Le Vampire (Sorr)/15

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Adolphe Delahays, éditeur (p. 179-190).

XV.

Les Branches de Mac-Duff.

Les salons du duc se désemplirent avant minuit. — Edgard avait un appartement dans la maison ; néanmoins, il sortit en même temps que les invités.

Le père d’Olivia, appuyé sur le bras de son gendre, se retira dans sa salle de nuit. Sur le seuil, Horatio serra la main du duc. Celui-ci l’embrassa.

Olivia, dans la chambre nuptiale, immobilement étendue sur un sopha, sa tête réfléchie appuyée dans le creux de sa main, attendait. La vieille tante, promenant devant elle, de fois à autre articulait un mot exclamatif, une phrase hypothétique. Sa nièce pouvait l’entendre, mais elle ne lui répondait pas. — Une blonde camériste d’une exubérance de chairs à faire tressauter un séminariste, vint, chargée de flambeaux, annoncer lord Mackinguss.

La jeune épousée ne fit aucun mouvement et la vieille Kockburns laissa tomber le couperet du silence sur le cou d’une phrase à peine commencée.

Horatio, apparu sous les plis de la tenture écartée, s’empara d’un seul coup-d’œil de la scène disposée devant lui. Tout était immobile. Son pied seul, en tourmentant sa botte souple et brillante, produisait ce bruit qui, chez l’homme, répond au frôlement de la soie chez la femme. — La vieille tante, ayant repris sa promenade, ses jupes gonflées et bruyantes comme un aérostat qu’on emplit, par le refoulement de l’air effrayaient les blanches flammes des bougies.

Sans prononcer une parole, Horatio s’avança vers un énorme cordon et le toucha ; aussitôt avec une promptitude de valets de théâtre, miss Suky et miss Hannah, s’encadrèrent dans les boiseries dorées d’une porte.

— Éclairez notre bonne tante de Kockburns, dit simplement le marié en baisant la main sèche comme un papyrus de la vieille fille. Celle-ci, après avoir embrassé sa nièce, sortit en claquetant certains mots inentendus, mais probablement empruntés à quelques versets de la Bible. — Le thé et la Bible, voici le dualisme des vieilles Anglaises, les deux esprits qui les combattent. La Bible leur promet le ciel au-delà de la tombe, le thé le leur offre sur terre. — Une vie sans thé, c’est l’enfer avant ; sans Bible, c’est l’enfer après !…

Quand les deux époux furent seuls, Olivia se redressa sur son siège, et se tournant hautainement vers son mari, elle lui dit d’une voix lente et difficilement contenue :

— Je n’aime pas les actions qui s’affublent du mystère. Qu’il vous plaise donc, mylord, de m’expliquer la scène burlesque que vous avez jouée tout à l’heure auprès de Mme de Lormont.

Horatio, sans faire plus d’attention à ces paroles que si elles n’eussent pas été dites, sortit de son portefeuille plusieurs lettres cachetées et s’occupa à en prendre connaissance. La jeune femme s’irrita de cette indifférence dédaigneuse. Par une saccade nerveuse elle se leva. Le regard animé, la bouche pâle et entrouverte sur ses dents serrées, elle vint se placer haute et impérieuse en face de l’homme assis. Celui-ci, n’eut pas l’air de s’en inquiéter. — Mais la fille du duc parla :

— Mylord, il est des jeunes filles qu’on entoure avant le mariage de soins empressés, de frêles enfants que l’on revêt d’une importance fausse, et, qui, lorsqu’elles ont atteint le titre de mylady, permettent qu’on les traite avec protection et sans égards. Ne me comptez pas parmi ces esprits faciles. Je ne me suis point mariée pour abdiquer ma volonté. Un caractère qui penserait à heurter le mien serait ridicule s’il était inférieur : égal, je le renverserais. Je ne suis pas, croyez-le, une soupirante d’amour, qui se couche aux pieds d’un homme et lui demande un sourire pour être heureuse. Sachez, qu’entre vous et moi, il y a une distance difficile à franchir pour l’un des deux. Je veux bien porter votre nom, vivre dans votre hôtel, mais il vous plaira de subir ma volonté, de subordonner vos ordres aux miens. — Répondez donc à ma question, milord ; que signifient ces sottes simagrées dont Mme de Lormont s’est prise devant vous ? Aurais-je, par mégarde, pris un magnétiseur pour mari ?

