Le Sopha (Crébillon)/Chapitre 19

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Le Sopha (1742)
Librairie Alphonse Lemerre (p. 241-254).


CHAPITRE XIX

Ah ! Tant mieux !


Après ce qui s’est passé entre Zulica et Mazulhim, elle devait peu s’attendre à le revoir ; c’était cependant lui qui entrait. Elle recula de surprise en le voyant, et les pleurs succédèrent à son étonnement, elle se laissa tomber sur moi. Il feignit de ne pas remarquer l’état où sa présence la mettait, et, s’avançant vers elle d’un air libre :

— « Je viens, Reine, lui dit-il, vous demander pardon. Un enchaînement d’affaires accablantes, affreuses, désespérantes, m’a empêché de me rendre à vos ordres. Quoi ! vous pleurez ? Ah ! Nassès ! cela n’est pas bien : vous avez abusé de ma facilité, de mon amitié, de ma confiance !… Mais, mais, au vrai, je ne comprends rien à tout ceci, moi. Vous êtes fâchée ? C’est que j’en suis furieux, désolé, je ne m’en consolerai jamais. Ceci fait une aventure unique, étonnante, du premier rare !… Enfin, ne peut-on pas savoir ce que c’est que tout cela ? Dites donc, vous autres ! vous ne parlez point. Ah ! je vois ce que c’est ; j’en suis la cause innocente. Vous me croyez infidèle, oui, vous le croyez. Que vous connaissez peu mon cœur ! Je reviens à vous mille fois, je dis : mille fois plus tendre, plus épris, plus enchanté que jamais ! »

« Plus Mazulhim feignait de tendresse, plus Zulica, déconcertée, abattue, s’obstinait au silence. Nassès, qui jouissait malignement de sa confusion, craignait, s’il répondait à Mazulhim, qu’elle ne profitât de ce temps-là pour se remettre, et attendait impatiemment qu’elle répondît elle-même. Ce fut en vain. Ils restèrent quelque temps tous trois dans le silence.

— « De grâce, éclaircissez-moi ce mystère ! dit enfin Mazulhim à Nassès. Est-ce de vous ou de moi que Madame a à se plaindre ? Ne m’aime-t-elle plus ? Vous aime-t-elle ?

— « Point du tout ! repartit Nassès : c’est moi, puisqu’il faut vous le dire, que l’infidèle juge à propos de ne plus aimer. Nous sommes brouillés.

— « Ah ! perfide ! dit Mazulhim, après les serments que vous m’aviez faits de m’être toujours fidèle… Quelle horreur !

— « Ce n’est qu’avec une peine extrême que je suis parvenu à consoler Madame de votre perte, répondit Nassès : c’est une justice que je lui dois, et pour faire mon devoir jusques au bout, je vais, quelque chose qu’il m’en coûte, vous laisser essayer si vous pourrez avec plus de facilité la consoler de la mienne. Adieu, Madame ! poursuivit-il en s’adressant à Zulica ; mon bonheur n’a pas duré longtemps ; mais je connais trop la bonté de votre cœur pour ne pas espérer qu’un jour vous me rendrez ce que votre prévention me fait perdre aujourd’hui. En cas qu’il vous plaise de vous souvenir de moi, soyez sûre que je serai toujours à vos ordres ! »

« Lorsque Nassès fut parti, Zulica se leva brusquement, et, sans regarder Mazulhim, voulut sortir aussi.

— « Non, Madame, lui dit-il, d’un air respectueux ; je ne puis me déterminer à vous quitter sans m’être justifié ; il se pourrait aussi que vous eussiez quelques petites excuses à me faire, et, de quelque façon que ce soit, il me paraît indécent que nous nous séparions sans nous être expliqués. Garderez-vous toujours le silence ? Ne vous souvient-il plus que vous m’aviez promis une constance éternelle ?

— « Ah ! Monsieur ! répondit-elle en pleurant, n’ajoutez pas à vos autres indignités, celle de me parler encore d’un amour que vous n’avez jamais ressenti !

