Le Théâtre des Chinois/Une Première à la Porte-Saint-Denis

La bibliothèque libre.
Calmann Lévy (p. 154-173).
TROISIÈME PARTIE, LES PIÈCES.


IV


UNE PREMIÈRE A LA PORTE SAINT-DENIS


Le Pi-Pa-Ki, ou « l’Histoire du Luth », est une des œuvres les plus estimées du théâtre chinois, une de celles qui peuvent être lues dans tous les pays du monde. Il suffirait de changer certaines expressions, de modifier quelques scènes relatives à des détails de mœurs, et d’ajuster les personnages aux conventions acceptées d’une société particulière, pour faire de cette œuvre un beau drame, intéressant et émouvant. C’est qu’en effet, le mérite de l'« Histoire du luth » ne dépend pas seulement de l’éclat du style : il existe dans la beauté des sentiments exprimés. Les situations imaginées sur la scène sont d’une vérité si saisissante, les passions si humaines, l’action est si simple en même temps, qu’il semble, que ce soient nos sentiments, nos joies, nos douleurs, nos misères, nos pensées qui sont réellement représentées sur la scène.

Ce n’est pas que je prétende que le Pi-Pa-Ki soit une œuvre parfaite : la perfection est un mérite qui n’appartient à personne ; mais il possède cette supériorité qui est le caractère des chefs-d’œuvre, à savoir : d’être capable de toucher et d’émouvoir quiconque a un cœur dans la poitrine. Il ne pourrait pas venir à l’esprit du plus illettré des hommes que la représentation des chefs-d’œuvre de l’Occident déplairait à un public composé de Chinois : qu’on essaye de jouer l’Avare à Canton ou à Pékin : la pièce passera avec des applaudissements et des rappels, et Molière sera proclamé Thsaï-Tseu (génie). C’est évident. L’auteur du Pi-Pa-Ki pourrait revendiquer la même gloire, du moins c’est mon opinion, et je m’efforcerai de la faire partager à mes lecteurs. Je supposerai, si l’on me permet cette fantaisie, que la pièce ait été représentée sur une scène parisienne, et que je sois chargé de rendre compte de la première, comme si j’étais critique au Temps.


PREMIÈRES REPRÉSENTATIONS


Théâtre de la Porte-Saint-Denis. Le Pi-Pa-Ki, drame en 42 tableaux, par Kao-Tong-Kia, septième Thsal-Tseu, arrangé pour la scène, d’après la traduction de M. Bazin.


Le Pi-Pa-Ki, représenté pour la première fois à Pékin il y a quatre cent quatre-vingts ans, n’obtint, du vivant de l’auteur, que des succès équivoques. Le fait n’est pas rare dans l’histoire des lettres. Beaucoup de pièces froidement accueillies aux débuts ont fini par obtenir la faveur du public. L’écrivain chinois avait du génie ; il put se consoler de l’ingratitude de ses contemporains et attendre le jugement de la postérité, qui ne manqua pas de rendre à sa mémoire un tardif, mais glorieux hommage.

Ce drame parut à la scène après avoir été remanié parle savant critique Mao-Tseu, qui passait pour avoir de l’esprit et du goût, deux qualités assez rares à rencontrer sous la plume des commentateurs chinois.

Ainsi transformé et mis au point, d’après les convenances de la scène chinoise, le Pi-Pa-Ki nous arrive aujourd’hui avec de nouveaux changements, nécessités, cette fois, par les exigences de notre théâtre, que les auteurs chinois du xv° siècle ne paraissent pas avoir très-bien connu. C’est à un de nos spirituels confrères que nous devons cet important travail. La direction de la Porte-Saint-Denis, toujours éprise d’art, s’est empressée d’accueillir le manuscrit ainsi revu et corrigé, et, — chose extraordinaire ! — la représentation de ce drame chinois a eu toutes les attractions d’une première, quoique ce ne fût en réalité qu’une reprise, la première ayant eu lieu en 1404.