Olivia appuyée sur le dossier du siège de Mackinguss, avait parlé lentement comme pour favoriser l’infiltration de chaque période dans l’esprit obtus de son mari. Mais, celui-ci, tout en écoutant, n’avait pas laissé de compulser sa correspondance. Quand la jeune femme se fut arrêtée, Horatio continua à lire. Devant cette obstination d’indifférence, la belle lady put savoir que penser, mais, non, que dire.

À la fin, le lord réunit ses lettres et les enferma dans son portefeuille. Cela fait, il se leva et descendit enfin son regard sur la jeune mariée ; mais un regard si ardent, si fort, qu’elle baissa les paupières.

— Ah ! s’écria-t-il tout à coup, en relevant la tête, il est bon de se redresser, de cambrer son esprit longtemps courbé, de rendre à sa voix la force, à son regard l’énergie !… Vous vous demandiez, je crois, si votre mari n’était pas un magnétiseur, soyez assurée toujours que ce n’est pas un niais. Entre nous, dites-vous, il est une grande distance ; c’est vrai. Pour me regarder levez la tête. — Mme de Lormont est trop communicative, j’ai maintenu sa discrétion, voilà tout. Maintenant, ne me demandez pas ce qu’il existe entre cette femme et moi, parce qu’il ne me plaît point de vous le dire. — Il est minuit moins un quart, soyez prête dans un quart d’heure.

— Que voulez-vous dire, monsieur ?

— Je vous dis d’être prête dans dix minutes, nous sortirons à minuit.

— Sortir, maintenant, et où entendez vous aller, s’il vous plaît, à pareille heure, un pareil jour.

— Premièrement, souvenez-vous, madame, qu’il n’appartient qu’à moi de questionner ici. Vous ferez selon ce que je ferai. Quand j’irai, si c’est ma volonté, vous suivrez. Encore, vous parlez d’un pareil jour. Croyez-vous donc qu’il me plaise de me gaudir avec mon épouse, ainsi que le ferait peut-être mon tailleur, et que je vais inviter amis et voisins pour ce grand œuvre. Pas ainsi, madame, ce ne sont pas mes mœurs. Ah ! vous avez cru peut-être, qu’il s’étiolait d’amour, ce pauvre Horatio, qu’il rêvait chaque nuit d’Olivia ; ce bon Mackinguss, ce faiseur de soupirs, dont vous vous amusiez, dont riait cette affreuse guenuche, cette chevêche de nuit, qu’on nomme la Kockburns !… Ah ! ces rires, ces railleries bruissent encore à mes oreilles !… Mon sang colère se pousse dans mes veines ; c’est une cohue vengeresse que le feu talonne, une digue engloutissante qui s’avance. Ah ! vous n’avez pas reconnu celui qui s’approchait de vous !… Eh bien ! je rejette les branches de Mac-Duff, et je marche contre Mac-Beth ! Aimer !… vous avez cru que j’aimais !… Ah ! ah ! aimer, c’est un mot que j’ai rayé de mon cœur, madame. Aimer, c’est une faiblesse, un abaissement qui ne me convient pas. Mais un soupçon d’amour me ferait monter le rouge au visage !… Un amant qui soupire est à mes yeux comme un homme affamé qui n’a pas de pain. Or, je n’implore jamais, je ne tends jamais la main. Je connais votre caractère ; vous êtes de ces femmes, qui, vaniteuses de leur figure, de leur fortune, se font orgueil de manier les hommes comme girouettes, d’éteindre leur volonté, de disloquer leur énergie. Puis, lorsqu’assouplis de la sorte, vous les voyez à vos pieds, l’œil mort, le front vaincu, la bouche implorante, vous leur cinglez le cœur d’une parole bien acérée, d’un regard de fiel et de mépris, d’un rire barbare !… Et vous avez raison, car ces hommes sont lâches ! Moi, aussi, j’ai simulé l’idiotisme, j’ai joué l’abrutissement, j’ai senti, avec une âcre et violente volupté, mon orgueil déchiré jusqu’au sang, étreint et tordu jusqu’au dernier jet de colère. Je me suis replié en anneaux, ainsi qu’un serpent qu’on irrite, et maintenant, je me relève ! Ah ! vous ne saviez pas ce qu’est Horatio Mackinguss, ce bonhomme, ce niais, qui vous rejettera au centuple douleur pour raillerie, torture pour douleur !… Vous avez de l’orgueil, vous aussi, tant mieux !… Je veux le pétrir votre orgueil, le fouler sous mon pied, et l’étouffer sous la boue !..

