce choix ; une seule voie était ouverte au voyageur, au trappeur et à l’Indien ; il fallait absolument suivre la rivière Chicoutimi et faire sept portages, le canot sur le dos, avant d’arriver au lac Kenogami, ce merveilleux étang de mille pieds de profondeur qui semble être, par sa forme allongée et étroite, une sorte de fente pratiquée vivement à la base d’une chaîne montagneuse.

La rivière Chicoutimi, depuis le Portage des Roches où elle reçoit les eaux du lac Kenogami, jusqu’à l’endroit où elle débouche dans le Saguenay, a un cours tortueux d’environ dix-sept milles de longueur, entre des rives peu élevées qu’elle ronge incessamment et sur lesquelles, au printemps, elle déborde, en leur arrachant des monticules entiers de sable et en renversant tout ce qu’elle trouve sur son passage. Elle ne commence à être navigable en canot qu’à deux milles et demi de son embouchure, après un premier portage qui porte son nom et dont le sol consiste en une mince couche de marne surmontée de dépôts végétaux et recouvrant des rochers de syénite. Puis il y a le portage de la Poussière, Meia Caputagan, puis celui de l’Enfant, Washkow Caputagan, nom donné depuis plus d’un siècle. Un Indien, en traversant ce portage, avait attaché négligemment au rivage son canot où se trouvait un enfant ; le canot ne tarda pas à se détacher, et l’enfant, violemment emporté au-dessus des rapides, fut précipité en bas d’une chute de quarante à cinquante pieds, sans qu’il lui arrivât le moindre mal ; c’est ce fait extraordinaire qui a valu au portage de l’Enfant le nom qu’il a porté depuis. Viennent enfin le Beau Portage, le Portage de l’Islet et celui des Roches ; tous ces portages ont une longueur moyenne de deux cents verges, à l’exception de celui de l’Islet qui en a quatre cent quarante. À sa sortie du lac Kenogami, la rivière Chicoutimi fait une chute de quinze pieds et tombe dans un bassin entouré de hautes montagnes, puis elle reprend son cours sept fois interrompu par les cascades et les rapides jusqu’à ce qu’elle se jette dans le Saguenay, emportant avec elle, durant une bonne partie de l’été, les dépouilles des forêts qui alimentent les scieries de la maison Price.

Quelques milles plus loin, on atteint la petite rivière au Sable qui sert aussi de décharge au lac Kenogami. Elle en sort furtivement, presque au ras de terre, à l’endroit qui sépare la paroisse du Grand-Brûlé de la petite paroisse de Saint-Cyriac, dont le nom indien est Cascouïa, et elle roule péniblement, sur une longueur de douze milles, des eaux fortement imprégnées de sable tout au travers du township Jonquière, jusqu’à ce qu’elle atteigne la rivière Saguenay, dont elle sera le dernier aliment du côté du sud.