C’est une pièce chinoise, sans nul doute ; il y est fortement question de piété filiale, de concours littéraires, des devoirs imposés par les rites, et il est de fait que les spectateurs, habitués à applaudir les pièces de Dumas et de Sardou, ont dû trouver la tentative audacieuse ; la curiosité a fait venir bien des gens.

Les premiers Chinois qui se sont montrés sur la scène dans le costume que vous savez et avec tous les accessoires d’ordonnance ont d’abord excité dans la salle une douce gaieté, qui a mis le public en bonne humeur ; et on a écouté, chose précieuse pour l’auteur, ce que pouvaient bien se dire ces magots. Bientôt la surprise a fait naître l’intérêt ; une action touchante a apparu au milieu de tous ces tableaux, et nos difficiles ont applaudi. Dès le huitième tableau, la salle était rassurée ; le plaisir faisait son apparition ; le public des loges se laissait convaincre ; le « tout-Paris », captivé par ces charmantes chinoiseries, était conquis par les Célestes ! Il n’y a pas à revenir sur les conséquences de cette soirée, il faut l’avouer : c’est un succès !

Les Chinois ont droit à toute la reconnaissance des critiques, si souvent embarrassés de démêler les intrigues des pièces, surtout à la Porte-Saint-Denis. Ils font précéder leurs œuvres dramatiques d’un prologue dans lequel ils ont l’obligeance d’exposer, dans un résumé clair et déjà intéressant, le sujet du drame ; de sorte que le critique n’a plus qu’à se procurer une copie du prologue ; sa besogne est faite. J’invite sincèrement les auteurs de troisième, quatrième et cinquième ordre à imiter cet exemple ; je pourrais citer des pièces qui ont attiré toutes nos sévérités et qui auraient peut-être été des chefs-d’œuvre si nous avions pu, mes confrères et moi, être éclairés d’avance sur les obscurités de l’intrigue. C’est une réforme de nos mœurs dramatiques que j’appelle de tous mes vœux : on va juger de son importance.

L’acteur principal de la pièce se présente devant la rampe, et s’exprime en ces termes :

« Messieurs (les Chinois ne disent jamais mesdames),

» Les comédiens de l’Empereur[1] vont avoir l’honneur de représenter devant vous le drame intitulé : Pi-Pa-Ki. Écoutez l’argument : Tchao est une jeune femme d’une beauté remarquable ; Tsaï-Yong, un bachelier accompli ; il y avait à peine deux mois qu’ils étaient unis par des nœuds légitimes, quand l’Empereur convoque les lettrés de toutes les provinces de l’empire, et annonce l’ouverture du concours. Tsaï-Yong, cédant aux instances de son père, part pour la capitale, obtient la palme académique, et se place tout d’un coup au premier rang des docteurs. Il contracte alors un nouveau mariage ; il épouse Nieou ; mais, élevé par ses succès au comble de la gloire, des grandeurs et de la fortune, il ne peut plus renoncer à la magistrature. Pendant ce temps, la famine exerce ses ravages dans son pays natal ; son père et sa mère meurent l’un après l’autre. Quel sujet d’affliction pour ce brave jeune homme ! Tchao, la jeune femme, abreuvée de chagrins, s’acquitte de tous les devoirs imposés par les rites. Elle coupe sa chevelure et la vend pour faire des funérailles aux parents de son époux ; elle ramasse de la terre dans le pan de sa tunique de chanvre et leur élève un tombeau. Puis, prenant un luth, elle dirige ses pas vers la capitale. On la voit, sur les routes, qui exalte et chante les vertus domestiques.