Horatio Mackinguss, grand et terrible, marchait en parlant ainsi vers la jeune femme, qui reculait à son approche pour la première fois, pâle et effrayée. Ayant heurté un siège, elle s’y affaissa, conservant sur cet homme une fixité de regard captive. Celui-ci, la tint ainsi muette sous l’action irrésistible de son œil de feu, de sa physionomie soudainement transfigurée. À la fin, elle se dégagea de cette étreinte invisible, sa poitrine se souleva lourde, le siège qui la supportait fut repoussé en arrière. Alors, se levant de toute sa hauteur elle lui dit en face :

— Vous ne savez pas ce que je suis, vous ignorez ce que je peux faire.

— Je sais ce que vous êtes, et je puis faire plus que vous ne pourrez jamais. C’est un avantage sur vous ; car, vous ne savez pas qui je suis.

— Mylord, je ne prends pas des airs de théâtre, des attitudes scéniques ; je ne requiers pas à mon aide tous les plissements de sourcils du drame, je ne jette pas à la face des paroles gonflées et sonores, mais d’ordinaire, j’atteins mon but. — Prenez garde, mylord…

Horatio n’accorda seulement pas un sourire d’indifférence à ces paroles. — Il sonna.

— Vous allez me suivre, madame,

— Vous suivre ! Et en quels lieux, s’il vous plaît ?

— Vous le saurez.

— Je veux le savoir à l’instant.

— Madame, vous avez là un verbe dont il faut rayer la première personne.

Deux domestiques mâles de la plus luisante noirceur, se tenaient sur le seuil. — Horatio, présenta son bras à sa jeune épouse ; celle-ci s’y appuya sans proférer une parole, sans offrir un mouvement de résistance. Olivia, au-dessus de toute opposition ridicule, agit convenablement devant ses gens. Sans aucune déférence, mylord s’assit au fond à côté de mylady.

La voiture roula trois quarts d’heure à peu près dans les rues de Londres. — La nuit était brumeuse. La lune apparaissait blanchâtre à travers les nébulosités de l’air, comme si on l’eût englobée dans le verre dépoli d’une lampe carcel. On traversa le fleuve sur le pont de Waterloo. Les lumières du gaz étouffées dans le brouillard se recouvraient de teintes rougeâtres et apoplectiques.

La voiture avança longtemps et atteignit à la fin le Bermondsey. Quelques rues après, elle s’arrêta. Pendant ce trajet, les deux époux ne s’étaient adressés aucune parole, aucun regard.

— Nous voici arrivés, mylady, dit Horatio en offrant du dehors sa main à Olivia.

— Où sommes nous ? interrogea celle-ci.

— Dans un lieu que vous pourrez reconnaître ; nous sommes dans Corbets-Lane.