II


Si le voyageur, en quittant Chicoutimi pour aller vers le lac Saint-Jean, ne prend pas le chemin de Saint-Dominique, mais le grand chemin Kenogami, il se trouvera, dès le départ, à gravir une succession de côtes plus ou moins longues et escarpées qui le conduiront, après une demi-heure de marche, à une sorte de plateau d’où son regard pourra embrasser dans toutes les directions le plus admirable panorama qu’offre le territoire du Saguenay tout entier. Devant lui, de l’ouest à l’est, coule la noble rivière avec une sorte de majesté empruntée à la grandeur du paysage qui l’entoure, aux hautes montagnes qui bordent la rive nord, et aux escarpements variés, revêtant cent formes différentes, qui donnent à la rive sud cette physionomie à la fois désordonnée et composée, où l’on voit les effets violents d’un cataclysme suivis du long apaisement des siècles. Dans le port, de distance en distance, jusqu’à plusieurs milles en descendant la rivière, les grands navires, immobiles, achèvent de charger la riche cargaison de bois que leur apportent des bateaux et des goëlettes venus de la scierie, à laquelle ils retournent aussitôt après, passant ainsi toute la journée dans un lent et uniforme va-et-vient qui n’en donne pas moins au port une grande partie de son mouvement. À droite, s’étagent des chaînons bossués et ravineux qui, tantôt s’élancent et tantôt rampent, jusqu’à ce qu’ils aillent s’engloutir dans le bassin de la Grande Baie. Ces chaînons, de granite compacte et ferme, sont tous arrondis et polis à leur surface comme l’acier ; on dirait qu’ils ont été lavés pendant un temps infini par des torrents que rien ne lassait. En maint endroit il s’en est détaché de gros fragments qui ont été rouler à plus ou moins de distance ; on voit la déchirure parfaitement nette et accusée, tandis que la surface est toujours lisse et pour ainsi dire lustrée. Qui a pu détacher ainsi ces gros fragments de roche, dont les molécules serrées et drues sont si adhérentes ? Sous l’action de quelle force inconnue, rapide comme l’éclair, s’est donc faite cette cassure si nette et si vive qu’on ne saurait l’attribuer à aucune cause de désagrégation ? C’est ce que nous tâcherons d’examiner dans un autre chapitre, en faisant remarquer dès maintenant que le même fait se reproduit ailleurs, dans la vallée du Lac, et que partout où il y a une série de rochers, comme sur toute la rive sud du lac Kenogami, ou des chaînons interrompus par des gorges profondes et des monticules d’alluvion, comme le long de la Belle Rivière et sur le chemin qui conduit d’Hébertville à l’île d’Alma, ces rochers et ces chaînons ont invariablement la même forme arrondie, comme celle de longues vagues pétrifiées, et la surface aussi polie, aussi lisse que l’ivoire lui-même.

Du haut du plateau qu’il vient de gravir, le voyageur verra les rivages de Sainte-Anne et de Saint-Fulgence incessamment rongés par la rivière et d’énormes blocs de pierre, arrachés, enlevés de la crête et du flanc des montagnes, et qui ont roulé jusqu’à leur base, sur les bords du Saguenay. À droite, à gauche et en arrière de lui, il contemplera avec étonnement ces capricieuses et colossales ondulations du sol qui, depuis le Portage des Roches jusqu’à Chicoutimi ou jusqu’à la Grande Baie, atteignent des proportions gigantesques, semblables à d’immenses raz de marée d’alluvion qui auraient été précipités et retenus là dans un effroyable désordre. Plus loin, en arrière, son œil pourra apercevoir les magnifiques terres du Grand Brûlé, les champs dorés de blé et d’avoine sur lesquels se balancent mollement les longues tiges qui portent les épis nourriciers. C’est là que s’étalent les vastes fermes de M. Gauthier, les plus riches de toute cette région, et qui ont fait de leur propriétaire comme une espèce de potentat agricole qui dispose à son gré du prix des produits. Que le voyageur continue, qu’il traverse cette région fertile entre toutes, et bientôt il arrivera au Portage des Roches où commence une campagne tout à fait différente, aride, rachitique, qui porte les traces lamentables des anciens incendies, et où la pousse nouvelle des bouleaux et des trembles lutte avec effort contre l’aspect désolé des innombrables troncs d’arbres noircis, des espaces dénudés et des monts déboisés qu’enveloppent seulement çà et là quelques maigres broussailles. Cette campagne aura le même aspect jusqu’à l’extrémité occidentale du lac Kenogami : mais là, la nature, reprenant sa force et sa fécondité, apparaîtra avec une beauté nouvelle et rendra au voyageur sa confiance ébranlée par le morne trajet qu’il vient de parcourir.

Toute cette partie du chemin Kenogami est lugubre ; les grands arbres calcinés et restés debout semblent des sentinelles d’un autre monde qui regardent avec une fixité étrange tous les passants nouveaux à l’allure rapide et inquiète. En effet, lorsqu’on traverse de nuit ce désert peuplé de fantômes, aussi morne qu’une lande, on se hâte afin d’échapper à un ennui indéfinissable qui pèse sur l’esprit et qui participe de l’impatience et de l’angoisse. Lorsque c’est de jour, on regarde avec un étonnement mêlé de pitié les huttes grossières qui jalonnent le chemin de distance en distance et qui sont habitées par autant de familles de colons dont toute la subsistance provient d’un petit lopin de terre où pousse le blé, d’un enclos étroit où l’on sème des patates et de deux ou trois plattebandes où quelques légumes rachitiques essaient de parvenir à maturité.