— « Hé bien ! répliqua-t-il, voilà les femmes ! On manque malgré soi, on en gémit, on sèche, on languit de douleur, et lorsqu’on n’a mérité que d’être plaint, que l’on revient, plein des plus tendres transports, se jeter aux pieds de ce que l’on aime, on se trouve abhorré. Après tout, vous seriez moins injustes si vous étiez moins délicates. Avec les âmes sensibles on n’a jamais de petits torts. Je vous remercie de votre colère, pourtant ; sans elle, j’aurais peut-être ignoré toute ma vie combien vous m’aimez, et je vous en aurais moi-même aimée moins. Mais, dites-moi donc, ajouta-t-il en s’approchant d’elle familièrement, êtes-vous réellement bien fâchée ? »

« Zulica ne répondit à cette question qu’en le regardant avec le dernier mépris.

— « C’est qu’au fond, continua-t-il, il me serait bien aisé de me justifier. Mais oui, ajouta-t-il, en lui voyant hausser les épaules, très aisé, je ne dis rien de trop ! Car, voyons, quels sont mes torts avec vous ?

— « En vérité ! s’écria-t-elle, j’admire votre impudence ! Me faire venir ici, ne vous y pas rendre ; tout impertinent, tout méprisable même qu’est ce procédé, vous êtes fait pour l’avoir, il ne m’a point étonnée ; mais y joindre la dernière perfidie ! M’envoyer ici un inconnu que vous instruisez de ma faiblesse, quand vous devriez la cacher à toute la terre !…

— « Oui ! la cacher ! interrompit-il ; ce serait un beau mystère, et fort utile au reste, que celui-là ; pensez-vous qu’une affaire entre personnes comme nous puisse s’ignorer ? Mais je suppose que, contre votre expérience même, vous vous fussiez assez aveuglée pour croire qu’on ne vous nommerait pas, en quoi (permettez-moi de vous le demander) vous ai-je exposée ? Notre secret n’est-il pas mieux entre les mains d’un homme d’un certain rang qu’entre celles d’un esclave ? Au reste, je prendrai la liberté de vous dire que je ne vois pas bien pourquoi, après les remerciements que vous l’avez si généreusement mis à portée de vous faire, vous vous plaignez de ce que je vous l’ai envoyé. Entre nous, cet article pourrait mériter éclaircissement ; vous ne me le donnerez pourtant qu’en cas qu’il vous plaise de le faire : car, soit dit sans vous fâcher, je ne suis ni aussi curieux ni aussi incommode que vous.

— « Que d’impertinence et de fatuité ! s’écria Zulica.

— « Doucement, s’il vous plaît, Madame, sur les exclamations de ce genre ! dit vivement Mazulhim ; tel que vous me voyez, il y a mille choses sur lesquelles je pourrais me récrier aussi, et je vous demande en grâce de ne pas m’obliger à prendre ma revanche. Si vous voulez bien me faire l’honneur de m’en croire, nous nous parlerons amicalement ; peut-être y gagnerez-vous autant que moi. Voyons un peu. La présence de Nassès vous a fâchée d’abord, je n’en doute pas ; et ce dont je doute aussi peu, c’est que, pour vous mettre à l’aise avec lui, vous l’avez accablé de toutes les faveurs que vous aviez la bonté de me destiner.

— « Quand cela serait ? répondit fièrement Zulica.

— « J’entends, interrompit-il ; cela est !

— « Eh bien ! oui, reprit-elle courageusement, oui, je l’ai aimé !

— « N’abusons pas ici des mots, répliqua-t-il ; vous ne l’avez point aimé, mais cela est revenu au même. Convenez, puisque à présent vous le connaissez un peu, que c’est un homme d’un rare mérite.

— « Ce que j’en sais, repartit-elle froidement, c’est que, s’il est fat, insolent et sans égards, il a du moins de quoi se le faire pardonner, et que tel qui ose prendre les mêmes tons, aurait plus d’une raison pour être modeste !