— Corbets-Lane !… Et où prétendez vous me mener, dans un semblable quartier, presque hors ville, tout à fait inhabité.

— Madame, faites attention à deux choses : Nous sommes devant un valet, et vous m’interrogez.

— Oui, mylord, j’interroge, car je ne suis point votre esclave.

— Mais, madame, vous feriez vous encore illusion à ce point, que vous me supposiez aussi naïf qu’un étudiant de Gower-Street !…

En même temps, ayant pris par la main Olivia, celle-ci descendit. — Ce fut une de ces luttes cachées auxquelles se livre quelquefois le haut monde, tout en les revêtant de formes courtoises et de sourires que la colère grimace. Ainsi, la jeune femme parut mettre pied à terre appuyée mollement sur le poing de son mari, mais, par le fait, la main d’Horatio enserrait son poignet d’un anneau d’acier, et, sans effort apparent, arrachait de la voiture la belle rétive, puis, lui saisissant le bras, par le même procédé, il l’entraîna dans une ruelle où mon lecteur a peut-être déjà passé, et lui dit d’une voix à faire froid au cœur :

— Ne vous semble-t-il donc pas, madame, que j’aie plutôt l’air d’un amant ravisseur, emportant son adorée, que d’un mari qu’on suppose, sans doute, dûment couché dans le lit conjugal ?

— Vous avez plutôt l’air de Satan accomplissant une œuvre lâche.

— À la bonne heure, ma belle épouse, vous parvenez à me connaître !… En effet, soyez persuadée que si Satan a quelqu’influence sur les actions humaines, l’enfer conspire pour moi.

Ils atteignirent bientôt l’enceinte du cimetière, sur laquelle ils ne suivirent qu’une ligne tangente qui les mena en face de la petite maison solitaire et boiteuse. — En reconnaissant les lieux où déjà elle était venue sous un déguisement, Olivia eut un pressentiment inquiet. — Elle était entrée sans frapper, Horatio entra de même. Quand la porte fut refermée, dans l’escalier sombre, elle le suivit sans hésiter, et lui marchait d’un pas sûr. Au premier étage, l’homme ouvrit une seconde porte et fit passer devant la jeune femme. — Nous avons plus haut employé quelques lignes aux détails de ce réduit. Il n’y avait rien de changé. La lampe éclairait, le vieillard lisait. En entendant ouvrir, il leva la tête, mais ne broncha pas de son siège.

— Antarès, mylady Mackinguss.

— Oui, oui, Olivia a suivi mon conseil… Eh ! eh !…

La jeune femme appuyée contre la pierre nue de la cheminée, reposait sur le juif un regard de malédiction. Son visage était pâle et ses joues frémissantes. Cette physionomie irritée, cette bouche haineusement blêmie, les feux de ses yeux frappaient en un contraste étrange sur sa splendide coiffure diamantée et ses riches vêtements de mariée.

— Antarès, tu es donc bien lâche !…

— Eh ! eh ! ma chère Olivia, je travaille pour tout le monde.

— Madame, fit Horatio en étendant le bras, pour couper court à ce dialogue, vous causerez à votre aise en temps plus opportun avec mon juif. Je ne suis pas ici pour vous voir monter sur vos ergots, l’un et l’autre. Le temps presse, ainsi, prenez un siège et tenez vous en silence. — Antarès, me voici donc marié avec miss de Firstland ; mylord duc, est satisfait de cette alliance, ainsi je m’en félicite. Où est Ophélia ?

— Votre mariage ayant eut lieu suivant votre désir, et cette présence comminatoire me paraissant plus imprudente qu’utile, j’ai fait ramener la jeune fille à Paris.

— Antarès, qu’as-tu arrêté ?

— Rien. Mais je viens de dire mon avis, plus imprudente qu’utile.

— C’est un moyen tout à fait usé, c’est vrai. Il faut agir maintenant.