Çà et là cependant apparaissent sur la route quelques maisons faites de bois équarri et quelques ébauches d’une culture plus étendue et plus sérieuse.

La colonisation se propage malgré l’ingratitude du sol, et le nombre des habitations augmente d’année en année. Le chemin y a été ouvert la plupart du temps à travers les roches ou bien sur de longues étendues de sable ; il n’en persiste pas moins à être excellent malgré ces désavantages, et le voyageur ne peut s’empêcher d’en témoigner sa surprise : « C’est toujours bien curieux, » disait l’an dernier à l’auteur de ce livre un habitant d’Hébertville qui le conduisait au lac Saint-Jean, « c’est toujours bien curieux qu’on soit arrivé à faire un chemin à travers des crans comme ça ; coteille d’un bord, coteille de l’autre, on n’arrive plus… » (Coteille était dit pour côtoyer). Si l’on coteille, au moins on n’enfonce pas ; il n’y a là ni ornières ni boue ni rien qui retarde la marche, et dans bien des endroits on contemple avec plaisir la jeune pousse des trembles qui a réussi à dérober sous un épais rideau de feuillage l’aspect toujours le même de rochers, de broussailles et de troncs d’arbres noircis.

On fait ainsi vingt milles avant d’arriver au Beau Portage, et quand, le long de la route, on peut saisir quelques aperçus du lac Kenogami au-dessus de la phalange de rochers qui l’interceptent au regard, cela suffit pour compenser toute la monotonie et la sécheresse du paysage. Ces aperçus sont ravissants. On voit au delà de la placide et profonde nappe du lac l’épaisse muraille de montagnes bien boisées, très-accidentées, qui s’élèvent presque à pic sur la rive sud jusqu’à une hauteur variant de trois à cinq cents pieds, et qui ont posé de ce côté une barrière infranchissable à la colonisation. Ces montagnes formaient l’ancien rivage du lac Saint-Jean, et elles ont empêché que le lac Kenogami ne fût rempli par l’alluvion et le sable emportés par les torrents après le cataclysme qui a bouleversé toute cette région. Cependant, il en a reçu une certaine quantité qui a été déposée au fond de son lit ; mais là où les montagnes s’abaissant, comme au Portage des Roches, ont cessé d’offrir une protection contre les torrents, le lac, ou plutôt la crevasse primitive a été bouchée par d’énormes amas d’alluvion, de sable et de terre végétale ; c’est ainsi qu’a été formée la partie du pays située entre le lac et la Grande Baie. Toute issue vers le Saguenay lui étant ainsi interdite, le lac Kenogami a dû chercher un autre passage à ses eaux, et c’est de là qu’a pris naissance la rivière Chicoutimi, décharge principale de ce lac.

À l’autre extrémité, c’est-à-dire au Beau Portage, commence la division des eaux, de celles qui coulent vers le Saguenay d’avec celles qui coulent vers le lac Saint-Jean. Là, le lac Kenogami débouche secrètement sous terre par une coulée, et reparaît sous la forme d’un gros ruisseau qui passe par un petit lac appelé Claire et qui alimente le lac Kenogamichiche, à un mille et demi plus loin.

Autrefois, le lac Kenogami, dont l’ancienne orthographe est « Quinongamingue, » ce qui veut dire « lac long, » du mot indien Tsinogami, renfermait une plante curieuse ; c’était la lobélie tubulaire, dont les feuilles restaient entièrement submergées, tandis que sa corolle, d’un bleu pâle, flottait à la surface de l’eau. C’est le botaniste Michaud qui nous a révélé l’existence de cette plante dans son livre sur la flore de l’Amérique du nord. On ne la retrouve plus.


III


Le lac Kenogami a une largeur moyenne de trois-quarts de mille et il reçoit, du côté sud, les eaux de la rivière Upikoba ou des Écorces, rivière qui n’est qu’une succession de rapides jusqu’à son embouchure. Ce lac est extrêmement poissonneux. Ainsi que nous l’avons dit plus haut, il est séparé du lac Kenogamichiche, « Petit Lac Long, » par le Beau Portage, magnifique plateau de sable et d’alluvion qui n’a guère plus d’un mille de longueur et qui justifie bien le nom qui lui a été donné. C’est là que les bois recommencent à couvrir le sol ; les saules et les sapins y sont en abondance ; on y remarque aussi le frêne et l’orme, ce dernier arbre atteignant parfois les dimensions du pin. Une succession de rochers polis apparaît de nouveau sous le regard, les ondulations du sol renaissent et des coteaux verdoyants, couverts de splendides moissons, étalent avec orgueil leur chevelure d’épis.