— « Toute détournée qu’est cette épigramme, reprit-il, je sens à merveille qu’elle s’adresse à moi, et je veux bien, sans que cela tire à conséquence, vous donner la petite consolation de me l’entendre avouer. Je pousserai même les égards beaucoup plus loin, et ne me permettrai pas une justification dont peut-être la politesse serait blessée.

— « Que vous tenez de misérables propos ! s’écria-t-elle en le regardant d’un air de pitié, et que le ton railleur et léger convient mal à une espèce comme vous !

— « Vous aurez beau faire, Madame, répondit-il, je ne m’écarterai ni du respect que je vous dois, ni du plan sur lequel j’ai résolu de vous entretenir. Je ne serai pas fâché de vous offrir en ma personne un modèle de modération ; peut-être qu’en ne me voyant point me démentir, vous serez tentée de m’imiter.

— « Vous l’exercerez donc tout seul, cette modération si vantée, repartit-elle en se levant, car je vais…

— « Non, s’il vous plaît, Madame, dit-il en la retenant, vous ne me quitterez point ! Ce n’est pas ainsi que des gens comme nous doivent finir ; pour votre honneur, pour le mien, nous devrons naturellement nous prêter à un éclaircissement, et éviter un éclat qui serait beaucoup plus à craindre pour vous que pour moi. En un mot, Zulica, vous m’écouterez ! »

« Soit que Zulica sentît le tort que cette aventure pouvait lui faire si elle se répandait, et qu’elle crût, toutes réflexions faites, ne devoir rien oublier pour engager Mazulhim au silence ; soit que, trop méprisable pour être longtemps fâchée qu’on la méprisât, sa colère commençât à se calmer, elle se rejeta sur le sopha, mais sans regarder Mazulhim, qui, peu touché de cette marque de dépit, reprit ainsi son discours :

— « Vous convenez que vous avez pris Nassès ; un autre vous dirait que communément une femme ne s’engage dans une nouvelle affaire que quand celle qu’elle avait est entièrement rompue, et là-dessus il vous accablerait de tout le mépris qu’en apparence semble mériter cette conduite : pour moi, qui ai assez d’usage du monde pour sentir comment cela s’est fait, loin de vous en savoir mauvais gré, je vous en aime davantage.

— « Ce n’était cependant pas l’effet que je voulais produire sur votre cœur ! répondit-elle.

— « Vous n’en pouvez rien savoir, répliqua-t-il ; dans le trouble où vous étiez, était-il possible que vous démêlassiez les motifs qui vous faisaient agir ? Vous me croyiez inconstant, on vous pressait de vous venger ; si vous m’aviez moins aimé, vous ne l’auriez pas fait, et Nassès aurait tenté vainement de vous mener aussi loin qu’il l’a fait. Il n’appartient, croyez-moi, qu’à la passion la plus vive d’inspirer ces mouvements qui ne laissent pas aux réflexions le temps ou la liberté d’agir. Je ne saurais assez m’étonner que Nassès ait été assez peu délicat pour vouloir profiter du moment où vous vous trouviez, ou assez aveuglé pour ne pas voir que, même entre ses bras, vous étiez toute à un autre, et que, sans votre amour pour moi, vous ne l’auriez jamais rendu heureux.

— « Oh ! non, répondit-elle, il m’a plu, et je vous ai fait assurément une infidélité dans toutes les règles.

— « Vanité toute pure de votre part ! répliqua-t-il ; n’allez pas croire cela ; rien n’est moins vrai !

— « Comment donc ! dit-elle, rien n’est moins vrai ? Je trouve assez singulier que vous vouliez savoir mieux que moi ce qui en est.

— « Je le sais pourtant si bien que je pourrais vous dire mot à mot comment il s’y est pris pour vous séduire, répondit-il. Nassès vous a trouvée belle, il a mieux aimé vous instruire des désirs que vous lui donniez que de me justifier, et je parierais même que, loin de vous parler en ma faveur, il a…

— « Cela n’est pas douteux, interrompit-elle.