» La reconnaissance de Tchao et de Tsaï-Yong a lieu dans une bibliothèque. Cette scène est suivie de pleurs et de regrets amers. Le jeune homme, au fond, avait de la piété filiale ; Niéou, de la sagesse et de la modestie. Enfin, Thsaï-Yong, accompagné de ses deux femmes, retourne dans son pays natal et accomplit les cérémonies funèbres. »

Voilà une exposition à l’antique qui a réjoui nos académiciens et qui n’a pas manqué son effet. On a compris qu’on allait s’amuser, et chacun a pris un air de victime résignée. J’attribue en partie le succès de la soirée à ce contraste. Dites à un public : « Vous allez voir ! c’est un chef-d’œuvre ! il ne sera pas de cet avis. Mais, jetez-lui sur la tête une bonne douche dès le lever du rideau, vous le verrez soumis et docile, ce qui lui aurait paru médiocre lui semblera attachant. Décidément, les Chinois sont des malins et connaissent bien leur « tout-Pékin ».

Ce qui fait le mérite de cette pièce, et j’exprime ici mon opinion, indépendamment de toute influence de curiosité, c’est qu’elle intéresse sans qu’il soit possible de reconnaître aucune des règles dont l’observation s’impose à nos auteurs dramatiques. C’est une suite de tableaux qui passent devant l’attention, comme les feuillets d’un livre de mémoires. Les années s’écoulent, les événements s’accomplissent ; les personnages parlent et agissent, et, lorsque tout est terminé, au lieu d’une confusion de détails, il reste dans l’esprit une seule note, claire et profonde, un principe lumineux, une démonstration. Cette pièce est étonnante dans sa complexité ; il y a de tout ; mais un seul personnage, dès les premières lignes du prologue, s’empare de l’intérêt. C’est Tchao, cette jeune femme, belle et vertueuse, qui va personnifier en elle tous les héroïsmes de la piété filiale. Quels que soient les personnages qui occupent la scène, c’est elle, toujours elle, qui est le souci et l’inquiétude de l’attention. Que va-t-elle devenir ? Son jeune époux, obligé de céder aux remontrances paternelles, part pour la capitale, à la conquête des honneurs et de la richesse. L’infidèle ne revient plus. Au moins les coutumes l’excusent. Mais combien de fiancées ont été ainsi abandonnées ! combien de femmes ont pu accuser l’ambition d’avoir détruit leur bonheur ! combien de serments ont été échangés au moment des adieux, et qui n’ont pas eu assez de patience ! C’est de l’histoire humaine, et toute action qui s’inspire de ces sentiments est sûre de parvenir droit au but, arrivât-elle de Chine. L’infortunée Tchao, quelque abandonnée qu’elle soit, ne cède pas au désespoir ; malgré tout, elle accomplit son devoir avec cette espèce de ténacité qui n’appartient qu’à la vertu. Ce rôle est admirable. Il est la démonstration vécue de ce principe que l’accomplissement de son devoir, quoi qu’il arrive, est la plus féconde des vertus, la plus simple et la plus noble. Autour d’elle se groupent des personnages qui sont des caractères authentiques. Quoi de plus naturel que ce bon seigneur Tchang, qui s’est engagé à protéger les vieux parents de Tsaï-Yong et qui est le dernier à apprendre l’extrémité à laquelle ils sont réduits. « — Eh quoi ! dit-il à Tchao, vous n’êtes pas venue me trouver ? »

C’est une vérité universelle : une bonne action n’est jamais spontanée, et toujours le bien entre dans le cœur humain par la porte des intrus. Les hommes qui se croient généreux ouvrent les yeux sur des maux que tout le monde connaît quand il n’est plus temps de les réparer, et, loin de chercher les occasions de donner, ils regrettent les tentations de la charité. Misérable calcul : lorsque la charité aura les audaces de l’égoïsme, il y aura moins de pauvres parmi les riches.

Tsaï-Yong parvenu aux honneurs n’a pas eu assez d’énergie pour résister aux séductions d’une alliance présentée par l’Empereur. Il a oublié Tchao : c’est conforme aux usages. Le bonheur des parvenus est avare, ne demandez pas à ceux qui sont nouvellement heureux de se souvenir des compagnons de l’infortune ; ils n’ont de mémoire que pour eux-mêmes. L’auteur chinois se connaissait en hommes, quoiqu’il n’eût pas fait ses études dans le monde occidental.