— C’est-à-dire ?

— C’est-à-dire, que lorsqu’une chose ne sert plus et que son existence peut devenir nuisible, on la détruit.

— Mylord, vous êtes un homme atroce, articula d’une voix vibratile Olivia, sa main gantée de blanc, dirigée menaçante vers Horatio. Mais, puisque vous avez noyé mon cœur dans la haine, je rejette toute pensée de luxe et de fortune, toute considération d’orgueil, je sauve ma sœur et je vous perds !…

— Antarès, nous causons ensemble. Plus tard, je ferai comprendre à mylady qu’il est d’un niais de tourner contre soi des armes aiguisées pour les autres. Combien peut durer cette vie ?… Car, je veux une fin sans évènement, sans précipitation, continue et sûre.

— Mylord, nous conduirons cette existence pendant douze mois ; personne n’aura de soupçons, pas même la victime. Eh ! eh ! ma chère Olivia, vous ne devez pas m’en vouloir ; car, enfin, vous désiriez ce dénouement, vous aussi, mais vous n’osiez pas le perpétrer. Eh bien ! une main amie, celle de mylord, exécute votre désir avant même que vous l’ayez exprimé. C’est simplement une galanterie de votre mari. Vous nous devez donc à l’un et à l’autre de la gratitude, et non point des menaces lancées toutes flambantes sur des paroles irritées.

Horatio marchait à grands pas sur le tapis sourd de la chambre. Par ce mouvement, l’air agité portait le trouble parmi les papiers placés sur la table. — Olivia se leva.

— Mylord, quand vous plaira-t-il de m’accorder un peu de repos ?

— Oui, Antarès, reprit aussitôt Horatio, sans autrement s’occuper de sa femme, oui, nous avons encore du labeur devant nous, un avenir noir et épais qu’il faut franchir sans crainte. Pour parvenir à ces résultats, nous appellerons tous les secours de mon imagination et de ton ame atroce. J’oublie le passé, cela te regarde ; je ne m’occupe plus d’Ophélia.

— Je partirai pour Paris quand je serai libre.

— Oui, mais avant, il nous faut bâtir un nouveau drame.

— Je sais, dit le juif en portant son regard sur Olivia, presque épouvantée devant toutes ces machinations.

— Ou plutôt, reprit le lord, il faut reprendre des fils de loin et les rattacher aux situations présentes. Tu t’en occuperas. C’est de Mathilde que je parle.

— J’y penserai, mylord, mais pour toutes ces choses, il me faut de l’argent. Avec de l’argent, je vous ai juré de tout accomplir ; jusqu’ici tout a réussi ; l’avenir sera de même, mais j’ai besoin d’or.

— Tu en auras.

— Beaucoup d’or, reprit le juif, le regard allumé.

— Ah ! prends garde, Antarès, je ne suis pas une femme et on ne se joue de moi qu’une fois dans sa vie.

— Je suis votre serviteur, reprit humblement le juif.

— C’est bien, ne l’oublie pas, répliqua hautainement Horatio, en prenant la main d’Olivia. Maintenant, madame, qu’il vous plaise de sortir.

Sans s’inquiéter autrement du juif retombé dans ses paperasses, ils abandonnèrent son taudis.

La voiture attendait dans Corbets-Lane. À leur approche le cocher s’éveilla, et les chevaux, devinant le fouet, chauvirent des oreilles. Puis ils partirent au grand trot.

Un quart d’heure après, les mariés rentraient dans l’hôtel de Firstland,

Sur le seuil de son appartement, le lord prenant la main d’Olivia, lui dit d’une voix basse et pénétrante :

— Maintenant, madame, vous savez qui je suis et qui vous êtes. Amadeus est fou, Ophélia va mourir. Si vous prononciez un mot, si vous exprimiez un doute de soupçon, le jour s’éteindrait pour vous. Je vous désire une nuit calme.