— « Ne vous dis-je pas ? continua-t-il. Quel misérable triomphe a-t-il remporté là, et qu’il est peu flatteur ! Après tout, il y a des gens à qui il faut pardonner ces petits stratagèmes ; ils en ont besoin pour plaire.

— « Quoi ! lui dit-elle avec étonnement, vous oseriez me soutenir que vous n’êtes point infidèle ?

— « Assurément, reprit-il, je ne l’étais pas, et c’est ce qui rend votre aventure si plaisante.

— « Vous n’étiez pas coupable ? répéta-t-elle ; qu’étiez-vous donc devenu ?

— « Je ne suis, répliqua-t-il, sorti de chez l’Empereur qu’à l’heure à laquelle vous m’avez vu arriver ici, et Zâdis même, à qui, par parenthèse, on a fait mille plaisanteries sur ce qu’il a été hier perdu tout le jour, ne m’a point quitté ; il peut vous le dire. »

« Au nom de Zâdis, Zulica frémit, et regarda en rougissant Mazulhim qui, sans paraître remarquer aucun de ses mouvements, continua ainsi :

— « Quoique toujours j’aie pour vous un goût fort vif, vous concevez bien que nous ne vivrons plus ensemble dans cette intimité que vous m’aviez permise. Ce n’est pas que je ne vous pardonne tout : mais un commerce lié ne nous convient plus ; au reste, nous nous étions pris plus de fantaisie que d’amour ; ce n’était point le sentiment qui nous unissait ; ce qui arrive ne doit ni vous mortifier ni me déplaire, ni nous empêcher de céder au caprice, si, sans vouloir nous reprendre, nous nous en trouvons quelquefois susceptibles l’un pour l’autre.

— « Je me flatte, répondit-elle dédaigneusement, qu’en faisant cet arrangement vous en sentez tout le ridicule, et que vous n’espérez pas de m’y faire consentir.

— « Pardonnez-moi, reprit-il : vous êtes trop raisonnable pour ne point sentir ce que l’on doit d’égards et de ménagements à ses anciens amis : d’ailleurs, vous n’ignorez pas qu’aujourd’hui c’est un usage établi de former autant d’affaires que l’on peut, et d’accorder tout à ses nouvelles connaissances, sans pour cela retrancher rien aux anciennes. Vous trouverez bon que les choses s’arrangent comme j’ai l’honneur de vous le dire, et que je regarde ce point-là comme très décidé entre nous. »

« À ce honteux marché, Zulica, très digne qu’on le fît avec elle, s’offensa pourtant de ce que Mazulhim osait la croire capable de ce qu’elle faisait tous les jours, et voulut le prendre avec lui sur un ton de dignité qui, ne la rendant que plus misérable, ne l’encouragea que plus à ne la pas ménager.

— « S’il n’était pas si tard, lui dit-il, je vous prouverais que loin que vous ayez à vous plaindre de moi, vous avez mille remerciements à me faire. Je n’ignore pas que Zâdis a passé hier chez vous, et seul avec vous, toute la journée et une grande partie de la nuit. Plus curieux que je n’étais jaloux, et sûr que vous manqueriez à la parole que vous m’aviez donnée de ne le jamais revoir, je vous ai fait observer tous deux…

— « Il n’était pas besoin, interrompit-elle, que vous en prissiez la peine. Je n’ai point prétendu me cacher, et le motif qui m’a fait recevoir hier Zâdis chez moi ne peut jamais que me faire honneur.

— « Ah, ah ! dit-il, d’un air surpris, cela est très particulier !