Tsaï-Yong n’est cependant pas un homme méprisable ; il manque de volonté ; il a des regrets, des souvenirs douloureux, des remords. Tenez, lisez cette scène entre les deux époux ! l’un, Tsaï-Yong, troublé par les tristes pensées qui le poursuivent ; l’autre, Niéou, l’épouse heureuse qui ne connaît que les joies de l’hymen :


TABLEAU XIV


TSAÏ-YONG — NIÉOU.


NIÉOU.

Seigneur, j’ai entendu tout à l’heure les sons du luth.

TSAÏ-YONG.

Oui, ma femme, je joue du luth pour ramener le calme dans mon esprit.

NIÉOU.

Seigneur, il y a longtemps qu’on m’a parlé de vos talents ; je sais que vous êtes habile dans l’art musical. Comment se fait-il donc qu’au moment où j’arrive pour prêter l’oreille à vos accents, votre luth se taise tout à coup ? Je serais heureuse d’admirer aujourd’hui votre chant, car votre servante a du chagrin aussi. Seigneur, je vous en supplie, chantez-moi une romance.

TSAÏ-YONG.

Puisque vous le voulez, dites-moi, quelle romance désirez-vous que je chante ? Aimez-vous la chanson intitulée : « Le faisan qui, le matin, prend son vol ? »

NIÉOU.

Oh ! non ! il n’y a pas d’amour là dedans.

TSAÏ-YONG.

Vous avez tort. — Eh bien, je vais vous chanter la romance intitulée : « L’oiseau Louen séparé de la compagne qu’il aime. »

NIÉOU.

L’époux et l’épouse sont réunis. Pourquoi voulez-vous décrire avec votre luth les chagrins du veuvage ?

TSAÏ-YONG.

Alors, chantons une autre chanson. Que dites-vous de la romance intitulée : « Le ressentiment de la belle concubine Tchao-Kiun ? »

NIÉOU.

Qu’avez-vous besoin de chanter la vengeance dans le palais des Han, quand la paix et la concorde règnent ici ? Seigneur, dans le calme de cette belle soirée, vis-à-vis de ces perspectives si ravissantes, chantez-moi donc la romance : « Quand la tempête agite les pins. »

TSAÏ-YONG.

Je le veux bien, c’est une belle romance.

Il chante en s’accompagnant sur le luth.______


NIÉOU, l’interrompant.

Vous vous trompez. Pourquoi chantez-vous cette romance sur l’air : « Quand je pense que je retournerai dans mon pays natal ? »

TSAÏ-YONG.

Attendez, je vais recommencer.

NIÉOU.

Seigneur, vous n’y êtes pas encore. C’est l’air de « La tourterelle délaissée ».

TSAÏ-YONG.

J’ai pris un air pour un autre.

NIÉOU.

On ne se trompe pas à ce point. Seigneur, c’est volontairement que vous prenez un air pour un autre. Vous méprisez votre servante, vous dédaignez de chanter devant elle.

TSAÏ-YONG.

Cela est bien loin de ma pensée. Non, c’est que je ne puis pas me servir de cet instrument.

NIÉOU.

Et pour quelle raison ?

TSAÏ-YONG.

Parce qu’autrefois, quand je chantais, je jouais toujours de mon vieil instrument. Ce luth est un luth nouveau, je n’en ai pas l’habitude.

NIÉOU.

Où est donc votre vieux luth ?

TSAÏ-YONG.

Il y a longtemps que je l’ai jeté de côté.

NIÉOU.

Pourquoi ?

TSAÏ-YONG.

Parce que j’ai maintenant un nouveau luth.

NIÉOU.

Souffrez que votre servante vous interroge encore. Pourquoi ne quittez-vous pas votre nouveau luth pour reprendre le vieil instrument, dont vous jouez si bien ?

TSAÏ-YONG.