Partout la campagne est inondée de riches produits, ou bien revêtue d’une flottante toison de feuillage qu’épandent sur elle de vigoureux bouquets d’arbres aux nuances variées. L’aspect des champs chargés de leurs richesses et des collines se mirant dans les eaux blanches du lac Kenogamichiche est enchanteur par un jour de fin d’été, alors que la moisson jaunissante a acquis toute sa vigueur et tout son éclat. Les montagnes et les maisons apparaissent renversées dans les profondeurs du lac ; les coteaux forment une lisière inégale, mais pleine d’harmonie ; la terre soulevée, puis affaissée, apparaît en maint endroit sous forme de mamelon, de monticules, ou de gorges finement découpées qui renferment les trésors du colon ; enfin, toute cette campagne a dans son ensemble une grâce aisée, une harmonie délicate et douce qui produisent dans l’esprit une impression suave, qui lui apportent un charme d’autant plus agréable qu’il n’a guère été habitué jusque là qu’aux grands, sauvages, et quelquefois terrifiants spectacles.

Une étroite langue de terre, couronnée d’un dôme de feuillage, sépare le lac Kenogamichiche du lac « Vert, » en indien Kashukikéomi, « Lac Limpide, » nom qui lui a été donné à cause de la transparence de ses eaux qui permet de voir le fond du lac à une profondeur de plusieurs brasses ; ce fond est d’argile, et l’eau a une teinte verte qui a fait donner au lac le nom français qu’il porte aujourd’hui.

Le lac Vert a environ une demi-lieue de long et une largeur de sept à huit cents pieds. Ses bords sont imposants du côté nord, là où s’élèvent de hautes montagnes qui ne laissent entre le lac et leur base qu’une lisière très-étroite de terre cultivable, boisée d’épinettes, de sapins et de bouleaux.

Le lac Kenogamichiche a près de six milles de longueur et une largeur d’environ un quart de mille. Il se décharge dans la rivière des Aulnaies qui, elle-même, tombe dans la Belle Rivière.

La rivière des Aulnaies, qui tire son nom de son passage à travers un fouillis d’aulnes, (en indien, Petsikauananish) est un étroit cours d’eau, lent et tortueux. Jusqu’en 1850, ses rives étaient restées masquées par de longues aulnes qui, en se réunissant des deux côtés opposés, obstruaient tellement la rivière qu’on avait peine à se frayer un passage à travers les branches entrelacées les unes dans les autres. C’était là cependant qu’avaient passé pendant plus d’un siècle les canots des marchands de pelleteries. Depuis lors les aulnes ont à peu près disparu, et la rivière serpente au milieu d’un étroit vallon dont les seuls arbres sont de gros ormes épargnés par la main du défricheur.

À un demi-mille du lac Kenogamichiche, la rivière des Aulnaies tombe perpendiculairement d’un petit rocher d’une vingtaine de pieds de hauteur pour faire son entrée dans la Belle Rivière. C’est là que se trouve le village d’Hébertville, centre d’une vaste paroisse qui compte 2,240 âmes, qui a une profondeur de dix-huit rangs, tous habités, et qui embrasse une grande partie des townships Caron, Mésy, Labarre et Signaï.

La colonisation de la paroisse d’Hébertville a son histoire consignée dans les mémoires et les écrits du temps, entre autres dans les brochures que fit paraître en 1851 M. l’abbé Pilote, autrefois supérieur du collége de Sainte-Anne. Nous allons en donner un aperçu rapide dans le chapitre ci dessous, tout en faisant remarquer au lecteur que nous dépassons ici les limites du haut Saguenay, et que nous sommes en plein dans la vallée du lac Saint-Jean proprement dite, depuis que nous avons quitté le lac Kenogami ; mais la commodité et l’ordre de la matière nous obligent de placer ici l’historique du premier essai de colonisation fait au Lac Saint-Jean avant d’aborder la description géographique du Lac lui-même et de la vallée qu’il arrose.