— « Votre air railleur n’empêchera point que je ne dise vrai, répliqua-t-elle ; je n’avais pas encore rompu absolument avec lui, et c’était pour lui annoncer que je ne le verrais jamais…

— « Que vous passâtes, interrompit-il, tout le jour et toute la nuit avec lui. Je ne vous contredis pas sur le motif, tout extraordinaire qu’il est ; car enfin vous avouerez qu’il est rare qu’une femme se renferme vingt-quatre heures avec un homme quand elle ne veut que se brouiller avec lui. Mais comme une chose, pour être sans exemple, peut n’en être pas moins sensée, je conçois, moi qui ne cherche uniquement qu’à vous justifier, que Zâdis, recevant de vous la confirmation de son malheur, en a pensé mourir de désespoir à vos genoux, et que, touchée de l’abattement où votre inconstance le jetait, vous l’avez consolé avec toute l’humanité dont vous êtes capable, sans que vos soins pour lui prissent rien sur la fidélité que vous m’aviez jurée. Un homme désespéré est peu raisonnable. On a de la peine à l’amener à une conduite sensée ; il faut dire, redire, retourner mille fois la même chose ; essuyer des regrets, des reproches, des larmes, de la fureur : rien ne prend plus de temps. Au reste, je vous dirai que vous n’avez pas à regretter celui que vous avez employé à tâcher de calmer Zâdis : il était aujourd’hui d’une gaieté charmante. Zâdis gai ! cela vous paraît-il concevable ? Si, comme je me garderai bien d’en douter, vous me dites vrai, ou vos conseils ont eu bien de l’empire sur lui, ou, pour vous regretter aussi peu qu’il le fait, il fallait qu’il vous aimât bien faiblement. Si l’un fait honneur à votre esprit, l’autre en fait assez peu à vos charmes ; mais je ne vous afflige pas, vous savez à quoi vous en tenir là-dessus. À tout événement, vous deviez bien lui recommander de paraître triste au moins pour le temps que vous pouviez avoir besoin de me tromper. »

« Zulica, à ces paroles, voulut essayer de se justifier ; mais Mazulhim l’interrompant :

— « Tout ce que vous pourriez me dire, Madame, lui dit-il, serait inutile. Épargnez-vous une justification que je ne vous demande, ni ne veux recevoir, et qui vous coûterait sans me satisfaire. Adieu, ajouta-t-il en se levant ; il est tard, et nous devrions déjà nous être séparés. Ah ! à propos, que ferez-vous de Nassès ? »

« Zulica, à cette question, parut étonnée.

— « Ce que je vous demande, poursuivit-il, me paraît sensé. Vous vous êtes quittés mal ; et il me semble qu’en cela vous avez manqué de prudence. Si vous faites bien, vous le reverrez ; croyez-moi, évitez un éclat. Il ne doit pas vous être plus difficile de le garder en le haïssant, qu’il ne vous l’a été de le prendre sans l’aimer. Si vous vous obstinez à ne le pas revoir, il parlera peut-être, et quoique rien assurément ne soit si simple que ce que vous avez fait, il se trouverait des gens assez noirs, assez injustes pour vous donner le tort, et pour faire d’une chose tout ordinaire l’histoire la plus singulière et la plus ridicule. Ce n’est pas, dans le fond, ce qu’on en dira qui doit vous inquiéter ; quand on porte un certain nom, une affaire de plus ou de moins n’est pas une chose à laquelle on doive regarder de si près : mais c’est qu’il faut éviter de se faire des ennemis. Demain, je vous le présenterai.

— « Moi, s’écria-t-elle, je vous reverrais ?

— « Eh oui ! répondit-il en lui présentant la main pour descendre, il faudra prendre cela sur vous. Si par hasard Zâdis est assez extraordinaire pour le trouver mauvais, comptez sur moi : ou il sera forcé de vous quitter, ou il s’accoutumera à la fin à nous voir faire assidûment notre cour. »

« En achevant ces paroles, il lui offrit encore la main, et voyant qu’elle s’obstinait à la refuser :

— « Quelle misère ! lui dit-il, en la lui prenant malgré elle ; vous faites l’enfant à un point qui n’est pas supportable ! »

« Alors ils sortirent.

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