Croyez-vous, ma femme, que, dans le fond de mon cœur, je n’aime pas mon vieux luth ? Ah ! c’est qu’il ne m’est pas permis de quitter celui-ci !...

NIÉOU.

Seigneur, encore une question, je vous prie. Puisqu’il ne vous est pas permis de quitter votre nouveau luth, d’où vient que vous conservez de l’attachement pour l’ancien ? — Je crois que votre cœur n’est pas ici.

TSAÏ-YONG, tristement.

J’ai brisé mon vieux luth ; et maintenant, quand je veux jouer sur cet instrument nouveau, je ne m’y reconnais plus. Je confonds une note avec une autre.

NIÉOU.

La confusion n’est pas là, elle est dans votre cœur. A qui pensez-vous donc avec tant d’émotion ?

TSAÏ-YONG.

A qui voulez-vous que je pense ?

NIÉOU.

Que sais-je, moi ? A une personne que vous aurez de la peine à voir.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


Est-ce que cette scène n’est pas tout à fait exquise ? Ces métaphores ont un charme attendrissant qui ne s’adresse pas seulement à l’esprit : il gagne le cœur. Cependant la vérité ne se fait pas connaître encore ; Tsaï-Yong n’ose pas la découvrir, et il faut toute la perspicacité de la femme, la seconde vue de l’amour, pour l’arracher de son cœur. Cette scène est encore admirablement détaillée ; c’est une suite de déductions qui entraînent autant de confidences et qui mettent en relief des caractères vrais.

Beaucoup de traits de mœurs et d’épisodes des curieux rendent ce drame intéressant à plus d’un titre. Nous y voyons une description plaisante des examens, une scène presque bouffonne, satire très méritée des concours, à une époque où la subtilité des questions les avait fait désigner du nom de casse-tête chinois. Ces satires ne manquent pas d’un certain à-propos. Le président du concours mérite une mention spéciale, et le discours qu’il adresse aux candidats est simplement un modèle d’humour. C’est le genre de la parodie dans sa fleur. Écoutez cet homme grave :

« Messieurs les bacheliers, par une décision de la cour souveraine du Li-Pou, j’ai été nommé aux fonctions d’examinateur en chef, et, comme une nouvelle période triennale va commencer, l’Empereur m’a chargé de présider aux épreuves du concours. C’est à moi qu’il appartient de discerner le mérite dans tous les candidats. Messieurs, rassurez-vous, je suis du nombre de ces magistrats qui aiment le plaisir et la gaieté ; je ne ressemble pas aux examinateurs des années précédentes. Dans le dernier concours, par exemple, la première dissertation à faire avait pour objet une question de littérature ; la seconde, une question de morale, et la troisième, une question de politique ; mais, moi, je vais proposer aujourd’hui, à la place de la première dissertation, le second vers d’un distique à composer ; à la place de la seconde, une énigme à deviner, et, à la place de la troisième, une chanson à chanter. Celui qui achèvera le distique, devinera l’énigme et chantera la chanson, celui-là sera élevé au rang de Tchoang-Youen et couvert de gloire ; il portera des fleurs d’or sur son bonnet ; il ira s’asseoir, dans le palais impérial, au splendide banquet des docteurs. Quant à celui qui ne subira pas convenablement ses épreuves, on lui barbouillera le visage avec de l’encre, et on le chassera de la salle à coups de bâton. »

Voilà un original ! mais le moyen pour un auteur de ne pas ridiculiser le rôle de l’examinateur ? J’en appelle à quiconque a passé des examens.

Ce drame a donc ses comiques, comme un drame sombre de l’Ambigu, et l’intérêt du spectacle possède sa variété. Ce n’est pas la féerie, ce n’est pas le drame, ce n’est pas la comédie : c’est un genre qui ne peut être classé. L’auteur s’est surtout appliqué à distraire l’esprit des spectateurs en lui proposant tous les objets de l’intérêt, et il a atteint son but.


  1. Par autorisation spéciale de la censure, et malgré les protestations de la Comédie-Française, ce terme a été conservé.